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Il était hors de question que j'aille passer un an dans cette équipe, à la première occasion Marshall m'aurait tiré une balle dans le dos et aurait dit que je m'étais retrouvée en plein tirs croisés. J'avais déjà rencontré auparavant le Capitaine Marshall et il m'avait traité avec mépris et m'avait bien fait comprendre que si un iatros osait intégrer son équipe il n'y ferait pas de vieux os. Je ne pouvais pas non plus déserter parce que dans ce cas-là c'est le Conseil des mages qui m'aurait mis dans une boite, et encore pas sûr qu'ils l'auraient fait. J'ai donc fait en sorte de crasher méchamment la corvette pour faire croire à un accident, je m'étais protégée à l'aide de ma magie et ensuite j'avais enlevé mon uniforme pour remettre des vêtements civils, j'avais inondé la voiture d'essence et j'y avais mis le feu après avoir jeté mon uniforme à l'intérieur. Ça me fendait un peu le cœur de faire ça à une si belle voiture, en plus elle appartenait à Sam. Je n'avais pas le choix, je sais bien que le Conseil voudrait vérifier les restes de la voiture pour déterminer si j'avais péri avec, bien évidemment ils se rendront compte que ça n'était pas le cas et enverront une équipe à ma recherche pour m'amener devant eux. D'ici là j'aurais déjà pris une bonne avance, maintenant il s'agissait de rester discrète, changer souvent de véhicule et se fondre dans la masse. Après avoir volé une voiture, dont je me demande encore comment elle peut rouler tellement elle est rouillée, je remarque une odeur nauséabonde de cigare qui règne dans la voiture. Je me rends maintenant à Mexicali pour continuer à creuser et savoir pourquoi mon coéquipier a vraiment été tué. Mon contact à Coronado m'a indiqué une adresse et une personne à qui parler qui avait déjà vu mon coéquipier quelques mois plutôt.
Le trajet en voiture me laisse tout le temps de réfléchir, je ne sais même pas exactement sur quoi Alec bossait, il m'avait vaguement parlé d'un trafic d'arme assez important et quand il s'agit de trafic d'arme le Mexique est une bonne destination pour commencer une enquête, je ne sais même pas de qui il a reçu l'ordre d'enquêter sur cette affaire. Il avait l'air d'être en solo sur la mission, il s'agissait surement d'une affaire officieuse au vu de son déroulement et de ma suspension temporaire de l'armée pour avoir voulu demander des explications à mon supérieur et son refus de me les donner ou de me laisser interroger le tireur. Nous qui faisions tout ensemble avec Alec, j'avais été mise de côté et je lui en voulais terriblement pour cela. Cela fait deux mois que j'ai pris ma permission qui n'était censé durer que deux semaines, maintenant nous sommes en aout et cela fait 6 mois qu'Alec est mort. Comme chaque année quand je n'étais pas en mission j'avais demandé une permission de deux jours au mois de novembre pour me rendre dans le Montana sur la tombe de mon père, à côté de laquelle j'avais déposé une petite pierre ou j'avais taillé les initiales de mon frère qui n'avait pas le droit d'en avoir une, ayant été exécuté pour avoir tué la famille de Sam il était impensable qu'il n'y ait ne serait-ce qu'une pierre pour honorer sa mémoire. Quelle hypocrisie, comme si ne pas mettre de tombe pouvait tout effacer... Mais cette nuit-là ne s'effacera jamais. C'était lorsque j'étais en permission qu'Alec avait reçu sa mission solo dont il ne m'avait rien dit. Je m'en veux toujours de ne pas avoir remarqué qu'il bossait sur un truc en solo dans mon dos, si j'avais été plus attentive... J'avais découvert des papiers chez lui quelques heures après sa mort alors que je cherchais à comprendre pourquoi il avait été visé. Ces papiers je les avais trouvés en quelques minutes, dès lors je m'en étais voulue encore plus parce que j'aurais pu le voir plus vite qu'il me cachait une OP.
