Chapitre 16
Après une longue journée d'école, Will, Joyce et Twelve se retrouvent dans la voiture, roulant vers le laboratoire qui était maintenant sous le contrôle du Dr. Sam Owens. Le lieu, autrefois familier, avait changé. L'atmosphère, bien que toujours empreinte d'un certain mystère, semblait moins hostile que par le passé. Le Hawkins National Laboratory était désormais censé être un endroit sûr, mais pour Will, chaque visite ici semblait raviver des démons qu'il pensait avoir laissés derrière lui.
Une fois arrivés, ils furent accueillis par Hopper, qui semblait plus détendu que d'habitude, mais son regard inquiet trahissait son inquiétude pour Will.
Hopper : C'est ici que ça se passe ! Vous allez bien, Will ?
Il lui adressa un regard réconfortant.
Will : Je vais bien, répondit Will en souriant légèrement, bien qu'il ne le pensait pas vraiment.
Ils entrèrent dans une pièce aseptisée et blanche, et un employé du laboratoire les guida vers une salle d'examen. Le processus commença rapidement : Will se fit mesurer, peser, on lui prit un échantillon de sang, et on lui vérifia la tension artérielle. C'était devenu une routine pour lui, même si chaque étape semblait toujours plus intrusive. Finalement, un appareil complexe fut branché à son crâne pour surveiller ses ondes cérébrales.
Le Dr. Owens entra peu après, un air calme et professionnel sur le visage, mais avec un regard scrutateur. Il commença à poser des questions simples, cherchant à apaiser Will.
Owens : Alors, Will, comment te sens-tu aujourd'hui ? Est-ce que tu as remarqué quelque chose de particulier récemment ?
Will hocha la tête, se sentant un peu mieux. Il se détendit dans le fauteuil, essayant de répondre honnêtement. Mais il savait que ce n'était pas aussi simple. Il sentait une tension croissante à l'intérieur de lui, comme si quelque chose essayait de se frayer un chemin à travers les murs qu'il avait érigés.
Will : Ça va... un peu mieux, dit-il finalement, son regard fuyant.
Owens le regarda attentivement, notant chaque réaction, chaque mot. Il posa ensuite une question plus précise.
Owens : Et l'épisode à l'arcade, tu peux me parler de ça ?
Will baissa les yeux, sentant la montée de la chaleur dans sa poitrine. Il avait essayé de l'oublier, cet instant, mais il avait été trop fort. La peur qu'il avait ressentie était encore trop vivace.
Will : La tempête... C'était bizarre, commença Will. J'étais gelé de peur. C'était comme si tout s'était figé, et... je ressentais... un mal... une douleur. Ça piquait dans ma tête, comme si quelque chose voulait sortir.
Les ondes cérébrales de Will commencèrent à montrer une activité accrue sur l'écran. Owens, intrigué, fit une pause, puis continua à l'interroger, approchant les sujets les plus sombres.
Owens : Tu parles de la tempête comme si c'était une chose vivante. Pourquoi crois-tu que tu as ressenti cela ?
Will ferma les yeux un instant, essayant de formuler ses pensées sans trop y penser.
Will : Je ne sais pas... c'était comme si... je voulais... tuer de la perversité, comme un besoin de... contrôler ça. C'était puissant, quelque chose que je ne comprenais pas.
La machine à surveiller ses ondes cérébrales s'intensifiait, et le silence dans la pièce semblait pesant. Owens se pencha un peu plus près, ses yeux ne quittant pas Will.
Owens : Et tu voulais tuer tout le monde, n'est-ce pas ?
Will leva les yeux, choqué par la question, mais avant qu'il ne puisse répondre, ses ondes cérébrales montèrent en flèche, créant un pic visible sur l'écran.
Will : Non, pas moi. Tout le monde.
Le mot échappa à Will avant qu'il n'ait le temps de le retenir. Ce n'était pas lui qui le disait, mais quelque chose d'autre, quelque chose de plus sombre dans sa tête.
La pièce se remplit de silence alors que le personnel du laboratoire écoutait en arrière-plan, l'enregistrement de cette conversation se poursuivant dans une autre pièce. Les yeux de Joyce étaient pleins d'inquiétude, mais elle se tenait calme, observant son fils et le médecin.
Finalement, après un long moment de silence, Owens se leva et s'adressa à Joyce et Hopper.
Owens : Will souffre d'un SSPT sévère, et sa situation semble s'aggraver. L'anniversaire de son enlèvement approche, ce qui peut expliquer certaines de ses réactions. Il doit continuer à être suivi, mais je pense que, avec le temps, il ira mieux.
