CHAPITRE 2
Je me lève prête pour attaquer ce mardi avec beaucoup d'enthousiasme.
Je me frotte les yeux et quitte mon lit pour me préparer au plus vite avant d'arriver en retard. Après m'être vêtue d'un simple pull avec un slim noir, je rejoins ma mère dans la cuisine qui me sourit.
Ces énormes cernes sous les yeux en disent long sur son énergie.
Je lui tapote l'épaule et elle se tourne vers moi.
« — C'est bon, je m'en occupe. » Dis-je en parlant de mon petit déjeuner.
Elle me gratifie d'un sourire avant de s'assoir sur une chaise pour boire son café.
Je ne pense pas qu'elle réalise vraiment que j'ai 17 ans maintenant. J'ai remarqué qu'elle continue de faire certaines choses malgré comme me faire mon petit déjeuner tous les matins malgré que j'irai dans quelques années à l'université. Je pense que ça lui permet de ne pas se sentir inutile, la plupart du temps quand on parle d'adolescence, on pense à indépendance, on veut être plus autonome, moins dépendre de ses parents et je ne sais pas pourquoi mais elle a peur que je l'abandonne. Toutes ces petites attentions la rassurent je présume et je la comprends, moi aussi j'ai mes petites manies pour satisfaire mes problèmes psychologique.
Je prépare donc rapidement mon repas et jette un coup d'œil à l'horloge murale de la cuisine pour m'assurer que je suis dans les temps.
Je salue rapidement ma mère qui est en train de parler à sa tasse de café et monte en haut réveiller mon frère rapidement avant d'attraper mon sac, les clés de ma voiture et de sortir de la maison pour me diriger vers celle-ci.
Je monte dedans et démarre pour conduire de bonne humeur vers le lycée. Mais je vous rassure, ma bonne humeur va s'estomper quand je verrai le bâtiment public que tout le temps appelle lycée.
Pour faire passer ce trajet long et ennuyant, quoi de mieux que de parler de mon frère. Je vous ai parlés de ma mère, maintenant c'est au tour de mon frangin.
Mon frère, qui travaille pour la US Army, est à la maison temporaire suite à une pause accordé par le caporal mais il repart dans un mois, en novembre. Et mon frère étant le plus grand fainéant de la Terre, oui je me demande comment il a réussi à se faire recruter avec son caractère, il a jugé bon d'exploiter sa pause en dormant. Bien entendu, étant la sœur la plus adorable du monde, je ne le laisse pas dormir. Il serait capable de dormir deux jours sans se réveiller et même s'il fait un travail dur je ne dois pas le laisser dormir, c'est un ordre de son caporal qui nous a bien recommandé de le réveiller puisque pour lui : dormir c'est pour les couilles molles. Mais personnellement, je crois que son caporal le déteste c'est tout.
Quand je rentre du lycée, il me fait la misère pour l'avoir réveillé mais je n'y peux rien.
Enfin passons les péripéties interminables de mon frère, Nate.
Je me gare sur le parking du lycée et aperçois du coin de l'œil Perla qui discute devant l'établissement avec quelqu'un que je ne connais pas. Je retire la clé du compteur et sors de la voiture.
Je rejoins ensuite mon amie qui me sourit avant de me présenter cette jeune fille mystérieuse.
« — Hailey, voici Jane. »
Jane fut surprise en entendant mon prénom mais elle reprit vite une attitude normale.
Je lui adresse un sourire qu'elle me rend.
« — Alors on va à ton casier ? » Demande Perla toute excitée en espérant sûrement y revoir un nouveau mot.
Je lève les yeux au ciel. Je ne préfère pas y aller maintenant, surtout si Jane vient avec nous. Pas que cette fille me paraisse étrange, au contraire elle a l'air vraiment gentille mais je me vois mal lui dire que je reçois des mots anonymes dans mon casier depuis hier matin.
« — Non, je n'ai besoin de rien. » Répondais-je sous les yeux déçus de mon amie.
On discute ensuite un peu et Jane nous raconte les idioties de son grand frère. Pour continuer dans la lancée du frère idiot et attachant, je décide de confier quelques secrets à propos de Nate mais la sonnerie nous coupe dans notre discussion.
Nous quittons donc Jane pour se rendre à notre premier cours de la journée.
Quand on passe à côté de mon casier j'ai une envie soudaine de l'ouvrir mais je me retiens parce que sinon j'arriverai en retard.
