•Renegades de X-Ambassadors en média.•
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Bonne lecture !!!
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Manon
L’odeur de la peinture m’enivre au point que je ne réalise plus le temps passé. Je prends un moment pour voir où mes sentiments m’ont mené. Et je suis fière du rendu jusqu’à présent. C’est le genre de tableau que seul le peintre voit l’image réelle. Je m’étire puis nuance les couleurs. Je poursuis mon œuvre en livrant mon âme à l’art. Je ne peux me confier à personne sur ce que je ressens de peur de me faire juger. J’appréhende déjà leurs réactions et leurs paroles du genre : ‘Tu le connais à peine.’ ‘Tu te précipites pour rien.’ ‘Ça va trop vite c’est de la folie.’
Mes pensées divaguent un peu mais je me reconcentre. Je sursaute en sentant deux mains m’entourer la taille. Je reconnais ce parfum sauvagement ensorcelant dont je ne réussis pas à deviner les nuances. Je frissonne au contact de ses lèvres dans le creux de mon cou. Je prends conscience que je suis nue.
Je bouge pour resserrer le drap autour de mon corps.
― Qu’est-ce que tu peins?
Je ris intérieurement.
― Je croyais qu’on ne pouvait pas se voir sans se donner rendez-vous? Questionné-je.
Il défait le lien autour de ma taille et se positionne en face de moi. Ses yeux captivent les miens. Ils sont toujours aussi sombres. Je n’arrive à rien y déceler.
― J’ai pris des précautions, j’ai aussi envoyé nos portables loin de nous. Je voulais m’assurer que tout allait pour le mieux. Est-ce vraiment le cas ?
― Oui. C’est gentil de ta part de t’en faire pour moi. Merci. J’ai pleuré de honte et de justice en même temps. Tes mots ont été forts. Je ne te croyais pas capable de pondre un truc aussi tranchant et touchant, l’enquiquiné-je pour détendre l’ambiance.
Sa façon de me regarder me prouve qu’il sait que je suis nue.
Ne me regarde pas comme ça.
― Il y a beaucoup de choses que tu ignores à mon sujet Manon. Je voulais lui mettre une bonne raclée mais le directeur m’a devancé en lui faisant venir à son bureau. C’est prévu pour plus tard, se plaint-il. Il lève la main pour me couvrir l’épaule, les yeux dévorateurs-. Je n’ai pas envie de parler de Liam néanmoins une question me trotte en tête.
― Tu ne crois pas ce qu’il raconte ?
―Non. Ça ne change en rien la façon dont je te vois. Je m’en fous Manon. Dans le cas que ce soit la vérité, je ne vais te reprocher d’avoir une vie, avant de me rencontrer.
Comment il a fait pour cacher autant de gentillesse pendant tout ce temps?
Je crois que ce sont ces conneries qui m’ont retourné le cerveau. Sans cerveau, le cœur succombe. Malgré ses airs d’iceberg, Ayden réfléchit. Il est plus mature qu’il ne veut le laisser paraitre. Jamais personne ne m’a défendu dans ces situations de toute ma vie. Pas ma mère, pas mon père et encore moins Julaïna qui est partie, dès nos douze ans.
J’ose à peine imaginer l’état dans lequel je me retrouverais s’il n’était pas là peut-être que ça vaut le mérite de lui raconter une partie de ma vie.
― Oui néanmoins, je dois te dire quelque chose… Il m’arrête avec son index.
― Ne me raconte pas ton histoire parce que je t’ai sauvé de ces imbéciles. Tu risques de le regretter. Raconte la moi quand tu en auras envie. Quand tu te sentiras prête. En attendant, je te défendrai. Toujours.
Il a raison.
Ses lèvres m’embrassent le front. J’ai des fourmis dans le ventre. Je crois que je vais m’évanouir. Ce n’est plus l’Ayden que j’ai rencontré, il y a quelques semaines. Par contre, je me pose encore autant de questions sur ce qui la pousser à changer avec moi. Sa bouche ne confiera jamais une telle chose. Si je teste Louka, il pourrait me vendre des éléments d’informations.
