35. Tu n'es pas seule
•Fall away de Twenty one pilots en média.•
"But I'm lying
I'm so very far from fine
And I, I can feel the pull begin
I feel my conscience wearing thin
And my skin
It will start to break up and fall apart
I don't wanna fall, fall away"
~~~~~~
Bonne lecture !!!
\/\/\/\/\/\/
Nous terminons d’observer ses tableaux et nous descendons dans le salon. Il me sert une seconde bière et s’installe à mes côtés. Je suis dépassée, fatiguée et agitée par mes pulsions. Malgré que je souffre de ne pas savoir, je dois admettre que son caractère labyrinthique joue un grand rôle dans son charme. Tout en lui me donne envie de fuir, pourtant je suis là. Curieuse d’en savoir plus sur lui et avide de réponse. Je donnerai mon plus beau tableau pour avoir la réponse à la question ‘qu’est-ce qui le pousse à se comporter autrement avec moi aujourd’hui?’. Comme s’il ne s’agissait plus du tout de la même personne.
― Pourquoi tu m’as montré tes tableaux?
Il se perd dans son smartphone alors que la colère bouillonne en moi et est prête à s’évaporer. Il le délaisse sur la table basse puis finit pas poser les yeux sur ma personne.
― Tu es énervée que je te montre mes tableaux?
― Je suis énervée que tu négliges mes questions. Tu ne vois que je suis perdue et que je ne supporte pas cette situation?
― Je comprends mais je viens aussi de te promettre de tout te raconter.
L’air est lourd et ma pression palpable. Je souffle et tente de poser des mots sur ce que je ressens :
― Depuis qu'on se connait, on ne s’entend pas. Tu me fais souffrir, tu me fais mal moralement et là, on ne se voit pas deux jours et hop ! Tout change. Ce n’est pas dans ton genre d’être sympa avec moi et ça me trouble. C’est déconcertant. Tu comprends ?
Je ferme les yeux, accablée, je me laisse aller dans les coussins. Lorsque je les ouvre, je le vois battre ses lèvres pour m’imiter. Je me retiens de sourire. Je ne peux nier qu’il est drôle.
― Arrête. Sinon je m’en vais.
― Non. De plus, tes amies n’ont pas encore terminées.
Je projette mon regard vers le plafond.
― Tu peux au moins me dire à qui est cet appartement?
― Non. S’il te plait ne pose plus de question.
― Je me suis retenue assez longtemps. Faut que j’y aille.
― Pourquoi?
― Parce que tout ça c’est trop d’un coup. Ton silence ne m’aide pas. Bien que j’apprécie beaucoup ce que tu fais, je ne peux pas agir comme si c’est normal. Désolée.
Quelques secondes s’écoulent. Je sens mon organe vital se cogner contre ma cage thoracique quand je prends l’initiative de partir. En quelques pas, je quitte le salon.
Je suis face à l’ascenseur et je n’entends aucun pas derrière moi. Et ça fait vraiment mal. Je savais dans quoi je m’embarquais en acceptant de venir ici. C’est typique de lui de me faire plus mal après qu’on a passé un instant ensemble. Et là, je souffre plus que lorsque je n’avais pas de nouvelles de lui.
― Je te raccompagne chez toi.
Je tourne d’un coup en sursautant. Je ne m’attendais pas à que cette phrase lui sorte de la bouche.
― Je peux me débrouiller, dis-je pour masquer mon désespoir.
― Ce n’était pas une question. On y va.
J’allume l’écran de mon IPhone. « 22h12. Deux messages de Gabin. Un appel manqué de papa. »
J’ouvre mes discussions pendant qu’il se dirige vers moi.
^De Gabin
Où es-tu?^
^De ce que j’entends t’es grave dans la merde, avec Liam. Il prévoit de te trucider.^
Je roule les yeux et pianote :
^À Gabin
Ouah! J’ai peur☺. Sinon, Qu’entends-tu? ^
^De Gabin
Le mec que tu as giflé, Logan. Il dit n’importe quoi à ton sujet sur un groupe. À ce qui parait tout le monde le croit. ^
^À Gabin
Il dit quoi Logan?^
Franchement je n’ai pas envie de me prendre la tête avec des sottises d’ado mais quand je vois les images que m’envoie Gabin, je tombe des nuages. Mes pieds me guident au salon et mon corps chute sur le canapé. Mes mains tremblantes arrivent à peine à manier l’appareil. Je finis par l’abandonner sur le coussin avant de prendre mon visage dans les mains et d’éclater en sanglot. Je n’arrive pas à croire ce qui me tombe dessus. Pas même un mois et mon passé me rattrape. Je sens Ayden s’approcher de moi, il s’accroupit en face de moi et me touche les genoux.
― Hé ! Chut!
Ayden m’attire vers lui et me prend dans ses bras. Je n’arrête plus mes larmes. Je sens ses mains me caresser le dos. Je me sens soulager.
― Manon, calme-toi. Dis-moi ce qui te tracasse? C’est un message? Je peux regarder?
J’ai beaucoup de mal à respirer. Après quelques secondes, je m’écarte de lui, renifle puis essuie mes larmes. Sous le regard d’Ayden, je reprends mon portable.
― À qui tu parles?
Il a fait toute la soirée à mépriser mes questions et il pense que je vais satisfaire sa curiosité. C’est mon problème et je n’ai pas besoin de lui pour gérer. Je me mets debout pour lire les captures d’écran des messages entre Liam, Logan et d’autres membres du groupes.
‘Logan / Elle essaie d’adopter une autre image de fille sainte et bienveillante.
Léo / On ne va pas la laisser berner tout le monde. Tu te rends compte qu’elle m’a giflé.
