CHAPITRE 5
« — Que veux-tu dire ? » Me demande-t-il d'un air soucieux.
Pourquoi je lui ai dit ça, je n'ai pas envie de jouer la déprimé qui se confie à tout bout de champs en disant qu'elle a une vie misérable.
Non je ne suis pas une fille comme ça et même si ça me tue de le dire je ne veux pas qu'il est une mauvaise impression de moi.
« — Rien, t'as du sûrement, ou pas, voir que je n'étais pas très entourée d'amie et c'est en partie pour ce point. » Dis-je d'un ton distant.
Il ne lâche pas son regard sur moi et se gratte le menton.
« — Personnellement je n'avais pas cette impression, Miss Pâtes. » Me répond-il en souriant.
Un petit sourire se dessine sur mes lèvres en entendant mon surnom.
« — Tu comptes m'appeler comme ça toute ma vie ? » Demandais-je en riant.
Il hausse les épaules puis me répond :
« — J'aime bien mais je t'en trouverai un autre, un peu plus ...sympa. »
« — Tu le connais depuis longtemps Travis ? » Demandais-je.
Il cesse de me fixer pour se tourner enfin face à la route.
« — Depuis le bac à sable. »
Je hoche la tête.
Ca se voit, leur amitié est très forte.
« — Et toi tu connais Jane depuis quand ? Je ne t'ai jamais vu avec elle avant. » Me demande-t-il à son tour.
Je sens qu'il va rire en entendant la réponse.
« — C'est normal, je la connais seulement depuis hier. » Dis-je en émettant un petit rire.
Ces yeux s'écarquillent et il glousse avant de me demander si je suis sérieuse.
Je hoche la tête sans rien dire.
« — Waouh, déjà pour être amie avec cette conne faut avoir du courage mais devenir son amie en moins d'une journée relève de l'impossible. »
Je ris même s'il vient quand même de l'insulter.
« — Non, quand tu la connais bien elle est vraiment sympa. »
Il affiche une moue peu convaincu mais ne rajoute rien.
« — Ca te dérange si j'en prends une ? » Me demande-t-il en brandissant le paquet de cigarette de mon frère.
« — Si tu veux mais tu ne devrais pas fumer, tu vas mourir plus jeune. » Dis-je en le regardant droit dans les yeux.
« — si ça peut m'épargner de vivre le moment de ma vie où j'aurais un dentier et des poils dans les oreilles alors je fumerai. » Me répond-il en plongeant son regard dans le mien.
« — Je ne pense pas que ce soit très sage et puis la vie est si précieuse que tu devrais en profiter au lieu de l'écourter. » Dis-je une boule dans la gorge.
Il fronce les sourcils en voyant que je deviens plus émotive.
« — Ca va ? » Me demande-t-il.
Je secoue ma tête pour me reprendre en main et soupire.
Je renifle avant de hocher la tête.
« — C'est ... nan oublie. » Bégayais-je.
Il fronce les sourcils et se penche vers moi.
Mais qu'est ce qu'il fait ?
Je le regarde horrifiée.
Il approche sa main de mon visage et son pouce balaie une larme qui s'est échappé de mes yeux sans que je ne me rende compte.
Il ne se recule pas pour autant et me regarde inquiet.
Je passe une main sur ma joue et lui offre un sourire maladroit avant de me concentrer sur la route.
« — Hailey, ca va ? »
« — C'est bon, je vais bien. » Dis-je d'une voix étranglée.
Il se recule pour se remettre bien dans son siège.
« — Dis-moi, c'est ce que j'ai dit qui t'as blessé ? »
Voilà, maintenant il croit que je suis une fille sensible qui pleure dès qu'on n'est pas d'accord avec elle. Mon dieu, bravo Hailey.
« — Non, ne t'inquiète pas. » Dis-je mal à l'aise.
« — C'est quoi alors ? »
« — Non si je te le dis après tu vas me prendre pour une cruche. »
« — Ca m'étonnerais. » Me dit-il sans aucune trace d'humour dans sa voix.
Je déglutis avant de resserrer mes doigts autour du volant de ma voiture.