La plus insignifiante cellule me constituant le désire alors que je sais que je ne peux me permettre d’y gouter. Tant qu’il est perdu, je dois attendre. Il s’est montré bienveillant à ne pas profiter de ma déclaration.
― Il y a une chose que j’ai envie de faire là, maintenant, confesse-t-il.
― Puis-je savoir de quoi il s’agit?
Il recule tout en gardant les yeux sur ma personne.
― Le body painting.
Mon cerveau tilt et ma bouche se serre en un O. Je roule les yeux médusée par ce qu’il insinue.
Urgence de m’habiller.
― Je vais me revêtir, prononcé-je en faisant demi-tour.
― Manon ! Rigole le grand brun.
― T’as des dizaines de filles sur qui exercer ton art Ayden.
Il me suit dans ma chambre. Je me retiens de lui faire face.
― Si je voulais l’exercer sur toi.
― Dis plutôt que tu veux me voir nue. Et c’est impossible.
Tout le monde sait ce qui se passera le jour où je me retrouverai nue dans une pièce avec lui. Ce n’est pas Ayden qui va m’empêcher de tenir la promesse que je me suis faite.
― J’avoue que l’idée ne me déplait pas néanmoins, je ne tenterai jamais rien qui puisse te déranger. Je ne suis pas ce genre de mec. Quand c’est de l’art, c’est de l’art.
Je lui accorde le bénéfice du doute. Il est vrai que s’il voulait profiter de moi, il l’aurait fait. Pas une fois mais deux fois. Je ne sais pas quoi lui répondre sur le coup.
― Bien, déclaré-je sur un hochement de tête.
Je réapparais dans la chambre habillée en une robe ample. Ayden m’attendait gentiment sur le lit, les yeux rivés sur le nouveau portable. Une seconde j’ai cru que c’était le mien. Il ne me gratifie pas un coup d’œil. J’espérais qu’il remarquerait que j’ai laissé la chambre mais ce n’est pas le cas. Je me serre dans la cuisine tout en feuilletant les fiches des chiens. Ils n’ont pas de nom. Je pense qu’ils vont s’aimer comme des fous. Je pense à un nom de couple célèbre et avec ma connaissance effacée du cinéma. Je reste en plan.
Mes pensées divaguent un bon moment jusqu’à la seconde où Ayden débarque dans mon champ de vision. Il prend siège sur la banquette tout près de moi et me dévisage.
― Qu’est-ce que tu regardes?
― Le dossier des chiots que mon père vient d’adopter. Je leur cherche un nom de couple.
Il me les saisis pour jeter un coup d’œil. Son expiration bruyante me fait sourire.
― Tu as pensé à Simba et Nala ? Mufasa et Sarabi? Kiara et Kovu?
Je m’étrangle avec mon jus d’orange et arque un sourcil d’incompréhension.
― De quoi tu parles?
Il se frappe le front de déception. Je lui interroge du regard.
― T’es pas sérieuse ?- Je lui fais un minois genre ‘ai-je l’air de plaisanter?-’ Tu n’as jamais vu le roi lion? Tu n’as pas eu d’enfance! S'alarme-t-il.
Ma bouche tombe en un grand O.
― Je suis vexée.
― T’as totalement raison de l’être chérie. Moi, Ayden, je déclare que quiconque n’ayant pas vu ‘The lion King’ doit faire pioupiou dans la cocotte moineau.
J’explose de rire devant ces baratins. Je ne vois pas du tout de quoi il parle.
― C’est quoi la cocotte moineau?
Il se met debout et me fixe d’un air sérieux. Je crois que j’suis parvenue à agacer Ayden.
― Viens, on va remédier à cela. Formule-t-il une once de dépit dans la voix.
Il me tire jusqu’au salon et allume la télé. On s’affaisse sur le sofa et une musique assourdissante m’agresse les oreilles. Je ne comprends rien aux premières paroles. Je ne me montre pas réticente jusqu’à ce le bébé lion m’immerge dans le contexte. Ma main dans la sienne, je pose ma tête sur son épaule.
