CHAPITRE 54

Quand je referme la porte d'entrée de la maison et que seul le silence vient m'accueillir je ressens un grand vide.

Je m'affale sur le canapé et porte mes mains à mon visage pour essayer de remettre mes pensées en place.

On est que Jeudi, cela fait seulement 4 jours que nous avons repris les cours et je suis épuisée.

En seulement 2 jours j'ai réussi à perdre mes deux amies et je ne veux même pas parler de Leith.

Je pense qu'il faut que j'arrête d'agir sans réfléchir, que je prenne le temps de d'analyser la situation avant de foncer tête baissée.

Je détache mes cheveux et m'allonge sur le canapé.

Je pose mes mains sur mon ventre et me concentre sur ma respiration.

J'ai agi comme une idiote et je ne sais même pas comment réparer cela.

Au début tout était clair pour moi, je devais défendre Leith de ses deux langues de vipères mais maintenant j'ai l'impression que ce n'était qu'une simple illusion.

De quel droit je me suis permis d'agir de la sorte ?

Je comprends totalement la réaction de Jane et celle de Perla.

Je me suis emportée sans aucune raison apparente pour des choses futiles.

Jane plus que personne d'autre a le droit de dire ce qu'elle pense sur son frère et moi je me permets de lui faire une remarque !

Je serre les poings et essaye de me calmer.

L'idée qu'il critique Leith m'énervait plus qu'autre chose mais il peut se défendre seul. En réalité je crois que je pensais seulement qu'elles n'avaient aucun droit de lui cracher dessus parce qu'elles ne le connaissaient pas comme je le connaissais mais finalement, est ce que je le connais vraiment ?

Je n'arrête pas de m'imaginer qu'il se passe quelque chose de spécial entre nous deux mais ce n'est pas vrai, je mets même ma main a coupé qu'il agit de la même manière avec les autres.

C'est seulement mon inexpérience qui m'a fait pensée qu'il se passait quelque chose.

J'ouvre les yeux et extirpe mon téléphone de ma poche.

Rapidement j'écris un message et l'envoie avant de fixer le plafond.

Je me sens si pathétique.

La réponse ne se fait pas attendre et je souris.

Je n'aurais jamais pensé le dire un jour mais je suis contente que You soit rentré dans ma vie.

J'ai l'impression que je n'ai pas besoin de cacher ce que je ressens, j'ai seulement à être moi-même.

« Je peux te parler ? »

« Bien sûr, tu veux que je t'appelle ? »

Je pense qu'il a dû sentir qu'il se passait quelque chose d'étrange, jamais je n'envoie le premier message.

Pour toute réponse j'appuie sur le bouton pour l'appeler. Pourquoi serait-se à lui de m'appeler ?

Il décroche rapidement et comme toutes les autres fois, je reste subjuguée par sa voix.

« — Hailey ! » Me dit-il.

Mon estomac se tord rien qu'à l'entendre dire mon prénom.

« — Je suis désolée de te déranger. » Dis-je rapidement en fixant le plafond.

« — Non pas de problème, tu voulais me parler de quoi ? »

« — Je vais sûrement passer pour la fille désespérée qui se morfond sur son sort. » Lui répondis-je.

Je l'entends soupirer.

« — Mais je sais que tu n'es pas une fille comme ça. » Rétorque-t-il.

« — Voilà, j'ai deux amies, Jane et Perla, et je me suis disputée avec elles. » Lui racontais-je.

« — Quelle est la raison ? » Me questionne-t-il.

« — C'est un peu long a expliqué mais tu me promets que tu ne vas pas te moquer de moi ? » M'assurais-je.

« — Arrête de douter de moi Hailey, je peux être très compréhensif quand je le veux. » Me signale-t-il.

Je me racle la gorge.

