Un petit mot pour dire que suite à un commentaire, j'ai modifié totalement mon idée. Vous avez donc toujours le choix de modifier l'histoire comme un jeu interactif.

-Mange, ordonne -Je.

Elle me lance un regard de défi, un parmi tant d'autres que je reçois chaque jour. Plus j'en reçois, plus cela m'indiffère. Je prends place à côté d'elle et observe chaque geste qu'elle exécute. Mon plan a plutôt bien marché, voir même un peu trop. Il ne faudrait pas qu'elle brûle les étapes, bien que notre temps soit restreint.

Elle finit son assiette et jette ses couverts sur celle-ci laissant un bruit cristallin résonner dans la pièce. De toute celle que j'aurais pu choisir, il a fallu que je tombe sur une rancunière. Peu importe, on fera avec.

-Bien maintenant, va dans la chambre et lave-toi. Tu sens un peu fortement.

Toujours dans son idée de me défier, Mila' range bruyamment sa chaise et tape du pied jusqu'à la chambre. Je soupire d'exaspération et grogne. J'en profite pour sortir mon téléphone et passer un coup de fil rapidement. Dès la première sonnerie, mon adorable acolyte décroche.

-Bien, je vois que tu as retenu la leçon, constate-je.

Pour réponse, je n'ai que petit bruit très agréable de peur et d'acceptation ou devrais-je dire soumission.

-Bien, tu peux dire à Mike et Charlotte que leur job est terminé. Ils sont libres jusqu'à ce que j'en décide autrement.

-Bien Lauren. Je leur impose un lieu de vie ?

-Pas besoin, nous les tracerons avec leurs appareils électroniques ou on trouvera bien quelqu'un pour s'en charger. Veuille aussi à ce que les haut parleurs sur les deux cadavres soient enlevés d'ici notre retour et sois prête pour la suite. Ne me déçois pas.

-Pourquoi faites-vous tout ça pour elle ?

Je soupire à nouveau. Que c'est affligeant de voir l'incompréhension régner.

-Ce n'est que pour l'aider. Et puis, elle a mieux réagi que ce que je pensais. Elle pense qu'elle entend des voix, me moque-je.

Elle ricane nerveusement avec moi. Je reprends vite mon sérieux et la prévient que tout doit être nickel, qu'il vaudrait mieux pour elle que je n'ai pas à m'en charger personnellement. Je raccroche et fais un tour rapide dans la pièce où elle a mijoté pour voir l'étendu des dégâts.

Apparemment, elle s'est réfugiée dans un coin durant tout ce temps. Une moisissure s'est formée autour de son corps dû à l'entretien pitoyable. J'envisagerai peut-être de le faire nettoyer un de ces jours.

-Enfin, m'exclame-je. On peut dire que la rapidité n'est pas ton fort.

-Pourquoi je me presserais ? On est attendues ?

-Ne sois pas insolente ou tu vas faire un allé simple au cimetière.

-Tellement productif de me menacer, ironise t-elle.

-L'ironie ce serait que tu deviennes comme tes patients, dis-je joyeusement.

Du coin de l'oeil, je la vois changer d'expression. Je ralentis le pas et passe un bras autour de son cou. Je la rassure sur le fait que c'est guérissable et que je n'hésiterai pas à l'aider. Elle a beaucoup de mal à déterminer si mes dires son vrais ou non. C'est à la limite du mignon. Nous continuons de marcher vers la sortie. Je ferme à clé et indique à Mila' de me suivre. De dos, sa colère paraît plus intense. Souvent, les gens osent montrer leurs vraies pensées et émotions lorsqu'ils n'ont aucun contact visuel avec la personne qui les a déçu ou fait quelque chose qui les a déplu. Je suis plutôt de la seconde option.

Je tourne légèrement la tête pour apercevoir celle de ma petite stagiaire. La lumière du soleil réchauffe le teint pâle de celle-ci. Ses yeux se ferment et elle inspiré un grand coup. Lorsqu'elle les ouvre à nouveau, elle semble plus détendue.

-Continuons, annonce-je.