Après les deux premiers cours, c'est enfin la récréation et Perla me traine presque en me tirant par le col jusqu'à mon casier.
Alors que je compose le code, j'ai l'impression qu'on m'observe, qu'IL m'observe.
J'essaye de faire abstraction de mes pensées pour ouvrir la petite porte en ferraille.
Mon cœur s'accélère quand je vois à nouveau un petit bout de papier positionner toujours au dessus de mon tas de livre.
Je l'attrape et le lis : L'élégance vous domine.
Je prie pour que mon expression faciale ne renvoie pas ce que je pense intérieurement et que personne ne remarque que mon cerveau est en train de cuire à cet instant précis.
Celui qui s'amuse à jouer avec moi à bien du culot et comment il arrive à me rendre folle avec seulement quelques mots.
Je referme mon casier et passe le mot à Perla qui ricane en voyant ce qui y est inscrit.
On reprend notre marche dans le lycée et j'aperçois Jane qui se dirige rapidement vers nous. J'arrache le papier des mains de Perla et le range dans ma poche avant qu'elle arrive.
« — Hey les filles. » Nous dit Jane en arrivant en face de nous.
« — Jane, ça va ? » Demande Perla.
« — Bien et vous ? » Répond-elle.
Je ne réponds pas, je les laisse dans leur conversation puisque je sens un regard insistant me brûler le dos. Je suis sûr que c'est LUI. Malheureusement je sais bien que je n'arriverais pas à le discerner dans la foule donc je préfère ne pas tenter de regarder.
Jane claque ses doigts devant mes yeux, me faisant sursauter par la même occasion.
« — Il y a un problème ? » Demande-t-elle inquiète.
Je fais un signe négative de la tête et Perla commence à parler :
« — En faite, depuis hier elle.. »
Je lui écrase le pied pour qu'elle arrête et elle me fusille du regard.
« — Oh oups, je suis désolée. » Dis-je faussement en espérant qu'elle comprenne le message.
Elles continuent de discuter sur un sujet un peu moins intime pour moi et je fais mine d'écouter mais savoir que quelqu'un joue avec moi, me déboussole complètement.
La sonnerie retentit enfin et il me reste une heure de cours avant de pouvoir manger.
Jane nous quitte pour rejoindre sa classe.
« — C'est quoi ton problème ? » Me demande Perla lorsque nous sommes enfin seules.
« — Pourquoi tu voulais lui raconter pour le mot ? Si je voulais le faire je l'aurais fait. »
« — C'est bon ! Et puis Jane est une personne de confiance. »
« — C'est ton amie, je ne la connais que depuis ce matin alors excuse-moi si je ne vais pas me confier à une quasi-inconnue. » Dis-je vexée qu'elle veuille prendre les devants sans prendre compte de mon avis.
Elle lève les yeux au ciel et on entre dans la classe.
J'attrape un plateau et fais la queue comme la veille.
« — Hey Miss Pâtes. » Me dit une voix grave.
Je fronce les sourcils et me tourne dans tous les sens pour trouver qui vient de me parler.
Quelqu'un me tapote l'épaule et je me tourne vers ma gauche.
Comment j'ai pu louper qu'un géant était juste à côté de moi ? Je suis vraiment aveugle.
Je lui souris et lui répond :
« — Hey ! »
Je n'ai pas l'habitude de parler avec ce genre de personne, en réalité je ne parle avec personne. On pourrait même me qualifier d'insociable ou d'ermite, tout dépend du point de vue. Et pour je ne sais quelle raison, bon si en faite, je n'ai pas envie qu'il me prenne pour une fille renfermée qui n'a aucune vie sociale, ce qui est en réalité le cas, je préfère masquer ce côté grincheux.
D'ailleurs pourquoi je veux lui faire bonne impression ?
Idiote.
« — Tu sais s'il y a des pâtes aujourd'hui ? » Me demande-t-il.
Je glousse en voyant que maintenant pour lui je suis la fille qui sait où sont les pâtes. Quelle référence gratifiante !
« — Tu ne manges que des pâtes où je rêve ? » Demandais-je à mon tour.
Il hausse un sourcil avant de dire :
« — Tu ne vas quand même pas me dire que tu aimes les sandwichs qu'ils proposent ? »
Il attrape une assiette de pâtes sans me quitter des yeux.
Je hausse les épaules avant de dire :
« — Moi ça me suffit et puis à ce qui parait la sauce des pâtes seraient un mélange de tous les restes du frigo y compris les trucs périmés. » Dis-je calmement.
