CHAPITRE 89
J'allume la lumière de l'entrée et me fige en voyant mon père qui me regarde les bras croisés assis sur une des marches de l'escalier en face de moi.
Je déglutis et le fixe.
« — Tu dors pas ? » Lui demandais-je en chuchotant.
Il ne me répond pas et se lève.
« — Hailey tu sais quelle heure il est ? » Me dit-il d'un air menaçant.
Je tourne ma tête dans tous les sens jusqu'à ce que mes yeux croisent l'horloge.
« — Une heure du matin. » Lui répondais-je en grimaçant de peur de voir sa réaction.
Il hoche la tête.
« — Je suis déçue de toi, je ne vais pas te le cacher. Et tu nous as fait peur ! » S'exclame-t-il.
Je baisse la tête.
« — Je suis désolée, John ne vous a pas dit que j'étais au lycée ? » Lui demandais-je.
« — Il nous l'a dit, pour nous empêcher d'appeler la police et de signaler ta disparition ! Hailey tu sors énormément en ce moment, plus que d'habitude et nous te demandons une seule soirée, pour ta famille, pour John mais tu fais passer tes amis avant. » Me dit-il déçu.
J'évite son regard.
« — Je suis désolée, j'avais besoin d'y aller papa. C'était une obligation, j'attendais cette soirée depuis des mois. » Lui expliquais-je.
« — Je sais mais tu aurais dû nous prévenir avant, tu nous as pris pour des imbéciles et tu reviens à une heure du matin ! Jamais je n'aurais permis à un de mes enfants de trainer la nuit à une heure du matin ! Et je n'en ai rien à faire que tu es 17 ans ou 12, tant que tu vis ici tu nous obéis. Je peux comprendre que ce soit si important mais alors préviens nous à l'avance. D'ailleurs qu'est ce qui était plus important qu'un dîner de famille ? »
Je soupire.
« — Il se passe quoi ? » Demande John en descendant.
« — On règle nos comptes. » Lui dis-je.
Il secoue la tête.
« — Laisse la tranquille, tu as fait bien pire que ça à son âge. » Me défend-il en riant.
Mon père reste muet pour quelques secondes puis soupire.
« — Bon je ne vais pas laisser passer ça mais je suis fatigué. On reporte ça à demain, je veux passer un bon Noël ! » S'exclame-t-il avant de remonter rapidement les escaliers, me laissant mon parrain et moi dans l'entrée.
« — Ne t'en fais pas, à son réveil il aura oublié puis ta mère sera tellement contente de te revoir qu'elle ne dira rien non plus. » Me dit John pour tenter de me rassurer.
Je lui souris.
« —Merci quand même d'avoir essayé de me couvrir. » Lui dis-je.
« — Je serais toujours là pour t'encourager à faire des conneries. » Me répond-il en souriant.
Quand je me réveille, une douce odeur de viande fumée arrive dans ma chambre, ne faisant qu'augmenter ma bonne humeur.
C'est Noël, je sais qui est You et mon parrain est dans la maison, je ne peux pas rêver mieux.
Je descends les marches quatre à quatre en manquant de tomber à plusieurs reprises pour retrouver mes parents et John dans la cuisine en train de discuter.
En entendant mon prénom je décide de me mettre en retrait et d'écouter leur conversation tant qu'ils ne m'ont pas vue.
« — Elle sentait un parfum masculin. » Dit mon père.
« — Attend, tu as senti ta fille ! » S'exclame John en riant.
Mon père soupire et se pinçant l'arête du nez.
« — Peut-être qu'elle a rencontré quelqu'un. C'est sûrement pour ça qu'elle agit bizarrement. » Propose ma mère.
« — Est-ce que on l'embarrasse à ce point pour qu'elle ne veuille pas en parler ? » S'inquiète mon père.
« — Je te rappelle que tu as mis 6 mois avant de dire à tes parents qu'on était fiancés ! » S'exclame ma mère.
Je souris à la remarque de ma mère.
« — Si elle ne vous le dit pas c'est seulement parce qu'elle n'ose pas ou qu'elle préfère garder ça secret. Mais de toute façon Hailey n'est pas comme Nate, vous ne devrez pas la sortir de prison après qu'il ait pissé dehors en pleine nuit. » Les rassure John.
« — Bon on fait quoi alors ? » Demande mon père.
« — On fait comme si ce n'est jamais arrivé ! » S'exclame John.
« — Mais elle est revenue à une heure du matin et on lui avait interdit de sortir ! » Rappelle ma mère.
« — Alors prive la de sortie et on en parle plus. » Annonce mon parrain avant de sortir de la cuisine et de tomber nez à nez avec moi.
Je lui souris et lâche un « salut » maladroit avant d'entrer à l'intérieur de la cuisine.
« — Ok, je ne vais plus sortir des vacances. » Leur dis-je en souriant.
Ils me fixent tous les deux quelques instants puis hochent la tête.
« — Bien les cadeaux maintenant ! » S'exclame ma mère en courant en direction du salon.
Je les rejoins rapidement devant le sapin entouré de cadeaux et me penche pour en attraper un.
C'est à mon père.
Je lui tends et John m'en donne un.
Nous passons 10 minutes à ouvrir nos cadeaux et je décide de me porter volontaire pour jeter les emballages déchirés dans la poubelle mais mes parents m'arrêtent.
« — On a un truc à te dire. » Annonce ma mère en souriant.
« — T'es enceinte c'est ça ! » M'exclamais-je.
« — Non je ne le suis pas. » Me répond ma mère en jetant un coup d'œil complice à mon père.
« — Tu le sais ? » Demandais-je à John et il hoche la tête.
« — Ce n'est pas sûr, tout dépend de toi, si tu as envie ou non mais ton père a reçu une promotion. » M'explique ma mère.
« — Et c'est moi qui choisit si on la prend ou pas ! Bien sûr qu'on prend la promotion ! » M'exclamais-je.
« — Non, j'ai un meilleur poste mais je vais travailler au siège de l'entreprise. » M'explique-t-il.
« — D'accord. » Dis-je en me penchant vers eux.
« — Et c'est en Floride. » Complète-t-il.
« — Pas d'accord. » Dis-je en reculant.
« — Je partirais pour la semaine et je reviendrais le week-end. » M'explique-t-il.
Je hoche la tête puis me relève.
« — Et bien je suis contente pour toi papa, c'est juste qu'on va beaucoup moins te voir. » Lui dis-je.
« — Oui et donc on a pensé que on pourrait peut être le rejoindre là bas, déménager en Floride. » Intervient ma mère.
Je fronce les sourcils.
« — Ce n'est pas sûr, il commence lundi prochain et on va voir si c'est trop difficile. Bien sûr tout dépend de toi. Si tu veux rester ici on peut, surtout que tu es en plein milieu de ton année scolaire, c'est juste une proposition. » M'explique-t-elle.
Je hoche la tête.
Je ne peux pas partir, je viens à peine de connaitre Leith sous son vrai forme et je me suis fait des amis.
Je suis très casanière donc je pense que je vais passer pour la proposition.
« — D'accord, je vais y réfléchir mais c'est vrai on devrait déjà voir ce que cela donne si on reste là. » Leur dis-je avant de partir pour monter dans ma chambre.
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