Let's start a new life
C'est le cœur lourd et les yeux remplis de l'armes que je m'éloigne de cet être destructeur. Je me hais d'être aussi stupide et naïve, dès le premier jour je savais que ça ne présageait rien de bon mais j'ai quand même foncé tête baissée dans la gueule du loup.
Je marchais en trainant des pieds le long de la route. J'entends le retentissement des klaxon et des jeunes en chaleurs qui me sifflent. Je dois me rendre à l'évidence j'ai besoin d'aide. Je sors mon cellulaire et décide d'appeler la première personne qui me vient en tête.
-Camila ?! Mon dieu tu vas bien ?! T'es où ?!
-Je ne sais pas Dinah... Je suis sur le bord d'une nationale. Je ne sais pas où elle mène. S'il te plaît viens me chercher.
-Je veux bien mais dis-moi où tu es, me répond-Elle soucieuse.
Je me mets à marcher en direction d'une balise qu'utilisent les ambulances, les pompiers etc... Enfin, j'en vois une ! Je l'indique à Dinah qui ne perd pas une seconde pour venir. Mes jambes finissent par lâcher, puis je m'adosse à la balise en ramenant les genoux à mon buste. D'autres larmes apparaissent puis les chutes du Niagara. Je tente malgré tout de les essuyer avec mes mains sans succès pour autant.
Les voitures défilent à une allure infernal, ne m'aidant pas à calmer mon mal de tête. Je sens comme des coups de marteau dans mon crâne. Mes membres tremblent tellement je suis fatiguée. Au loin, je crois reconnaître la voiture de Dinah mais dans mon état je ne suis sûre de rien. Des grincements de pneus rugissent en plus dans ma tête déjà prête à exploser. Une ombre se dessine sous mes yeux en se rapprochant de plus en plus.
-Camila ça va ?! Tu a l'air...
-Détruite, anéantie, naïve, stupide ?, questionne-je.
-J'allais dire fatiguée mais ça peut convenir.
Je la regarde d'un air noir, je l'adore mais j'ai envie qu'elle se taise sur ce coup-là.
-Désolé, finit-elle par s'excuser.
J'hausse les épaules, après tout elle n'a pas tord. Tout ce que j'ai dit est vrai. Dinah s'accroupit à ma hauteur et prend mes mains dans les siennes. Je relève la tête, dans ses yeux règnent toute la compréhension du monde et la compassion. Je renifle bruyamment ensuite me lève accompagnée de Dinah. Nous passons au-dessus de la barrière de sécurité puis montons dans la voiture. Le trajet de fait dans un silence monstre.
-Tu sais si tu veux rester à la maison quelques jours...
-Non merci j'aimerais être seule pendant quelque temps.
-Je comprends mais tu sais où me trouver.
Je lui souris puis je ne perds pas mon temps pour rentrer à la maison. J'ouvre la porte et retrouve l'appartement dans un basard monstre. Ça m'apprendra à partir comme ça avec une criminelle.
Durant toute la soirée, je mets un peu d'ordre dans tout ça avant d'appeler ma mère. J'appréhende réellement sa réaction tout comme mon école. Je suis partie pendant plusieurs mois. D'ailleurs, c'est étonnant qu'aucune disparition à mon propos n'est été faîte à mon effigie. La sonnerie résonne dans le combiné, trois, quatres fois puis le répondeur. Je retente à nouveau sans réponse. Prise de nerfs, je jette le téléphone par terre.
Des tocs se font entendre à la porte d'entrée. J'espionne discrètement qui vient me déranger à cette heure et par surprise ce n'est que le voisin. Je dois reprendre une vie normale, donc réagir normalement. Il m'a sans doute vu, vaut mieux lui répondre pour éviter tout soupçon... J'ai l'impression de me comporter comme Lauren des fois, pense-je. J'ouvre finalement la porte.
-Oui ?
-Bonjour, je suis Daryl, le nouveau voisin je vous ai vu arriver et je me suis dis que je devrais me présenter à vous comme aux autres, dit-il avec un charmant sourire.
-Oh, pardonnez-moi je reviens de vacances, j'ignorais que qu'on avait un nouveau voisin.
Il semble gêné mais ça lui donner un charme, même s'il n'égalera jamais celui de Lauren. Après un moment de silence, je me décide à lui proposer un thé ou un café. Il accepte avec plaisir et rentre dans l'appartement. Il me complimente sur la propreté de celui-ci. Je le remercie gêné tout en préparant du café. Personnellement je n'en raffole pas, je préfère manger une banane.
-Alors que fais-tu dans la vie, me demand-il.
