CHAPITRE 7
|Point de vue de Hailey|
Je rêvasse en dessiner sur mon cahier de physique chimie alors que le professeur fait crisser sa craie contre le tableau. C'est le seul prof a avoir tenu à garder son vieux tableau plein de poussière et refuse de se plier aux nouvelles technologies pour troquer ses vieilles craies pour un beau stylet interactif et un tableau numérique.
Il n'y a pas un seul cours avec lui où je ne ressors pas avec une migraine.
Inconsciemment je commence à dessiner un visage, je n'ai pas des talents d'artiste mais c'est suffisant pour que je puisse reconnaitre le personnage qui s'y cache. Son sourire qui me faisait chavirer et son regard qui m'a déstabilisée plus d'une fois. C'est son anniversaire aujourd'hui, le 3 Mai.
Nos discussions avec Jane ont perdu en intensité et d'ailleurs je n'ai pas eu l'occasion de faire skype ou autre chose avec elle et Perla ainsi que Paris.
Cela ne m'est pas indispensable mais voir leurs visages m'auraient fait du bien.
J'aurais aimé LUI souhaiter un joyeux anniversaire, j'aurais aimé que cela ne soit pas étrange d'éprouver des sentiments positifs à son égard et pourtant c'est bien le cas à mon plus grand malheur.
En le connaissant il va sûrement faire une fête et va briller de toute sa splendeur alors que toutes les filles le dévoreront du regard. Je ne peux pas les blâmer j'aurais fait de même et encore une fois j'aurais pu être l'une d'entre elle si je n'avais pas fui lâchement comme une idiote.
En ce jour, plus que tous les autres j'aurais voulu être présente à ses côtés, peu importe si j'en étais réduite à le regarder discrètement du coin de l'œil, je crois que je n'ai jamais autant désiré sa présence que maintenant.
La Floride est géniale, les parcs d'attractions, Miami Beach et j'en passe mais cela n'inclut pas Leith dans le décor.
Je sais que je devrais tourner la page, il n'est pas le seul être humain sur Terre avec de nombreuses qualités mais il a quelque chose qui le rend unique, en tout cas unique à mes yeux.
Peu importe l'image qu'il montre de lui aux yeux de tous, à plusieurs reprises j'ai eu la chance d'apercevoir la réelle personne derrière ce masque de fer, You en fait parti.
Je sais bien que je me contredis, je passe de la théorie où You n'est qu'un mensonge pour me manipuler mais quand il me parlait il y avait une sincérité qui émanait de lui qui ne me laissait pas insensible et c'est insensé de se dire que cela était de la simple comédie.
Je sais qu'il y avait plus qu'un simple jeu de manipulation.
« — Tu rêves de ton beau blond ? » Me demande Judy à m'adressant un coup de coude.
Je sursaute et tourne doucement ma tête dans sa direction alors qu'elle m'adresse un sourire amusé.
Je n'arriverai jamais à cerner cette fille, elle joue la fille distante mais est toujours au premier rang pour les confidences.
Je lui adresse un simple sourire en retour et referme mon cahier pour qu'elle ne voie pas mon dessin.
Il n'y a aucune chance qu'elle découvre qui m'a servi de muse mais je n'aime pas particulièrement que l'on regarde ce que je gribouille.
J'ai surtout l'impression que plus les jours passent et plus mon envie de quitter la Floride ne fait que s'accroitre.
Je radote toujours la même chose sans passer à l'action et peu importe le passé j'ai envie de souhaiter un bon anniversaire à Leith.
Je sors discrètement mon téléphone pour envoyer un message à Leith.
J'ai supprimé son numéro mais je l'ai gardé dans mes notes, un peu contradictoire mais malgré le courage dont j'ai fait preuve sur le coup ainsi que la détermination qui m'a poussé, je n'ai pas eu le cœur d'effacer toutes les traces de son existence.
Alors que je m'apprête à aller chercher son numéro, je reçois un message de Paris.
Je décide de lire d'abord celui de mon amie.
« Salut, je voulais savoir si tu étais toujours vivante :) » M'a-t-elle envoyée.
Je souris puis lui réponds rapidement en prenant garde de ne pas attirer l'attention de mon professeur qui se bat avec ses craies.
« Toujours vivante ! Ca te dit un skype avec les filles ? » Lui proposais-je.
Elle met un peu plus de temps à répondre, si ma mémoire est bonne elle est actuellement en mathématiques.
« Avec plaisir, on sera chez Leith pour son anniversaire donc c'est parfait, on sera toutes là :) » Me répond-elle.