« — Bien, hier je suis allée chez Jane. Je vais te passer les détails mais en gros je discutais avec Leith en bas puis je les ai rejointes dans la chambre de Jane. Quand je suis entrée, elles ont cessé de parler. Elles me regardaient d'une telle manière que tu en aurais froid dans le dos. Je suis donc partie dans ma voiture. Ce n'est pas le fait qu'elles font des choses dans mon dos qui m'ais énervé, juste la façon dont elles m'ont fait comprendre que je n'étais pas la bienvenue m'a vexé. Ma fierté en a pris un coup. Perla m'a rejoint dans ma voiture et elle a tenté de discuter avec moi, elle m'a livré qu'elles parlaient de Leith et que je n'aurais pas apprécié ce qu'elles disaient. Savoir qu'elles le critiquaient m'a mis hors de moi. Le lendemain Jane a tenté de me parler et pour me venger je l'ai enfermé dans ma voiture toute la journée. Mais Leith l'a appris. » Débitais-je.

Je repris mon souffle.

Voyant qu'il ne me répond pas, je dis d'une voix hésitante :

« — Dis-moi quelque chose, j'ai tellement honte de moi. »

« — Que penses-tu de ton comportement ? » Me demande-t-il.

« — J'ai agi comme une idiote. Je me suis emportée inutilement et je regrette tellement ce que j'ai fait. » Lui confiais-je.

« — Tu sais Hailey, cela m'étonnait que tu ne m'es pas parlée de Leith. Tu traines souvent avec lui et je pensais réellement que les idées des élèves étaient mal fondées mais en réalité personne ne s'est trompé. » Me livre-t-il.

Je fronce les sourcils.

« — Qu'est ce que tu veux dire ? »

« — Je pensais que tu n'en avais rien à faire de Leith mais tu t'es énormément attachée à lui, voilà ce que je veux dire. » Me répond-il.

Je déglutis.

« — Sûrement mais je dois passer pour une folle à ses yeux maintenant. » Murmurais-je.

« — Il ne connait pas les motivations de tes agissements, il doit être perdu alors il est sûrement en train de se demander pourquoi tu as fait ça c'est tout. » M'explique-t-il.

« — Et comment tu peux savoir tout ça ! » Soupirais-je.

Un long silence s'installe mais il le brise rapidement.

« — Parce que je suis un mec c'est tout. »

« — Ok ! Je me suis attachée à cet idiot comme la plupart des filles du lycée mais le réel problème n'est pas ça, c'est mes deux amis. » L'informais-je.

« — Tu ne comprends donc pas. »

Je fronce les sourcils.

« — Comprendre quoi ! » M'exclamais-je excédée de devoir jouer aux devinettes.

« — Hailey... Tu as toutes les clés en main, seule ta sincérité te permettra de passer cette étape. » Me murmure-t-il avant de raccrocher.

Je reste figé, le regard planté dans le plafond.

Une porte qui claque me fait reprendre mes esprits.

« — Qu'est ce qui t'arrives ? » Me demande une personne.

Je relève la tête pour voir ma mère.

Je lui fais un vague signe de la main avant de reposer ma tête contre le canapé.

Ses talons claquent au sol et elle me pousse un peu pour s'assoir à côté de moi.

Je me redresse et m'assois en tailleur puis la regarde.

« — Il s'est passé quelque chose ? » Me demande-t-elle.

Je hausse les épaules toujours un peu sonnée par la dernière réplique de You.

« — Je me suis disputée avec mes amies c'est tout. » Dis-je avec un faible sourire.

Elle fait une moue de compassion avant de se pencher vers moi.

« — Une pizza ce soir pour se changer les idées ? »

Je hoche la tête et lâche un rire.

Elle passe sa main dans mes cheveux pour me décoiffer puis se dirige dans la cuisine.

Je jette un dernier coup d'œil à mon portable puis le pose sur la table basse du salon.

Je rejoins ensuite ma mère qui cherche le numéro de téléphone de la pizzeria.

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