Il repose l'assiette de pâtes qu'il avait dans les mains et affiche une moue de dégout.
Quelques secondes plus tard, un autre élève se rut sur l'assiette que Leith vient de déposer.
Je ris en voyant sa mine dégoutée et attrape un sandwich avant d'aller payer.
« — Leith ! » L'appelais-je.
Il se tourne vers moi surpris et je lui dis :
« — C'était une blague. »
Il soupire avant de voir que toutes les pâtes ont toutes été prises.
Je ris intérieurement mais lui à l'air plutôt mécontent.
J'attrape un autre sandwich et le paye.
J'essaye de le trouver parmi la foule d'élèves affamée et le trouve attablé avec ses amis. Je prends mon courage à demain et ignore le fait que je marche de la façon la plus assurée pour me diriger vers sa table. Je lui donne le sandwich sous les yeux de ses amis qui me regardent tous de façon étrange.
« — Pour me faire pardonner. » Précisais-je avant de me précipiter vers Perla qui mange sans louper une miette de ce qu'il s'est passé.
J'entends un des amis de Leith lui dire quelque chose suivi de rire incessant mais j'ignore pour essayer de garder le peu de courage dont j'ai fait preuve pour m'assoir sur une chiase.
Je me tourne une dernière fois vers Leith qui me fait un signe de la tête pour me remercier puis il rejoint Tracey, la même fille qu'hier midi.
« — Cette fois-ci c'est toi qui vient de le draguer. » Me dit Perla un sourire aux lèvres.
Je soupire avant de dire :
« — Mais non ! Je lui ai fait une farce, pour me faire pardonner je lui ai payé un sandwich puisqu'il y avait plus de pâtes. »
Elle me fixe toujours et dit :
« — C'était tellement marrant à voir. »
Je ne le draguais pas, on est bien d'accord !
« — Avoue au moins que ça t'as aimé ce petit jeu. » Me dit-elle un sourire en coin.
Je lève les yeux au ciel.
« — Mon Dieu, j'étais juste ridicule ! Puis tous ses amis se sont moqués de moi, je suis décidément classé dans la catégorie admiratrice de Leith maintenant tu penses ? » Paniquais-je.
« — Je me disais que c'était bizarre, on aurait un mouton qui se jetait dans la gueule du loup. » Me répond-elle.
Je passe une main sur mon front.
J'ai toujours eu ce problème de me soucier de ce que pensent les autres et leurs rires de tout à l'heure résonne dans ma tête pour me rappeler à quel point j'ai été stupide de faire ça.
Moi faire une farce ? J'ai vraiment un humour d'arriérée.
Alors que j'entame un débat entre ma raison et ma folie, Jane nous rejoint.
« — Vous parliez de quoi ? » Demande-t-elle arrangeant ses cheveux bruns en un chignon.
« — On parlait du faite que madame Hailey drague ! » Se moque Perla.
Jane ricane avant de dire :
« — Vraiment ? »
« — Je t'explique depuis le début. » S'engage Perla.
J'espère qu'elle ne va pas déraper. Je me sens déjà assez humiliée comme ça, il faut en plus qu'elle raconte à une fille que je ne connais que depuis ce matin à quel point je suis ridicule et célibataire. Comment veux-tu que j'ai des amis quand la seule que j'ai pour le moment se charge de repousser tous les autres prétendants.
Au moins Jane sera préparée au pire.
« — Hier, un gars lui a demandé s'il y avait des pâtes et la façon dont ils se parlaient c'étaient juste adorable ! Bref, le gars l'a dragué et aujourd'hui Hailey a décidé de le draguer en lui faisant une blague, de mauvais selon mon point de vue. Et pour se faire pardonner elle lui a acheté un sandwich. » Explique Perla.
« — Tu cherche la petite bête ! » S'exclame Jane à l'intention de mon amie.
Pour une fois je suis d'accord avec Jane.
« — Et c'est qui ce gars ? » Demande-t-elle.
« — Leith. » Dis-je d'un ton indifférent.
Les yeux de Jane s'agrandissent, elle doit sûrement être au courant de sa renommée dans notre lycée.
« — Hum, Hailey, réellement je veux pas casser tes rêves. Seulement fais gaffe, il n'a pas forcément de bonne intention. » Me dit Jane d'un ton maternel.
