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Les musiques pour ce chapitre et les 4 suivants (29 à 33 compris) sont importantes, je vous conseille de les écouter

sur ce bonne lecture :-)

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Le père de Sam me serre le bras au niveau du biceps à m'en faire presque mal, c'est lui qui est chargé de m'emmener dans une sorte de pièce sécurisée qui est censée me garder enfermée pour la nuit. Il ne me reste que quelques minutes pour tenter de m'enfuir. Si je veux partir je dois réfléchir et vite. Observer, établir la situation, évaluez les risques et me lancer, de toute façon échouer maintenant reviendrait seulement à accélérer le dénouement de cette histoire, de mon histoire. Dans l'état actuel impossible de tenter quoi que ce soit : nous sommes encore trop proches de la salle du conseil et par conséquent de tous ses membres qui sont encore dans les parages et qui regardent, pour la majorité d'entre eux, le père de Sam m'emmener. Le père de Sam... en y réfléchissant 2 minutes, le temps qu'il nous faut pour commencer à nous éloigner, cette histoire est complètement folle. Je ne sais pas comment je dois me sentir : finalement Sam n'est pas tout seul, il a encore une famille enfin sa famille d'origine parce que j'ai bien vu pendant le peu de temps que j'ai passé avec lui qu'il s'en était trouvé une autre et un meilleur ami à l'image du mien ; loyal, dévoué, un véritable frère. Le fait que Sam ait encore son père me retourne en partie positivement car je sais l'importance qu'a la famille à ses yeux, c'est pour cette raison que je me suis sentie émue quand il m'a dit que j'étais sa famille quand il est venu me soigner, mais de l'autre côté il s'agit de l'homme qui a fait condamner mon frère, détruit ce qu'il restait de ma famille et qui veut ma mort maintenant et qui a réussi à l'obtenir. De plus comment cela se fait-il qu'il n'ait jamais essayé de contacter Sam, il l'a laissé seul, comment a-t-il pu d'ailleurs sortir vivant de cette fournaise sans traces apparentes ? Autant de questions auxquelles je n'aurais jamais de réponses. Ne nous leurrons pas : soit je parviens à m'évader si je tente quelque chose maintenant et je ne pourrai plus jamais revenir ici ni même aux États-Unis et il faudra également que je tire un trait définitif sur Sam, soit je ne tente rien et je meurs demain ou alors je rate l'évasion que j'envisage et je me fais descendre dans les minutes qui arrivent. La seule petite consolation que je pourrais avoir à ce moment est le fait que Sam ne verra pas mes derniers instants parce que je sais que s'il ne tente rien ce soir il viendra demain et qu'après il n'y aura plus de retour en arrière, il gardera ce moment gravé à jamais et même entouré de Kyle j'ai peur qu'il ne commette l'irréparable ou qu'il ne puisse jamais s'en remettre et de toute façon cela revient au même. Je tourne en rond là avec mes pensées, ce n'est pas clair. Trop de questions, trop de pensées, il faut que je fasse le vide je ne peux pas me permettre de penser à tout ça maintenant, je regrette de ne pas avoir écrit quelque chose pour Sam où j'aurais eu le courage de lui dire certaines choses. Machinalement je cherche les plaques d'Alec dans ma poche mais elles n'y sont pas, je me dis que au moins j'aurais quand même laissé un message à Sam et qu'il le comprendra en le trouvant. Il faut vraiment que j'arrête de penser. Analyser, mettre au point un plan, l'exécuter. Attendre le bon moment en espérant qu'il arrive avant que nous nous arrivions à destination c'est la seule chose que je guette maintenant. En l'état actuel : impossible de bouger, accompagnée d'Arthur Shaymore ainsi que de deux militaires que je pense être de l'unité de Kevin Marshall, je me ferrai descendre comme un lapin à la moindre tentative. C'est à ce moment que le père de Sam leur dit de nous laisser et qu'il finira de me conduire seul jusqu'à la cellule. Comme il fallait s'y attendre les deux soldats refusent mais Arthur Shaymore leur rétorque qu'il est suffisamment puissant pour s'occuper seul d'une petite iatros comme moi. Sympa... c'est très flatteur pour moi mais je m'en fiche il peut me sous-estimer comme il veut il vient de m'offrir l'occasion sur un plateau. Je suis suspendue au mouvement des deux soldats qui font demi-tour suite à l'ordre donné par Arthur Shaymore avant de pouvoir passer à l'action.

