CHAPITRE 18
Je déglutis et lève la tête. Mon cœur fait un bon en voyant la personne devant moi. Je fronce les sourcils et je me sens soudainement mal à l'aise. Qui est en face de moi ? Je ne sais pas.
C'est un homme totalement inconnu qui se tient devant moi et mon stress monte en flèche. C'est vraiment lui ? Alors depuis le début c'était un inconnu qui jouait avec moi.
« — Vous êtes ? » Demandais-je.
« — Chauffeur de taxi, on m'a demandé de vous ramener chez vous et la course est déjà payé. » M'explique-t-il.
Je soupire de soulagement que ce ne soit pas l'Anonyme car ça aurait pu êter un pédophile ou je ne sais quoi.
Je hoche la tête et me lève, je pose sur le comptoir la tasse de lait vide et sors dehors.
Un taxi est garé juste devant le bar, je laisse le chauffeur passé devant moi au cas ou ce ne serait pas cette voiture même si j'en suis sûr.
Il m'ouvre la porte et j'entre à l'intérieur en le remerciant.
Il s'installe à l'avant et je m'apprête à lui dire mon adresse mais il me dit qu'il la connait déjà.
Alors qu'il est concentré sur sa route je me penche un peu et essaye d'avoir un peu d'information car c'est pour le moment la seule personne qui n'est pas mêlée à l'histoire et qui connait l'identité de l'anonyme.
« — Excusez-moi ? » Demandais-je.
« — Oui ? »
« — Vous... Qui vous a appelé ? »
« — Une personne. »
J'arque un sourcil.
« — Vous ne pouvez pas me donner plus d'informations ? » Me demande-t-il.
Il me fait un signe négatif de la tête et je n'ajoute rien.
Tant pis, si même le chauffeur se tient au secret alors je ne sais pas qui est l'anonyme mais il a de l'influence.
Je ferme les yeux et me laisse bercer par le moteur de l'automobile jusqu'à que j'arrive chez moi.
Quand la voiture s'arrête je sors et le chauffeur baisse la vitre de sa portière pour me tendre une enveloppe blanche. Je fronce les sourcils.
« — On m'a demandé de vous donner ça. »
Je le remercie et rentre immédiatement chez moi.
|Point de vue du chauffeur de taxi|
J'éteins le moteur de ma voiture et sors mon portable de ma poche, je compose ensuite le numéro.
Il décroche même pas quelques secondes plus tard.
« — Alors elle va bien ? » Me demande-t-il.
Je lève les yeux au ciel.
« — Je te jure que tu me dois des explications mon gars parce que là j'ai sacrifié vingts minutes de mon temps alors que je pourrais être en train de ramener un client chez lui. » Grognais-je.
Je ne sais pas ce qu'il trame mais la petite n'a pas l'air d'être informer des plans de ce petit con et elle a pas l'air bien méchante donc j'espère qu'il ne fait pas de conneries.
« — Dis moi simplement si elle va bien. » S'impatiente-t-il.
« — Mais bordel c'est qui cette gamine ? Je l'ai jamais vu avant. » M'énervais-je de mon côté.
« — Rien qui ne te concerne juste dis moi si elle est bien chez elle. »
Je soupire et pose ma tête sur mon fauteuil.
« — Oui elle est chez elle, bon explique moi maintenant. »
« — Je devais simplement m'assurer qu'elle rentre saine et sauve chez elle. »
« — Et tu pouvais pas y aller toi-même ? » Demandais-je.
« — Non sur le moment j'étais occupé, elle m'a juste appelé en panique et tu me devais une course de taxi donc je me suis dit que tu pouvais bien m'aider sur ce coup là. » Me dit-il.
« — Pour que tu sacrifies la course de taxi que je t'avais offerte tu dois vraiment tenir à cette fille. » Ricanais-je même si je suis un peu soucieu de ce qu'il fait.
« — On peut dire ça en quelque sorte. »
« — Je la reverrai à notre repas de famille de Noël alors ? » Demandais-je pour le taquiner, ce n'est pas souvent qu'il me parle d'une fille alors j'en profite.