Ayden parle tout bas le long du film et murmure des petites répliques, ce qui me fait trépigner de bonheur. J’ai l’impression d’avoir un enfant à mes côtés au lieu d’un mec frustré et torturé. Il me chuchote :
― Après que tu ais commenté le film, je te montrerai quelque chose.
Je hoche. Je comprends assez vite le pourquoi du ‘Simba et Nala’. J’ai eu beaucoup de peine pour Simba mais j’admire son courage. Je crois que j’ai trouvé les noms.
Le film se termine sur une mélodie qui donne envie de fredonner. Je suis surpris de l’entendre chanter à voix basse. J’approche mon oreille pour savourer sa mélodie. Il me toise et se tait.
― Tu devrais chanter plus souvent.
Il me fixe de haut puis éteint la télé. Le moins que je m’attendais de sa part est qu’il enlève son T-Shirt. Un corps parfaitement tatoué apparait sous mes yeux. Celui qui m’a le plus marqué à la forme d’une griffe qui parait si réelle. Il me donne accès à son univers. Je note quelques cicatrices sur le bas de ses côtes. Sur sa peau, je déchiffre son histoire à l’encre noire. Je donnerai n’importe quoi pour les effleurer du bout du doigt. Comme s’il lisait dans mes réflexions, une main se tend devant moi. Le brun m’invite à danser ou quoi? J’y glisse la mienne et il m’attire vers lui.
― Lis sans poser de question, m’ordonne-t-il en me tournoyant vers son omoplate.
― Je peux toucher aussi ?
Il approuve et je pose ma main gauche. Sa peau est fine, douce et je le sens se détendre à mon contact. Je m'en réjouis intérieurement. Le bonheur que m’offre Ayden en ce moment n’a pas d’égal. Je promène mon index jusqu’au bas de ces côtes. Il se raidit et frémit lorsque mes mains atteignent ses cicatrices : cinq lignes faites par un objet dont j’ignore le nom. La curiosité me tenaille. S’il ne m’avait pas interdit de poser de questions, je pense que je serai en train de les lui balancer par dizaine.
Ayden est l’humain le plus mystérieux qui a croisé ma route. Son passé et sa vie privée sont top secret. Il ne me fournit aucun élément de réponse quand je lui pose une question. Ses yeux sont impénétrables et sa peau énigmatique. Son âme éveille en moi des émotions contradictoires en même temps. Je me sens loin de lui en ce moment alors que je n’ai jamais été aussi proche de son être. Je cherche à comprendre ce qu’il traversait lorsqu’il s’est fait tatouer cette chaine qui lui va d’une épaule à l’autre.
Son omoplate droite est couverte de multitude d’étoile sous lesquelles, il est écrit :
« Je sens mon âme se réduire en cendre.
Vie sans but. Âme brulée. Poumons épuisés. Cœur sous terre. Cerveau en vacances. »
Il pleut dans le bas de son dos. Je ballade mon index vers le centre de son dos qui est occupé par une dague des vertèbres cervicales aux lombaires. Mes pensées se heurtent. Je ferme les yeux une seconde. Est-il possible que quelqu’un soit aussi torturé? Le mal-être d’Ayden me touche au plus profond de mon être. Je prends sur moi pour rouvrir mes paupières sinon je vais pleurer. Dans un élan, je pose mes lèvres sur le tatouage de la dague. Elles décident de prolonger le contact. Mes yeux se brouillent, il me fallut quelques secondes pour me ressaisir. Ayden ne bouge pas d’un micron et ne réagit que par des contractions.
« On n’exprime pas la douleur par des mots. Et je ne renaitrai pas.»
― Tu peux renaitre.
Un bronchement en guise de réponse.
« Il y a deux types de souffrances. Celle qu’on ressent. Celle qu’on manifeste. »
« 2024. »
Que représente cette date pour lui?