« Génial, à ce soir alors, j'ai hâte, je ne peux pas trop te parler, prof pas très adepte de la technologie. » Lui envoyais-je avant de ranger mon portable.
Lorsque je quitte enfin le dernier cours de la journée, je rejoins rapidement ma voiture et m'enferme à l'intérieur alors que quelque chose me revient en mémoire.
Je dois envoyer un message à Leith.
Je ne serais pas tranquille sans lui avoir envoyé de message, peu importe si cela parait étrange.
« Joyeux Anniversaire. H » Tapais-je avant de jeter mon téléphone sur le siège passager.
J'aurais pu être moins formel mais j'ai une fierté à tenir.
J'affirme que les filles ne sont pas les êtres les plus simples à comprendre.
Quand j'arrive enfin chez moi, mon père est déjà à la maison, nos relations ne sont pas excellentes.
Depuis mon épisode de la soirée où j'ai vidé mes tripes dans les toilettes, ce n'est pas la joie mais cela pourrait être pire.
« — Tu as passé une bonne journée ? » Me demande mon père sans lever la tête de son journal.
Je hoche la tête avant de me rappeler qu'il ne verra pas mon signe.
« — Oui, un peu long mais ça va. »
« — Rien de spécial aujourd'hui ? » Me questionne-t-il en levant sa tête pour me fixer.
Je secoue la tête négativement puis me dirige vers la cuisine pour attraper de quoi goûter.
Après avoir fait mes devoirs et avoir attendu l'heure convenue avec Paris dans la soirée, je me positionne avec mon ordinateur sur les genoux et attends sagement qu'elle m'appelle.
On a convenu qu'elle m'appellerait pour que ce soit plus facile vu qu'elles sont plus nombreuses, le temps que tout le monde arrive.
Je ne sais pas si elle compte faire venir tout le monde où simplement Jane et Perla, revoir les autres me ferai plaisir aussi mais j'ai besoin de leur parler un peu moins publiquement.
Mon ordinateur se met à sonner et je m'empresse de décrocher alors que la diode à côté de ma webcam s'allume.
J'arrange mes cheveux alors que j'attends patiemment que la webcam de Jane s'allume.
J'aperçois enfin le sourire radieux de Perla et les autres visages s'affichent ensuite.
Je jette un coup d'œil pour m'assurer que j'ai bien fermé la porte puis reporte mon attention sur mes amies.
« — Toujours aussi blanche ! » Déclare Perla pour entamer la conversation.
Elles rient et je fais de même mais à voir ce magnifique tableau de mes amies en train de rire je les envie un peu, j'aurais aimé faire partie de ce tableau.
« —Vous faites quoi ? » Demande une voix masculine.
Mon cœur bat plus vite mais je me calme en voyant que ce n'est que Jack qui apparait.
« — On parle avec Hailey. » Annonce Jane en souriant.
Le reste du groupe les rejoint et je me sens encore plus seule alors qu'ils me fixent tous comme si j'étais un tableau accroché à un mur d'un musée.
« — Ca se passe comment en Floride ? » Demande Travis, curieux.
Je ravale ma rancœur et lui réponds.
Je sais qu'il n'est pas méchant mais je me rappelle à merveille des propos qu'il a utilisés pour me décrire quand il discutait avec Leith dans la vidéo que m'a envoyée Paris.
« — C'est bien pour aller à Disney mais la Californie à ses charmes aussi. » Lui dis-je en souriant.
« — T'as trouvé des gens plus sympas que nous ? » Me questionne à son tour Fred d'un air vantard.
Je secoue ma tête négativement.
« — Vous êtes irremplaçables. » Annonçais-je pour leur plus grande satisfaction.
« — En tout cas ça fait longtemps que l'on avait pas fait de skype. » Constate Jane.
Je hoche la tête.
« — On a une vie sociale, c'est pour ça. » Me taquine Jack.
Je secoue ma tête et réprime un rire.
« — Devine quoi ! » Dit soudainement Perla.
Je la fixe attentivement attendant qu'elle me livre cette fameuse nouvelle.
« — Jane a perdu son téléphone, elle n'en loupe pas une ! » S'exclame Perla en riant.
Je fronce les sourcils alors qu'un mauvais pressentiment s'installe en moi.
« — Ah bon, depuis combien de temps ? » Demandais-je curieuse.
« — Depuis un peu plus d'une semaine, je crois que tu avais une soirée ce jour là. » Me répond Jane pensive.
Je hoche la tête alors que tout se met en place dans ma tête et je constate avec horreur que Leith m'a encore manipulée.
Cela m'étonnerait que ce soit quelqu'un qui s'amuse à me parler sans me connaitre, Leith est devenu un maître dans l'art de falsifier son identité par message.