Dans ce sens il est facile de passer la frontière on ne vous demande rien, pas de papier, pas de file c'est tout aussi rapide que de dire holà ! Je retrouve le contact d'Alec sur une terrasse d'un café alors qu'on approche des 6 heures du matin et que le soleil est déjà levé depuis une heure. L'homme est petit, porte un t-shirt vert, un short beige, à ses pieds il porte des tongs. Je lui parle en espagnol et lui demande s'il connait un certain Alec, il me répond que non. Je lui dis alors son nom complet Alexandre Collins et il me répond que c'est possible qu'il en ait déjà entendu parler. Je lui réponds que je peux l'aider à s'en souvenir et je lui propose qu'on aille se promener. À l'écart, nous nous retrouvons dans une ruelle étroite, je lui montre une liasse de dollars. Sa langue se délie, il me dit qu'il a déjà vu quelques fois Alec dans le passé mais que ça fait quelques temps qu'il n'a plus reçu de ses nouvelles ou entendu parler de lui. Je lui demande alors quels renseignement il lui a fourni et il me répond qu'Alec lui a dit de ne rien dire à personne sur ce sujet sauf si c'était une femme aux cheveux bruns, yeux bleus parlant parfaitement espagnol et se nommant Isabelle et qu'elle le contacterait surement depuis les Etats-Unis. Je lui répondis qu'il s'agit de moi, sur ce il me répond qu'il avait remarqué que je correspondais à la description. Il me demande si Alec est mort. Je lui demande pourquoi il me pose cette question. Il me dit qu'Alec lui avait dit que je ne me manifesterais que s'il était mort. Il me répète ensuite toutes les infos qu'il a données à Alec. Des armes sont achetées en quantité importantes et passent la frontière avec un homme influent qui vient souvent se fournir au Mexique. Les fusils et armes en tout genre passent ensuite la frontière pour aller à Denver dans le Colorado où elles sont stockées avant d'être redistribuée à travers les Etats-Unis. Il me dit également que la dernière fois qu'il avait eu de ses nouvelles il lui avait posé des questions sur des jeunes de 18 ans sans savoir où il voulait en venir.
J'ai le nom de ma prochaine destination : Denver – Colorado, et hors de question de se faire prendre. Il faut que j'élabore un plan en attendant je dois rester mobile, 17h de voiture m'attendent jusque Denver. Je ne peux pas risquer de prendre l'avion la sécurité me repèrerait directement, mon nom serait inscrit sur la liste des passagers et cela permettrait au Conseil de me retrouver rapidement, de plus je vais déjà me faire remarquer en montrant mon badge, pour passer la frontière, je n'avais pas ma carte d'identité ni passeport, mes papiers étaient probablement déjà à Fort Hood à l'heure qu'il est, ils ont dû déjà y rapatrier une bonne partie du peu d'affaire que je possède. Si je ne montre pas mon badge je ne passerai jamais la frontière. Je ne me fais pas de grande illusion, tôt ou tard ils finiront par me retrouver je préfèrerai que ce soit plutôt tard que tôt. Avec un peu de chance je me serai évanouie dans la nature quand ils croiront me retrouver. Bon de toute façon avant que cela arrive il faudrait que je quitte le Mexique aussi rapidement que possible. Les meilleures heures pour passer la frontière en voiture sont situées entre 1h et 3h du matin mais je ne peux pas me permettre de perdre quasi 24h pour attendre de passer. Je décide d'abandonner la voiture de ce côté de la frontière et de la passer à pied. Je présente mon badge au soldat qui me laisse passer sans faire de problème, une fois de l'autre côté je décide de marcher jusqu'à l'intersection entre la 111 et la 98 dans le but de faire du stop pour me rendre jusqu'à Yuma pour y voler une voiture - si possible pas une poubelle cette fois – pour pouvoir poursuivre ma route jusqu'à Denver. Je ne peux raisonnablement pas remonter jusqu'à El Centro pour y voler une autre voiture. Deux voitures volées dans cette petite ville à 1 jour d'intervalle, cela semblerait suspicieux à n'importe qui.
Je ne mis pas longtemps à trouver un chauffeur de camion ravis de pouvoir prendre une petite femme dans son camion. C'était mon jour de chance en plus... il allait vers Yuma. Je ne me permis pas de dormir, on ne peut jamais savoir qui sont vraiment les gens qui prennent des filles brunes dans leur camion et je ne peux pas me permettre de ne pas avoir un soupçon de plan. Je demandais au camionneur s'il avait une carte que je puisse consulter. Après une demi-heure d'élaboration de plan, je reposais la carte. Je savais exactement par où je devais passer et où j'allais m'arrêter pour dormir quelques heures. Après deux heures de trajet nous sommes arrivés à Yuma sous un soleil de plomb alors qu'il était midi. Je remerciai le chauffeur et descendit de son camion. Vers 13h je volais un pick-up Ford sans me faire repérer. Les clefs du véhicule étaient sur le pare-soleil. Il faudrait peut-être dire aux gens que c'est un mauvais plan de les laisser là. Pour ma part ça fait mon bonheur alors je ne vais pas m'en plaindre. Je m'arrêtai dans la ville de Flagstaff pour la nuit. Le lendemain même cinéma je fis du stop et montais avec des étudiants en voiture, après 1 heure à rouler je descendis de la voiture, je volais un pick-up Chevrolet cette fois-ci après 3 heures de route je m'arrêtais pour manger un bout. Je changeais une dernière fois de voiture avant d'arriver à Denver.
