May the devil have mercy on you
Le réveil sonne, annonçant une journée rempli d'amertume et d'étrangeté. Je me lève difficilement et constate le vacarme que j'ai causé hier soir, les morceaux de plastiques sont éparpillées par millier créant une certaine harmonie dans l'agencement. Je ramasse mollement les morceaux du téléphone fixe avant de m'habiller et de prendre une pomme sur la route. Je prends mon sac ainsi que mes clés de voiture, dont je n'ai plus revu la couleur depuis des mois.
Au parking, ma voiture est recouverte du légère poussière de pollution, assez normale mais la pluie n'est-elle pas tombée ?
D'après la température extérieure et surtout mes poils hérissés, il a plus récemment. Peu importe, je n'ai plus toute ma tête. Il faut absolument que je me ressaisisse, je recapitulais tous les prochains mensonges que je devrai dire au directeur. Cependant tout restait aussi confus, Lauren a dû excellé sur ce coup... Faire croire à une attaque d'elle-même irrévocablement meurtri sur moi, m'infligeant les urgences pendant une durée indéterminée. Un coup de maître, pense-je. Je devais aller dans son sens et celui du directeur.
Je suis Camila, Camila Cabello, étudiante en psychiatrie ayant fait son stage à l'hôpital psychiatrique de Broadmoor. Une dangereuse patiente, Lauren Jauregui, tuant le jour de son évasion mon collègue et récent ami: Shawn Mendes. Au passage elle m'assoma de ses mains nu et a probablement dû me poignarder avec son couteau sorti de nulle part. Je ne m'en souviens pas... J'étais dans le coma pendant plusieurs mois le temps de récupérer de ma ou mes blessures mortelles. Me voilà à nouveau dans ma vie, prête à récupérer une vie normale... Une vie normale...
Je me rabâche cette version de l'histoire en boucle, ayant trop peur de dériver de ce que je suis censée savoir ou non. Je me gare au parking de l'hôpital. En sortant de la voiture, mes souvenirs se bousculèrent les uns après les autres. L'inlassable douleur des actes accomplis ici, de ma naïveté et du moment où j'ai acquis un point de non retour. Je sais que je ne me déférai jamais de cette période de ma vie que j'essaie de fuir et d'oublier. J'ai l'impression que je viens non plus en tant qu'apprenti psychiatre, mais en tant qu'apprenti psychopathe.
Tous les internes se ruent presque pour m'apercevoir telle une bête de foire. Je n'y prête pas attention et décide d'atteindre au plus vite le bureau de Mr Sherman. Arrivée devant celle-ci, je toque et attends patiemment qu'il me dise d'entrer -ce qui dura une centième de seconde.
-Ah, vous voilà. J'ai fait rassembler vos affaires, elles sont juste sur la chaise. Que vous est-il arrivé ?, s'empresse t-il de dire.
-Je... Je ne sais plus très bien, tout ce dont je me rappelle parfaitement, c'est les yeux froid et sans vie du Dr Mendes agonisant dans mes bras. Je n'ai rien pu faire, dis-je en le regardant droit dans les yeux.
Je crus voir de la peur dans ses yeux. Il ne s'attendait pas à ça. En y repensant, je ne savais pas non plus pourquoi je voulais lui faire peur. C'était à lui de me faire peur, déjà que le fait qu'il soit toujours là n'est qu'une question de temps, il ne voudrait pas non plus avoir une plainte sur le dos.
-Je suis désolé, je ne voulais pas vous remémorer d'effroyables souvenirs.
-On doit bien s'adapter un jour, je réponds évasive.
Je saisis mes affaires et m'apprête à partir quand il me retient une fois encore.
-Je suis encore étonnée de vous voir vivante, d'après les médecins, votre cas était voué à l'échec.
-Ne posez pas trip de question Mr Sherman, il arrive que les réponses ne soient pas aussi bonnes et claires qu'on ne l'espérait.
Sur ce, je pars en refermant la porte. Mes jambes semblaient se souvenir de chaque recoin de la bâtisse, je n'ai pourtant pas gambader énormément de temps ici. Je me reteouve finalement à l'ail Ouest, et bientôt devant les chambres d'isolements. Ma tête commence à tourner, mes membres se tétanisent, mes poumons se dessèchent en total synchronisation avec ma gorge. Je me revois devant cette porte quelques mois plus tôt. Je me revois lui parler. Je me revois la trouver resplendissante. Je me revois faire ma première erreur : lui parler.
