Il n'y avait pas eu besoins de mots, d'échange oral, rien de tout cela. Elle avait tout compris, et tout ressentit. Un simple geste avait permis de tout éclairer, et de lui faire comprendre tout ce qui était arrivé dans son cœur. Désormais, elle n'en était que plus forte, et plus décidée encore à faire face à son père. Car elle n'était pas toute seule.

Alors, saisissant ce courage à deux mains, elle pénétra dans la maison qui était la sienne, et se rendit dans la cuisine où le dîner allait bientôt être servit. Son père était déjà là, en train de lire un journal. Sa mère terminait les derniers préparatifs, pendant que Wanda tapotait sur son téléphone comme si de rien n'était.

- Père, appela Yanala d'une voix forte pour attirer son attention, ce qui fonctionna vu qu'il redressa la tête.

- Ne m'appelle pas comme ça, je ne suis pas ton-

- Si. Donner naissance moi. Veuille ou non. Et, pas quitter maison majeur.

- Ce n'est pas à toi d'en décider, fit-il sèchement en fermant son journal, c'est moi qui prendrais cette décision.

- Si faire ça, perdre maman et Wanda. Plus famille. Toi seul.

Il explosa de rire, comme si cela était totalement incongru et sans aucun sens. Cela ne déstabilisa pas Yanala, qui resta fermement sur ses positions.

- Perdre ma famille ? Oh non, en faisant cela je vais surtout la sauver. Nous serons enfin normaux quand tu auras quitté l'enceinte de cette maison. Nous n'aurons plus à nous justifier de tes comportements étranges.

- Pas étrange. Toi monstre.

- Pardon ! s'exclama-t-il en se levant brutalement, tu oses me comparer à un monstre alors que tu es celle avec tout...toutes ses habitudes étranges !

- Pas étrange, moi !

- Oui, toi, c'est bien cela le problème, tout en toi est étrange ma pauvre enfant ! Et c'est pour cela que je refuse d'admettre que j'ai pu donner naissance à un phénomène tel que toi !

Yanala encaissa encore une fois. Les paroles étaient dures et blessantes, mais elle devait tout accepter. La rancœur de son père, sa haine, sa colère, tout devait sortir. Et, même si elle avait envie de pleurer, elle devait se contenir et rester forte.

- Pourtant, vivante, grâce toi et maman. Pas le nier.

- Je refuse d'accepter une telle situation !

- Bon, ça suffit désormais ! Chéri, tu t'assois tout de suite et tu cesses de crier comme un porc que l'on égorge !

Cette remarque venant de sa femme, il fut incapable de répliquer, ne s'y attendant pas le moins du monde. Il n'avait pas pour habitude que quelqu'un lui tienne tête dans cette maison, loin de là.

- E...Eva ? Qu'est ce que ?

- Je ne veux plus t'entendre déblatérer autant de conneries ! s'exclama-t-elle en rage, je ne supporterais pas plus longtemps que tu insultes notre fille de la sorte ! Ma fille !

Elle tenait son couteau dans une main, le menaçant presque avec, tremblant de colère.

- Yanala est mon enfant, et même si je n'ai pas réussi à adopter le bon comportement avec elle tout ce temps, je compte bien changer les choses. Je compte bien avoir une relation mère-fille comme il se doit. Donc, si tu essayes de la virer de cette maison dès ses dix huit ans, je peux t'assurer que ton idéal familial va voler en éclats !

- Mais enfin ma chérie, de quoi parles tu donc !

- Je parle du divorce, Kyllian, fit froidement Eva.

Cela jeta un lourd silence sur toute la famille, et Wanda cessa même de faire semblant de s'intéresser à son portable.

- Di...divorcer ? répéta Kyllian en devenant blanc comme un linge.

- Tu as parfaitement entendu. C'est l'ultimatum. Tu jettes Yanala, je divorce.

- Mais enfin, tu ne penses pas réellement ce que tu dis !

- Si, je le pense depuis un long moment déjà. Et, je me dis que ce n'est pas Yanala qui pose problème dans cette maison.