-Je... Je suis étudiante en psychiatrie.
-Tu dois avoir du courage pour t'embarquer là dedans.
-C'est compliqué par moment mais quand on est passionné ça va tout seul.
-Tu es une réelle passionné ?
-C'est ce que je viens de dire.
-Euh oui...
Un silence gênant s'installe entre nous. Lors d'une fraction de seconde, j'en ai oublié mes problèmes. Cette rencontre me rappelle un peu celle avec Lauren. La façon dont on s'est regardées pour la première fois, jamais je n'oublierai ce regard. Plein de malice mais aussi de désir ardent avec un soupçon de folie. Ses yeux émeraudes resteront graver dans ma mémoire, je ne peux m'en défaire. J'ai l'impression d'être totalement asservi à elle. Que même dans dix, lorsqu'elle reviendra, je la suivrai...
-Non Camila, ça ne te ressemble pas, le murmure-Je à moi-même.
-Pardon, tu disais ?
-Rien d'important. C'est juste que je vais devoir te laisser, j'ai encore beaucoup de choses à régler avant demain.
-Pas de soucis, au plaisir de te revoir, dit-il avec ce fabuleux sourire.
Je le raccompagne à la porte et m'enferme à double tour. Je soupire de soulagement puis décidé de me faire couler un bain. Une fois à l'intérieur, je me recroqueville sur moi-même, le téléphone non loin de là. J'hésite à appeler Broadmoor pour m'excuser. En realite, c'est stupide et inconscient la réaction que j'ai eu. Tout ce en quoi la déontologie s'oppose. Je crois qu'on ne peut pas faire pire. Mon avenir professionnel est complètement fichu, je ne peux rien faire à part aller en prison et purger la peine. Finalement, je comprends la réaction de ma mère, elle ne voulait pas d'une criminelle comme fille.
Près d'une demi heure après, je me décide à sortir de l'eau. Des palmes commençaient à me pousser sur les mains et le pieds. J'enroule une serviette autour de mon corps et saisit le téléphone nerveusement. Je compose le numéro de l'hôpital.
-Calme-toi Camila, tu as vécu des situations bien pires que ça. Tu peux le faire, m'encourage-je.
J'appuie sur le bouton et l'appel est émis. Le temps d'attente de quelques secondes à peine me semble des jours et des jours. Enfin une voix décroche, c'est l'accueil.
-Bonjour, hôpital de Broadmoor que puis-je faire pour vous.
-Bonjour, je suis une... ancienne stagiaire de l'hôpital, j'aimerais m'entretenir quelques instants avec le Docteur Sherman.
-Je suis désolée mais il n'est...
-Dites-lui que c'est Camila Cabello qui l'appelle, il se libérera.
Étrangement, ma voix était partie légèrement dans les graves, la rendant plus menaçante et plus inquiétante que d'habitude. La jeune femme est obligée de me laisser lui parler. C'est ce qu'elle a fait, j'attends que le docteur d'écrire sa ligne. Ce n'a pas été très long, à peine trois minutes chrono.
-Camila... Étrange de vous avoir au téléphone à une heure aussi tardive plusieurs mois après votre départ précipité...
-A ce propos j'aimerais m'excuser. Je n'ai pas su réagir comme il le fallait et ça a causé de nombreux mal.
-Votre rétablissement est presque un miracle à en jugé par vos résultats en arrivant à l'hôpital de la ville. Mr Mendes n'a pas eu autant de chance.
-Mon rétablissement ?, Demande-je
-Oui, Lauren Jaregui s'est évadée. Des collègues à vous vous ont vu Shawn et vous partir ensemble. On a retrouvé votre trace le lendemain dans l'hôpital voisin dans un sale état. J'ignorais que l'anesthésie pouvait entraîner l'amnésie, pense-t-il à vous haute la dernière phrase.
Nous continuons de discuter des affaires que je devais récupérer et de mon rapport de stage. Rien de tout ça n'a aucun sens ! Comment puis-je être à deux endroits à la fois bon sang ! À tout les coups c'est une manigance de Lauren.
Le téléphone me fixe de plus en plus, je l'entends presque m'obliger à l'appeler. Ma main se pointe instinctivement vers lui et mes pieds font le reste du chemin. La tentation de l'appeler devient de plus en plus forte. Je résiste autant que je peux mais mes mouvements en décident autrement. Je me vois composer le numéro, son numéro. Dès l'instant où la première sonnerie retentit je fracasse le téléphone au mur. Les morceaux de celui-ci s'écrasent lourdement sur le sol. Je dois couper les ponts avec elle, ce qui implique mensonges, prudences et... discrétion...
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