19

Je me réveille et me retourne, la place de Sam dans le lit est froide. Il est parti, je vais dans les autres chambres et je constate la même chose, quand je vais le retrouver il va m'entendre. Je retourne dans la chambre en étant contrariée. Je remarque un mot laissé de sa part disant qu'il a jeté un sort sur la maison pour empêcher quiconque d'entrer mais également pour m'empêcher d'en sortir... Non mais sérieusement il délire ! Ok, j'ai perdu mes pouvoirs, ok le triskèle ne me protège plus mais me brûle, ok je suis peut-être un peu blessée mais franchement il oublie que je suis militaire tout comme lui, j'ai été formée et entrainée, je crois avoir prouver de quoi j'étais capable et à la première occasion il me laisse derrière. Je remets l'uniforme que je portais hier, évidement je ne me fais pas de grandes espérances et je sais que le Conseil me mettra la main dessus, mais j'ai une chance de retrouver ces jeunes pendant que Sam parle au Conseil. En fait en y réfléchissant il va me fournir la diversion parfaite, tous ceux qui y siègent y seront et j'aurai de ce fait moins de chance de me faire attraper. Une fois revêtue de l'uniforme je me regarde dans le miroir près du coin du mur en face du lit. L'uniforme, bien que ce ne soit pas le mien, celui de l'US Army, représente ma vie de ces 8 dernières années, ma nouvelle vie après être partie de notre patrie. Si je dois être arrêtée ou tuer autant l'être avec classe en portant un uniforme des SEALS. En quittant la chambre je m'arrête devant le meuble où les photos trônent. Je regarde leur photo de famille avec Sam qui tient son petit frère Justin devant lui, ils sourient à s'en décrocher la mâchoire. Je prends l'autre photo en main, celle de Sam et moi, je sais pourquoi la poussière s'était accumulée dessus, il n'y avait plus touché depuis un certain temps. Il y a des choses qui sont plus facile si on ne les voit pas constamment. Je repars vers la porte mais je m'immobilise sachant très bien ce que je risque en essayant de m'aventurer dehors. Je sors la chaîne de ma poche et dépose l'identification d'Alec sur le meuble devant notre photo. Je veux lui laisser un des objets les plus importants que je possède, comme lorsqu'il m'a donné le triskèle de sa mère, lui donner une partie de moi en définitive au cas où il n'aurait pas la chance de me revoir. Je descends les escaliers attrape une pomme qu'il a laissé sur le comptoir pour moi et je cherche une solution de sortir d'ici.

Je ne fais que pester contre Sam tout le temps de ma montée, oui son sort était puissant et m'empêchait ne serait-ce que de toucher une fenêtre ou une poignée de porte mais il avait oublié d'inclure une chose dedans : la cheminée. C'est comme ça que je me retrouve en appui entre les deux murs à grimper, me maintenant avec la pression. Je sors de la cheminée me retrouvant sur le toit les mains noires. J'ai mon couteau sur moi et une arme que j'ai trouvée en fouillant la maison. Je me laisse glisser du toit et retombe sur mes pieds. Il faut maintenant que je trouve une voiture, je n'en suis pas à ma première de volée mais au lieu de cela je préfère aller sonner chez une voisine quelques maison plus loin pour lui demander de me prêter la sienne. Si ce n'est pas de l'ironie ; je me préoccupe des relations de Sam avec ses voisins alors que je me jette dans la gueule du loup. La vieille dame ravie de pouvoir aider me donner les clefs de sa voiture sans hésiter, que voulez-vous que je vous dise : le charme de l'uniforme. Je me mets rapidement en route et j'arrive très vite à la frontière de nos terres. Le ciel est menaçant, il fait noir comme si la nuit allait tomber alors que nous sommes en pleine matinée. Je rentre en voiture sur le territoire des mages je ne m'arrête qu'une seconde devant le jardin des Shaymore que mon père entretenait et je prends une rose du rosier qu'il affectionnait tout particulièrement. Je ne sais pas encore où chercher les jeunes mais je décide de commencer avant tout par le cimetière. Je me dirige vers une de ses extrémisées. Je n'y ai été que trois fois, pour y chercher Sam les deux premières, pour y déposer une rose la seconde alors que je rentrai de mission et que j'étais venue sur la tombe de mon père. Je ne sais pas pourquoi je m'y étais rendue, probablement dans l'espoir fou d'y voir ce corps, que je connaissais si bien à une époque, assis les jambes ramenées contre la poitrine. Cette fois-ci j'y vais parce que c'est probablement la dernière, parce que si une personne aurait pu faire changer les choses c'était bien elle. Je dépose la rose blanche sur la pierre tombale. Alexandra Shaymore, la mère de Sam. Elle avait toujours été polie avec moi, certes elle me demandait de faire mon travail quand je rentrais des cours et de le faire consciencieusement mais elle n'avait jamais eu un regard hautin sur moi parfois il lui arrivait même de me sourire. Je ne pense pas qu'elle savait pour moi et son fils mais elle avait surement du remarquer les regards que je lui lançais quand il entrait dans la pièce où je travaillais. Sam avait toujours été plus discret que moi. Quoi qu'il en soit si j'avais pu choisir une mère, j'aurais voulu que ce soit elle. Je repars du cimetière et me dirige à l'orée des bois près de mon ancienne maison.

