CHAPITRE 25

Durant le trajet tout le monde reste silencieux.

Je suis même surprise que Judy n'essaye pas de mettre mal à l'aise Leith.

De son côté, Leith est resté calme, il a fixé la route à travers le pare-brise avant mais n'a pas cessé de me tenir la main.

Ce contact, banal soit-il m'a réchauffé le cœur.

Je ne sais pas si un jour je comprendrais pourquoi je réagis ainsi en sa présence mais il m'apporte quelque chose de réconfortant, qui comme hier me donne envie de penser au futur de notre relation.

Mais dès que cette pensée se manifeste, je la chasse rapidement et me concentre moi aussi sur la route.

Watson s'est garé à l'extérieur et nous avons marché une bonne vingtaine de minutes avant de pouvoir apercevoir la plage et la foule de monde qui va avec.

Il y en a qui sont encore en train de profiter du sable chaud et se prélassent sur leurs serviettes alors que rapidement des feux de camps s'allument progressivement tout le long de la plage.

Des groupes de jeunes venus profiter de la musique, de la nuit et de la plage entourent ces feux de camps et rient de bon cœur.

Judy me lance un sourire avant d'accélérer le pas.

Une grande scène a été installée pour l'occasion et de nombreux projecteurs l'éclairent.

Une affiche pend à côté de l'immense scène avec le programme de la soirée inscrit dessus.

Le premier concert début dans une dizaine de minutes mais les festivités semblent déjà avoir commencé avec des personnes qui proposent des petits bracelets à l'effigie du festival ainsi que des tee-shirts.

Mes yeux parcourent l'étendu de sable qui nous entourent et un frisson me parcourt l'échine lorsque je constate l'ambiance joyeuse et pleine de vie qui règne ici.

« — C'est un truc de malade ! » S'exclame Judy en attrapant le bras de Watson.

Un fond de musique émane progressivement des enceintes alors que je suis Judy qui se dirige d'un pas décidé dans une direction inconnue.

Je jette un rapide coup d'œil en direction de Leith pour m'assurer que cela lui plait mais il parait ravi.

« — Je vais voir si on peut se trouver de la weed. » Annonce Judy en se tournant vers nous.

Je fronce les sourcils et une soudaine panique émerge en moi mais se stoppe immédiatement quand le rire de Judy me parvient aux oreilles.

« — T'aurais dû voir ta tête ! » Se moque-t-elle suivi de Watson.

Je lève les yeux au ciel et leur propose qu'on aille devant la scène pour avoir une bonne place.

Après avoir joué des coudes, on arrive finalement à trouver un endroit où s'arrêter pour profiter de la future musique.

J'aperçois des silhouettes sur la scène et quelques minutes plus tard les premiers accords de la guitare se font entendre et tout le monde se tait d'un seul coup.

Plusieurs instruments dont une batterie et un synthétiseur rejoignent progressivement la guitare et une vraie mélodie se met en place.

Je ferme les yeux quelques instants alors qu'une voix prononce les premiers paroles.

Quand j'ouvre à nouveau les yeux, la moitié des personnes autour de moi danse et chante les paroles à tue-tête.

Ce spectacle me fait sourire alors que mon regard se pose sur Judy qui sautille et perce les tympans de Watson qui sourit et se laisse entraîner.

Une main caresse soudainement mes cheveux et je frissonne malgré la chaleur environnante.

Je tourne ma tête pour plonger mon regard dans celui de Leith.

« — Une danse ? » Me demande-t-il en me tendant sa main avant d'arquer un de ses sourcils de manière exagérée.

Je hoche vivement la tête et me jette pratiquement contre lui avant de glisser mes bras autour de son cou.

Ses mains viennent naturellement se poser au creux de mes reins et je ferme les yeux pour savourer ce contact.

Malgré que la musique soit légèrement plus rythmique que la normale, nous dansons coller l'un contre l'autre et je n'en ai rien à faire.

C'est comme si ces derniers jours ont été un rêve et pourtant c'est bien réel.

Je ne sais pas si Leith réalise vraiment l'importance qu'il a à mes yeux.

Il est bien plus qu'un premier amour.

Je suis bien capable de ne plus jamais trouver l'amour après lui.

Je sais que cela peut paraître un peu radical et irrationnelle mais j'ai cette impression que Leith est marqué à jamais dans mon cœur, dans ma vie.

Je respire à plein nez son odeur et me laisse bercer par la mélodie qui nous entoure.

Je peux sentir ses mains chaudes contre le fin tissu de ma veste.

Comme pousser par un besoin urgent, je le sers avec plus de force contre moi.

Je relève doucement ma tête et mes yeux se posent sur son cou, sur sa peau douce.

Je me rappelle soudainement du suçon qu'il m'avait fait.

C'est le contact que nous avions eu.

« — Tu penses à quoi ? » Me demande-t-il soudainement.

Je secoue négativement ma tête, ne voulant pas lui avouer que mes pensées ne sont pas très saines.

« — Un truc coquin je suis sûr. » Me taquine-t-il avec un sourire salace.

Je lui réponds d'un simple regard noir ce qui ne fait qu'amplifier son sourire.

Il secoue sa tête puis glisse sa main dans mes cheveux pour ensuite coller ma tête à son torse chaud.

Je suis surprise d'entendre son cœur battre si rapidement.

