3. Je m'en tape, beaucoup.

·Sarah et Under the bridge de Red Hot Chili Peppers en média.·

"It's hard to believe

That I'm all alone

At least I have her love

The city she loves me

Lonely as I am"

~~~

Bonne lecture !

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Je fais mon parcours au secrétariat. Mes yeux saignent face aux murs immarcescibles de mon ancien lycée. Les lieux restent inchangés. Je peux encore voir Adrien traverser les couloirs, ou Louka débarqué en attirant tous les regards. Ensuite vient le plus redoutable. Les souvenirs de Sarah et moi fusent de partout.

Putain ! Faut que je fume. Je sors aussitôt une clope que j’embrase. Mes tourments s’évadent au moment où je recrache ma première bouffée. Je parviens au sécrétariat. La secrétaire a su garder son poste. Elle parait étonner de me voir. Moi-même, je suis étonné de me retrouver dans cet endroit à nouveau. Je la salue et lui demande les infos nécessaires. Elle me fournit mon horaire.

―Tu ne participes à aucun sport ou aux activités?

―Rien de rien.

J’en ai ma claque des équipes, des théâtres, des danses... Tant de disputes et de conflits pour rien. Je vais me la faire solo cet année.

Mon prochain cours se déroule au troisième étage, deuxième pièce à droite. J’inspire une dernière bouffée et expire. C’est fou tout le bien que la cigarette peut faire.

Arrivé devant ma salle de classe, j’écrase le mégot au sol.

Je pousse la porte et me retrouve face à une classe d’une vingtaine d’élèves. Le professeur Gaspard s’arrête en m’apercevant. Je n’oublierai jamais le nom de ce demeuré. Et encore là, je suis sympa. Il ne semble pas du tout surpris de me revoir, ‘l’andouille’.

―Ah! Je pensais que tu n’allais jamais arriver. -Il se tourne ensuite vers la classe.- Je vous présente l’ancien nouveau. Je suppose que vous l’aviez déjà vu par ici, il y a environ trois ans, Ayden Taylor. Tu peux t’installer Ayden.

Ces abrutis ne me quittent pas du regard. Vu que les chaises arrières sont occupés, je vais devoir les faire se bouger le cul. Je me dirige alors vers un gars en coin. Je ne fais pas attention à son look, ni qui il est. Je veux sa chaise et je l’aurai.

―Aurais-tu la gentillesse de me laisser ta chaise?

Il me regarde de haut. Le châtain agit comme si personne ne lui avait parlé. Il me défie. Je pourrais lui refaire le portrait en moins d’une minute au lieu de ça je frappe son pupitre. J’attire le regard de toute la classe.

Je m’en tape, beaucoup.

―Je ne bougerai pas d’ici.

―Ouuuhhh ! Monsieur a du caractère. Conserve-le pour tes semblables. Allez, bouge. Je n’ai pas toute la journée.

―Il y a d’autre chaise de libre, intervient Gaspard.

―Je ne suis pas aveugle Gaz part. Je veux celle-là. D’autant plus que son occupant devient intéressant. Je lui lance le regard diabolique qui effraie à chaque fois. Un. Deux… Il se lève avant que j’atteins le chiffre trois.

―Gentil petit garçon. Va t’asseoir devant.

Je m’y installe sans faire attention à celle se trouvant à coté alors que je sens son regard sur ma personne. J’ai l’habitude d’attirer l’attention des gens, de par mon style vestimentaire sombre et mes tatouages déroutants. Pourtant, je suis prêt à parier que moins de deux oseront se pointer à moins de cinq mètres de ma personne.

Je dépose mon sac à dos sur le pupitre. Monsieur Gaz part reprend son cours. Quelques filles sont distraites à me contempler plutôt qu’à suivre le professeur. Ah ! Ces adolescentes. Je plante mon menton dans la paume de ma main appuyée sur le pupitre.

5 ans plus tôt

Un rayon de soleil me caressant le visage me poussa hors de mon sommeil. Je me suis redressé malgré mon horrible douleur au bas du crâne. Je battais lentement les paupières pour une vision plus claire. Je me retrouvais sans T-Shirt, avec mon jean noir troué, mes pieds déchaussés. Je faisais quoi la veille?

J’observai tout autour de moi. Des sofas en cuir noir, des cups jonchaient le paquet, quelques bouteilles empilées en un coin du salon. Et des capotes usagées décoraient les canapés diagonaux à ma personne.

Encore une fête.

Le mal de crane me brouillaient un peu les souvenirs. Je savais seulement que j’étais chez Louka, enfin l’un des luxueux appartements de son père. Je me levais en vacillant, trébuchais et tombais à nouveau sur le sofa.

Maudit gueule de bois. Je ne me souvenais plus de la quantité d’alcool que j’avais engloutie la veille. Je me laissais aller sur les coussins et mes mains venaient frotter ma face. Chouette façon de commencer une nouvelle journée. Bravo Ayden !

Je ne calculais pas le temps que je suis resté sans bouger lorsque mes oreilles m’avertissaient que quelqu’un descendait les escaliers. Je ne puisais pas l’énergie d’ouvrir mes yeux. Les bruits de pas se faisaient de plus en plus forts.

―Ey ! Ayden, réveille-toi.