Attendre, encore un peu, ne pas me précipiter il s'agit de ma seule chance. Le père de Sam resserre encore sa prise sur mon bras. Nous passons l'orée de la forêt et arrivons dans une clairière, nous sommes assez éloignés pour que je puisse tenter ma chance, la seule que j'aurais. Je calme ma respiration, je ferme mes yeux une seconde et d'un coup sec je dégage mon bras de la prise d'Arthur Shaymore. Je le pousse en arrière et il se retrouve déséquilibré. J'en profite pour m'élancer sans un regard en arrière je n'ai pas de temps à perdre, chaque seconde compte. Alors qu'il ne me reste plus que quelques mètres pour sortir de la clairière la voix du père de Sam s'élève derrière moi.

- Vous me croyez assez bête pour ne pas avoir anticipé que vous essayeriez une chose dans le genre ? Je me disais par contre que vous seriez plus curieuse et que vous voudriez connaitre la vérité.

Je m'arrête dans ma course net. Je ne pense pas qu'il soit armé mais même si tout mon être pourrait me dire de fuir en ce moment mon instinct de militaire me fait me retourner pour faire face au danger et le combattre. En plus je veux savoir de quoi il parle, à quoi il fait référence quand il parle de vérité, il y a tellement de choses qui ne sont pas claires que je ne sais même pas de quoi il parle, ce qu'il insinue en me parlant de vérité.

- Et je peux savoir de quoi vous me parlez ?

- Cela me semblait pourtant évident. Je parlais de cette nuit il y a 8 ans de cela.

Je reste figée. De quoi me parle t'il ? Qu'est ce qui est la vérité et comment peut il la connaitre ? De quoi est ce qu'il me parle ?

- Savoir que votre frère a été exécuté pour cela et qu'en plus vous avez regardé ce spectacle m'a rempli de joie. Il était tellement stupide, votre frère, et puis comment en aurait été t'il autrement : toutes les preuves étaient réunies.

Je suis abasourdie j'ai peur de comprendre ce qu'il me dit ou du moins une partie je ne sais pas quoi faire et je reste encore figée, ce qui n'est pas une bonne chose dans ma situation, je ne peux pas me permettre d'être encore plus vulnérable parce que soyons honnête je ne suis pas dans la meilleure situation qui soit : désarmée au milieu de cette clairière avec une magnifique vue dégagée, en somme parfaite pour un angle dégagé de tir... Je suis tiraillée entre l'envie de partir pour me laisser une chance et entre l'envie de savoir de quoi il me parle.

- De quoi me parlez vous, quelle vérité ?

- De cet imbécile d'ivrogne voyons.

Voyant que je fronce les sourcils et que je ne comprends absolument pas ce qu'il me dit ou là où il veut en venir il soupire et reprend. L'ambiance est tenue, la température commence légèrement à descendre tout comme le soleil qui entame son chemin pour laisser place à la lune dans une heure. Le ciel se teinte d'une lueur plus orangée par contre il n'y a pas de vent, rien du tout. C'est comme si la nature se mettait en suspens, qu'elle retenait sa respiration.

- Je vois que tu ne comprends pas alors il va falloir que je reprenne au début... ta maudite famille. Ton père qui a laissé mourir la femme de ma vie ! C'est peut être même de sa faute si elle est tombée malade après tout... et puis j'ai découvert que mon fils aîné c'était entiché de toi, une domestique, une iatros, une moins que rien et qui plus est dont le père avait commencé à détruire notre famille, œuvre que tu poursuivais. Alors cette soirée de noël, sans ma femme avec mon jeune fils qui la pleurait j'ai décidé d'agir. Après tout tu faisais la coupable parfaite mais comment aurais-je pu soupçonner que tu étais encore avec mon fils alors que ce dernier avait été toute la soirée aux côtés de Justin ?!

- Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?! J'ai peur de comprendre.

- Oh mais tu as très bien compris de ce que je vois... seulement mon plan ne s'est pas déroulé comme prévu... j'ai mis le feu aux rideaux de la véranda, pensant que mon fils aîné aurait largement le temps de mettre à l'abris son petit frère, ce qui aurait été le cas s'il n'avait pas été avec toi à ce moment là ! Tout ça c'est de ta faute ! Quand je suis sorti de la maison j'ai vu ton imbécile de frère Sébastien tituber, bouteille à la main, c'était parfait, je ferai d'une pierre deux coups en vous présentant comme complices de cet incendie. Il était tellement bourré qu'il ne tenait presque plus debout, il n'aurait pas eu de souvenirs de cette soirée. Et puis vous êtes arrivés avec Samuel, j'ai compris que mon plan ne tiendrait plus mais au moins j'en avais un de vous deux.

