Paper

Ma cellule commence à oppresser mes pensées. Depuis mon réveille on n'a pas cessé de me torturer l'esprit à cause de ce que j'ai fait à... peu importe son nom. Elle le méritait.

Je chantonne un petit air de rap, il y a deux ans, je chantais dans un cabaret pour me couvrir. Cela n'a durer que quelques mois mais j'ai beaucoup apprécié. Et puis, les personnes de là-bas étaient très réceptives.

Les jours passent et je ne suis pas sortie de ma pièce dédiée. Aucun contact humain d'après les gardiens, ceux qui m'apportent mon plateau car malgré tout ils me nourrissent. Surtout, je n'ai pas revu Camila depuis. D'après ce que j'ai entendu, elle reste un mois et deux semaines sont déjà passées à peu près. Je pense que je vais devoir réfléchir à une autre stratégie d'évasions.

Un bruit de serrure résonne. Je me lève instinctivement et fronce les sourcils. Deux gardes me mettent des menottes et m'escortent jusqu'à une salle vide de vie. Il y a juste une table, deux chaises et un miroir. Je connais tellement bien ce style de salle, je m'amusais à faire peur aux autres derrière le miroir. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi ils ne changent pas de méthode alors que ça ne fonctionne absolument pas sur moi. Comme ces pauvres fous disent, l'espoir fait vivre. Je m'attendais à un vieil homme âgé, fatigué d'être là mais une jeune femme blonde entre. Elle n'a pas l'air commode mais ce n'est qu'une vulgaire apparence que les débutantes adoptent.

-Bonjour Lauren, je suis Héloïse.

-Bonjour Héloïse, je suis Lauren, reprends-je.

Aucune réaction, plus coriace que les autres j'aime les défis.

-Bien, donc j'ai lu votre rapport comme tout psychanalyste qui se respecte mais pour moi c'est de la foutaise.

Je la regarde attentivement, elle a l'air passionné de ce qu'elle me raconte, moi en revanche j'essaie de mettre une étiquette sur ce visage qui me dit quelque chose. Mais je ne serais dire quoi. Ah si ! J'ai trouvé, très maligne mais pas assez pour moi.

-Vous disiez ?, dis-je en l'interrompant.

-Dites-moi votre version de l'histoire à propos de Mary.

C'était donc ça son nom, un nom de victime pour une victime.

-Elle a enfreint les règles.

-Quels règles ?

-Mes règles. Et tant que j'y suis j'aimerais un stylo et une feuille afin de pouvoir les rédiger.

-Et en quelle honneur devrions-nous accédez à votre requête ?

-Parce que vous rêvez de pouvoir afficher dans votre dossier que vous avez réussi à faire parler Lauren Jaregui, explique-je.

Elle déglutit, sachant pertinemment que j'ai raison. La séance continua à une allure lente et monotone. Et c'est avec joie que j'accueille le gardien qui me raccompagne à ma cellule. Juste avant de partir, elle m'interpelle :

-Demain, même heure, même salle. Préparez-vous à parler, votre demande vous sera apporté d'ici une heure.

Je lui souris généreusement en retour et attends patiemment qu'on me les apporte. Une heure plus tard précisément, c'est chose faite. À l'aide du mur, je rédige mes idées.

L'encre se fond parfaitement avec la feuille réalisant un contraste sadiquement beau. Je suis fière de mon art et veut que tout le monde le sache. Pour l'instant, cette feuille doit remplir sa mission. Je me place derrière la porte et attire le gardien.

Il rentre bêtement dans la chambre et me cherche du regard, je me positionne derrière lui et place un boit de fer tranchant sous sa gorge en refermant délicatement la porte. Les tremblements et la sueur sont apparemment au rendez-vous. Je glisse la feuille dans sa poche et lui murmure les indications à l'oreille. Bientôt, sa présence n'est que fantôme.

L'heure du dîner à sonné, et comme d'habitude, on me sert à travers la porte, cette fois-ci, un couteau fait son apparition. Un vrai couteau. Il a donc bien effectué sa mission, enfin une bonne chose de faîte et ça ne peut dire qu'une chose : mon plan est toujours d'appoint.

La journée d'après est le même scénario et celui d'après aussi. Cette Héloïse me fait de la peine en gobant tout ce que je dis et je n'ai toujours pas eu une quelconque réaction suite à ma feuille.

-Lauren ? Je vois que tu as été d'un comportement exemplaire ces derniers temps mais ça ne te permettra pas pour autant de voir la lumière du soleil, gronde la voix de Sherman.

-C'est quoi le soleil ? C'est un gâteau ?, ironise-je.

Je l'entends souffler à travers la porte et déverrouiller la porte. Dans son regard, du dégout et de l'impatience sont retranscrit. Il diminue dangereusement la distance entre nous, je fais de même mais avec plus de classe et d'assurance.

-Je vous hais. Soyez-en certaine et ne croyez pas que vous pourrez continuer d'effrayer les employés de mon personnelle.

-Je n'ai pas besoin de le faire, ils le font tout seul comme des grands, nargue-je.

Son regard devient plus noir que le charbon, c'est amusant. Je me dandine devant lui en lui rappelant son état psychologique. Il reste tout de même impassible. Mais je sais qu'il cogite, ils cogitent toujours.

-Je sais ce que vous préparé et malheureusement pour vous j'en ai conscience. Shawn ne fera plus parti de votre secteur.

Un rire sort de ma bouche, pour seule réponse je prétende qu'il embrasse bien. Enfin, ce n'est pas le meilleur mais pas le pire non plus. Son interrogation est assez comique : joue contractée, sourcil relevé et doigts entremêlés.

-Vous en faîte pas pour moi, je trouverai une solution rapidement, assure-je.

C'est à lui de rigoler en prétendant que cette prison est inviolable. Mais pour une autre raison, il prétend que si Broadmoor avait été Arkham, aucun des détenus n'auraient pu s'échapper. Soudain, une question me saute à l'esprit.

-À votre avis quel personnage je serais ?

Il réfléchit longuement et me regarde droit dans les yeux.

-Sûrement pas le Joker.

-Qu'est-ce que j'en ai à foutre d'un Clown qui n'arrive même pas à aboutir un seul de ses plans ?, dis-je en retournant dans ma cellule.

Depuis quand on me compare ?! J'espérais au moins qu'il comprendrait qu'on ne compare pas l'incomparable. Tant pis pour lui. Au moins, j'ose penser que Camila sera plus réceptive à ma question.

Mon plateau contenant mes médicaments pour la nuit arrive et une lettre l'accompagne. Enfin !

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