CHAPITRE 23

Je me jette pratiquement immédiatement dans ses bras alors qu'il éclate de rire et me sert contre lui.

Je ferme les yeux et hume son parfum qui m'a tant manquée.

Je n'en ai rien à faire que je suis censée être en colère contre lui et fâchée contre lui.

Je suis si soulagée que ce soit lui et personne d'autre.

Je le sers un peu plus contre moi en pressant son torse contre le mien.

Je ferme les yeux et sens les battements de son cœur qui me calme immédiatement.

Ses bras m'entourent et me bercent alors que je profite de la chaleur qu'émane son corps.

Je l'entends légèrement rire, amusé de la situation.

Il ne s'attendait sûrement pas à ce que je panique à l'idée d'avoir quelqu'un qui toque chez moi en pleine soirée.

Je m'accroche un peu plus à sa veste pour m'assurer que je ne rêve pas mais il est bien là, contre moi.

Un sourire se dessine sur mes lèvres alors qu'il m'embrasse tendrement au dessus de la tête.

« — Si j'avais su que tu me réserverais cette accueil je serais venu bien avant. » Me dit-il en faisant glisser sa main sur mon dos pour le caresser lentement.

Je frissonne face à ce geste, il m'a tellement manquée.

Il me relâche un peu et je fais de même, comprenant que la situation peut vite devenir gênante ou tout simplement qu'il prenne peur et prend ses jambes à son cou pour fuir au plus vite cette maison et ma personne.

Je relève ma tête pour plonger mon regard dans le sien, pour admirer son visage que je n'ai pas vu depuis si longtemps.

Pour moi ces dernières semaines depuis mon retour de Californie m'ont données l'impression d'être plus longues qu'elles n'en ont l'air.

Même si des morceaux de cette fâcheuse soirée me reviennent en mémoire je ne peux m'empêcher de sourire avec sincérité et d'admirer la personne qui se tient devant moi.

Il répond à mon franc sourire et j'imprime au fond de mon crâne cette image.

Il est si magnifique.

Cela me surprend de voir à quel point je peux toujours être en extase devant lui-même si cela fait des mois que je le connais maintenant. Comme si je ne me lasserais jamais de lui.

J'ai cette flamme qui se réveille dès que je l'aperçois, comme si je reprenais vie instantanément en le voyant.

Une main se glisse sur ma taille alors que son autre se lève doucement pour venir se poser contre ma joue.

Je profite du contact de sa peau contre la mienne, c'est tout simplement abominable que constater que son simple toucher me fasse tant d'effet.

Un léger sourire flotte sur ses lèvres et j'ai tout bonnement l'impression de le retrouver, que toutes ces histoires de pari, de fille embrassée dans un bar n'est que futilité.

Je suis convaincue que nos sentiments sont beaucoup plus importants que ces broutilles et quand je le regarde, que tous mes sens s'éveillent avec sa présence, je ne peux tout simplement pas me résoudre à tirer un trait sur lui.

Il est devenu une nécessite absolue, ma raison de me lever chaque matin, le centre de mon existence et appeler moi idiote pour faire table rase du passé ainsi mais en cet instant je ne peux imaginer mon avenir sans lui.

Je suis jeune je le sais bien, 17 ans et lui s'engage dans les grandes études, il va sûrement rencontrer des filles beaucoup plus matures mais j'ai besoin de croire que cela est possible.

Ce n'est plus un caprice ou une envie passagère, c'est un besoin vital.

« — Je ne sais pas à quoi tu penses Hailey, mais quand tu me regardes comme ça tu ne réalises pas l'effet que cela me fait. » Me murmure-t-il alors que son pouce caresse gentiment ma joue.

Je baisse la tête, légèrement gênée qu'il ait remarqué mon regard insistant mais son rire si doux, si apaisant me calme immédiatement.

Il retire ses mains et je décide que c'est le moment de l'inviter à s'installer dans le salon au lieu de rester dans l'entrée.

