46. L'envie d'aimer

•Rien à mettre en média.•

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Bonne lecture !!!

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Ayden

Je descends et trouve Louka au pied de l’escalier.

― T’étais pas obligé de la tuer. Elle est effondrée.

Mon ami attend une réponse de ma part et comme elle ne vient pas, il enchaine :

― Je lui ai pris son portable.

― Où est-elle ?

― Dans la cuisine, elle voulait s’en aller mais tu connais Lola. Vas-y lentement.

Il me tape sur l’épaule et grimpe l’escalier. Embrouillé, je marche en direction de la cuisine. Je cherche les bons mots avant de me faire voir. Manon buvant sa tisane me toise avant de poser sa tasse.

Je fais un pas. Tous nos émotions mettent le feu dans la pièce.

― Merci pour le thé Lola. Je m’en vais. Tu sais où se trouve Louka. Il a mon IPhone.

Elle descend de la banquette et prends son sac à main. Elle agit comme si je n’étais pas là. J’abhorre ce comportement de mépris.

― Je vais le chercher, je reviens dans une minute, répond Lola en posant son torchon.

L’embarras de Manon est palpable. Que je voudrais être dans sa tête pour savoir exactement comment elle se sent. Lola quitte la pièce. Nous sommes seuls. La tension monte et Manon compte ses doigts. Je m’approche et m’assoit sur la banquette la plus proche d’elle. Je la fixe comme pour savoir ce qu’elle pense en cet instant.

― Il fallait que je te blesse pour que ça marche Manon, pose tes yeux sur moi. Je suis désolée pour tout à l’heure. Je ne veux pas que tu partes.

Elle ose enfin me regarder. Ses yeux sont toujours étincelants, malheureusement on remarque tout de suite qu’elle a pleuré. La brunette fronce les sourcils, confuse.

― Je ne pige rien à ce que tu dis.

― Je ne peux pas entrer dans les détails. Mais pour faire court, il y a des gens qui nous écoutent via nos téléphones. Fallait qu’ils reçoivent un message... c'est pour te protéger. On a jugé mieux que ça soit authentique.

Elle tousse et me regarde de haut.

― Qui?

― Ne…on ne sait pas encore.

― En gros, tu ne sais pas de qui tu me protèges. Arrêtes de me prendre pour une conne. Et je sais plus de chose que tu ne le penses.

Mes lèvres s’étirent. Je ne croyais pas qu’elle me comprendrait aussi vite.

― Je suis curieux, dis-je en posant le coude sur le plan de travail. Elle se remet sur la banquette et reprend sa tasse. Elle avale une gorgée, un sourire en coin.

― Je sais ce que tu fais pour gagner ta vie. Je sais que ton père a été négligent ces derniers mois mais il semble se rattraper. Tu n’as pas à te tuer à la tâche pour me protéger comme si j’étais une inconsciente. Je n’ai pas fait de la boxe ou du karaté, mais je sais survivre. J’ai survécu à un tueur en série, se vante-t-elle.

Qu’est-ce qu’elle peut être drôle! Je me mords la lèvre pour ne pas sourire.

― Personne n’a le droit de te faire du mal Manon, sauf peut-être moi, me moqué-je.

J’arrive à lui arracher un faible sourire. Ça veut dire qu’elle est sur le point de me pardonner? Je crépite de joie et balance sur la banquette.

― C’est le gars qui m’a attaqué au bar?

Elle fait le lien plus vite que je ne l’aurais prévu. Je ravale ma salive et me serre à boire.

― Je prends ça pour un oui. Comment est-ce que je peux t’aider Ayden?

Je bois mon verre cul sec et refais le plein. Je n’ai pas le courage de relever les yeux. Je me perds dans un point du plan de travail. Elle pose sa main sur la mienne. Un contact qui me redonne la force.

― En restant loin de cette merde, dis-je d’un ton sincère.

― Tu suggères que je ne fasse rien alors que ce mec en a aussi après moi.

― Tu dois comprendre une chose. Tout ce que je disais là-haut compte. On va continuer à se voir mais loin de tout regard. On ne se parlera plus au lycée du tout, pas même un regard. Ni dans la rue, ni devant chez nous. Personne ne nous verra ensemble mais avec l’aide Louka voire de nos pères, on se parlera, on se verra, et si tu veux… on s’embrassera. Si on veut se voir faut que ce soit chez toi ou chez moi. Nulle part autre. Et ce mec ne te fera rien.

Elle glisse sa main dans la mienne et je me sens réconforter.

― Je ferai ce que tu me dis Ayden. Sauf que toi tu n’as pas pigé une chose.

Je lève le regard et arque un sourcil ne voyant pas ou elle veut en venir.

― C’est que je suis…tombée amoureuse de toi…

― Manon, essayé-je de la couper.

― Tu sais ce que ça implique. Je ne vais pas te regarder te mettre en danger sans bouger le p’tit doigt. Je vais chercher de mon côté aussi.

― Non ! Il en est hors de question.

― Tes pensées archaïques sur le fait que les femmes sont fragiles et incapables de faire quoi que ce soit te dominent encore mais je te pardonne.

Je lâche un petit rire. Elle n’a pas osé.

― Il y a rien d’autre qui me domine que notre baiser mais ceci ne compte pas. Ta sécurité est ma priorité et je ne plaisante pas Manon Johnson.

― Ok ! On fait quoi de nos IPhones?

Elle enlève sa main dans la mienne et m’accorde toute son attention.

― On continue de les utiliser comme si de rien était sauf quand on parle info et plan. Pour se parler, on fera usage d’un portable secret qu’on laissera chez nous. Ils ne se douteront de rien. Louka est parti les acheter.      

