Mark se réveilla avec le son de l'alarme du téléphone, lui indiquant qu'il était l'heure de se lever. Il bailla, ayant plutôt bien dormir pour une fois, avant de se redresser, et de sentir quelque chose de chaud contre lui. Il tourna la tête, et faillit s'étouffer de surprise, en voyant Yanala à côté de lui, dormant profondément. Elle tenait un coussin contre elle, et ses jambes étaient repliés comme un fœtus.

- Yanala... ? appela-t-il doucement en la secouant sans brutalité.

Elle ouvrit un œil, puis le deuxième, avant de se lever et le regarder avec un petit sourire.

- Bien dormi !

- Euh oui...mais qu'est ce que tu faisais dans mon lit ?

- Cauchemar, besoin présence, venir voir Mark. Mark cauchemar aussi. Présence calmer Mark !

Dès le matin, il était difficile pour le jeune homme de tout connecter correctement, mais il comprenait vaguement ce qui avait dû arriver pendant son sommeil.

- Ok, on s'est calmé mutuellement, c'est ça ?

Elle hocha la tête, et sauta du lit pour se rendre dans sa chambre, et s'y changer. Elle agissait tellement naturellement que Mark se demandait si ce n'était pas lui qui avait un comportement étrange. Non, quand même pas, c'était normal de réagir en découvrant une fille dans son lit ! C'était plutôt elle qui prenait ça d'une manière naturelle et normale. Enfin, c'était un peu son côté innocent qui ressortait, et elle ne devait même pas se rendre compte de l'embarras qu'il ressentait.

Après préparation et petit déjeuner, ils se rendirent au lycée, et les voir arriver ensemble ne manqua à personne, surtout pas à Dylan qui en profita pour chambrer bien gentiment son ami de toujours.

- Dit donc...n'est ce pas suspect de vous voir arriver comme ça ? Il ne manquerait plus que vous vous teniez la main !

- Ne dit pas de bêtises Dylan, soupira Mark, ce n'est pas du tout ce que tu crois.

- Mais oui, bien sûr, ils disent tous ça tu sais !

Mark roula des yeux, voyant en coin Erik et Bobby bien rigoler devant les sous-entendus de Dylan. Le capitaine de l'équipe n'allait pas manquer le brun, sa vengeance serait terrible, et il avait l'arme parfaite pour ça, nommée Sylvia. Néanmoins, c'était un plat qui se mangeait froid.

- Bon alors, tu nous en dis plus sur votre relation nouvelle ?

- Rien n'a changé Dylan, combien de fois je vais devoir te le dire ? C'est juste qu'il y a eu quelques soucis chez elle, alors elle a dormi chez moi.

- Roh que c'est adorable ! Et c'est une excellente excuse au passage.

- Je vais finir par te frapper Dylan.

Mark commençait à être agacé de devoir se défendre ou se justifier, après tout il faisait bien ce que bon lui semblait. Et subir les moqueries de ses camarades commençaient légèrement à lui taper sur les nerfs.

- Vous avez fini de me harceler ? J'aimerais me rendre en classe, fit-il d'une voix qui avait perdu toute amabilité.

Dylan s'en rendit compte, et ne chercha pas à l'embêter plus que nécessaire. Mark entra donc dans le bâtiment, avant de rejoindre sa classe et se poser à sa place.

Erik le rejoignit, étant juste devant. Il sortit sa trousse avant de tourner dans sa direction, bras posés sur le dossier de la chaise.

- Il n'y a vraiment rien entre vous ?

- Tu veux que je te pose la même question pour Sylvia ? répliqua Mark d'une voix sèche.

Erik s'empourpra légèrement, et cacha rapidement sa tête entre ses bras, soupirant.

- C'est Yanala qui t'en a parlé...je ne pensais pas qu'elle irait tout balancer...

- Elle ne me cache pas grand-chose.

Erik releva la tête, fixant son ami.

- Justement, elle est différente avec toi. Plus ouverte, plus sociale, plus joyeuse et souriante. Et tu es pareil. Parfois tu en oublies même les entraînements car tu passes du temps avec elle.

- Je ne vois pas le rapport.

- Je suis capable d'avouer que je suis amoureux de Sylvia, mais toi, es-tu capable de reconnaitre que tu ressens un truc pour Yanala ?

Mark se figea, et ouvrit de grands yeux, ahuris et incapable de prononcer le moindre mot tellement cela lui paraissait incongru.

- Je ne suis pas amoureux, finit-il par dire, je tiens juste beaucoup à elle.

Erik haussa les épaules, et se remit correctement sur sa chaise, ne cherchant pas à tirer plus les vers du nez de son camarade.

Cependant, ces mots venaient de frapper Mark, qui ne pu s'empêcher d'y penser au cours de la journée. Il avait toujours vu Yanala comme une amie, une confidente, et non pas comme une personne dont il pourrait tomber amoureux.

C'est avec cette petite pensée dans un coin de sa tête qu'il passa la journée, et la soirée à l'entraînement de foot. Ils avaient bientôt un second match, et leur entraîneur ne leur laissait pas de répit. En plus, Yanala ne cessait de trouver des petits trucs à corriger par ci, par-là, et elle avait analysés les données de leur prochain adversaire, leur donnant des trucs et astuces pour faciliter leur victoire. Avec tout ça, Mark n'avait plus vraiment le temps de réfléchir.

Quand la soirée arriva, il était lessivé, et n'avait qu'une hâte, retrouver son lit, pour dormir une bonne nuit de sommeil. Enfin, il espérait ne pas la voir ponctuer de cauchemars, encore une fois. Il commençait à en être las.

- Mark ?

Il sortit de ses pensées, et sourit à Yanala.

- Oui ?

- Dire merci parents ! Gentil beaucoup avec moi !

- Je leur passerais le message, je suis sur qu'ils seront ravis, assura-t-il.

Elle sourit, prenant ses affaires, dans le but de retourner chez elle. Cela inquiéta un peu Mark, qui ne savait pas si elle serait en sécurité là-bas.

- Tu es sur...que tout ira bien ?

- Non, mais doit rentrer ! Important !

- Oui, je m'en doute mais...si ça se passe mal ?

Elle posa ses deux mains sur son visage, avant de le regarder en souriant.

- Ira bien.

Et c'est sur ces paroles assurés qu'elle partit, le laissant avec cette peur au ventre. Il craignait que quelque chose arrive, et qu'elle l'appelle en pleurs comme la dernière fois. Il ne voulait plus jamais la voir dans cet état...cela l'avait lui-même fait énormément souffrir. Est-ce qu'il avait déjà ressentit telle chose par le passé ? Quand Erik avait subi son opération, il avait été inquiet, la boule au ventre, mais ça ne l'avait jamais atteint aussi fortement. Et si, au final, ses amis avaient raison ?