Il me suit alors que je me dirige vers le canapé, le cœur battant.

Jamais je n'aurais imaginé voir Leith assis sur ce canapé, dans cette maison.

Si au début de la soirée j'aurais préféré que mes parents ne partent pas dîner tous les deux, à cet instant précis je ne peux pas rêver mieux.

Il s'installe confortablement sans me quitter du regard.

« — Je pensais que tu arriverais beaucoup plus tard. » Lui avouais-je.

Il sourit d'un air triomphant et je ne peux m'empêcher de remarquer à quel point il semble joyeux.

Il arbore la même expression que lorsque j'avais accepté son invitation au restaurant.

C'est un mélange de reconnaissance, de plénitude, de joie mais aussi de soulagement et je suis surprise d'en être la cause.

J'ai une réelle influence sur ses émotions et cela me procure un sentiment de puissance mais aussi cette envie de garder le sourire franc qui est scotché à son visage.

« — J'ai bien vu ça. » Me répond-il fier de son coup.

« — Puis tu m'as dit que tu étais au point mort dans tes recherches. » Lui rappelais-je.

Son sourire s'agrandit sûrement suite à l'évocation de ce souvenir.

« — Je dois dire que mon jeu d'acteur s'améliore de plus en plus. » Se vante-t-il.

Il parcourt des yeux le salon puis repose finalement son regard sur moi.

« — J'ai trouvé un travail, en fait deux. Je vais aider un fleuriste à faire des livraisons et je vais être serveur dans un bar dans le centre ville. » M'annonce-t-il.

« — C'est vrai ? Mais c'est génial ! » M'exclamais-je heureuse pour lui.

Puis je réalise soudainement que s'il a du se résoudre à prendre deux jobs ce n'est pas pour le plaisir mais pour moi.

S'il n'avait pas eu à chercher un appartement pour dormir, il n'aurait pas eu à trouver un travail pour payer son logement. Il serait sûrement arrivé ici dans un mois et aurait eu une chambre d'étudiant sur le campus sans avoir à débourser un seul centime.

Je réalise alors qu'il était vraiment sincère lorsqu'il a dit qu'il me montrerait qu'il mérite sa chance.

« — Qu'est-ce qu'il y a ? » Me demande-t-il sûrement en remarquant que mon visage ne comporte plus aucune trace de bonne humeur.

« — Non, c'est juste que je me sens coupable. Sans moi tu aurais sûrement pris une chambre dans la résidence universitaire, et tu n'aurais sûrement pas eu à prendre deux jobs. »

Il lâche un soupir alors que son sourire s'évanouit progressivement de son beau visage.

« — Tu n'as aucune raison de culpabiliser, dans tous les cas j'aurais eu besoin de travailler et c'est une bonne chose que j'arrive avant la rentrée. Ca va me permettre de prendre mes marques et de m'habituer avant de commencer les choses sérieuses. » Rétorque-t-il en me sondant de son regard impénétrable pour s'assurer que je suis convaincue de ces paroles.

Je hoche doucement la tête même si ce sentiment de culpabilité ne disparait pas pour autant.

Je suis vraiment touchée par les efforts qu'il fait.

Je suis bien consciente que très peu en ferait autant dans les mêmes circonstances, c'est bien pour cela que je ne fais pas la fine bouche.

Je ne pense pas que j'aurais accepté que l'on me fasse tourner en bourrique pendant des mois.

« — Sinon pourquoi tu es toute seule ? » Me demande-t-il.

« — Anniversaire de mariage de mes parents. Je n'avais pas envie de tenir la chandelle. » Répondais-je.

Il hoche la tête comme si cette information était très importante pour lui.

« — D'ailleurs, tu as de la chance que je sois seule. Comment aurais-tu réagi si mon père t'avait ouvert la porte ? » Le questionnais-je en arquant un sourcil.