Nouveau froid, Yanala et Wanda ne pouvaient que suivre cet échange fort en émotions entre leur parent. Ni l'une ni l'autre n'avaient envisagés le divorce.

- T'es sérieuses maman là ? demanda Wanda avec de grands yeux.

- Parfaitement sérieuse. Si nous divorçons, Yanala n'aura aucune obligation de se rendre chez son père vu qu'elle sera majeure, mais moi je compte bien l'héberger tout le temps qu'il faudra. Il s'agit de mon enfant, et pour rien au monde je ne viendrais lui claquer la porte au nez. Il est temps que je me comporte comme une véritable mère !

- Chérie, tu-

- Silence ! Les conditions sont posées, désormais tu as ton destin entre tes mains, Kyllian. Soit tu acceptes toute ta famille, soit tu la perds. Ce n'est pas très compliqué.

Suite à cette annonce, elle posa le plat sur la table, et invita Yanala à venir s'asseoir pour dîner. Plus personne n'osa dire quoi que ce soit, et le repas se passa dans le plus royal des silences. Cependant, jamais Yanala n'avait autant aimé sa mère. Jamais elle ne l'aurait cru capable de la défendre aussi fermement. Elle aurait pu en pleurer de joie. C'est comme si le voile de ténèbres qui n'avait cessé de l'entourer venait enfin de se lever, dévoilant un avenir radieux et emplis de potentiel.

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- Dépêche-toi ! On va être en retard !

- Aime pas courir !

- C'est bien pour ça que tu es manageuse et pas joueuse, plaisanta le brun à côté d'elle.

- Méchant Erik !

Erik rigola une nouvelle fois, et ils arrivèrent enfin au stade. Le stade de foot où allait se dérouler la grande finale. Les Licornes contre l'adversaire redoutable qu'était l'équipe de Los Angeles.

- Ta faute Erik retard !

- Ma faute ? Je ne vois pas de quoi tu parles ! se défendit-il.

- Si ! Pleins bisous Sylvia !

Les joues d'Erik vinrent s'empourprer subitement, et cela n'échappa pas à un de ses amis qui venait de les rejoindre.

- Alors comme ça tu as enfin fait ta déclaration ? Il était temps !

- Ca va Mark, pas besoin de remuer le couteau, marmonna Erik.

- Et Yanala était là pour te souffler les répliques ? plaisanta le capitaine.

- Non ! fit la jeune fille, courage Erik !

- Je vois, tu étais là pour éviter qu'il ne fasse un coma.

- Oui !

- Non ! se défendit Erik qui était de plus en plus rouge.

Le petit génie du ballon rond avait enfin fini par faire sa déclaration, profitant d'un voyage de Sylvia aux Etats Unis. Et, comme c'était Yanala qui avait réussi à le pousser aussi loin, il avait voulu qu'elle soit là au cas où, histoire de le réconforter s'il venait à se prendre un râteau.

- Allez, va donc te changer, soupira Mark, le match va commencer sans toi sinon.

- J'y vais !

Cela lui donna une bonne occasion de s'éclipser et faire disparaitre ses rougeurs omniprésente sur ses joues.

- Erik rouge ! rigola Yanala, amusant.

- Oui, tout rouge en effet. Bon, tu viens ? On a besoin de tes conseils avant le match.

- Oui !

Elle s'approcha et Mark lui déposa un petit baiser sur le front, avant de rentrer avec elle dans le stade, lui tenant doucement la main.

Un avenir radieux, et plein d'espoir. 

Hey ! Bonjour à tous ! Déjà, je tiens à remercier tout ceux qui ont lu et soutenu jusqu'au bout ma petite Yanala. Je suis très heureuse d'avoir pu développer son histoire et son caractère, et je suis vraiment ravie de voir que vous avez pu vous y attacher malgré son côté atypique et particulier. 

Un grand merci à tous, je vous aime fort ! Yanala a pu avancer grâce à vous ! 

A bientôt pour d'autres histoires chers amis Wattpadiens !