Joyce n'était pas convaincue par ces paroles. Elle avait entendu des choses similaires auparavant, et elle savait que ce n'était pas aussi simple que ça.
Joyce : Et comment tu sais qu'il va finir par s'en remettre ? Ces méthodes... elles m'inquiètent.
Owens lui jeta un regard calme, presque inexpressif.
Owens : C'est le seul moyen pour lui de s'en sortir. Le temps et l'encadrement.
Il se tourna vers Hopper.
Owens : Il faudra suivre le processus, mais nous allons tout faire pour que Will s'améliore.
Alors qu'ils quittaient le laboratoire, Joyce se tourna vers Hopper, son visage marqué par la frustration.
Joyce : Je n'aime pas ce que fait Owens. Il est trop froid, trop calculateur, il ne comprend rien à ce que Will ressent.
Hopper la regarda, un peu plus détendu, mais avec un air grave.
Hopper : Je sais, Joyce. Mais ce n'est pas tout le monde qui comprend vraiment ce qu'il vit. Mais je vais surveiller ça de près.
Ils sortirent du laboratoire, l'air de plus en plus pesant à mesure qu'ils s'éloignaient. Will, quant à lui, n'avait pas parlé. Il se sentait comme un morceau de lui-même s'était échappé, comme un poids supplémentaire dans sa poitrine qu'il ne pouvait pas porter. Dehors, dans le vent frais de l'automne, Twelve se tourna vers lui.
Twelve : Je suis là, Will. Je suis avec toi, tu sais.
Will lui adressa un léger sourire, même s'il se sentait plus seul que jamais.
***
Le dîner se passait calmement dans la maison des Byers. Bob, avec sa caméra en main, filmait Joyce en train de manger, capturant chaque moment avec un sourire bienveillant. Il était fasciné par le quotidien de cette famille, appréciant leur normalité, même si parfois, il ne comprenait pas totalement la lourdeur qui pesait sur eux depuis des mois. Joyce s'efforçait de sourire, mais son esprit était ailleurs. Elle jetait des coups d'œil furtifs à Will, qui était assis seul dans sa chambre, plongé dans ses dessins.
Dans cette chambre, Will griffonnait frénétiquement sur une feuille de papier, cherchant à exorciser une partie de ses démons. Il dessinait une version de lui-même, mais cette fois, il n'était pas l'ombre de ce qu'il avait été. Non, cette version de Will était vivante, entourée de lumière. Le titre qu'il avait écrit en haut du dessin faisait mal à son cœur : Zombie Boy.
Jonathan entra doucement dans la chambre, observant son frère silencieusement avant de parler.
Il regarda le dessin. Will baissa les yeux, son cœur se serrant un peu plus à chaque instant. Il n'avait pas besoin de confirmer ; son regard disait tout. Il se sentait toujours plus seul, plus étrange. Jonathan s'approcha, s'asseyant sur le lit de Will. Il posa une main rassurante sur son épaule, cherchant les bons mots pour apaiser la douleur qui semblait dévorer son frère.
Jonathan : Les enfant à l'école t'insulte ? Tu n'es pas un monstre, ni un zombie !
Will : Si je le suis !
À cet instant, Twelve entra dans la chambre ne supportant plus de voir Will comme ça.
Twelve : hey, tu sais quoi ? T'as raison ! T'es bizarre ! Tu voudrais être normal, comme les autres, être banal ?!
Jonathan : Les bizarres c'est les meilleurs !
Twelve : Exemples, Je suis bizarre !
Jonathan : et je le suis aussi est bizarre !
Will : C'est pour ça que t'a pas d'amis ?
Jonathan : J'ai des amis !
Will : Bah alors pourquoi tu restes toujours avec moi ?
Jonathan : Parce que tu es mon meilleur ami et que moi, je préférerais être le meilleur ami de Zombie Boy plutôt qu'avec une personne ennuyeuse !
Sans dire un mot, Twelve se rapprocha et l'enlaca, un geste tendre qui fit battre le cœur de Will plus fort.
Ils échangèrent un regard silencieux, celui de la compréhension, avant de se lever. Twelve posa une dernière main réconfortante sur l'épaule de Will avant de quitter la pièce avec Jonathan. Will resta là, seul, mais pour une fois, il n'avait pas ce poids écrasant dans sa poitrine. Il se sentait un peu moins... différent.
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