Il hausse ses épaules.

« — Je serais probablement en train de démonter ta fenêtre pour te rejoindre dans ta chambre. » Me répond-il avec nonchalance.

Je lève les yeux au ciel.

« — Tu es arrivé quand ? »

Il tourne sa tête vers moi.

« — Cette après-midi, j'ai juste eu le temps de déposer mes affaires à l'appartement et de faire un détour à l'université pour prendre une fiche d'inscription. » M'explique-t-il.

« — L'université est loin de chez toi ? » Lui demandais-je.

Il secoue sa tête négativement.

« — Mais mon appartement est plus loin de chez toi que je ne le pensais, de toute façon ma voiture arrive bientôt. Je n'avais pas le cœur à conduire une journée donc j'ai préféré prendre le train mais je compte bien récupérer ma voiture et mes affaires. » Me répond-il avec détermination.

Je me relève du canapé et il me fixe en me questionnant du regard.

« — Viens, je vais te faire visiter la maison. » Lui dis-je en souriant.

Il acquiesce puis se redresse et je commence à lui détailler le salon.

Même si ma chambre est au rez de chaussée dans cette maison j'ai préféré la garder pour la fin, va savoir pourquoi.

J'arrive devant celle-ci et l'ouvre puis me décale pour laisser passer Leith devant moi.

« — Et donc voici ma chambre ! » M'exclamais-je avec des airs de présentatrice télé.

Il hoche la tête et balaie la pièce du regard avant que son regard s'arrête sur quelque chose.

Je suis sa direction pour voir ce qu'il regarde et constate qu'il s'agit du masque noir.

Je souris en me rappelant ce qu'il m'évoque.

Leith s'approche de mon lit puis attrape le masque pour le regarder de plus près.

C'est ce masque que je portais la première fois que j'ai vu You en chair et en os.

Il m'avait demandé de venir à cette soirée où tout le monde portait des masques et nous avons dansé. J'étais persuadée que j'allais le voir, découvrir son identité mais quand j'ai vu les masques j'ai compris que cela n'allait pas être le jour J et pourtant j'ai apprécié chaque seconde cette fête.

Nous avons dansé, même s'il ne m'a pas parlé, j'ai vu dans son regard tout ce qu'il fallait et je crois que je n'ai jamais apprécié autant une fête.

« — Je n'ai pas pu me résoudre à le jeter. » Lui dis-je en me grattant la nuque, gênée.

Il se tourne vers moi, le masque dans la main puis prend la parole.

« — Je me rappelle très bien de cette fête. » Me dit-il d'une voix lourde.

Je le fixe alors qu'il continue de se confier.

« — Je crois que c'est à cette soirée que je suis tombé amoureux de toi. » Ajoute-t-il.

Il me lance un sourire timide puis me tourne le dos pour reposer le masque sur ma table de nuit.

Lorsqu'il me fait à nouveau face, je lui dis d'une voix plein d'émotion :

« — Danse avec moi. »

Il me dévisage surpris et je suis moi-même surprise du ton que j'ai utilisé.

J'ai dit cela comme si c'était un besoin, une obligation et il finit par s'approcher.

Il se penche pour glisser sa main dans la mienne et me tire vers lui.

Je glisse mes mains autour de son cou alors que les siennes se posent sur ma taille et me transportent immédiatement au moment où il m'a touché pour la première fois.

Je pose ma tête contre son torse alors que son souffle me caresse les cheveux.

Nous restons silencieux et nous balançons doucement comme bercés par une mélodie imaginaire.

Il exerce une plus grosse pression sur ma taille et je frissonne.

Je relève ma tête vers lui et mon regard ne peut s'empêcher de se poser sur ses lèvres.

Je les désire à tel point que le fait qu'il me surprenne en train de les fixer ne me dérange pas.

Je veux qu'il voie l'ampleur de mon désir pour lui.

