CHAPITRE 83
Noël approche à grand pas et You aussi, bientôt je vais savoir qui se cachait derrière ce masque.
Il reste une semaine et je ne peux plus tenir en place.
Bien entendu, Perla est encore plus excitée que moi mais je ne peux pas la blâmer, qui ne le serait pas.
J'ai discuté avec You pratiquement tous les jours et je mange plus souvent avec Leith le midi.
On a prévu de manger seulement tous les deux ce midi, Perla n'est pas vraiment au courant pour mon rapprochement avec Leith mais si je venais à lui dire, je devrai lui parler de ce qu'il s'est passé il y a quelques semaines pendant notre soirée entre filles.
Puis je ne vais même pas en discuter avec Jane.
Je me rappelle encore de Miss Pâtes, de Jane me prévenant qu'ils ne sont pas fréquentables mais je n'arrive pas à voir le mal donc je baisse mes gardes.
Je n'arrive pas à voir Leith autrement que comme une personne marrante, un peu idiote quand il veut mais très attirant.
C'est sûrement ça le problème, je ne peux pas le juger correctement à cause des mes sentiments pour lui.
Je n'envisage rien avec Leith mais je ne peux nier cette tension, je ne peux pas l'expliquer mais ça ressemblait énormément à ce que j'ai ressenti en dansant avec You.
Je suis dans un triangle amoureux.
J'ai envie de me rire au nez pour avoir pensé ça mais c'est la vérité.
Je ne pourrais pas choisir entre Leith et You, ils ont chacun leur charme et je ne devrais même pas envisager une telle chose puisque c'est insensé.
Même si j'ai hâte de voir You, je suis aussi un peu nerveuse à l'idée de découvrir son identité. Après cela je pourrai mettre un visage sur ce surnom, une personne, une vie.
Je ne sais pas si je vais réussir à gérer ça.
J'ai peur qu'il ne soit pas la personne que j'attends, j'ai peur d'être déçue mais il a cette personnalité qui me plait tellement.
Il a un regard si différent du monde, une façon de penser qui me fascine et j'ai l'impression qu'il contrôle la situation, qu'il n'est jamais stressé parce qu'au fond de lui il a toujours un plan B.
C'est peut être bizarre mais j'ai toujours admiré ce genre de personne, il ne laisse rien paraitre et dirige tout d'une main de maitre comme si un obstacle n'était qu'un objet en travers de son chemin, il le pousse et continue d'avancer.
J'ai vraiment peur de voir quelques d'autres en face de moi. Chaque jour, quand je lui parle, j'appréhende Noël.
Et je n'ai pas envie de lui parler de ma peur, je ne veux pas qu'il se sente repousser ou qu'il doute de lui.
Quelqu'un qui frappe à la vitre de ma voiture me sort de mes pensées.
Je secoue ma tête, attrape mon sac de cours sur le siège passager et sors de la voiture pour saluer Jane.
Je verrouille mon véhicule et nous nous dirigeons vers le lycée.
« — C'est bientôt Noël ! » Lui rappelais-je en souriant.
« — Ouais, mais bon on ne fait rien pour Noël, mes parents vont sûrement aller se faire un restaurant entre ami et Leith sort je crois. » Me dit-elle déçue.
« — Je comptais aller à la soirée caritative du lycée, tu pourrais y aller aussi ? » Lui proposais-je.
Elle hausse les épaules.
« — Oui pourquoi pas. » Me répond-elle en souriant.
« — Ah oui, hum... Je ne vais pas manger avec vous ce midi. » Lui annonçais-je.
Elle fronce les sourcils.
« — Pourquoi ? » Me demande-t-elle.
Ah, je n'avais pas prévu cette réponse totalement logique.
« — Parce que je voulais manger avec Paris, tu sais la fille rejetée dans ma classe. » Mentais-je.
« — Oh c'est gentil de ta part. » Me répond-elle.
« — Ce n'est pas part pitié, c'est vraiment une fille sympa. » Lui dis-je.
« — Elle n'a qu'à venir manger avec nous, ça me ferait plaisir de lui parler. » Propose Jane.
« — Elle n'est pas du genre à aimer les groupes, c'est mieux que je commence à manger seule avec elle et on verra un prochain midi. » Dis-je en masquant un rictus nerveux.
« — Oh, d'accord. » Me répond-elle alors que nous entrons dans le lycée.
Il faut vraiment que je trouve autre chose à dire.
Depuis quand je mens à mes amies pour manger avec quelqu'un ?
Je décide de ne pas en parler à Perla quand elle viendra pour éviter qu'elle demande à Paris de manger avec nous, Jane la préviendra au moment même.
J'aperçois Leith qui arrive en souriant.
« — Vous avez pas vu un idiot qui se tape ma sœur et qui est aussi mon meilleur ami ? » Nous demande-t-il.
« — Je te rappelle que je suis là. » Lui dit Jane.
« — Tu n'es plus ma sœur depuis que j'ai vu Travis sortir de ta chambre en caleçon. » Rétorque Leith d'un air joueur.
« — Je ne me suis pas plaint quand tu rendais visite dans le lit de ma meilleure amie. » Lui répond-elle.
Il soupire et s'apprête à répondre mais je le coupe avant.
« — Il est là bas. » Lui dis-je en désignant quelqu'un qui sort des toilettes.
Il hoche la tête et me sourit avant de nous quitter.