- Mais comment? Vous étiez mort !

- Ça c'est ce que je voulais faire croire, mon fils était dans une rage telle qu'il n'a même pas pris le temps d'écouter mon cœur battre et quand il a vu que son petit frère manquait il a filé droit dans la maison. J'étais certain qu'il y arriverait mais ce ne fut pas le cas et toi tu étais tellement en train de pleurer comme une madeleine au-dessus de cette ivrogne que tu n'as pas pensé non plus à voir si j'étais effectivement mort.

- Mais comment avez-vous fait ?

- Ça me parait évident... je me suis jeté un sort paralysant entre autre sinon je te jure que je vous aurais achevé de mes propres mains quand j'ai compris que par votre faute mes fils étaient piégés dans ma maison !

- Pardon ?! Mais vous êtes complètement fou, c'est de votre faute si Justin est mort !

- Je T'INTERDIS de prononcer son nom ! A cause de vous j'ai tout perdu, il a fallu des mois aux soigneurs pour contrer le sort que je me suis lancé, ça prouve vraiment bien que votre race est inférieure à tous niveaux... et quand j'ai pu reprendre une vie plus ou moins normale ma maison n'existait plus, mon Justin était mort et mon autre fils s'était engagé. Ma consolation a été de savoir que ton maudit frère était mort devant tes yeux et que tu te ferais probablement tuer dans un champ de mine ou sur un champ de bataille. J'aurais alors veillé à ce que plus personne ne se souvienne de vous tous ! Mais tu ne m'as pas donné satisfaction, le seul petit réconfort que j'ai eu aura été celui de savoir que Samuel ne te fréquentait plus, toi qui a toujours été indigne de notre rang ! Et puis bien évidement il a fallu que quelqu'un se mêle de mes affaires et te contacte. En tout cas je suis heureux de savoir que la journée de demain mettra un terme à ton infâme lignée !

Ses révélations m'ont complètement soufflée comment a-t-il pu croire que mon père a fait exprès de tuer sa femme, comment a-t-il pu laisser Justin mourir alors qu'il était si innocent, comment a-t-il pu faire ça à ma famille et à Sam, Sam qui a tout perdu ce soir là parce que son père a complètement pété les plombs. Comment ? Et dire que le connaissant il va s'immiscer dans la vie de Sam une fois que je ne serai plus là et tout mettre sur le dos de ma famille. Cet homme est capable de convaincre n'importe qui de n'importe quoi, il n'y a qu'à voir son coup de théâtre dans la salle du Conseil de tout à l'heure. D'ailleurs...

- Comment avez vu su où je me trouvais ?

- De quoi est ce que tu me parles ?

Je m'avance vers lui.

- Je suis sûre que Marshall, qui agissait probablement sur vos ordres, savait exactement où me trouver ce soir : dans les tunnels après que nous ayons entendu ces cris. Et cette fille vous l'avez forcée à dire que c'était moi la coupable, mais elle crevait de peur je pouvais le sentir alors que je ne la voyais même pas quand elle a témoigné devant le conseil. En fait c'est de vous qu'elle avait peur ! C'est vous qui l'avez enchaînée au sous-sol !

- Toi et on coéquipier vous n'êtes vraiment que des petites fouilles merde !

Je m'arrête net dans mon avancée vers lui. Est-ce qu'il me parle d'Alec ?

- Tu m'as encore un fois de plus obligé à trouver un moyen de me débarrasser de ton second... Il commençait à devenir vraiment embarrassant avec toutes les questions qu'il posait et le fait d'essayer de retrouver ces gamins !

- C'est vous qui enlever les mages ! Mais pourquoi ?!

- Pour éliminer tout tes semblables ! Vous ne servez vraiment à rien et vous ne méritez pas de vivre et je ferai régner l'ordre en rétablissant l'équilibre comme je l'ai fait à la sortie de ce bar. Après je regrette de ne pas avoir appuyé sur la détente moi-même mais j'ai eu le plaisir de tout observer en direct et laisse moi te dire que c'était un délice. Te voir impuissante et en plus me débarrasser d'une épine dans le pied qui devenait gênante par la même occasion. Mais il a fallu que l'abruti que j'avais engagé se fasse prendre. Après au vu du déroulement des choses finalement ça n'a pas trop d'importance. Il a juste fallu plus de temps que je ne le pensais pour arriver à ce moment. Je regrette juste que tu aies encore réussi à embobiner mon fils. Samuel est vraiment faible quand il s'agit de toi, un vrai sentimental mais c'est également un problème qui sera réglé d'ici demain soir.