Je jette néanmoins un rapide coup d'œil pour voir sa réaction mais il parait dans le même état que le mien.

J'avance légèrement mon visage vers le sien et nos souffles se mélangent.

Mais personne n'ose faire le premier pas.

Je peux voir qu'il se retient, qu'il n'ose tout simplement pas franchir cette barrière.

Mes mains qui sont nouées derrière sa nuque commence à se crisper tant la situation est insoutenable.

C'est comme avoir l'objet de nos désir devant nous mais incapable de pouvoir l'attraper.

Mon estomac se tord lorsque je baisse mon regard sur ses lèvres si proches de miennes.

Son souffle me réchauffe le visage et je me fais violence pour ne pas tout simplement lui dévorer cette bouche et lui exprimer cette passion qui m'enserre depuis son arrivée.

« — De quoi as-tu peur ? » Lui murmurais-je si bas que je doute qu'il ait entendu mais il me répond.

« — Que tu regrettes. » Me répond-il.

Je relâche mes mains et recule de quelques pas alors que je réalise ce qu'il vient de me dire.

Il pense réellement que je peux regretter une telle chose.

N'a-t-il pas vu l'effet qu'il me fait ?

Je soupire et passe une main dans mes cheveux en comprenant que la peur qu'il me perde l'a rendu tout simplement paranoïaque.

Il a si peur que je parte à nouveau qu'il n'ose pas faire de gestes de peur que cela me déplaise.

C'est de ma faute.

« — Je ne regretterai jamais, peu importe ce qu'il arrivera dans le futur, toi, You, cette histoire, je n'éprouverai jamais une once de regret. C'est à cause de moi, si je n'avais pas voulu déménager, jamais il n'y aurait eu cette distance, je suis une putain de lâche ! C'est de ma faute, si je n'étais pas partie tout ça ne serait jam... » Eclatais-je avant que Leith ne se précipite vers moi pour prendre mon visage entre ses mains et sceller nos lèvres.

Je retiens ma respiration alors que nos bouches entre en contact, nous restons immobile, silencieux et je pense même pouvoir entendre mon rythme cardiaque.

Soudain, une de ces mains quitte mon visage pour venir se glisser dans mes cheveux.

J'ai l'impression de défaillir lorsque ses lèvres se mettent à nouveau à mouvoir et que son souffle frappe de façon saccadée mon visage témoignant de l'état dans lequel il est.

Je pose mes mains sur son torse et attrape son tee-shirt entre mes doigts alors qu'il m'embrasse langoureusement.

Sa deuxième main quitte mon visage pour m'entourer la taille et d'un geste brusque il me plaque contre son torse.

Nos lèvres se quittent pour quelques secondes et j'en profite pour reprendre ma respiration.

J'ouvre les yeux et admire les siens qui expriment un désir profond.

Il se penche à nouveau et pose ses lèvres contre les miennes. Je ferme les yeux à nouveau et ouvre rapidement la bouche.

Il en profite pour faire glisser sa langue et lorsqu'elle entre en contact avec la mienne j'ai l'impression que le sol se dérobe sous mes pieds.

Il me presse contre lui et je me retiens à son tee-shirt avec tant de force, secoué par le baiser que nous partageons.

Je profite de la proximité de nos corps, de ses mains sur moi et de son souffle qui me provoquent des frissons incontrôlable.

Avec regret, nous nous décollons à nouveau, le souffle court, la respiration haletante et mon envie de recommencer plus forte que jamais.

Il pose son front contre le mien et nos souffles se mélangent alors que je me remémore la sensation de ses lèvres contre les miennes.

« — Putain. » Jure-t-il en caressant mes cheveux.

Un léger sourire se plante sur mon visage alors que j'essaye de reprendre un rythme cardiaque normal.

Je relève légèrement ma tête pour plonger mon regard brûlant dans le sien.

« — Bienvenu en Floride. » Lui soufflais-je avant de caresser du bout des doigts sa joue.

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