43. Fais de beaux rêves
•So cold de Ben Cocks en média.•
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Bonne Lecture !!!
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J’arrive chez moi vers minuit. Je me dirige immédiatement dans ma chambre sans faire attention à ce qui m’entoure. La pièce est dans le noir à mon arrivée. J’allume les lumières et les lampes des tables de chevet. Changé en pyjama, je me brosse les dents avant de gagner mon lit. Je fixe le plafond d’un blanc déprimant qui m’habite petit à petit.
Tout ici me rappelle Sarah.
Les souvenirs rebondissent dans mon esprit et me paralyse. Le mal-être et la dépression s’installent avec les secondes et je finis par me recroqueviller sur moi. Je ferme les yeux et des images défilent sous mes paupières.
Deux ans plus tôt.
Nous étions quatre à nous rendre à la fête foraine. Louka aimait les sensations fortes ainsi que sa copine de l’époque. Je m’étais pris dans l’enthousiasme de mon ami alors que j’avais perdu les souvenirs de ma dernière fête foraine. Sarah tremblait dans ses bottes. Elle était accrochée à mon bras me suppliant qu’on fasse demi-tour. Je n’écoutais plus ses plaintes. Et j’ai eu raison, ce fut l’une de nos plus beaux moments ensembles.
― Ayden, hors de question que je monte sur cet engin. Elle allait fuir mais je l’ai attrapé par la taille. Elle a poussé un petit cri de frayeur qui a fait rebondir mon cœur-. Je…non… mon amour. Lâche-moi. Laisse-moi.
Que j’aimais quand elle m’appelait mon amour. C’était les seuls mots qui me faisaient me sentir spécial dans ce putain de bas monde.
― Je vais te donner un baiser qui va t’ensorceler suite à quoi tu vas changer d’avis.
Je fermais les yeux attendant que ses lèvres occupent les miennes. On a échangé un baiser profond que Louka est venu interrompre :
― Venez les tourtereaux.
― Ça n’a pas marché, désolé princesse.
― Non, elle boude à mes côtés. Elle était trop mignonne avec les joues gonflées.
Je l’ai emboité le pas jusqu’à la montagne russe. Elle me tenait la main dure comme fer. Je ne pouvais éviter de glousser. Énervée, elle m’a tapé sur l’épaule. Deux minutes après notre installation, l’appareil se met en marche. Sarah n’a pas prononcé un seul mot pendant ce laps de temps.
Je me tourne à droite sur le lit. Embrouillé par les souvenirs, je n’arrive pas à dormir.
Elle a fini par perdre la voix à force de crier. La brune, car elle m’avait confessé la vraie couleur de ses cheveux avant notre premier baiser. Ses yeux rieurs me fixaient puis elle s’est reposée sur mon épaule. Mon cœur explosait de bonheur et je perdais mes moyens quand j’ai senti ses lèvres au bas de mon cou. Lorsqu’elle a remarqué que j’allais ajouter un mot, elle me stoppa avec sa main.
― Faisons l’amour.
Tout mon corps fut parcouru par une vague de frisson en entendant de ses mots. Je perdais mes capacités à parler sous l’effet de ses baisers. J’ai glissé une main au bas de son dos pour la retenir contre mon corps.
― Laissons cette maudite fête foraine. Allons quelque part sous le ciel étoilé et fais-moi l’amour comme si notre vie en dépendait, ses murmures me font bander.
Ça allait être notre première fois. Je voulais m’assurer qu’elle était sûre de ce qu’elle voulait faire. On sortait ensemble depuis deux mois déjà et j’avais pu noter quelques petites folies chez elle. Lorsqu’elle était avec moi, elle agissait sur des coups de tête et je ne voulais pas qu’elle eut à regretter cela dès le lendemain matin.
Je m’agite dans tous les sens, me dandine et jette mes oreillers par terre. Je n’arrive pas à fermer l’œil et le visage de Sarah me parait si clair que j’ai l’impression qu’elle est dans la pièce. J’entends le battement déchainé de son cœur et sa voix qui me dit :
―Je sais que je veux le faire avec toi. À quoi bon attendre?
Je ne supporte pas le son de sa voix qui me rappelle qu’elle n’est plus là. Je suis dans le noir profond de ma chambre, en sueur. Je m’enroule dans le drap et m’écrase au sol. Aie.
Je croyais que mes démons avaient pris congé de quelques jours vu comment j’ai dormi hier soir. Apparemment, je me suis trompé sur toute la ligne. Tout ça à cause de cette fichue chambre ou parce que Manon n’est pas là. Je me défais de ma couette et essaie de me lever tandis que la moindre cellule de mon être la réclame. Je pourrais m’envoler chez Manon mais il est trop tard puis faut que je m’y fasse. Bientôt, je ne pourrai plus compter sur elle. Je vais la rayer de ma vie.
Je me sens compresser. Putain de quatre murs!
Je m’attaque aux lampes de chevets, la table de chevet, le matelas puis ma commode que je reverse au sol. Le bruit est plus assourdissant que je ne l’aurais prévu. Je prends mon crâne entre les mains et lâche un cri de détresse. La minute d’après Lola suivi de mon père se pointent devant la porte. Ne voulant d’aucune pitié, je m’appuie contre un mur et m’écroule au sol. Les deux mains délaissées sur le plancher, la tête sur les genoux, je me bats pour respirer.
― Laisse-moi seule avec lui, impose Lola d’une voix posée.
Je perçois les bruits de pas de Jayden qui s’éloigne et je pressens l’approchement de Lola. Elle s’accroupit et me touche les cheveux d’une main caressante.
― Mon bébé. Tu veux venir te reposer avec moi en bas?
Je reste immobile un certains temps. Le cerveau en chaos. Je ne réussis pas à accorder deux pensées pourtant la voix de Sarah a disparu. Maman m’aide à me relever tandis que ma tête est au bord de l’explosion. Ma taille contournée par son bras, on descend lentement les escaliers. Parvenus dans sa chambre, une odeur de lys me chouchoute les narines. Un parfum qui m’immerge dans mon enfance et me baigne de tant de bons souvenirs. Elle m’aide à m’allonger puis me couvre de sa couverture. Lola fait le tour du lit et se couche à côté.
― Veux-tu que je te chante une berceuse?
Je réponds de la tête. Elle jette un coup d’œil espiègle à son réveil. Il est minuit quarante.
― Officiellement j’ai le droit. Il est minuit passé donc t’es un bébé. Qu’est-ce qu’on chante à un bébé pour qu’il s’endorme? Une berceuse!
Elle arrive à me soutirer un sourire.
Promenons-nous dans les bois pendant que le loup n’y est pas
Si le loup y était
Il nous mangerait
Mais comme il n’y est pas, il ne nous mangera pas.
Je ferme les yeux pour m’abandonner à mon sommeil sous l’effet de la berceuse. Les souvenirs de mon enfance sont les dernières images précédant mon sommeil.
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