Il a tué Alec ! Je suis dans une rage qui me submerge, je suis figée par la rage tout ce que je sens ce sont mes poings qui se serrent. Il l'a tué et tout ça parce qu'Alec n'a pas su se mêler de ses affaires, c'est en partie de ma faute s'il est mort, j'aurais dû être plus vigilante dès le départ avec mon courrier. Je m'en voudrai toute ma vie pour ça, avec le recul peut-être pas si longtemps que ça, en espérant qu'il n'y ait pas une sorte de purgatoire après la mort. Tout ce que je veux maintenant c'est me venger, ce qui signifierai devoir tuer le père de Sam et même si celui-ci l'a abandonné je sais que si je commets ce geste je ne pourrais plus jamais revoir l'homme que j'aime. Parce que oui je suis retombée amoureuse de lui mais je ne lui ai pas dit, il n'avait pas à le savoir au vu de la tournure que prenait la situation, lui dire que je l'aime avant de me faire exécuter ? Bonjour le merveilleux souvenir... Il faut que je me recentre sur le moment présent : je dois décider de ce que je fais avec le père de Sam. Je me penche et attrape le couteau qui était caché dans ma ranger et le lance.

Je manque Arthur Shaymore qui s'est bougé en dernière seconde évitant ainsi le couteau qui autrement lui aurait tranché la gorge (la symbolique que voulez-vous). Il me fait face avec un sourire satisfait sur le visage.

- J'espérai que tu tenterais quelque chose d'aussi stupide. Je sais que tu n'as plus rien comme arme sur toi et qu'en plus de ça ta magie n'existe plus. À vrai dire c'est encore étonnant que tu sois encore en vie après cette lame empoisonnée. Mon plan était parfait mais visiblement avec toi il ne vaut mieux pas prévoir de plan et improviser au fur et à mesure, ça marche beaucoup mieux et c'est beaucoup plus jouissif. Tu veux un exemple ? Aller on n'est plus à ça près, tu sais ce lieutenant Alexander Collins, j'avais prévu de lui mettre une balle dans la tête chez lui mais grâce à toi qui a décidé à la dernière minute de sortir boire un verre avec les gars de ton unité tu nous as donné droit à un spectacle magistral ! Par contre je me dis que j'aurais peut-être mieux fait de te voler tes pouvoirs moi-même au lieu de cette lame et de cette grenade qui devait te tuer, je me rends compte que j'ai probablement sous-estimer tes pouvoirs, bien que totalement inférieurs aux miens il semble que tu sois dotée d'une grande magie pour un iatros. Mais bon ce qui est fait est fait et je te remercie de m'avoir lancé ce couteau parce que ça veut dire que je vais avoir le plaisir de mettre fin moi-même à ta misérable existence et tu n'aurais pas pu me faire de meilleur cadeau.

Je n'ai pas bougé de ma dernière position, impossible de me réfugier où que ce soit ou de courir à l'autre bout de la clairière dans laquelle nous sommes chacun face à face à pareille distance du centre, et puis je ne veux pas fuir, je veux lui faire face et me battre jusqu'à la fin pour ces mages, pour Alec, pour ce qu'il a fait à Justin et Sam et pour moi, je ferai face aussi longtemps que possible. Il faut que je récupère mon couteau. Je n'ai pas le temps d'esquisser un geste que le père de Sam m'attaque en m'envoyant une décharge d'énergie que je vois arriver et là je sais que je ne peux rien faire pour y échapper. Au dernier moment elle dévie et je vois comme un bouclier se former autour de moi.

- Mais comment est-ce possible ?! Tu n'as plus de pouvoirs !

Je souris et touche le triskèle qui est tiède sous mes doigts. Sam avait raison, même quand il n'est pas là il me protège. Sauf que ce qui vient face à moi je ne l'ai pas vu venir...

- Ce n'est pas grave on peut toujours le faire à l'ancienne pas de problème.

La seule chose que j'entends c'est la détonation, la seule chose que je sens c'est la brûlure en dessous de mes côtes gauches et puis la seule chose que je vois en levant les yeux est cette arme tenue par le père de Sam et son sourire. Il s'approche de moi me prend dans ses bras alors que je ne bouge pas et tire une seconde balle à bout portant.

- Tu ne pourras pas t'en sortir cette fois-ci. 

***

Qu'avez vous pensé de ce chapitre ?

Beaucoup de révélations choc dans ce chapitre🙄 mais une fin assez choquante pour un personnage...

Izzy va t'elle mourir? 😱


Parce que lire donne le sourire.

Izzy

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