•Save me de Listenbee en média.•

"Oh save me

Sometimes I leave you come along

Sometimes there's skeletons in my bones

And that I drink way too much"

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Bonne lecture !!!

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Le soir, je décide de visiter les sites des galeries afin d’avoir la sensation que j’ai fait une chose qui compte dans ma journée. À peine dix minutes que je me pose, le téléphone maison de ma table de nuit sonne. Je me lève et décroche :

― Julaïna vous demande, m’informe André à l’autre bout du fil.

― D’accord, faites-la entrer. Je descends de suite.

Je m’attendais à l’arrivée de Lou néanmoins, je suis heureuse de revoir mon amie. Je me chausse de mes pantoufles et descends. Je trouve Juju près de la porte. Elle tire ses lèvres en un magnifique sourire avant qu’on s’enlace.

― Alors comment ça va?

On s’écarte l’une de l’autre. On se serre les mains, Julaïna a toujours été du genre affective, émotive. Tout comme moi, elle est incapable de cacher ce qu’elle ressent. Et maintenant, elle ne va pas bien.

― Bien. Ça ne va pas?

― Je suis bouleversée mais ça va. Tu me ferais un thé.

― Oui, bien sûr. Qu’est-ce qui t’as bouleversé à ce point?

Je nous conduis vers la cuisine. Je mets de l’eau à bouillir et me tourne vers elle entre temps. En sentant mon regard peser sur sa personne, elle dépose son portable.

― J’ai vu Ayden.

Mon cœur fait un bond et soudainement, je me sens libéré. C’est bizarre.  

― Et, il va bien?

― On n’a parlé une ou deux minutes. C’est un ami de Louka.

Elle a fini par le découvrir. Je souffle soulagée de ne pas me sentir obliger de le lui révéler. Ils se connaissent depuis qu’ils sont gamins. S’il existe bien une personne qui peut m’éclairer sur le mystère qu’est Ayden, c’est Louka.

― Ou? Et quand?

― À South Beach, hier. Il avait un truc sur son bras. Il ne m’a pas laissé voir.

Pendant tout ce temps, mon esprit me torturait pour rien. Je reviens à mes besognes. Je lui coule un thé à citronnelle parce qu’on le préfère toutes les deux. Je suis soulagée de savoir qu’il se porte ‘bien’ malgré que j’ignore ce qu’il a sur le bras. J’apporte deux mugs à la table.

― Tu continues de croire qu’il est mauvais, n’est-ce pas?

Son regard se remplit de compassion comme si elle s’apprêtait à me fendre le cœur.

― Mon opinion reste inflexible en ce qui le concerne. Il est si différent de Louka.

― Tu crois qu’il ne mérite aucune chance?

― Il a quelques choses qui se carbonisent dans ses yeux. J’crois qu’il ne te mérite pas dans sa vie tout simplement, affirme mon amie en portant sa tasse à sa bouche.

Ces paroles partent d’une bonne intention. Si je réfléchissais assez, je devrais m’éloigner de lui.

― Mais, je ne suis pas venue te parler de lui.

Je goute mon thé tout en attendant son monologue.

― On avait prévu de passer la journée ensemble demain. Ce ne sera plus possible, je suis désolée Manon. Mon père est en ville et ça gâche tout mon programme chéri. On refait ça quand tu veux.

Je grogne d’énervement. Ce monsieur est un pro pour nuire au plan de sa fille.

― Non, je comprends, ne t’en fais pas.

― C’aurait été amusant. Mais où est ton père?  

J’avale une gorgée et lui répond :

― Parti en voyage avec Emma pour l’avant-première de son film.

Elle hausse les sourcils d’inquiétude. Je devine tout de suite à quoi elle pense. Je m’empresse de lui informer :

― Je ne suis pas seule ici. Tout le personnel est là puis Lou, la cousine à Emma arrivera d’une minute à l’autre.

Elle soupire et verse un peu de thé dans son mug.

― Chouette. Louka m’a invité à une fête qu’il fait chez lui au cours de l’après-midi pour son vingtième anniversaire. Je compte m’y rendre.

Ayden y sera probablement. Je me pince l’intérieur de la joue pour masquer mon humeur.  

― Génial.

― T’en es sure? Questionne Juju un sourire coquin en coin.

― J’ai déjà prévu de peindre toute la soirée donc je ne me sentirai pas si seule. En passant, faut que je te dise que mon père m’a trouvé quelques galeries. Si je m’y mets et que mes tableaux leurs plaisent, j’aurai mes œuvres ici et ailleurs dès la semaine prochaine.

― C’est une excellente nouvelle. Faut célébrer ça. Viens on va s’enjailler au JF8.

― Il y a surement un autre bar en ville. Je ne vais pas me taper tout ce trajet pour retomber sur mon agresseur.

Julaïna termine sa tasse et contourne l’ilot central et se pose près de moi, une main sur mon épaule droite et toute son attention sur ma personne.  

― Ce n’est pas comme s’il te suit. Il ne sera même pas là.

Elle ne me convainc pas et mon expression doit bien le lui montrer pour qu’elle s’empresse d’ajouter :

― On peut aller à Électro bar qui est tout près.

On termine la théière sur une discussion futile autour de mon prochain tableau. Puis je monte me changer et le temps que je termine, Lou arrive. Je retrouve une brune mince d’un mètre soixante au pied de l’escalier. Elle porte un jeans bleu, un t-shirt ‘Love San Francisco’ et une paire de Converse. Ses cheveux sont à peine plus longs que les miens. Elle se retourne hausse les sourcils de surprise avant de m’adresser un large sourire. Elle porte un piercing à son nez.

