CHAPITRE 8


Je m'approche des personnes assises en tailleur et aperçoit des verres remplis d'une liquide inconnu pour moi, tous disposés de manière à faire un rond.

Une bouteille est placée au milieu du cercle et quand Travis nous remarque, il nous fait signe de venir s'assoir à côté de lui.

Quand je m'assois je lève les yeux et un regard noir me transperce juste en face moi.

C'est celui de Leith, il a une main posée sur la cuisse de Tracey. Celle-ci est confortablement appuyée sur l'épaule du Terminale au regard destabilisant.

Je tourne ma tête pour écouter Travis qui rappelle les règles.

« — C'est simple, je tourne la bouteille, elle va désigner un des verres ensuite je tourne encore la bouteille pour désigner qui va boire la boisson et faire une action ou dire une vérité. »

Je fronce les sourcils, ce jeu est une version plus alcoolisée d'Action ou Vérité mais ça à l'air plutôt bien, au moins je n'aurais pas à faire une action que je ne veux pas si je choisis vérité.

Travis fait tourner la bouteille qui s'arrête devant un verre avec quelque chose de jaunâtre et visqueux.

J'espère que ça ne va pas tomber sur moi.

A mon grand soulagement ça tombe sur une fille qui n'a pas l'air très heureuse.

« — Lisa, action ou vérité ? » S'exclame Travis en direction de la fille.

« — Action. » Soupire-t-elle en avalant le contenu du verre.

« — Sonne chez les voisins et embrasse la première personne qui ouvre la porte. » Ricane-t-il.

Elle ne se fait pas prier et tout le monde se lève pour sortir de la maison et regarder si elle respecte son engagement.

Elle sonne à la porte des voisins et un adolescent de 14 ans en pleine puberté d'après les boutons sur son visage ouvre, la tête encore endormie.

Lisa ne perd pas de temps et se jette sur lui pour revenir aussi vite qu'elle est partie.

Tout le monde crie en applaudissant et je commence enfin à cerner les enjeux, une part de moi bombe le torse et déclare fièrement être prêt à jouer pleinement mais la part plus raisonnable et réaliste de moi baisse la tête et se pince l'arête du nez en regardant tous ces adolescents.

Nous rentrons dans la maison pour revenir à nos places et les tours s'enchainent.

Quand c'est enfin à Leith, Jane lui pose la question.

Il vide d'abord le verre sur lequel il est tombé pour ensuite se tourner vers mon amie qui le fixe.

« — Action ou vérité. »

« — Vérité. » Dit celui-ci en souriant.

Jane me regarde avant de lui demander :

« — Aimes-tu Tracey ? »

Pour une raison inconnue, je tends l'oreille pour entendre la réponse. J'ai l'impression que mon état émotionnel dépend de la réponse qu'il va dire.

Son sourire ne s'efface pas et je sens mon cœur battre plus fort.

« — Non. » Répond celui-ci en souriant encore.

J'arque un sourcil en voyant avec quelle simplicité il a répondu.

J'éprouve du soulagement et je tourne mon regard vers Tracey qui est juste à côté de lui.

Elle est beaucoup plus tendue et nous regarde tous d'un air dangereux comme si elle voulait notre mort.

Les tours continuent mais j'ai la sensation que tout s'est arrêter depuis la réponse de Leith, enfin jusqu'à qu'on m'appelle.

C'est Fred qui me regarde en souriant.

« — Action ou vérité ? »

Je décide de ne pas relever son sourire qui est plutôt inquiétant.

« — Vérité. » Dis-je.

« — Bien alors est ce que si je te demandais d'embrasser Leith tu accepterais ? »

J'avale ma salive et mon regard dévie sur lui qui me fixe intensément.

Je détourne le regard aussitôt.

J'ai littéralement l'impression que la situation devient très clichée.

« — Non, je suis bien seule. » Dis-je en souriant malgré mon envie de m'enfoncer la tête dans le sol comme une autruche.

Je vois des filles me lancer des regards déçues et surpris. Je pense que toutes filles normales auraient crié, oui, et ce seraient jeter sur lui.

Les tours suivent leurs cours finalement il ne reste plus de verre au milieu ce qui me soulage.

Arrive mon tour et je dis à nouveau vérité.

« — Bien alors est ce que tu voudrais sortir avec Leith, même si on te donnait de l'argent à la clé. » Me demande Travis.

Je fronce les sourcils et réponds négativement. Pourquoi toujours des questions sur lui ? Et s'il y a de l'argent ce n'est pas un peu comme de la prostitution ? Bon je pense que mon cerveau s'est éteint que c'est l'alcool dans mon sang qui décide maintenant.

Quand arrive encore mon tour c'est Jack qui me demande si j'avais le choix entre le plus dégueu du lycée et Leith avec qui je coucherais.

Bien sûr je réponds Leith parce que je sais que tout le monde l'aurait fait.