Je profite pleinement de l'effet que me procure son corps contre le mien, de sa main dans mes cheveux et de son souffle court qui me berce et m'envoie des frissons jusqu'aux doigts de pieds.

J'ai l'impression à cet instant précis qu'il me protège, que rien ne peut m'arriver et que rien ne m'arrivera jamais tant qu'il est là.

Le cri strident de Judy me vient parfois aux oreilles et perce pour quelques minutes la bulle dans laquelle je me suis réfugiée mais les bras de Leith qui m'entoure me plonge directement dans un autre monde.

Je suis toujours autant subjuguée par l'effet qu'il a sur moi.

C'est incompréhensible et c'est sûrement la seule fois que je trouve quelque chose d'inexplicable si réconfortant.

J'ai besoin de lui plus que tout.

Il fait glisser un de ses doigts sous mon menton et me fait relever la tête d'un geste doux.

Je suis immédiatement captivée par ses deux yeux qui me percent à jour.

Il se penche et dépose brièvement ses lèvres sur les miennes pour me donner un chaste baiser puis se recule à nouveau.

Mon cœur rate un battement et une onde de chaleur me traverse le corps alors que mes lèvres en demandent plus.

Je ressens encore le contact de sa bouche contre la mienne et pourtant je ne suis pas rassasiée.

J'en veux plus.

Un léger sourire flotte sur ses lèvres et je suis soulagée de constater qu'il n'est plus aussi préoccupé que tout à l'heure lorsqu'il est venu me chercher.

Mais bien sûr, c'était trop demander.

Je sens quelque chose vibrer dans sa poche de pantalon, je m'éloigne et le regarde sortir son téléphone portable avant de s'excuser brièvement pour faire volte face et plonger dans la masse humaine qui nous entoure.

Il disparait presque instantanément.

Je mets quelques secondes avant de réagir et de le suivre en espérant le retrouver rapidement.

Je suis presque certaine de savoir qui l'a appelé et si mon hypothèse s'avère être juste, je ne préfère pas le laisser seul.

Une main se pose sur mon épaule.

Je me tourne avec l'infime espoir de voir Leith mais c'est Watson qui se tient devant moi.

« — Vous allez où ? » Me demande-t-il d'un air curieux.

« — On va prendre un peu l'air. » Lui dis-je sans prendre en compte le fait qu'on soit déjà à l'extérieur.

Néanmoins, cette réponse semble convenir à Watson qui acquiesce puis me relâche.

Je m'empresse donc de quitter la foule réunie devant la scène pour me mettre à la recherche de Leith.

Je ne peux pas l'appeler sur son portable car il est déjà en ligne mais lorsque j'arrive enfin à sortir de la foule en délire, j'aperçois la silhouette de Leith qui marche d'un pas rapide en direction de la sortie.

Je fronce les sourcils et me mets à courir dans sa direction pour le rattraper.

Il ne compte tout de même pas me laisser toute seule ici ?

Lorsque je me mets à crier son prénom, il se tourne et parait surpris en m'apercevant.

Il a l'air d'hésiter quelques instants mais il finit par s'arrêter pour de bon, ne décollant pas son téléphone de son oreille et lorsque j'arrive à sa hauteur, il me fait signe de me taire.

Je reste donc calmement à ses côtés et au bout de quelques minutes, il retire son téléphone de son oreille et pose sa main sur le micro.

« — C'est Travis. Il veut tout avouer à Jane. » M'explique-t-il anxieux.

« — Mais je pensais que tu voulais lui dire la vérité finalement. » Lui rappelais-je.

Il baisse sa tête et prend une grande inspiration avant de me répondre.

« — Je ne suis plus sûr de ça finalement. Imagine quelqu'un entend la vrai version de l'histoire et fait courir la rumeur que Jane était une trainée au collège ! » Me dit-il réellement soucieux de sa sœur.

« — Personne ne sera au courant, tu vas simplement prévenir ta sœur c'est tout. Leith tu ne peux pas la garder dans l'ombre comme ça pour la protéger. Tout ce que tu fais c'est la perdre, si tu continues ainsi elle va te tourner le dos pour de bon. » Lui rappelais-je en sachant que Jane compte énormément pour lui.

Je sais qu'une partie de moi veut qu'il raconte la vérité pour qu'on puisse librement se fréquenter en dépit du risque qu'elle aille voir Preston. Mais je sais aussi que Leith serait dévasté si Jane venait à le détester pour de bon.

Je ne comprends toujours pas les réelles motivations qui poussent Jane a refusé de voir une quelconque relation possible entre moi et son frère mais je sais que si elle savait la vérité cela changerait la donne.

« — Tu penses sincèrement que c'est une bonne idée de lui dire la vérité ? » Me demande Leith avant de reposer son téléphone contre son oreille.

Je hoche rapidement ma tête alors qu'il reprend sa discussion avec Travis.

« — Ne lui dis rien, c'est à moi de lui dire. Si jamais elle l'apprend par toi, elle va m'en vouloir de ne rien lui avoir dit. Je l'appellerai demain. » Explique Leith d'une voix déterminée à son meilleur ami.

Un sentiment de satisfaction s'installe en moi en entendant les mots qui sortent de la bouche de Leith.

J'espère vraiment que cela va bien se passer.

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