J'arrive devant la tombe de mon père mais je ne m'y arrête pas, pas encore du moins. Ce que je veux c'est retrouver ces gamins finir ce qu'Alec a commencé et découvrir qui l'a tué. Je sais où je dois me rendre : chez la mère d'Audrey, lorsqu'elle m'avait touché j'ai su que c'était une iatros. Sa magie crépitait avec des petites étincelles dorées. Les hoplites eut font des étincelles argentées. Normalement nous n'avons plus pour habitude de nous distinguer de cette manière, nous différencier est chose aisée, il suffit de voir qui a l'air dédaigneux la plus part du temps. Les étincelles ne se produisent que lorsque nous perdons le contrôle de notre magie ou que nous utilisons d'un coup une grande quantité. C'est donc une situation assez rare. Je sais qu'au moins la mère d'Audrey voudra bien m'aider. Lorsque j'arrive dans une des rues de notre centre-ville, après m'être cachée de soldats patrouillant dans les rues en me fondant dans une ruelle sombre je toque à une porte et demande à la personne qui m'ouvre si elle sait où habite la mère d'Audrey. La personne m'indique l'extrémité du village, une des dernières maisons de la route. Je m'y rends sans tarder, je sais que le temps m'est compté avant d'être arrêtée. Lorsque je me présente à la porte la mère d'Audrey me fait rentrer. Elle semble me reconnaitre mais je ne me souviens pas d'elle.

- Oh Isabelle Ashdown !

- Euh désolé madame mais je ne crois pas vous connaitre...

- La dernière fois que je t'ai vue tu devais avoir 5 ans mais je connaissais très bien ton père, nous étions amis autrefois.

Un petit silence s'installe avant que je ne trouve le courage de lui annoncer la nouvelle.

- Madame, j'ai retrouvé votre fille mais... il était trop tard.

Je préfère ne pas lui dire qu'elle était en vie et qu'elle est morte alors que nous étions si proche de la ramener à elle. Le visage de la mère s'effondre.

- Ma petite Audrey !

- Je suis désolée Madame je ne veux pas vous brusquer mais je n'ai malheureusement pas beaucoup de temps, d'autres ont également disparu et j'ai peut-être une chance de les retrouver mais pour cela je dois savoir ce qu'il s'est exactement passé, est-ce vous qui avez contacté le lieutenant Alexander Collins ?

- Oui et non.

Je ne m'attendais pas à une réponse qui n'en soit pas vraiment une.

- À vrai dire c'est vous que j'ai contacté.

Je la regarde d'un air étonné et elle poursuit.

- Je savais que tu étais devenue militaire, une très bonne selon les rumeurs qui circulaient ici, ta réussite énervait même quelques hoplites mais vu que tu ne remettais pas les pieds ici ils laissaient faire. Quand ma fille a disparu, il y a de cela presque 10 mois maintenant j'ai su que le Conseil ne ferait rien pour moi, pourquoi aider une iatros ? Je vous ai donc envoyé un courrier et c'est un jeune homme de votre âge qui s'est présenté à ma porte une semaine plus tard, il m'a dit que c'était vous qui l'envoyiez et que je pouvais lui faire confiance, qu'il était sur une affaire attribuée par un supérieur dans un premier temps et qu'au cours de son enquête il avait découvert que des personnes comme vous, des jeunes dotés de magie avaient disparu de leurs universités, il m'a dit qu'il se chargerait de retrouver ma fille. Je n'ai plus eu de ces nouvelles, j'ai cru qu'il avait échoué.

Alec aurait osé ouvrir mon courrier sans m'en parler ? J'ai du mal à m'imaginer la façon dont il a pu obtenir cette lettre et puis d'un coup je vois comment elle a pu atterrir entre ces mains. Nous venions de finir une mission et il était rentré 3 jours avant moi, en tant que commandant je devais être la dernière de tous les hommes sous mon commandement à monter dans l'avion. Je devais donc rester jusqu'à la fin du démontage complet de la base mobile qui avait servie lors de notre mission.

- Vous ne lui avez rien dit de plus ?

- Non je regrette, je ne sais pas comment vous aidez, vous pourriez peut-être lui demander s'il n'a rien trouvé au cours de ces recherches.

- C'est impossible... Il est mort.