J’ai reconnu la voix de Louka malgré le congé de mon cerveau. Je serre l’emprise de mes mains sur mon visage quelques secondes avant de me résigner à ouvrir les yeux. Ils tombent direct sur le grand roux appuyé sur le mur, une bière à la main.

Louka était ce qu’on pouvait appeler un ‘vrai’. Une personne toujours présente peu importe les circonstances. Pour moi, il était un frère. Il n’hésiterait pas à me prendre chez lui quelques temps lorsque je me disputais avec mon père. Il me connaissait mieux que quiconque. J’étais prêt à tout pour lui. Notre relation fusionnelle paraissait malsaine aux yeux des autres. Ils essayaient de nous culpabiliser mais rien n’y faisait. On savait que la nôtre était unique et précieuse. On avait la chance de se rencontrer. Beaucoup de gens n’ont pas de personne sur qui poser la tête en cas de détresse pourtant moi, j’étais béni.

Il a arqué un sourcil, confus.

―Ou sont mes chaussures et mon maillot?

―Emportés. Tu avais passé un pari que tu as perdu. Dommage ! Je n’ai rien à t’emprunter dans cet appart.

J’ai fermé les paupières. Je n’allais tout de même pas conduire ma moto les pieds nus. J’ai tapé dans les coussins puis entendu le rire de Louka. Perplexe, je l’ai observé d’un œil.

―Je n’arrive pas à croire que tu t’es laissé avoir. C’est nouveau. Pour te féliciter, je te laisse mon T-shirt et mes baskets.

Sur ces propos, il a enlevé son T-shirt qu’il m’a envoyé en pleine face ainsi que ces baskets. J’ai grogné au contact du tissu humide.

―Je suis fragile, un peu de précaution.

Il a explosé de rire. Je me suis chaussé à la vitesse d’une tortue. Puis, j’ai enfilé son T-Shirt et resté assis le temps de reprendre mon équilibre.

―Ou sont mes clefs?

―Je ne vais te laisser conduire avec cette gueule de bois. Je tiens encore à toi Ayden. Il sort du salon. Viens que je t’emmène prendre un taxi. Zoé te réclame.

Je n’avais pas le choix. Quand petite sœur voulait passer du temps avec moi, je me devais d’être là. Même complètement bourré. Zoé et Louka étaient les deux personnes avec lesquelles je me suis le plus attachées en ce monde. Je n’imaginais pas une semaine loin d’eux.

Zoé était la petite sœur adorable pour laquelle on était prêt à tout.

J’ai désoccupé le canapé, titubant en marchant. Mon cerveau était ailleurs. Louka remarquant ma peine, vint me soutenir.

―Hey ! Si tu ne peux partir maintenant, on peut attendre. Elle comprendra.

Ce fut ainsi que je me suis résolu à me reposer un moment chez Louka. La soirée avait avancé progressivement lorsque j’avais repris contrôle de mon corps. Je demeurais dans les habits de Louka et le salon était propre. Il avait surement appelé une équipe de ménage. Je traversais le salon et me retrouvais directement dans la cuisine. J’ouvris le frigo. Vide. Ils ont liquidé le bar. J’ai donc pris un verre dans les placards et ouvris le robinet. J’ai déversé un peu d’eau dans mon estomac qui a éveillé une faim soudaine. J’ai laissé le verre dans le levier, saisissais mes clefs pour m’en aller. Je cheminais vers la porte de l’ascenseur ou était collé un post-it.

‘Je t’ai laissé tes clefs sur le plan de travail. Conduis-bien. Je ne veux pas te retrouver à l’hôpital.’

Un sourire venait posséder mes lèvres. Ce Louka si bienveillant. J’ai arraché le becquet et l’ai  jeté à la poubelle, juste à côté. J’ai cliqué sur un bouton, les portes se sont ouvertes, je m’y suis introduit et cliqué à nouveau pour fermer. Deux minutes après, je me retrouvais au rez-de-chaussée. Je me dirigeais vers la porte en vitre à travers laquelle je voyais ma moto à l’autre bout de la route.

Je posais à peine un orteil dehors que je suis tombé sur deux filles qui explosaient de rire en me voyant. J’ai plissé le front, confus.

L’une était blonde, les cheveux tirée en une queue de cheval. Elle était vêtue d’une robe jaune et d’une paire de sandalettes. L’autre avait les cheveux blonds avec les racines noires. Une des couleurs ne lui appartenait pas. Ce qui ne m’intéressait guère. Ses lèvres charnues me donnaient envie de l’embrasser. Je me laissais distraire par ses lèvres ne faisant plus attention à ce qu’elle portait. Un magnifique sourire laissait voir ses dents blanches.

Pourquoi mon cœur s’est mis à battre plus vite d’il y a une minute?

―Pardon! Tu as vu ton visage avant de sortir? Sa voix était tout aussi magnifique que ses lèvres. Il y a un truc qui m’a attiré chez cette fille.

Je me mettais à tâter ma face instinctivement.

―Non. Il y a quoi? Demandé-je inquiet que les gars m’aient joué un sale coup.

―Une cannette de bière sur le front, un vagin sur la joue. Elle m’a informé en pointant du droit les chef-d’œuvres.

Merde !  J’allais tuer Louka !

―Tu viens d’un teuf ? Me questionna sa compagne.

J’ai acquiescé.

―Cela nous arrive à tous. On m’a déjà dessiné un gros pénis sur le bras gauche. Moi c’est Ophélie. Voici mon amie Sarah.

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