You'll never take us alive

Depuis le jour de l'an, Lauren à changé. Elle ne vient que très rarement me voir, même ses propres coéquipiers ou complices ne comprennent pas. J'ai essayé de savoir ce qui se passe dans sa tête, mais toutes ces discussions ont finis par des bleus et du sang. Je perds un peu espoir en ce que j'ai vu à l'hôpital. Peut-être me suis-je tout simplement trompée de jugement.

Je l'entends rentrer et claquer la porte de la villa délabrée où nous vivions depuis peu. Je m'approche d'elle et la vois s'enfermer dans son bureau. Je toque à celui-ci et demande, comme à mon habitude ces derniers temps, si tout ça bien. Je n'ai pas eu le droit aux grognements et aux injures cette fois-ci. La colère monte en moi, elle m'a voulu, elle m'a. Je retourne dans la cuisine et prends un petit couteau à bout rond. Devant la serrure, je demande à nouveau si tout va bien et toujours ce même silence. Je finis par insérer la pointe du couteau dans la serrure et le tourne afin de déverrouiller la porte.
La porte s'ouvre lentement. Le noir dévore chaque recoin de la pièce. Elle est là, assise sur une chaise au fond, face au bureau adossé au mur. Mes pas se font tremblant sur le chemin. Juste un mètre nous sépare. Un ridicule mètre. Mon regard croise le sien. Il est vide, encore plus dénudé d'émotions. Elle fixe un point imaginaire sur le mur. Elle murmure des mots inintelligibles.

-Je n'ai pas compris, dis-je.

-Dégage, souffle t-elle.

Je secoue négativement la tête et reste au même endroit. Elle se lève et se plante devant moi.

-Je t'ai dit de dégager, me menace t-elle.

Je fais un pas en arrière puis deux et finis par m'arrêter sans maison, sûrement la peur.

-Je...je voulais juste t'aider, me défends-je.

-Oh voyez-vous ça ? Et c'est certainement une ex étudiante en psychiatrie qui pourra y arriver, dit-elle en appuyant sur l'ex étudiante.

-Pourquoi fais-tu ça ? J'ai essayé d'être là meilleure de ce que tu voulais.

-Ça, dit-elle en baladant ses doigts sur mes épaules en tournant autour de moi. C'est une longue histoire. Es-tu prête à l'entendre ?

-Oui.

-Es-tu prête à entendre la tragique histoire d'une jeune personne trahis par les siens. Ceux qui ont promis compréhension et soutient ? Es-tu prête à entendre de toutes voix les démons de ton âme ? Je ne pense pas.

Je tombe des nues. Je ne crois pas que nous ayons les mêmes démons. Je ne dis rien et la laisse faire son propre opinion sur moi.

-On ne dit plus rien ? Serait-ce l'appréhension qui te freine ou la peur ?, soupçonne Lauren.

-Je suis prête à entendre tes démons mais pas ici.

-Qui a dit qu'il s'agissait des miens, ricane t-elle.

-Désolation ma chère Mila'. Tu penses trop sans réfléchir. Va plutôt t'occuper et laisse moi prévoir mon petit plan.

Je refuse d'être traitée comme ça. Ne sommes-nous pas coéquipières ? Je suis désemparée, fatiguée. J'ai supporté ses sautes d'humeur, ses quelques gifles, ses menaces et malgré ça, je suis toujours là. Qu'attend-elle ? Que je parte sans me retourner, oubliant les mois passés avec elle. S'il le faut, je le ferai. John ou Jordan, peu importe son nom, déboule dans le salon à la recherche de Lauren.

-Je ne te dis pas où la trouver.

Il rigole légèrement puis disparaît. Quelques minutes plus tard, j'entends des éclats de voix puis un coup de feu. Je me fige sur place et appelle Lauren. Rien, je me précipite dans le bureau et prends peur devant le corps inerte de ce Jordan au sol. Aucun son ne peut sortir de ma bouche, des hauts le cœur m'assaillissent. Elle agite son arme de sa main droite et se justifie comme quoi il n'a pas fait sa part du marché, plutôt n'avait. Elle enjambe le corps et me signale que nous partons. Je manifeste mon désaccord et demande des explications.

-Ecoute-moi bien papillon,tu es classé complice d'une grande criminelle telle que moi. Je suis l'une des plus recherchée et ton ami ici mort a gentillement laissé des empreintes que les services secrets se sont empresses de trouver. Alors tu me suis et tu ne l'ouvre plus, compris ?!

Je sursaute de surprise et hoche la tête. Elle prend je ne sais quoi puis nous quittons la villa. Des gyrophares retentissent dans toute la ville. Lauren bouille de l'intérieur, je pense même qu'elle aurait préféré arracher les yeux de Jordan et le laisser baigner dans son sang. Je secoue la tête et efface cette idée morbide de la tête.

-Arrêtez-vous tout de suites mesdemoiselles !, rugit la voix d'un policier.