« — Où est Leith ? C'est bien son anniversaire, non ? » Demandais-je soucieuse.
« — Il ne devrait pas tarder, il a séché les cours ce flemmard, sûrement pour aller voir une minette ou profiter de son 19ème anniversaire. Il se fait désirer. » Me dit Fred en riant.
Je hoche la tête et entends mes parents qui m'appellent d'en bas.
Je m'excuse au près de mes amis puis quitte le skype pour descendre les rejoindre.
Ils sont installés à table et attendent que je fasse irruption pour pouvoir commencer à dîner.
Je m'assois à côté de ma mère et attrape mes couverts pour couper le steak qui gise dans mon assiette.
Je sens les regards de mes parents ainsi que quelques murmures entre eux, ils paraissent préoccuper et ma mère se racle la gorge avant de briser le silence.
« — Rien de spécial aujourd'hui ? » Me demande-t-elle.
Je fronce les sourcils et me tourne vers elle.
« — Non, pourquoi vous me demandez tous cela ! » M'exclamais-je avec véhémence.
Je me rends immédiatement de mon humeur massacrante, tout cela à cause de Leith.
Même à des milliers de kilomètres, il arrive à me rendre en colère.
Je suis énervée mais aussi troublée.
Je me suis confiée à lui sans le savoir et j'ai parlé avec lui, chose que je n'aurais jamais imaginée possible avant qu'il ne vole le téléphone de Jane.
J'ai dit que les filles étaient dures à cerner mais Leith décroche la première place haut la main.
S'il voulait me parler, il n'avait qu'à la faire, bon sincèrement je ne sais pas si j'aurais discuté avec lui.
Mais je suis aussi contente qu'il sache tout ce que j'ai pensé confier à Jane, au moins il sait ce que je pense de lui.
Je reporte mon attention sur mes parents qui se sont arrêtés de manger pour se regarder.
J'entends des « vas-y parle lui », « non vas-y toi ! ».
Je pose excéder mes couverts et me tourne vers eux pour la deuxième fois.
« — Que se passe-t-il ? » M'exclamais-je.
« — Pourquoi tu nous caches ton copain ? » Demande ma mère.
« — Mais il ne fallait pas lui dire ! » Proteste mon père.
Ma mère ignore sa remarque pour regarder l'expression perdue que j'arbore.
« — De quoi vous parlez ? » Demandais-je.
Voilà que j'ai une relation amoureuse.
« — De ton copain, c'est la deuxième fois qu'on le voit, Hailey j'ai une question. » Annonce mon père qui finalement semble avoir pris parti pour ma mère.
« — Dis-moi. » Cédais-je en le regardant curieuse mais méfiante.
« — Est-ce que tu as voulu déménager parce que ton copain déménageait aussi ? » Demande-t-il.
Je le dévisage, j'aimerais bien savoir qui est ce copain mystère.
« — Non, pas du tout, je n'ai pas de copain d'ailleurs. » Leur annonçais-je.
« — Pourtant il s'est pointé chez nous cette après-midi pour te voir. » Me dit mon père.
Je tombe des nues lorsque mon père m'annonce cela.
« — C'est peut-être Matthew. » Lui dis-je en sachant pertinemment qu'il l'a déjà vu et c'est que ce n'est pas mon copain.
« — Non, ce n'était pas Matthew, c'est celui qui a débarqué chez nous une fois, il t'avait emmené faire de l'escalade. » Me rappelle ma mère.
Je fronce les sourcils.
« — Leith ! Leith est ici ? » Demandais-je n'y croyant pas.
« — Il a sonné à la maison mais je l'ai renvoyé, il est néfaste pour toi et en plus si c'est pour le suivre que tu as voulu déménager, j'ai bien fait. » Ajoute mon père.
« — Mais il n'a pas déménagé, il est toujours en Californie. Attends, tu l'as foutu à la porte ! » M'exclamais-je en me relevant de ma chaise.
Ils me dévisagent comme si j'étais devenue folle alors que j'extirpe mon téléphone de ma poche.
« Merci belle Hailey »
Il a répondu à mon message.
Comment il arrive à me faire douter à ce point, j'étais énervée contre lui à cause de son mensonge parce qu'il a volé le téléphone de Jane mais il a loupé son anniversaire pour venir en Floride et Dieu sait où il est maintenant.
« Tu es où ? » Lui envoyais-je rapidement avant de remonter les escaliers en ignorant les protestations de mes parents.
Peu importe s'il le trouve néfaste, il a pris la peine de venir jusqu'ici, il a pris la peine de chercher mon adresse pour me retrouver.
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