Je fronce les sourcils et elle me dit :
« — De ce que j'ai entendu il n'a pas toujours de très bonne idées en tête. »
« — Merci de me prévenir, tu vois Perla ! Raison de plus pour te prouver qu'il ne se passera rien. » Dis-je.
Au fond de moi, je suis quand même un peu déçue. Il avait l'air mature pour son âge et gentil mais je suis sûr que c'est un de ces élèves qui fait bonne figure mais qui au fond ne vaut pas mieux que le perturbateur de la classe.
Dommage, moi qui pensais que les mecs doués de raison n'était pas en voie d'extinction.
Je n'avais aucune envie d'entamer une relation avec lui, seulement ça m'aurait permis de me rassurer sur le fait que tous les gars ne sont pas cons et pervers.
Enfin bon, je ne vais pas faire une dépression à cause de ça, j'ai parlé deux fois avec Leith, ce n'est pas comme si j'avais eu une grande histoire d'amitié avec lui.
Bref, passons, je ne vais pas me faire un débat mental sur ce gars.
« — Hailey ? » M'appelle Jane.
Je relève la tête et me tourne vers elle.
« — Ca va ? T'as l'air abattu depuis ce que je t'ai dit. »
« — Oh non, ne t'inquiète pas je suis seulement fatiguée. » Dis-je en baillant faussement.
Perla me lance un regard qui veut dire qu'elle ne me croit pas mais Jane n'en dit pas plus et mange ses pâtes.
Je finis mon sandwich et dis aux filles que je vais sortir un peu.
Je ressors donc de la cafétéria et je me sens déprimée, non pourquoi je dis ça ?
Je suis ridicule de me sentir aussi abattue pour rien.
Je dois me ressaisir immédiatement avant que ça n'aille plus loin.
Sérieux c'est quoi mon problème aujourd'hui, on dirait que tout ce qu'on me dit et qui ne va pas dans le sens de mes pensées me détruit le moral plus qu'autre chose.
J'arrive à mon casier et m'assois par terre contre celui-ci.
Je passe une main dans mes cheveux blonds et tourne la tête pour voir Leith et Tracey qui s'enlace.
Je croise le regard du terminale qui ne dit rien.
Je détourne le regard et rabat mes jambes pliées contre mon buste.
Je pose ma tête sur mes genoux et ferme les yeux quelques instants.
Des fois j'aimerais bien être une fille comme Tracey, le genre de fille qui ose tout et ne se soucie pas de l'opinion des autres.
Grâce à ça elle peut tout se permettre, elle arrive même à sortir avec des Terminales sans le moindre effort.
Moi je parle à peine aux gars de ma classe.
Bon je vais arrêter de me lamenter.
Je m'attendais à quoi de toute façon, je ne suis pas une fille comme Tracey qui attire l'attention, je suis Hailey Pears personne d'autre.
Je dois m'accepter, ça fait 17 ans que je vis avec ce corps, cette personnalité, ce n'est pas maintenant que je vais faire une crise d'adolescence.
Je me relève et aperçois du coin de l'œil les tourtereaux toujours au même endroit.
Je soupire et attrape mon sac que j'avais laissé par terre.
J'ouvre mon casier et vois un mot.
Pourquoi je n'ai plus cette euphorie dans le corps, peut être que maintenant ce soit disant jeu me montre que je ne suis rien et que même si on m'apporte de l'attention, la personne n'ose même pas se montrer en plein jour pour me le prouver.
Comme si elle avait honte de moi et n'assumait pas.
Ca commence à m'énerver.
Je prends le morceau et le lis : Même sans le moral vous êtes belle.
J'en ai marre qu'on me prenne pour une conne.
Je déchire le papier en morceau et jette le tout par terre avant de fermer violemment mon casier.
Mince, j'avais oublié que Leith et Tracey étaient toujours là.
Je croise le regard de Leith mais je préfère ne rien interpréter.
Je traverse le couloir et aperçois au loin les filles.
Je les rejoins directement et Perla me questionne du regard pour savoir s'il y avait un mot.
Je lui fais un signe négatif de la tête.
C'est déjà dur de savoir que quelqu'un se moque de moi littéralement alors si en plus je laisse Perla s'immiscer dans cette histoire ça sera une horreur.
Je suis complètement vidée comme si on avait aspiré mon énergie.
« — Ca va mieux ? » Me demande Jane avec un regard inquiet.
Je hoche la tête en passant une main dans mes cheveux.
« — J'espère que ce n'est pas à cause de ce que je t'ai dit ? » Continue-t-elle.
Je fronce les sourcils.