Elle acquiesce puis nous continuons. Très vite je sens une présence derrière moi. Pas celle de Camila mais de quelqu'un d'autre. Je lui prends le poignée et la pousse à marcher plus vite, dérivant entre la foule et les voitures. Les passants se heurtent à nous, certains s'excusent, d'autres nous toisent. Pour une fois, je ne réplique pas. Mon temps est bien trop précieux pour que je ne le gâche avec des êtres sans intérêt.

-Par ici, signale-je à Camila durant notre fille course à pieds.

Nous nous engageons dans un ruelle un peu sombre. Toujours en pressant le pas, nous avançons sans nous retourner. À la sortie de cette ruelle, je vois enfin l'endroit que je cherchais. Je m'apprête à traverser la dernière route menant à mon repère, qu'une violente douleur m'empoigne le crâne et me fais perdre connaissance.

Des chuchotements résonnent dans ma tête. Les mots se distinguent peu à peu. Je gémis quelque peu et appelle mon agresseur pour qu'il vienne se présenter à moi. J'ouvre difficilement les yeux et constate que Camila n'y a pas échapper aussi. Cependant, elle a l'air d'être réveillée depuis plus longtemps vu sa mine inquiète et horrifiée.

-Hey, Mila'? Ça va ?

-Pourquoi il nous on fait ça ?, dit-elle en ignorant ma question.

-Très certainement car elles font parti de la longue liste de personnes que j'ai irité ces dernières années.

Elle souffle puis se recroqueville sur elle-même. Très vite, le grincement de la porte nous dort de nos pensées. Le grand méchant loup a enfin eu l'audace de se montrer. La personne s'avance vers la lumière mais toujours en gardant son visage dans l'ombre. Un homme terrifié lui aussi fait son apparition, il continue d'avancer et une autre silhouette se dessine derrière lui.

-Comme on se retrouve Lauren.

-Jess, tranche-je.

Elle fait asseoir son nouvel otage et le place à mes côtes. Tout en prenant soin de se dandiner, elle enlève les menottes de Camila et la tire contre elle. Elle ferme les yeux puis la supplie de ne rien lui faire en sanglotant.

-Oh, mais je ne vais rien te faire. Toi en revanche oui, se réjouit-elle.

-Sale traître, bougogne-je. Je vais te faire regretter ta venue au monde.

-Blablabla, arrête un peu et profite du spectacle. Tu vois Camila ? Ça c'est un 9 mm, tu as une balle et deux cibles. Fais le bon choix.

Mon regard se porte sur cet étrange homme que je ne connaissais pas. Il n'avait pas l'air méchant. Remarque sinon prend mon cas ça ne compte pas. J'analyse le reste de la pièce afin de trouver l'issu de secours. Pourtant, j'ai l'impression qu'il n'y en a pas à part cette petite porte. Je vais devoir m'étirer un peu avant le grand saut.

-Tu as cinq minutes.

Je vois des perles de sueurs dévaler son front, elle tient l'arme en tremblant. Elle n'ose pas nous regarder en face, toujours rancunière de ce que je lui ai fait et apparemment aussi pour lui.

-Je te conseille de ne pas de faire le mauvais choix, dis-je.

Elle respire en haletant. Elle braque son arme entre nous deux, sans nous fixer. La tension est palpable. Un des sbires de la traîtresse pointe son arme contre Camila, l'incitant à se dépêcher car il ne reste qu'une minute.

D'un coup, elle le braque sur moi. Jess sautille de partout en hurlant qu'elle l'avait prédit. Ce fameux meurtre de la main d'une des élèves. Je ne disais rien, le silence s'en charge pour moi. Je n'accepte pas mon sort. Je trouverai un moyen de survivre et de me venger. Ce n'est pas ma mort, je le sais, je l'ai déjà prévu. Tous semblent surpris de ma réaction, je leur souris mesquinement en retour. Même le jour de ma fin, je continuerai à semer le doute dans leurs esprits.

Soudain, un coup de feu retentit. La lumière s'éteint à ce moment-là, me laissant un goût amer d'une image d'une faible braquant une arme sur moi.