Mais je commence à en avoir marre, ce sont des questions puériles, digne d'ado de 14 ans en chaleur qui donnerait tout pour voir leur voisine se changer les volets ouverts.

Les tours passent et c'est encore Fred qui doit me poser la question.

Avant qu'il le fasse je décide de changer, fatiguée de toujours avoir les mêmes questions :

« — Je fais action parce que j'en ai marre d'avoir des questions à propos de Leith. »

Fred affiche un large sourire et dit :

« — Tu dois te laisser peloter par deux mecs pendant 10 secondes. Les mecs quand je dis top, les deux premiers qui lèvent la main on le droit de la toucher. »

J'écarquille les yeux. Il n'est pas sérieux là, je ne vais pas autoriser une telle chose !

J'ai peut-être bu mais je suis tout de même assez consciente pour garder ma dignité et ne pas satisfaire leurs idées perverses et complètement déplacées. De quel droit décide-t-il qui peut me toucher ?

Il n'est personne pour donner l'autorisation à qui que ce soit.

« — Tu rêves Fred, c'est mort. » M'énervais-je.

Il m'ignore et crie Top, je peux voir à son regard et à ses mains qui s'agite qu'il a dû fumer quelque chose.

Leith lève la main en premier et dévisage tout ce qui oserait le faire.

Personne ne lève la main à part lui.

Je le regarde avec dégoût et me lève.

« — Vous êtes des porcs, je préférerais encore embrasser le voisin que de vous laisser faire ça ! »

Je sors immédiatement du groupe pour me précipiter dehors.

Jamais je ne me laisserais toucher même par Leith, d'ailleurs il n'a pas plus de privilèges que les autres.

L'air frais me fait du bien et je lâche un soupire quand la tension s'échappe de mon corps.

Je m'assois sur le banc devant la maison et regarde les étoiles qui ornent le ciel pour me calmer et évacuer ma colère.

Quelqu'un s'assoit juste à côté de moi et je me tourne pour voir Leith.

« — Dégage. » Dis-je.

« — Je viens seulement chercher mes 10 secondes de pelotages. » Me répond-il en souriant.

Je me lève, énervée par son comportement et le regarde quelques secondes avec rage avant de quitter le banc.

Sa main m'attrape rapidement et il me tire de sorte à ce que je me retrouve sur ces genoux.

J'essaye de me lever mais il m'encercle avec ses bras.

« — Enlève tes mains de moi. » Dis-je en m'énervant.

Son souffle me chatouille le cou et des frissons me parcourent le corps.

« — Calme-toi, je vais pas te violer. » Ricane-t-il.

« — C'est ce que disent les violeurs avant de sortir leur engin de leur pantalon. » Lui rappelais-je.

Il éclate de rire puis me sert contre lui.

« — Tu sais que Fred n'était pas très content quand tu es parti. » Me murmure-t-il à l'oreille.

« — Je suis sûr que vous l'avez fait exprès. »

« — Qu'est ce qui te fait dire ça ? » Me demande-t-il un sourire aux lèvres.

« — Peut être le fait que tu sois le seul à avoir levé la main. »

« — J'aurais niqué le gars qui aurait osé lever la main. » Me dit-il.

« — Alors nique-toi. » Dis-je les dents serrées.

Il éclate de rire à nouveau et me sert encore plus contre son torse.

« — Alors on va dans ma chambre. » Me susurre-t-il.

« — Va te faire foutre. »

« — Pas sans toi. » Ricane-t-il.

On ne peut vraiment pas se disputer avec un gars, il va toujours faire en sorte que la discussion tourne à la perversité.

« — Tu me fais chier Leith, lâche moi s'il te plait. Je veux juste partir. » Soupirais-je.

Il pose sa tête dans le creux de mon cou et son souffle frappe contre ma peau.

Instinctivement j'avance mon cou vers sa tête, je ne sais pas pourquoi.

Il a l'air de l'avoir remarquer parce que ses lèvres se collent à mon cou.

Je ferme les yeux et me surprends à ne rien dire.

Sa langue frôle ma peau et je me tends.

Une de ses mains me caresse la hanche et il suçote mon cou en tirant parfois avec ces dents.

Il a l'air appliqué sur son geste et ne parait plus avoir le même sourire moqueur qu'il y a quelques secondes, on dirait que ... le désir à submerger nos corps.

Non je dois me tromper, c'est seulement la fatigue.

Comme si une claque m'avait réveillé je me redresse un peu et Leith émet un grognement, ayant rompu le contact.

« — Ca ne te plait pas ? » Me demande-t-il surpris d'une voix plus grave.

Je soupire avant de me relever et de tirer sur ma robe pour la baisser.

« — Je n'aurais pas dû te laisser faire ça, donc si tu veux bien m'excuser je vais y aller. » Dis-je d'une voix cassée pour m'éclipser directement.

Comment j'ai pu le laisser faire ça ?

Bordel, plus jamais ça ne doit se reproduire.