« — J'ai un oncle, je l'adorais et il est mort à cause d'un cancer des poumons à cause de ces conneries, mon frère est tombé aussi dans ce piège et je sais qu'il ne tardera pas à partir aussi. Il me dit que c'est parce que son travail est stressant. Et puis c'est juste le fait de voir que tu as hâte d'en finir avec la vie qui m'a ... enfin c'est ridicule je sais, tu vas croire que je suis qu'une fille émotive qui cherche une épaule pour pleurer, je..je suis juste quelqu'un qui déteste voir des gens se faire souffrir, ça me tue de voir que des gens crèvent pour cette connerie alors qu'il aurait fallu ne jamais y toucher. » Dis-je d'un seul coup, une énorme boule dans la gorge.
Je n'ose même plus regarder Leith de peur de voir une once d'humour sur son visage.
Je sens une main se poser sur ma cuisse, provoquant des frissons dans tout mon corps.
Il a sûrement dû le sentir puisqu'il enlève sa main aussitôt.
« — Je suis désolé si ça te rappelle de mauvais souvenir et non je ne trouve pas que tu es une cruche émotive, t'as même totalement raison. » Me dit-il d'une voix douce.
Je me tourne vers lui et il ouvre sa fenêtre avant de balancer le paquet de clope dehors.
Il se tourne ensuite vers moi en riant.
Je réprime un sourire qui ne prend pas longtemps à se dévoiler et éclate de rire suivi par Leith.
Notre fou rire terminée, il se tourne vers moi et me susurre :
« — Je préfère te voir de bonne humeur. »
Je lui fais un faible sourire et il me fait signe de me garer devant une maison assez grande et blanche.
Je me détache et sors de la voiture, Leith me devance et ouvre la porte d'entrée avec une clé puis entre.
Quelques secondes plus tard, des voix se font entendre à l'extérieur puis la tête de Fred apparait dans la maison.
Les autres suivent et Jane me prend dans ses bras en me voyant.
Je la regarde surprise.
« — Il y a un problème ? » Demandais-je.
« — Jamais je ne te laisserais avec ce con. »
J'écarquille les yeux, pourquoi elle me dit ça.
Elle me lâche et se tourne vers Leith qui sort des bouteilles du réfrigérateur.
« — Toi ! Tu ne t'approches plus d'elle. » Crie Jane.
« — Calme Jane ! Je ne vais pas la violer. » Glousse Leith.
« — Tu es capable de pire, juste éloigne toi d'elle, d'ailleurs vous tous ! Je l'ai amené ici parce que j'avais besoin d'une personne de confiance mais ne vous avisez pas de lui faire du mal. » Grogne Jane.
Celui dont je ne connais toujours pas le nom dit :
« — C'est bon, mais arrête de crier sérieux, c'est pas la première pote que tu nous envoies ici alors arrête de croire qu'on va la bouffer. »
« —Juste Ta gueule Jack. » Souffle Jane.
Il s'appelle donc Jack.
Je fais le résumé, il y a Travis, Leith, Fred et Jack.
Je suis encore surprise par l'attitude de Jane mais bon je la comprends, toutes les amies qu'elle a dû emmener sont sûrement toutes entourées de gars et elle a sûrement peur que je me fasse piétiner par eux.
Elle m'attrape le bras et nous montons en haut.
Elle ouvre une porte qui semble être une chambre, sa chambre.
Elle s'assoit sur le lit et souffle un grand coup. Elle me fait signe de m'assoir à côté d'elle.
« — Désolé, j'ai juste un peu peur qu'il te fasse du mal. Ils sont très sympas mais en même temps ce sont de vrais cons donc je préfère mettre des limites. Surtout avec Leith, il parait être le plus sympa mais c'est le plus dangereux de la bande. » Me dit-elle en me prenant les mains.
Je hoche la tête.
Pourtant, ils n'avaient par l'air d'être si cons.
« — Bon on fait un programme des tâches ? » Me demande-t-elle.
Elle commence à écrire sur un papier nos prénoms puis nous attribue nos tâches en me demandant mon avis.
Quelques minutes plus tard, nous avons enfin fini et nous descendons pour les voir, une bière à la main, qui discutent assis sur le canapé.
Jane se penche vers moi.
« — Tu vois pourquoi je me sentais obliger de demander de l'aide. »
Je hoche la tête en souriant et Jane commence à crier en récitant nos tâches à faire.
Fred doit s'occuper de la musique.
Jane et Jack s'occupent de bouger les meubles pour laisser de la place.
Moi je dois ranger dans le garage les objets susceptibles d'être casser ou abimer.
Travis et Leith doivent aller au supermarché acheter la nourriture et les boissons qu'il faut.