Une larme roule le long de ma joue et tombe lourdement au sol. Mon téléphone résonne, me coupant dans ma contemplation du passé. Je lis rapidement le message avant de me poser encore d'autres questions.
Je file en vitesse cgez mli, ignorant tous mes "anciens" collègues internes. Arrivée chez moi, j'allume mon ordinateur et consulte toutes mes factures depuis mon pseudo accident ainsi que mes impôts. Absolument tout a été payé... Ce n'est pas moi, et je doute que Lauren se préoccupe de l'état de mon appartement. Sans plus attendre j'appelle ma mère qui décroche aussitôt.
-Allô ma chérie ? Désolée de ne pas avoir décroché plus tôt je...
-Ne t'en fais pas Maman. Je voulais juste de demander qui a payé mes factures pendant mon esca...retablissement.
-Je croyais que l'hôpital se chargeait de tout puisque tu as été blessée par l'une de leur patiente ?
-Oh, sans doute je n'y ai pas songé. Je suis à peine rentré hier et...
-Tu sais, tu peux rentrer à la maison mon cœur. Je m'inquiète vraiment depuis que tu es partie faire ton stage, me coupe t-elle.
-Ne t'en fais pas je suis une grande fille maintenant, disons que j'apprends les mauvaises phases que la vie nous réserves, plaisante-je.
-Je sais... Mais ça n'empêche en rien que je m'inquiète. Tu sais je m'en veux de ne pas avoir pu venir te voir à l'hôpital... Ils n'ont voulu aucune visite.
-C'était un mal pour un bien puisque maintenant je suis en pleine forme, ricane-je nerveusement.
Nous parlons finalement de ma réinscription à mon école puis nous raccrochons. Je m'étale sur le canapé en retraçant tout les élément. À priori c'est l'hôpital qui a tout payé bien que ça puisse être possible, j'en doute fortement.
Tranquillement en train de regarder la télévision, une sonnerie de téléphone retentit. Instinctivement je regarde mon cellulaire mais il ne provient pas de celui-ci. Il ne peut pas provenir non plus du fixe puisque je l'ai explosé hier soir. Le bruit s'intensifie, s'immisçant de part et d'autre de mes oreilles jusqu'à mon crâne. Les vibrations résonnent comme si un marteau me martelait l'esprit et l'âme. J'avance difficilement jusqu'au couloir, traversant les longs murs pourtant si courts d'habitude, puis arrive devant la porte de ma chambre.
Il est là, reposant tranquillement sur mon lit, un léger clignotement régulier signalant un appel manqué. Je le saisis en tremblotant puis à nouveau il sonne. Un numéro inconnu, je ne sais pas si c'est une bonne idée de décrocher. Je pense que j'ai eu assez de misères pour ne pas en rajouter.
Ne décroche pas !, hurle ma conscience.
Ce que je fais, j'embarque le téléphone du bout des doigts et m'apprête à le jeter puis je décide de l'éteindre avant de le ranger au fond d'un tiroir.
Mon estomac grogne dans mon ventre. Sans plus attendre, je déjeune avant de reprendre en main toute ma vie. C'est en plein repas qu'Ally décide de m'appeler.
-Camila c'est quoi c'est... Pourquoi tu nous as rien dit ?!
-De... De mon accident ?, bafoue-je.
-Mais non ! La vraie raison ! Bon sang je ne pensais pas que tu pouvais nous faire ça à ta famille, à nous. Tu me déçois... Même pas un message d'excuse rien. Alors que ça fait 24h que tu es sortie de l'hôpital.
Puis elle raccroche, sans autre explication. Je ne comprends plus rien, que se passe t-il bon sang !
La même sonnerie revient me hanter, je me fige sur place. Durant de longues minutes encore je l'entends me broyer les neurones avant de finalement réussir à bouger. D'un coup sec, je tire le tiroir et vois le téléphone, allumé affichant une fois de plus un numéro inconnu. Pour une raison qui me dépasse, je décroche appréhendant sa voix. Je n'ai pas le temps de penser quelque chose qu'une voix effroyablement noir sort du combiné.
-Que le diable te prenne en pitié.
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