Oui, en faite c'est ça. Mais surtout le fait que je ne comprenne pas pourquoi ça me contrarie autant.
Je m'éclaircie la gorge comme pour me dire à moi-même d'arrêter de penser à ça et réponds d'une voix presque aigue :
« — Non ne t'en fait pas, je suis juste fatiguée. »
Perla ricane avant de dire :
« — Désolée ma poule mais on est que en octobre alors récupère vite parce que sinon tu ne finiras pas l'année. »
Je lui fais un faible sourire et la sonnerie retentit.
Je salue Jane et entame mon chemin vers mon prochain cours.
Perla me rattrape quelques secondes plus tard et je sais que je vais subir son interrogatoire immédiatement.
Elle pose une main sur mon épaule et je tourne un peu la tête vers elle.
« — Hai', dis-moi ce qui ne va pas ? » S'inquiète-t-elle.
Je soupire avant de lui répondre :
« — Rien c'est seulement que mon père me manque un peu. » Mentais-je.
« — Hailey ! Je sais bien que ce n'est pas ça, ton père est juste parti en déplacement à Miami quelques jours et tu sais aussi bien que moi que ce n'est pas la première fois qu'il part. Je veux savoir, ne garde pas ça pour toi. » Insiste Perla.
Je baisse les yeux et nous passons devant mon casier où le reste du mot est éparpillé par terre.
Je devine l'étonnement de mon amie et les questions qu'elle doit se poser à cet instant.
Pourquoi je lui ai menti et pourquoi j'ai fait ça ?
Encore des questions auxquelles je vais devoir répondre dans quelques secondes.
Elle se tourne vers moi et fronce les sourcils.
« — Je pensais que tu ... enfin tu m'as dit que.. » S'étonne-t-elle.
Je ne réponds pas et nous entrons dans la salle de cours.
Je m'assois à ma place et Perla s'assoit à ma gauche et profite du bruit de la classe pour me avoir plus d'informations.
« — Je croyais que y'avait rien dans ton casier, pourquoi tu me l'as pas dit ? »
« — Parce que ça m'énerve que quelqu'un me prenne pour une idiote en jouant avec moi. S'il veut parler qu'il vienne, pas besoin de faire cette chasse au trésor à deux balles. » M'énerve-je pour moi-même d'être aussi stupide de me laisser autant affecter par ces petits mots.
« — Il y avait marqué quoi ? » Me demande-t-elle.
« — Un truc du genre, même déprimé tu es belle. » Dis-je d'un air blasé.
Perla m'adresse une petite moue avant de se tourner vers le tableau.
De mon côté, je pose ma tête sur ma main et divague sur mes pensées.
Laissant ce cours ennuyant de côté.
Comment je suis arrivée à détester autant une personne que je ne connais pas et qui prétend m'aimer ?
Pourquoi quand quelqu'un s'intéresse enfin à moi il faut que ça ne se passe pas correctement ?
Tant de questions qui me torture l'esprit et ne laisse pas de repos à mon cerveau qui aspire les restes d'énergie qu'il me reste.
Je lance de temps en temps des coups d'œil vers le professeur pour lui faire croire que j'écoute mais en réalité je suis partie.
J'aimerais partir et arrêter de me poser des questions.
Si j'étais une fille comme Tracey j'aurais tout fait pour retrouver ce gars mais je ne suis pas elle.
Enfin je vais arrêter de répéter sans cesse la même chose dans ma tête de manière différente.
Je me redresse un peu sur ma chaise et tourne un peu la tête pour voir par la fenêtre le terrain de foot du lycée.
Je devine que ce sont des Terminales vu la taille qu'ils font.
Bien sûr dans le lot nous avons pairs de jambes parfaites et abdos saillants.
Je suis sûr que leur classe est parfaite, que des beautés et des sportifs.
Je rêve ou je suis en train de fantasmer sur leur classe.
Je tourne ma tête pour éviter que je devienne encore plus folle.
La sonnerie retentit et je range mes affaires avant de me précipiter hors de la salle.
Perla me rejoint quelques secondes plus tard et me dit :
« — Il se passe quoi avec toi ? »
« — Je suis juste dépassée par les événements. » Soufflais-je.
Elle pose une main amicale sur mon épaule et nous entrons dans la prochaine salle.
Dire que mon inconnu est dans cet établissement.
C'est tellement perturbant.
Prochain chapitre : Maximum en fin de semaine vu que c'est ma rentrée
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