Je commence à faire mon travail en prenant un carton dans lequel je range les vases, vaisselles et les tableaux de valeurs accroché au mur.
Travis et son compère ne bougent pas de leur canapé et nous regardent travailler.
Je ne dis rien puisque ça doit être toujours comme ça.
Une demi-heure plus tard j'ai rangé tout dans le garage et j'ai fermé à clé les chambres.
Jane nous prévient qu'elle va chercher les enceintes chez le voisin.
Elle lance un regard noir à tous les mecs en s'attardant sur Leith qui rit.
A peine a-t-elle fermé la porte que Leith se tourne vers moi.
Pourquoi je le sens mal ?
« — Tu viens au supermarché ? » Me demande-t-il en souriant.
« — Non, c'est bon, je vais rester là. » Dis-je en me méfiant depuis le mini-discours de Jane.
Il fait une moue avant de s'approcher de moi tel un prédateur.
Je ne lâche pas ces yeux noircis du regard et un sourire narquois s'installe sur ses lèvres.
« — Aller viens Hailey, je sais très bien que tu as envie. »
Je plisse les yeux avant de dire :
« — Pas le moins du monde. »
Son sourire s'agrandit et il me répond :
« — Tu ne sais pas mentir. »
Je soupire et ne dis rien.
« — Aller, en plus tu as finis ta tâche. »
Je passe une main dans mes cheveux puis hoche la tête, il m'attrape par la main et me tire dehors, sûrement pour que nous nous dépêchons avant que Jane ne rentre.
Je m'installe à l'arrière du véhicule suivi de Travis et Leith qui rient de leur bêtise.
Travis démarre sa voiture et entame le trajet vers le supermarché.
Mais qu'est ce que je fais là ?
« — Alors ça fait quoi de désobéir à Jane la puissante ? » Ricane Travis.
« — Rien, je n'ai pas à lui obéir. »
Les deux éclatèrent de rire à nouveau.
On dirait des ânes.
Je tourne la tête pour regarder les maisons qui défilent sous mes yeux.
« — Ca va ? » Me demande Leith.
Je hoche la tête sans le regarder.
Je me tourne vers eux, Travis sort une clope de sa poche avant de demander à Leith de lui allumer.
Leith se tourne vers moi avant de donner un petit coup de doigt sur la clope disposée entre les lèvres de son ami.
Travis grogne et essaye d'en prendre une autre mais Leith le stoppe.
Je lui lance un petit sourire et il me fait un clin d'œil.
Nous arrivons enfin au supermarché et sortons de la voiture alors que Travis part chercher un caddie.
« — Merci pour tout à l'heure. » Dis-je gênée à Leith qui me sourit sincèrement.
« — De rien poupée, c'est normal. »
Mes joues s'empourprent sous ce surnom, il est horrible.
« — Oh, ce nouveau surnom te fait plus d'effets à ce que je vois. »
Je lui frappe le bras et il prend un air sérieux.
« — On ne me frappe pas. »
Je ris avant de commencer à courir.
Il ne met pas longtemps à me rattraper.
Sa main attrape mon poignet et il me tire contre son torse en me regardant de toute sa hauteur.
« — On fait moins la maline. » Glousse-t-il.
« — Lâche-moi. » Dis-je en faisant mine d'être énervée.
« — Oh, Hailey est amusante quand elle boude. » Se moque-t-il en posant sa main sur ma joue.
Je frissonne sous ce contact et il me sourit de toutes ces dents.
Des bruits de ferrailles roulant s'approchent et Travis apparait avec un caddie.
Ils échangèrent un regard et en un clin d'oeil je me retrouve dans les bras de Leith qui me dépose dans le caddie.
Je crie et essaye de frapper Leith mais me voila dans le caddie.
Travis me sourit avant de pousser le caddie très loin sur le parking.
Des voitures freinent brusquement et je commence à avoir peur.
La bonne humeur de Leith change et je l'entends insulter Travis avant de venir me voir.
Il se penche vers moi pour me demander si je vais bien.
Je hoche la tête en souriant.
Il parait soulager et pose ses mains sur mes hanches.
Je ne comprends pas jusqu'à ce qu'il me soulève pour me sortir du caddie.
J'atterris sur mes pieds, c'était plutôt amusant, j'avais l'impression d'être une enfant.
Nous entrons ensuite enfin dans le supermarché.
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