CHAPITRE 2
Précédemment :
- C'était qui au téléphone d'ailleurs ? Lui demandé-je en attrapant une deuxième assiette.
Si j'avais su que cette question était le début de la fin.
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J'attends sa réponse alors qu'il s'écarte pour attraper les couverts.
- Des collègues de la conférence, me répond-il toujours avec son petit sourire.
J'acquiesce alors qu'il s'installe à table. Je le rejoins avec une assiette dans chaque main et il se jette dessus sans attendre une seconde. Je ne peux m'empêcher de sourire en voyant que ce court voyage l'a vraiment épuisé. Il lève brièvement son regard, de la sauce tomate jusqu'entre les sourcils et me dévisage interloqué.
- Je suppose que c'est bon, lui dis-je avant d'entamer également mon assiette. Il hoche la tête et quelques minutes plus tard il se rassoit sur sa chaise, son assiette débordante de pâtes.
- Finalement, je t'excuse d'être arrivée en retard, m'annonce-t-il en plantant sa fourchette dans sa plâtrée de pâtes. Je lève les yeux au ciel face à son attitude d'enfant mais je prends cela comme un compliment.
- Du coup, raconte-moi comment s'est passé ton voyage ! M'exclamé-je sans pouvoir attendre plus. S'en suit un monologue sur tous les endroits qu'il a visité pendant les heures creuses et la tonne de nourriture présent aux différents buffets. Alors qu'il m'évoque les petits toasts de saumon, je peux voir de la bave coulée le long de sa bouche et des étoiles dans ses yeux. Je dois admettre que même si j'étais assez réticente à l'idée de le laisser vagabonder dans le pays, le voir aussi épanoui me confirme qu'il est nécessaire de mettre ses sentiments de côté. C'est le cas pour la majorité des parents qui voient leurs enfants quitter le nid. Je conçois que c'est différent mais j'avais la vague impression qu'il allait passer de moins en moins de temps à la maison mais je ne peux le priver de cela. Il a trouvé sa voix, et je suis ravie pour lui. Néanmoins, je ne peux nier que je suis contente qu'il soit de retour.
Nous passons le reste de la journée à discuter de tout et de rien sans vraiment se prendre la tête sur quoique ce soit. Et le lundi arrive bien plus vite que je ne le pensais. Je me retrouve devant l'énorme immeuble dans lequel je passe 5 jours par semaine. J'extirpe mon badge de la poche de ma veste et le passe devant le lecteur sous l'oeil attentif de l'homme de sécurité. J'ai beau travaillé ici depuis 6 mois, je suis toujours aussi nerveuse à l'idée de passer proche d'un représentant de la sécurité. C'est comme sortir d'un magasin par la "sortie sans achat", je sais que je n'ai rien volé et pourtant je me retrouve les mains moites, un sourire gênant plaqué sur mes lèvres alors que mon coeur bat à la chamade lorsque je traverse les portiques de sécurité.
Je presse le pas vers la cage d'escalier alors que quelques personnes attendent l'ascenseur. Mes talons claquent sur les marches carrelées et j'arrive à bout de souffle au quatrième étage. Je passe en coup de vent devant le bureau de ma chef et m'installe parmi les nombreux bureaux "openspace" qui remplissent l'espace.
J'ai à peine le temps de poser mon sac que Chris, ma supérieure à sa main posée sur mon bureau et se penche vers moi.
- Riley ne pourra pas venir aujourd'hui, son fils est malade du coup tu mets en stand-by ce que tu faisais et tu me finis son travail pour la pause de midi, me dit-elle d'un ton directif.
J'arque un sourcil, prête à lui poser des questions mais elle lève sa main en anticipation.
- Je n'ai pas le temps pour tes questions, Patrick, au fond se fera un plaisir de te répondre, poursuit-elle en désignant le jeune stagiaire au fond de la pièce qui éclate de rire en visionnant une vidéo qui je suppose n'est pas très appropriée pour le travail. Je m'apprête à ouvrir la bouche pour répondre mais elle a déjà fait volte-face et se dirige d'un pas décidé vers son bureau. Quelques secondes plus tard, sa porte claque et je me retrouve presque seule.