Lauren ne tremble pas et me pousse même à courir à travers les rues. Les voitures de police se multiplient, nous barrant le passage. Les accès diminuent et les policiers grouillent de partout. Nous seront bientôt fait comme des rats même si Lauren fera tout pour y échapper. Nous tournons à droite sur une ruelle, une ombre surgit à l'autre bout.

-On a dit arrêtez-vous sinon on ouvre le feu !, hurle t-il.

-Crève toujours, rigole t-elle.

Elle s'avance dangereusement vers lui en le défiant du regard, d'un revers de main, elle le projette au sol et saisit son arme. Elle le braque sur lui et lui tire dessus sans attendre. Deux meurtres encore en une journée, de mauvais souvenirs refont surface. Je les éradique et la stoppe dans sa course.

-Tu peux pas tuer tout ce qui bouge, tente-je de la résonner. Deux meurtres en dix minutes, tu te rends compte ?

-Et encore, ce n'est pas mon record.

-Accepte le fait que la mort est la seule issue si tu ne veux pas pourrir en cellule d'isolement.

-Tu me fais perdre mon temps, grince t-elle des dents.

-Alors donne-moi l'arme et laisse moi me sortir seule de cette galère. Je ne veux pas que ma famille voit ça.

Elle me le jette à la figure et disparaît dans l'ombre, sûrement une petite ruelle dans laquelle nous sommes déjà. Un rire effroyable me glace le sang, un mélange d'ironie et de haine.

-Si tu regrettes tellement ton action pourquoi m'as-tu suivis ?

C'est exactement la question que je me pose présentement. J'avance vers la sortie du gouffre étroit et débarque devant la masse d'hommes et femmes en tenus bleus, armés jusqu'au dent. Je ne deviendrai pas ce que je voulais aider. Je marche vers eux la tête haute, l'arme à découvert. Je la brandis devant eux et leur hurle mon refus catégorique de renoncer à ma liberté.

-Encore une fillette naïve qui s'est faîte retourner le cerveau, entends-je souffler derrière mon dos.

Je me retourne vers lui et lui crache au visage certaines vérités qu'il ne voulait pas entendre, que personne ne voulait. Je reprends mon calme et braque l'arme sur mon crâne, une larme coule le long de ma joue. Au moins, pendant ce temps, Lauren aura peut-être la possibilité de s'échapper. Je ne saurais jamais la vérité de sa folie. Mais après tout, la vérité se mérite.

-Dis-nous où est ta copine !

-Jamais. Laissez-la tranquille. Vous ne la méritez pas.

-Tu parles d'elle comme si elle était dieu, ce n'est qu'une psychopathe ! Maintenant baisse ton arme, crie un autre.

-C'est vous qui nourrissait sa soif de folie, je ne deviendrai pas le monstre que vous avez créés en elle. Je ne deviendrai pas un cas irrécupérable comme vous l'avez faites !, m'énerve-je.

J'enlève la sécurité de l'arme et l'appuie fortement contre mon crâne. Mon cœur ne cesse de s'emballer, d'essayer de me dissuader de faire ça mais ma tête est vide. Je ne peux pas me permettre de prendre le risque de perdre tout ce que je suis. C'est inacceptable pour moi. Je n'ai pas réussi avec Lauren, alors pourquoi réussiraient-ils avec moi ?

-Jamais, vous nous aurez vivante, menace-je.

Je ferme les yeux, et m'apprête à tirer quand de petits cris cassent le silence qui s'est installé. J'ouvre les yeux et les vois tous au sol, plus ou moins en train de se vider de leur sang. Lauren s'avance vers une voiture de police et monte à l'intérieur.

-La prochaine fois que tu veux mettre fin à tes jours, ne le fais pas devant des policiers. Ils en n'ont rien à faire de toi.

-Peu importe. C'est fini Lauren, j'abandonne. Je n'arrive plus à te suivre. Je te laisse dans ton éternel solitude...

-Avant tu me dois une faveur, car le prix d'une vie c'est pas gratuit non plus, dit-elle avec un sourire malsain.

Elle me fait signe de rentrer dans la voiture, je soupire et m'éxécute. Elle démarre à toute vitesse puis nous quittons la ville.

-J'ai absolument tout fait pour toi : j'ai tué contre mon gré, j'ai supporté tes menaces tout comme tes sautes d'humeur, j'ai même abandonner ma famille, mes amis sans le vouloir. Alors je pense que tu m'ai sauvé la vie n'est que ta part du marché.

-Je ne t'ai pas obligé ma grande et suivreille ton langage. Tu oublies trop souvent à qui tu parles.

-Je l'avoue, j'ai commis une erreur en te suivant. Laisse-moi partir et oublier cette partie de ma vie, à moins que...

-Comme tu voudras, ça ne m'intéresse guère ta bataille dans ta conscience. Tu feras quelque chose pour moi. Mais chaque chose en son temps.

-C'est quoi, m'impatiente-je.

-Avant, laisse-moi te raconter une histoire, sourit-elle.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top