De ce que j'ai vu avec le jeu de tout à l'heure, il a des attentes que je ne saurais satisfaire et une manière d'agir qui ne me correspond pas.

Ce qu'il a fait me prouve que nous ne jouons pas dans la même cours.

Jamais on ne m'avait fait ce genre de chose, et avec lui, tout est naturel et c'est effrayant.

Je passe une main dans mes cheveux et monte en haut pour me changer au plus vite et partir.

Comme c'est moi qui a les clés des chambres j'ouvre celle de Jane et entre pour prendre mes affaires.

Je dépose la robe sur le lit de mon amie malgré qu'elle m'ait dit de la garder et sors de la chambre.

Je pose sur la commode du couloir les clés des chambres et descends les escaliers.

Je défais ma coiffure et glisse les épingles à cheveux dans ma poche libérant ma chevelure.

Perla saute immédiatement sur moi.

« — Bah tu vas où ? » Me demande-t-elle.

« — Je rentre, je suis fatiguée et puis demain on a cours. » Dis-je.

Elle affiche une moue déçue et fronce les sourcils quand ses yeux atteignent mon cou.

« — C'est Leith ? » Me demande-t-elle.

« — De quoi ?

« — Le suçon dans ton cou. »

J'écarquille les yeux.

« — Merde, bon j'y vais. » Dis-je.

Je la quitte immédiatement et sors de la maison pour voir Leith assit sur le banc où je l'ai laissé.

Je décide de marcher à pas de loup pour ne pas attirer son attention.

Je baisse la tête et marche droit devant moi.

« — Ca te fait de belle fesse aussi ce jean. » Crie-t-il.

Je vais l'ignorer.

Je marche encore mais je heurte quelqu'un.

Je lève les yeux pour voir Leith, un énorme sourire plaquée sur les lèvres.

« — Tu croyais qu'avec ce cul je n'allais pas te voir. » Ricane-t-il.

Je lève les yeux au ciel.

Comment ça se fait qu'on en soit arrivé à là.

Je veux dire, pas plus tard qu'hier il m'appelait Miss Pâtes et là il me parle de mes fesses.

Ah.. je sais, c'est l'alcool.

Je suis idiote aussi à penser que nous nous sommes rapprochés.

« — Décale-toi Leith, je veux juste rentrer chez moi. »

« — La bonne blague, t'es bourré et tu crois que je vais te laisser. »

« — Très amusant mais tu ne me feras pas croire que tu t'inquiètes pour moi alors bouge. » Dis-je d'un ton hypocrite.

« — Aller, Hailey, je t'assure c'est plus sage pour toi. » Me murmure-t-il en me prenant les mains.

Je retire immédiatement ses mains et me recule.

« — Je rentre à pied c'est tout. »

Je me mets dos à lui et commence à marcher.

Il me rattrape et me tire contre lui.

« — Allez viens, on va trouver une chambre et tu vas y dormir pour être tranquille. »

Je soupire mais accepte, je suis exténuée et c'est vrai que je n'ai pas la force de marcher à pied jusqu'à chez moi.

Nous entrons dans la maison et je sens le bras de Leith se glisser autour de ma taille.

Je ne dis rien mais j'ai envie de lui couper son foutu bras avec une tronçonneuse, histoire qu'il ne recommence plus, oui je viens de découvrir que l'alcool me donne des tendances assez violentes voir sanguinaires.

Nous nous dirigeons vers une chambre au fond et quand il ouvre la porte je remarque immédiatement que c'est une chambre de garçon.

Je devine que c'est celle du frère de Jane.

« — Non c'est au frère de Jane. »

« — T'inquiète, je le connais et je sais qu'il voudra bien qu'une jolie fille dorme dans sa chambre. Si tu veux je peux dormir avec toi. »

Je fronce les sourcils.

« — Pas dans le même lit. » Me répond-il en se moquant de moi.

Je hoche la tête, je ne sais pas pourquoi j'ai envie qu'il dorme ici mais je sais que j'en ai envie, sûrement parce que c'est plus rassurant de dormir avec quelqu'un qui semble bien connaitre la maison.

Il ferme la porte en la verrouillant puis glisse son pantalon par terre mais je détourne le regard.

Il sort de l'armoire trois couvertures et les pose sur le canapé qui est placé au pied du lit.

Je reste là à le regarder et il le remarque.

« — Tu ne bouges pas ? » Me demande-t-il d'une voix douce.

Je ne dis rien et m'allonge sur le lit.

« — Tu vas crever de chaud en restant habillé. » Me dit-il.

Il n'a pas tort mais je ne porte qu'une robe et je n'offrirais jamais le plaisir à ce gars de me déshabiller ne serait ce que les chaussures pour lui.

Je l'entends qui s'allonge sur le canapé et il me murmure un « bonne nuit » avant que le silence gagne la pièce.

Je suis désolée de poster un mois plus tard mais en réalité je n'avais pas vraiment la tête à poster ♥

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