Nous sommes en plein mois d'août, la majorité des personnes ont posé leurs vacances mais j'ai préféré les garder pour le mois de septembre et je n'y voyais aucun intérêt si Leith n'était pas là pour en profiter avec moi. Je balaye du regard la pièce et mon regard s'arrête sur le fameux Patrick. Il a beau être là depuis un mois, il est beaucoup plus intégré que moi que ce soit sur le plan de la sociabilité ou des tâches à effectuer. Si je dois demander au nouveau stagiaire des spécification sur une tâche c'est qu'il y a un clairement un problème d'intégration de mon côté. Je finis par me lever de mon fauteuil et me dirige vers lui. Il lève la tête et arque un sourcil en voyant que je viens le voir. Je ne pense pas lui avoir parlé, à part la classique poignée de main le jour de son arrivée. Il se lève de son siège et me tend sa main en pensant que je venais simplement le saluer.
- Tu vas bien ? Me demande-t-il avec une aisance qui me fait douter de mes capacités à paraître naturel en présence d'un être humain.
Je prends une grande inspiration alors qu'un sourire se pose sur mes lèvres.
- Bien et toi... Patrice ? Lui répondé-je chaleureusement.
Un petit rictus amusé se dessine sur son visage puis il se met à secouer rapidement sa tête.
- Patrick, me corrige-t-il en plantant son regard dans le mien.
J'acquiesce en sachant pertinemment qu'il s'agit d'une erreur volontaire.
Il se rassoit sur sa chaise et constatant que je ne pars pas, il reprend la parole.
- Tu as besoin d'aide sur quelque chose ? Me propose-t-il et je suis à deux doigts de l'enlacer pour m'avoir mâcher le travail. Je ne vais pas avoir à lui dire de manière plus ou moins maladroite que j'ai besoin de son aide.
Je hoche la tête et il se relève à nouveau.
- Je vais me chercher un petit café, tu m'expliques ça sur le chemin ? Me propose-t-il alors que je reste immobile, droite comme un piquet. J'acquiesce à nouveau et nous nous mettons en chemin. Je suis agréablement surprise par la personne que je découvre peu à peu. Je ne m'étais pas réellement attardée sur ce nouvel arrivant mais je dois admettre que je comprends mieux pourquoi il s'est si bien intégré en si peu de temps. Il est grand mais assez fin ce qui ne le rend pas si imposant que cela. Mais il possède un sourire très naturel qui fait qu'il parait très amical en à peine quelques secondes d'interaction avec lui. Ses cheveux châtains sont coiffés maladroitement et il possède encore ce petit côté "aventurier" de l'étudiant qui découvre le monde professionnel mais garde cette fraicheur de vivre qui se dissipe peu à peu après les premières années à travailler.
- Du coup, en quoi puis-je t'aider ?... Ca te va si on se tutoie ? Me demande-t-il incertain.
Sa question me ramène directement à la réalité. Peut-être qu'un café me ferait aussi du bien, enfin ça serait le cas si j'aimais cela.
- Oui, je ne suis pas si vieille que cela, lui dis-je en souriant.
Il se tourne vers le distributeur et appuie avec vivacité sur les touches.
- Et donc aujourd'hui je suis censée reprendre le travail de Riley mais je n'ai aucune idée de ce qu'elle fait, lui expliqué-je alors qu'il fixe le gobelet qui va être rempli de café dans quelques instants.
Il me jette un bref regard puis se baisse pour attraper son breuvage.
- Je n'ai pas grand chose à faire aujourd'hui donc si tu veux je peux prendre un petit moment pour t'expliquer, me propose-t-il et j'accepte sans hésiter. J'ai une vague envie de rester seule aujourd'hui et Patrick semble être une bonne personne avec qui passer du temps.
Alors que je m'apprête à lui poser une question mon téléphone se met à vibrer. Je le consulte rapidement et découvre un message de Leith :
" Imprévu au boulot, je rentre tard ce soir, on reporte les sushis à demain ? :) "
Je tente d'étouffer la déception qui monte en moi et glisse mon téléphone dans ma veste pour rejoindre Patrick qui retourne dans les bureaux.
C'est sa passion Hailey, sa passion.
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J'espère que ce chapitre vous a plu, on reprend tout doucement l'univers de Hailey et Leith. On peut voir qu'il n'est pas aussi rose que ça.
Prochain chapitre : Pour Noël !
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