Je prends congé de la dame sans être plus avancée maintenant au moins je sais comment Alec a eu cette « mission », je ne sais toujours pas où je pourrai bien trouver un indice pour retrouver les autres qui ont disparu. Je me laisse vagabonder et j'atterris devant la maison de Sam. Je n'en crois pas mes yeux, je me fige, elle a l'air comme neuve, comme si rien ne s'était jamais passé dans cette maison, comme si j'étais revenue à mes 17 ans. Je suis sûre que c'est son œuvre, refaire toute la maison. Je vais vers l'orée du bois à 300m de là. Je m'agenouille devant la tombe de mon père, désespérée, c'était ma dernière piste pour retrouver ces jeunes et elle n'a rien donné. Je retourne la pierre à côté de la tombe et le nom de mon frère me fait face. Je ne sais pas combien de temps je reste là mais il commence à faire nuit quand je relève la tête. Je me dis que j'ai assez joué avec ma chance, je dois retourner dans la maison de Sam à Paradise. Pas la peine de tenter le diable. J'allais retourner la pierre de mon frère alors que j'entends du bruit en direction de la maison. Je suspends mon geste et me lève. Je me dirige vers l'entrée extérieure des souterrains de la propriété des Shaymore. Elle est comme dans mon souvenir même si le lierre pend maintenant devant. Je suis à 50 mètre de l'entrée. Je dégaine mon arme et là je sais que je suis foutue.

- Lâchez votre arme et tournez-vous les mains en l'air, si vous tentez quoi que ce soit avec votre magie ou toute autre arme nous vous descendons.

Je lâche mon arme et me tourne pour me retrouver face à face avec le Capitaine Marshall.

- Alors comme ça on déserte pour ne pas venir servir dans mon unité, c'était un grand honneur qu'on te faisait en t'affectant dans mon unité tu sais.

- Ouais tu parles tu m'aurais tiré dessus à la première occasion pendant une opération...

Il me regarde, je sais que je ne peux rien tenter, si je bouge ne serait-ce qu'un doigt il tirera sans hésiter. Il me prend mon arme.

- Est-ce que tu as d'autres armes sur toi ?

J'hésite à lui répondre, je me tais.

- À ce qu'on dit tu adores les couteaux j'imagine que tu es a un sur toi.

Il fait signe au type qui est avec lui de me tenir en joue alors qu'il s'approche de moi. Il me fait face et me fouille de la manière la plus odieuse qu'il soit, il laisse volontairement trainer ses mains sur mes hanches.

- On dirait que tu fréquentes quelqu'un dis moi, tu as une odeur d'homme sur toi. Quelqu'un de l'unité qui t'as aidé au lieu de te livrer au Conseil ? Oui probablement...

- Mon couteau est dans ma poche gauche à ma jambe.

Il prend le couteau mais passe néanmoins derrière moi pour continuer sa fouille. L'autre gars braque toujours son flingue sur moi, à en juger par sa tenue, il est de l'unité de Marshall. Il est toujours derrière moi et ses mains remontent sur mes jambes pour voir si je n'ai rien d'autre sur moi. Il laisse délibérément ses mains trainer quand il arrivé à hauteur de mes fesses il les prend de ses mains je ne peux plus m'en empêcher je lui décroche un coup de coude au visage. Il me plaque à terre violemment et je sens son genou entre mes omoplates alors qu'il tient mes bras vers l'arrière.

Un groupe de personne débarque quelques membres du Conseil et parmi eux Chaton, Grenade, Will, Kyle et Sam. Au début je préfère ne pas regarder Sam, je sais qu'il voulait me mettre en sécurité et comme d'habitude j'en avais fait qu'à ma tête, j'espère sincèrement qu'il ne prend pas ça comme si j'avais repoussé son aide, finalement je lève les yeux. Il fait sombre mais je vois qu'il me regarde, l'air horrifié puis lève les yeux sans doute en direction de Marshall il a l'air furieux. Marshall se penche près de mon oreille.

- Si j'osais à faire des suppositions je dirai que c'est avec lui que tu couches.

Il finit à peine sa phrase qu'il tire d'un coup sec sur mon bras, nous entendons tous un craquement horrible et je sais que c'est ma clavicule qui s'est brisée. Sam, le visage rouge de colère, fait mine de venir mais Kyle le retient par l'avant-bras. Personne n'est choqué de la situation hormis les gars de l'unité de Sam.

- Je le savais...

Marshall m'avait dit ça à voix basse et je l'entends ricaner. Je suis conduite en détention sous les yeux impuissants de Sam. Lorsque la porte se referme je sais que je n'ai pas beaucoup de chance de ressortir libre d'ici.

***

Qu'avez vous pensé de ce chapitre ?

La rencontre avec le Capitaine Marshall n'est pas des plus plaisante...

Sam va t'il arriver à la sortir de là?

Parce que lire donne le sourire.

Izzy

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