« — Mon frère est un crétin. » Soupire-t-elle.
Un très beau crétin, pensais-je.
La sonnerie de début des cours résonne, je laisse donc Jane pour rejoindre mon premier cours de la journée.
La matinée enfin passée, je rejoins rapidement Leith qui m'attend sur le parking.
Je ne crois pas avoir son numéro de téléphone, il faudrait que je lui demande un jour parce que ça pourrait m'être utile.
Je l'aperçois appuyer sur sa voiture.
Il lève sa main pour me faire signe et je me dépêche de le rejoindre.
« — Ca va ? » Me demande-t-il quand j'arrive à sa hauteur.
Je hoche la tête pour toute réponse.
Je suis un peu nerveuse, j'ai peur de n'avoir rien à dire, d'habitude quelqu'un arrive à faire tenir une conversation qui intéresse tout le monde mais là c'est juste lui et moi.
Il se précipite vers la portière du côté passager pour me l'ouvrir.
Je le regarde.
« — Ce n'est pas un rendez-vous, on est d'accord ? » Lui rappelais-je.
Il hoche la tête en souriant de manière amusée.
Je me glisse à l'intérieur de sa voiture et il se dépêche de prendre place à mes côtés.
Je décide de faire comme il a l'habitude de faire dans ma voiture, fouiller.
J'ouvre la boite à gants et sors une boite de paire de lunette de soleil, des mouchoirs, quelques cd, et bien sûr la cerise sur le gâteau.
J'attrape la boite et lui montre.
« — Sérieusement ? » Lui dis-je en évitant de rire.
Quand il aperçoit ce que j'ai dans la main, il m'ordonne de la ranger.
« — On est jamais trop prudent. » Me répond-il, un sourire narquois aux lèvres.
« — Qui a des capotes dans sa voiture ! » Soupirais-je en refermant la boite à gants.
« — Si tu voyais la voiture de Travis, tu me trouverais très sage et responsable. » Me répond-il.
« — Je n'en doute pas. » Dis-je en souriant.
J'allume la radio et m'enfonce dans mon siège.
Quelques minutes plus tard, il se gare devant un petit café.
Nous nous installons et la serveuse prend notre commande.
« — Ca fait bizarre de manger seulement avec toi. » Avouais-je.
« — Je t'intimide autant que ça. » Me répond-il.
« — Non, je n'ai juste jamais été très doué pour dire des choses intéressantes avec quelqu'un. » Lui dis-je.
« — Pour le moment tu t'en sors plutôt bien. » Me rassure-t-il.
Je lui souris en guise de réponse.
« — Sinon ça avance avec le gars qui t'envoyait des mots ? » Me demande-t-il.
« — J'en ai parlé avec Perla. Je ne sais pas si je te l'avais dit mais on se voit à Noël. » Lui expliquais-je.
« — Tu vas enfin savoir qui c'est ! » Me répond-il.
« — Oui, enfin je peux t'avouer un truc. » Lui demandais-je.
Il hoche la tête.
« — Au début je pensais que c'était toi. »
Il écarquille les yeux.
« — Tu m'as dit que ce You était intelligent, je crois que lui et moi sommes plutôt opposés qu'autre chose. » Rit-il.
Je hausse les épaules.
« — C'est juste que je t'avais conseillé les pâtes ce jour là et le même jour, You m'a dit qu'elle était excellente. » Lui expliquais-je.
« — Peut être qu'il a entendu notre conversation alors et qu'il voulait fausser les pistes. Tu sais les gens de ce genre sont prêt à tout pour t'emmêler les pinceaux. » Me dit-il.
« — Peut être, mais j'ai dansé avec lui à une fête il y a quelques semaines. » Lui dis-je.
« — Et tu envisages une relation avec lui quand tu sauras qu'il est ? » Me demande-t-il.
« — Je ne sais pas, j'ai peur d'être déçue par la personne qui va se présenter devant moi pourtant son jeu à marcher. »
« — Son jeu a marché ? Tu l'aimes ? » Me demande-t-il surpris.
Je viens de me rendre compte de ma bêtise.
Mais pourquoi je parle de ça avec Leith ?
Je nous revois dans sa chambre en train de nous embrasser, je nous vois devant le feu d'artifice main dans la main et je suis là maintenant en train de lui parler de mes sentiments pour un inconnu qui pourrait s'avérer être un psychopathe.
« — Je suis désolée, je ne devrais pas parler de ça avec toi. » Lui dis-je alors que nos plats arrivent enfin.
« — Pourquoi tu dis ça ? » Me demande-t-il.
« — c'est juste étrange, je te parle de ça alors que l'on s'est embrassé. » Expliquais-je.
« — Non mais ne t'en fais pas, je peux très bien te donner des conseils sans être influencer par mes sentiments. » Me rassure-t-il.
Je le fixe dans les yeux.
« — Tes sentiments ? » Lui demandais-je hésitante.
« — Hailey, arrête de faire comme si tu ne le savais pas. » Me répond-il un peu gêné.
« — Non, je suis désolée, c'est juste malsain de parler de ça avec toi. » Lui dis-je.
« — Comme tu veux mais tu dois savoir que quoi que tu fasses, je ne te détesterai pas. » Me répond-il.
Je ne comprends pas vraiment ce qu'il veut dire par là mais il a l'air si bousculé par ce qu'il vient de me dire que je n'ose pas lui demander la signification.
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