― Ok! Ça va être dur pour toi de ne pas me malmener au lycée.

― Physiquement, je te ferai plus de mal. Moralement, j’éviterai au max.

― Tu refuses de me dire pourquoi t’as changé avec moi.

Je pose ma main dans le creux de sa main et l’observe admirativement. Mes doigts vont jouer avec ces cheveux. Elle imite ma position et me contemple, un sourire en coin. La vie est pleine de surprises, me retrouver ainsi avec Manon alors qu’il ne s’est pas écoulé un mois depuis qu’on se connait reste la chose la plus imprévisible de toute ma vie.

― Qui t’as donné ce bracelet ? Demandé-je à l’intention du bijou doré.

― Un cadeau de Julaïna. Elle porte un en argent. Maintenant, raconte-moi l’histoire de ce tatouage.

Nous nous esclaffons et mademoiselle déguste sa tisane avec un regard qui me fait comprendre que je n’ai pas le choix. Je tente d’y échapper.  

― Tu t’ennuierais à mourir.

― Et bien dis-moi ce que tu caches sous cette bande de toile? Questionne-t-elle.

― Un truc semblable à ton détatouage.

Je lui mets une touffe de cheveux sur les yeux.

― Ohw ! Mon Dieu. Mais, pourquoi? Arrête de jeter mes cheveux sur mon front, rigole-t-elle.

Je poursuis de plus belle. Elle me demande d’arrêter et essaie de retirer ma main sans succès. Enfin, elle descend de sa banquette ce qui la rapproche de moi. Je l’attrape par la taille et rapproche son corps du mien. Elle perd la parole et ses mirettes sont bloquées dans les miennes. Mon corps se courbe un peu. Sa respiration me réchauffe la peau. Je me sens apaisé et aimé. Je ferme les yeux et unis mes lèvres aux siennes. Cette fille me rendra complètement dingue un jour. Mon cœur s’emballe. Et que c’est bon putain. Elle coupe notre baiser mais reste près de moi.

L’amour est si près de moi pourtant, je n’arrive pas à l’attraper.

― Je crois que tu devrais appeler Louka pour savoir où il en est avec les portables?

Je lâche un petit rire.

― Tu ne chercherais pas à fuir?

Elle se mordille la lèvre inférieure, ce qui me fait la serrer fort contre moi. Elle m’entoure de ses petits bras et je plonge ma tête dans le creux de son cou.

― Ne pars pas Manon.

― Je crois vraiment que tu devrais l’appeler, murmure-t-elle.

Je resserre mon emprise autour de sa taille. Je sais qu’elle n’a pas envie de s’en aller. Elle a juste peur de souffrir à cause de ses sentiments.

― Je ne veux pas que tu partes. Pourquoi veux-tu partir?

― Tu sais que je ne peux pas rester. Bien que mon cœur en a envie. Tu me terrifies Ayden Taylor.

Sa voix suave me transborde.

Elle s’empare de ma lèvre inférieure et introduit sa langue dans ma bouche. Elle me fait ressentir tous ses sentiments à travers le baiser. Je sens mon cœur se déplacer dans ma poitrine.

Manon finira par me tuer.

― Ça fait longtemps que je ne m’étais pas senti aussi bien. Merci de m’aimer.

Si je pouvais aimer, je tomberai pour elle immédiatement. Je continue de l’embrasser jusqu’à ce qu’un éternuement nous interrompt. Mon père. Manon s’éloigne de moi.

― Je viens juste prendre un verre d’eau. Continuez, il tousse et se serre rapidement qu’il déserte et Manon pouffe.

― Oh mon Dieu ! Je dois y aller Ayden.

Elle saisit son sac à main décidée à partir. Je l’accompagne jusqu’à la porte d’entrée où on trouve Lola et Louka en pleine discussion. Ils nous adressent un sourire puis Louka ajoute :

― Je n’ai pas voulu vous déranger. Tu trouveras ton iPhone dans la voiture qui va te conduire chez toi. Voici nos nouveaux portables. Je compte sur toi Manon. Un seul faux pas et l’homme que tu aimes meurt.

Ça va la rassurer Louka. Merci.

― Ne plaisante pas sur sa vie Louka, rétorque Manon tandis que Lola lui tape sur l’épaule.

On allume nos portables.

― Je m’en excuse très chères. Seulement six contacts. Ne mettez pas plus. N’activez pas de connexion internet pas de GPS pas de mis à jour. Seulement appels et SMS. Mettez les sur vibration. Si vous parlez, éloignez-vous de votre autre portable.

Je vais voir dans le répertoire. Effectivement, six contacts : Gabriel, Jayden, Madame Lee, Manon, Lola et Louka. J’envoie un message à Manon.

^A Manon

Je croyais que t’étais pressée de partir ;) ^

La seconde d’après, elle se met à sourire.

^De Manon

Ce n’est pas poli de chasser les gens de sa maison.^

J’entends Louka susurrer quelques paroles à notre propos. J’allais intervenir lorsque Manon annonce qu’elle s’en va. J’aimerais l’accompagner jusqu’à la voiture mais au final c’est Lola qui y va. Je les observe sur le pas de la porte.

― Quand je pense que t’allait la briser. Que ferais-tu sans moi? Commente Louka.

Je mourrai de chagrin.

_______

Coucou !

Comment allez-vous? Satisfaits de la suite? Ou plutôt déçus ?

Vous trouvez que Manon a été trop douce avec notre Ayden?
Elle lui a pardonné trop vite à votre avis? En tout cas, j'ai l'impression que notre bad boy est en train de tomber pour elle mais très lentement.
Enfin, dites moi tout.

Je vous souhaite de passer une bonne semaine.
Prenez soin de vous.

Kiss !

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