Après 8 bonnes heures de sommeil qui m'ont fait un bien fou je me réveille vers 19h et je décide d'aller me mettre dans un bar et d'attendre. Je n'avais pas eu beaucoup d'info de l'homme mexicain si ce n'est le nom d'un quartier. Le fait est que tout le monde aime aller boire un verre surtout quand il s'agit de faire commerce de choses illégales, se montrer en public permet de tranquilliser les gens et de faire en sorte qu'ils se disent qu'on ne trame rien. Je commençais à désespérer lorsque j'entendis une conversation prometteuse à propos d'un entrepôt qu'il fallait vider pour l'arrivée des nouvelles marchandises. Je tenais le bon bout. Je décidais de suivre les types qui en avaient parlé et de faire la surveillance de l'entrepôt.
Je les suis discrètement et nous arrivons devant le fameux entrepôt à quelques kilomètres du bar. Je me cache derrière une colline pour ne pas me faire prendre et je regarde les deux hommes rentrer dedans. Lorsque la voie est dégagée, j'entreprends de faire le tour du bâtiment pour trouver une entrée. En tournant après un coin du bâtiment je vois un garde. Ça ne sent pas bon pour moi... Heureusement il était dos à moi et ne pas vu. S'il y a un garde qui surveille le périmètre il ne doit surement pas être seul. En y réfléchissant cela veut également dire qu'il y a quelque chose à cacher dans l'entrepôt et que je suis probablement au bon endroit. Le garde bouge, je jette un coup d'œil derrière moi, ce serait dommage de se faire prendre si près du but... sur le côté latéral, il y a une gouttière. Aucun moyen de rentrer dans l'entrepôt par la porte, aucune faille sur les côtés. Il va donc falloir que je le fasse à l'ancienne, par la gouttière, en espérant que l'entrepôt ait un étage sinon je risque de ne pas être plus avancée là-haut qu'ici. Je me mets à grimper à la gouttière je suis à la moitié de distance du toit. Un garde est juste en dessous de moi, je m'immobilise, avec un peu de chance il ne lèvera pas les yeux et partira sans se rendre compte de ma présence. J'ai une chance : j'avais mis un pantalon noir, un débardeur de la même couleur et ma veste en cuir noir, de plus le mur où je me trouve est dans l'ombre. Je commence à un peu glisser sur la gouttière et je prie pour qu'il s'est aille vite. Le garde après s'être immobilisé quelques instants continue à marcher, en bougeant mon pied sans faire de bruit pour m'arrêter de glisser, je vois la plaque d'Alec qui sort de ma poche et qui va tomber. Je lâche ma main droite de la gouttière et je la rattrape in extrémiste. La plaque fait un léger bruit lorsque la chaine se tend. Le garde s'arrête et regarde derrière lui ainsi qu'à droite et à gauche, il revient sur ses pas. Je bloque ma respiration. Il se remet en route et s'en va. Il était temps... une minute de plus et je n'aurai plus tenu. Je mets la plaque d'Alec autour de mon cou avec ma main droite et je me raccroche à la gouttière, je finis d'y grimper. Je suis enfin sur le toit de l'entrepôt, je ne risque normalement pas de me faire chopper par des gardes ici. Je fais une petite inspection du toit, en me rapprochant du bord en rampant je peux compter deux gardes à l'extérieur qui surveillent les entrées en plus de celui qui fait le tour, tous sont armés de semi-automatiques. Je repère une trappe sur le toit que j'entrouvre et je jette un œil à l'intérieur. Juste en dessous de la trappe il y a une sorte de couloir métallique suspendu au-dessus du vide. Il est à 3m en dessous de ma position. Il va falloir que je sois habile pour descendre sans faire de bruit et ne pas me louper. J'ouvre complètement la trappe et je saute. Ma réception est aussi délicate que celle d'un chat, malgré tout il en résulte un petit éco. Personne n'a l'air de venir jusqu'ici. J'entends des voix plus loin et je décide de me rapprocher. De là où je suis j'entends parfaitement de quoi parlent les deux types en dessous de moi.