― Je suis heureuse de te rencontrer Manon. Je lui rends son aimable sourire et descends la marche pour la saluer sur la joue.

― Ne me dis pas que t’es mannequin aussi Lou?

― J’aurais pu mais non. Je préfère largement mon métier de maquilleuse.

― Wow! C’est autant extra. On manie toutes deux des pinceaux. Dommage que je ne maquille pas ou peu ces dernières semaines j’aimerais porter un maquillage de pro.

Elle explose de rire. Du coin de l’œil, je vois Juju s’approcher. Je les présente :

― Lou voici Julaïna. Julaïna c’est Lou. Elle restera avec moi le temps que papa revient.

Les deux filles gloussent puis se partage un câlin. Je suis surprise par tant de rapprochement.

― Elle m’a maquillé pour mon bal de promo et pour une soirée.

― Ah! Julaïna Roy, c’est exact?

― Oui. Elle fait des merveilles, Manon. Elle a maquillé de grandes stars pour la télé. Elle un compte Instagram qui est dédié à sa passion, c’est LoukyMakeup. Tu devrais faire appel à elle la prochaine fois que tu comptes te rendre un event.

Je souris jusqu’aux oreilles.

― Je ne doute pas de la qualité de son travail. Avec des parents sous les projecteurs, on ne sait jamais.

J’allume mon portable pour la première fois depuis l’après-midi. Je vois deux appels manqués de ma mère, trois de mon père ainsi qu’un message vocal. J’ai reçu un message de Gabin.

― Donne-moi une minute les filles.

Je remonte dans ma chambre appeler ma maman. Ce que j’aurais dû faire hier matin. Elle décroche au bout de la deuxième tonalité :

― Mon bébé. Tu vas bien?

Je m’assois sur une chaise de la terrasse.

― Oui et toi m’man?

― Tu me manques beaucoup Manon.

― Toi aussi m’man. Mais c’est bien ici. Ne t’en fais pas.

― Emma est sympa avec toi? Lou est déjà arrivé?

Je vois qu’elle est tenue au courant de tout.

― Mieux que je l’aie espéré. Lou est en bas. Comment tu connais son nom?

― Ton père m’a promis transparence. Je crois qu’il essaie de tenir parole.

Je secoue la tête. Je ne voudrais pas qu’elle garde une loupe sur ma personne mais je ne vais pas me disputer avec elle ce soir.

― C’est évident.

Un long moment de silence s’installe avant qu’elle lâche un soupir. Je me lève et me promène sur le balcon en observant mes orteils.

― Je suis désolée de t’avoir balancé de cette façon à l’autre bout du pays.

― C’est qu’il fallait faire. Le bon côté des faits est que je m’ouvre à plus de personnes tant que socialement qu’artistiquement.

―Oui, je suis heureuse qu’il t’ait trouvé des galeries où afficher tes œuvres.

Ok! Tout ce que j’aimerais lui dire pour commencer, elle le sait d’ores et déjà. Cette conversation n’a plus aucune importance. Je me sens incommoder dans cette conversation que j’écourte soudainement.

― J’ai des devoirs à faire. On se parlera une prochaine fois. Prends soin de toi m’man.

― Toi aussi chérie. Passe une bonne fin de soirée.

Je raccroche et envoie un message à mon père afin de le rassurer.  

^De Gabin

J’ai aimé la façon dont tu as pris les défenses de Soan. ;)^

Je badine et me mords le bout de mon pouce gauche.

^À Gabin

Il faut que quelqu’un le fasse. Eh ! On dit prendre la défense de quelqu’un.^

^De Gabin

J’adore me faire corriger par toi. Sinon ça va? ^

Je continue de lui répondre tout en descendant les marches. Il arrive à me tirer quelques éclats de rire. Ces SMS altèrent entre la drague et les fous rires. Je me retrouve face aux regards interrogateurs des filles. Je mets de côté mon portable pour questionner Lou :

― Tu dors dans ma chambre ou bien?

― Tu partagerais ta chambre avec moi ! J’accepte.

Je lui fais monter et l’aide à s’installer. Elle a transporté peu d’accessoires dans sa petite malle, cela ne nous prends que cinq minutes.

― On a prévu une soirée sans fin. J’espère que cela ne te dérange pas de rester seule une heure ou deux.

― Si ce n’est pas spécial pour vous, je viens.

― Cool, on y va alors.

L’instant d’après on embarque à bord de la Maserati de Juju. Les deux filles discutent tandis que je lis les texto de Gabin :

^De Gabin

Tu préfères doux ou sauvage?^

^À Gabin

Généralement le juste milieu. Mais tout dépend de ma connexion avec la personne.^

^De Gabin

Une personne comme moi.^

^À Gabin

Je pencherais sur de la douceur. Et toi? ^

^De Gabin

Ce sera comme tu veux bébé. ^

^Tu es sur que tu ne veux pas qu’on se voit demain. ^

^À Gabin

Demain je serai occupée dans la journée. ^

^De Gabin

Et la soirée? ^

Quel malin ! Je cache mon sourire.

^À Gabin

Tu veux mon emploi du temps ? Tu serais déçu de voir que je n’ai pas une seconde à t’accorder. ☺^

^De Gabin

Quoiqu’il en soit, je te rends visite demain matin. Avec un peu de chance, on abordera un sujet sérieux.^

^À Gabin

Rien que ça? T-T^

^De Gabin

Petite maligne. Je ne tomberai pas dans ton jeu.