« À l’aide! J’ai besoin d’aide. Venez m’aidez s’il vous plait. »
Un SOS sur sa peau. Cela me fend le cœur en mille morceaux. Est-ce qu’il en a parlé au moins? Est-ce qu’on l’a écouté? Mes paupières ne contiennent plus mes larmes qui débordent. Je ne les contrôle pas et tant mieux.
― Tu n’es plus seul Ayden. Tu iras mieux. Tu es magnifique, ton corps, tes tatouages, tes cicatrices sont extraordinaires, indescriptibles, uniques. Tout en toi est beau. Je veux que tu comprennes que je suis là pour toi.
Il fait quelques pas en avant et enfile son maillot pour ma plus grande déception. Je baisse la vue et me mords la lèvre inférieure. Je n’accepterai pas qu’il vive ainsi jusqu’à sa mort. S’il pense qu’il est irréparable, je vais lui prouver qu’il a tort.
― Tu as droit à un peu de bonheur aussi.
― Trois jours se sont écoulés depuis que j’ai trouvé une source de bonheur.
Je lève le regard vers sa personne. Il mord son piercing et me saisit les deux mains.
― T’es sûre que c’est que tu veux? Je ne suis pas un type bien Manon. En tout cas, pas assez bien pour toi. Même si j’essayais, je te ferai souffrir quoi qu’il arrive. Je te fais pleurer rien qu’avec mes tatouages. Pour la première fois depuis plus de deux ans, je me sens aussi bien en compagnie de quelqu’un d’autre que Louka. Tu vois le bien en moi et je vois la bonté, l’amour dans ton regard. Rien que par tes baisers, je ressens tous tes sentiments. Tu n’imagines pas à quel point je me sens mal de n’avoir rien à t’offrir en retour.
Ma respiration s’accélère et j’en perds le contrôle. Mon cœur et mes mains me font mal. Il sert son emprise ce qui m’apaise un peu. C’est la première fois qu’il me confie ce qu’il ressent. Ces paroles me blessent tendrement.
― Je ne t’exige rien. Tu n’as pas à te culpabiliser de n’avoir rien à me donner. Je m’en fous totalement. Tu n’as pas à m’aimer en retour ou quoi que ce soit. Ton bonheur est tout ce qui m’importe Ayden. Je veux être là pour toi peu importe le prix.
― Têtue. Endurci. Déterminée. Divagant. Amoureuse. Perdu. Merveilleuse. Mauvais. Cette histoire va mal se finir. T’en as conscience ? Chuchote-t-il en collant son front au mien.
Je ne vais jamais m’habituer à ce contact.
― Rien ne nous interdit d’essayer. Voyons ce que ça donne.
Je ne sais pas exactement dans quoi je m’engage. Seulement, je laisse mon cœur me guider. Ça annonce espoir car l’ascenseur monte. Peut-être qu’une fois parvenu au sommet, je me ferai écraser sur le goudron. Pour l’instant, je ne peux qu’affirmer une chose. Les lèvres d’Ayden sont divines.
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Heyllo !
C'est le premier chapitre des trois qui vont arriver aujourd'hui.
Alors comment allez-vous ? Votre entourage?
Dites moi ce que vous avez pensé de ce chapitre? Comment trouvez vous cette attirance-distance entre eux deux?
Vous pensez que les tourtereaux ont passé le pire ou qu'ils ont encore un bons nombres d'obstacles à surmonter?
Si vous avez aimé, mettez une petite étoile.
Je sais que vous êtes plusieurs à lire sans faire de retours haha. Je sais que vous aimez l'histoire et je comprends que vous aimez la discrétion (j'étais comme ça aussi avant). Un petit com' par-ci, un petit vote par-là ne vous fera aucun mal et me fera tellement de bien. En tout cas, j'espère que vous allez continuer à aimer votre lecture.
Je vous remercie tous autant que vous êtes. TBBBS a quand même 3k vues et c'est grâce à vous. Donc encore une fois, un million de Merci. Vous êtes les meilleurs.
Prenez soin de vous.
Kiss💋
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