- Mais je ne comprends pas, pourquoi on fait du trafic d'arme, ça n'a rien à voir avec notre objectif.
- Mais tu le fais exprès où tu es complètement débile ? Vendre des armes permet d'avoir de l'argent pour l'autre chose. En plus de ça, ça nous permet d'avoir des armes, ce qui est utile contre eux étant donné qu'ils ont un avantage sur nous et les armes permettent aussi de détourner l'attention.
- Mais qu'est-ce qu'on va en faire de ces...
- La ferme ! Tu sais bien que le patron nous interdit d'en parler, personnellement je ne veux pas devenir son ennemi, au boss.
- Les prochains qu'on doit aller chercher se trouvent où ?
- À Milwaukee dans le Wisconsin.
C'est ça, continuez de parler, je veux savoir ce que vous devez aller chercher. Mais ils ne disent plus rien d'intéressant ; ils sont passés sur leurs petits problèmes perso. Je fais marche arrière et quitte à être ici, autant savoir à qui ils vont vendre leurs armes. Je saute de la plateforme en fer, sur laquelle je me trouve, sur des caisses empilées les unes sur les autres. Pour ma part j'aurais engagé des gardes un peu plus alertes, mais bon, leur incompétence m'arrange bien. Je descends petit à petit et arrivée au sol je décide d'ouvrir une caisse où il est marqué dessus : Chicago pour l'une et Austin pour l'autre. Celle d'Austin contient principalement des revolvers et des glock. Dans celle pour Chicago il y a des semi-automatique dans le fond exactement comme ceux que les gardes utilisent, en plus de cela une quantité impressionnante de glock 17-19 et de chargeurs. J'ai le renseignement dont j'avais besoin, maintenant je dois sortir le plus discrètement possible. Je ne me fais pas de grandes illusions, je prends donc un glock 19, arme que je connais, ainsi que 2 chargeurs de rechange. Je longe les murs et je me cache entre les caisses, il ne me reste ¼ de l'entrepôt à faire pour sortir lorsque je cogne une barre de fer qui tombe et qui fait un bruit à réveiller les morts. Évidemment les gardes ont entendu et accourent dans ma direction. Ce n'est plus l'heure de se cacher je sors de derrière les caisses et je cours vers la sortie mi à reculons en tirant des coups de feu sur les gardes qui m'ont repéré et qui s'apprêtent à me tirer dessus. Je continue de courir alors qu'ils tirent. J'atteins la porte où le garde est face à moi, je suis hors de portée de tirs des premiers mais cela ne va pas durer, ils sont en train de changer de place et d'ici quelques instants je finirai en gruyer. Je pointe mon arme sur lui et tire avant qu'il ait eu le temps d'esquisser un geste. Seul problème mon arme n'est plus chargée, je n'ai plus de balle et je n'ai pas le temps de remettre un chargeur. J'attrape le bras du garde et le tords, je me retrouve derrière lui et je l'étouffe. Il n'est pas encore mort quand les autres gardes se mettent à tirer sur nous. Le garde que j'étrangle est transpercé de balles, il tient encore debout mais au vu des dommages, il mourra très vite. Il me sert de bouclier alors que je le lâche pour partir, il tient encore quelques secondes debout puis s'effondre comme une masse. Je ne me retourne plus et fonce tout droit, je ne pense pas être suivie mais je ne m'arrête pas. Je recharge mon arme.
Ça fait 10 minutes que je cours, je rejoins l'hôtel où je m'étais arrêtée, j'embarque en voiture et me remets en route je sais quelle est ma prochaine destination : Milwaukee. 15 heures de route. Je me suis égratignée sur une branche en courant dans le bois, je me soigne avec mes pouvoirs et me dépêche de foutre le camp d'ici. Je ne sais pas exactement ce que je dois chercher là-bas mais je ne peux pas rester ici. Je trouverai bien comment suivre les armes. Je n'ai pas regardé les noms qu'il y a avait de marqués sur toutes les caisses mais visiblement elles vont aux quatre coins des États-Unis. Je dois découvrir pourquoi Alec est mort.
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Alors Izzy n'est pas morte (vous vous en doutiez n'est ce pas?) mais elle cherche à savoir pourquoi son coéquipier est mort... Vous pensez que c'est à cause de quoi?
De quoi les gardes ne pouvaient pas parler?
ça vous a plu d'en apprendre plus sur Alec dans ce chapitre? (bon c'était pas énorme mais c'est un début...)
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La tête dans les nuages et le sourire sur les lèvres <3
Izzy
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