Liam / J’aimais qu’elle tienne tête à Clara. De là, à te frapper je ne cautionne pas. Voilà pourquoi j’ai piraté son compte Icloud.
Léo / On va la faire chanter avec ce que tu as trouvé sur elle.
Liam / Oui. Elle va payer chère cette claque.
Inconnu / Et vous avez trouvé quoi?
Liam / Des dossiers sales sur Mademoiselle.
Léo / Tu as cherché sur Facebook, parce que moi oui.
Logan / T’as trouvé quoi?
Inconnu / Qu’entends-tu par dossiers sales Liam?
Logan / Crache le morceau Léo.
Léo / Elle est très discrète sur sa vie privée sur Internet. Mais j’ai mené ma p’tite enquête dans les commentaires. Un pseudo revenait souvent la complimenter. Je suis allé voir et là Bam. Coup de poker. ’
^De Gabin
Rassure-moi. Tu n’avais rien de perso sur ton Icloud ou simplement sur ton portable?^
Je gratte le front. Les larmes dévalent mes joues, j’ai horriblement mal à l’intérieur. Je m’appuie contre le mur le proche et évacue toute ma douleur sous forme de larme. Comment vais-je faire ? Comment vais-je m’en sortir cette fois? Mes parents ne voudront plus de moi, plus personne ne voudra me voir. Pas même Ayden. Je n’aurai jamais de force pour traverser cela encore une fois. Rien ne pourra freiner ma peine.
― Dis-moi ce qui ne va pas.
La douceur de sa voix me pousse à ouvrir les yeux.
― Je ne peux pas. S’il te plait serre moi contre toi, ne me lâche pas. Serre-moi fort Ayden.
Comment les gens peuvent être aussi tordus et insensibles. Je m’en veux tellement de ne pas être partie l’an dernier. Si je l’avais fait, jamais ça ne pourrait me tomber dessus aujourd’hui. J’ai été si lâche, si optimiste, si rêveuse. Je veux mourir.
Je hoquète et tremble pendant que mes jambes se ramollissent.
― Qui te fait autant de mal?
Je me tais et cesse les caresses. L’instant d’après il me tire mon IPhone des mains en une fraction de seconde. Je ne lutte même pas pour le récupérer. Je me laisse tomber au sol, le front sur mes genoux.
Il se place près de moi.
― Il ne fera rien Manon. Je peux te le jurer, dit-il avec assurance en me prenant dans ses bras.
Je reste blottie contre son torse un long moment jusqu’à avoir un semblant de calme.
― Qu’est-ce que tu fais?
― Il vaudrait mieux que tu l’ignores.
Franchement, ça m’est égal. Je me redresse et récupère mon portable.
Je demande à Gabin de t’envoyer le numéro de Liam, Léo et Logan, la seconde d’après trois vibrations consécutives m’informent que mon ami s’est exécuté. Je finis par baisser la tête par manque de force. Je respire à fond et deux larmes s’échappent de mes yeux. Deux grosses gouttes qui souillent le bras d’Ayden.
―Manon. Il me soulève le menton-. Ces salopards ne méritent pas tes larmes. Putain. Je vais régler cela. Parce que personne à part moi n’a le droit de te faire souffrir.
Je néglige sa dernière phrase et essaie tant bien que mal de lui obéir. Il me faut quelques minutes pour maitriser ma respiration. J’aimerais dire que je suis apaisée par son soutien mais ce n’est pas le cas. Ayden ne manque pas de le remarquer. Il pose un regard attendrissant sur ma personne. Il se lève et m’aide à faire de même puis nous fait nous asseoir sur le sofa.
― Si tu me racontais comment ça a commencé?
Je n’en ai pas la force. Je gigote un peu et il s’éloigne de moi. Il revient avec un verre d’eau qu’il porte à mes lèvres. J’avale deux gorgées et repousse.
― J’ai giflé Liam.
― Waw ! commente-t-il avant de sourire-. Il t’a fait quoi?
Je lâche un soupir puis lui raconte l’histoire dans les moindres détails. Jugez-moi folle étourdie, je ne vous en voudrai pas. Car à ce moment si Ayden peut m’épargner la honte malgré ma profonde rancœur envers sa personne, je me dois de m’accrocher. Je ne veux pas mêler mon père à tout ça. Encore moins que ma mère reçoive de mes nouvelles.
― Logan a blessé Soan avec ses propos et toi, tu as réagis. En gros tu n’as fait que défendre ton ami. Il va regretter d’avoir voulu jouer au malin.
Il m’enlace. Je me laisse aller contre son corps, projette ma tête dans son cou. Je me sens rassurer, protéger et forte en même temps. Pour une fois, j’ai vraiment le soutien d’une personne qui veut intervenir pour empêcher les dégâts. Je me permets de passer une main autour de son cou. Il me serre contre lui. Je veux passer ma vie dans cette position. J’entends sa respiration mélodieuse avant qu’un air chaud me caresse la peau. Je n’ai jamais été autant troublé par une personne. Comme si les choses qui me repoussent sont les mêmes qui m’attirent. J’ai autant envie de fuir que de rester. Et pour la première fois depuis ma rupture avec Naal, je meurs d’envie d’embrasser quelqu’un. Ce qui rend que chaque minute que je passe dans ses bras, contre son torse est un parfait mélange de bonheur-supplice. Je sais que l’histoire va mal se terminer pour moi pourtant je persiste à espérer. Je me sens faiblir. J’arrive à peine à garder l’œil ouvert. Je ne vais pas passer la nuit chez lui. Je lutte pour garder mes yeux ouverts. Je dois partir mais je veux rester. Le temps que je tranche le pour et le contre, le sommeil a eu raison de moi.
____________
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top