« — Très marrant ! Bon je dois te laisser j'ai cours demain je te rappelle Tonton. Merci encore. » Il raccroche de suite.
Ah les jeunes, seulement là quand ils ont besoin d'aide.
Je range mon portable et rallume le moteur de ma voiture.
|Point de vue de Hailey|
Je rentre chez moi et soupire.
Heureusement que j'avais encore le numéro de l'anonyme sur moi, pour une fois je suis reconnaissante de le connaitre enfin quelques sortes.
Je sursaute quand une lumière s'allume dans le couloir et je trouve ma mère et mon père en peignoir qui me regardent d'un air fatigué.
Je fronce les sourcils et m'apprête à leurs dire qu'ils m'ont surpris mais je me souviens que je viens de rentrer en pleine nuit sans avoir donner de nouvelle et qu'ils ont dû être très inquiet.
Je retire mes chaussures et mon manteau puis les rejoins au fond du couloir.
« — Où étais-tu ? » Me demande mon père.
« — J'étais au cinéma mais je ne sais pas comment je me suis retrouvée dans un café, j'ai voulu vous appelez mais mon portable était déchargé donc j'ai appelé un ami et il m'a ramené ici. » Expliquais-je.
Ma mère me jauge du regard, c'est elle qui décèle le mieux mes mensonges donc j'essaye de ne rien laisser transparêtre.
« — Tu nous as fait peur vraiment, plus de sorties pour le restant de la semaine. » Dit directement ma mère pour conclure la discussion.
Je n'ajoute rien et monte directement dans ma chambre pour me jeter sur mon lit.
Je suis exténuée, et tout ça c'est passé juste à cause d'une stupide dispute avec Leith.
Alors que je ferme les yeux le bruit du coup de feu me fait sursauter, j'ai complètement oublier ce coup de feu.
Je ne sais pas ce que c'était mais ce n'était pas rassurant et je promets de ne plus jamais remettre les miens dans ce genre d'endroit.
Soudain je me rappelle de la petite envelloppe que le chauffeur de taxi m'a donné.
Je la récupère alors qu'elle était tombée sur le sol de ma chambre.
Je l'ouvre rapidement et tombe sur un moment semblable à ceux sur mon casier.
« Ca aurait été trop facile, GAME ON. »
Je détaille chaque lettre de ce message et c'est exactement la même écriture que les mots du casier, pas de doute j'ai belle et bien parlé avec l'anonyme au téléphone.
Je m'endors avec cette pensée qui me trote dans la tête et le coup de feu qui résonne pour me laisser passer une nuit douloureusement difficile.
***
Je me réveille et descends directement en bas pour manger, n'ayant pas mangé de dîner hier je suis complètement affamée.
Je retrouve mon frère qui me sourit en bayant doucement d'un air épuisé.
J'attrape de quoi me rassasier et m'installe sur la chaise en face de celle de Nate.
« — Bah alors t'as fait une fugue hier ou quoi ? » Me demande-t-il amusé.
« — Problème de communication c'est tout. »
« — Rien avoir avec le gars qui est venu à la maison l'autre jour ? »
Je baisse la tête et plonge mon regard dans mon bol rempli de lait.
« — C'est une autre histoire. » Concluais-je.
Il hoche la tête comprenant que je ne parlerai pas de cette histoire avec lui, c'est simple si je ne veux pas faire quoi que ce soit je le montre et il le comprend immédiatement, ça évite quelques querelles inutiles.
« — Sinon que fais-tu encore debout ? » Demandais-je.
« — Papa a remis la blague du réveil. »
« — Et pourquoi quand c'est moi qui te réveillle tu me balances dans la piscine mais papa n'a jamais rien. »
Il me regarde comme si la réponse était évidente mais je soutiens son regard lui permettant de comprendre que je ne connais pas la réponse à ma question si évidente.
« — Parce que c'est Papa c'est simple. » Se justifie-t-il.
Alors c'est tout ?
Juste à cause de son statut social, il bénéficie d'une immunisation au baignade du soir alimentée par la vengeance.
« — D'accord. » Répondais-je simplement avant de manger rapidement pour remonter me préparer.
Une demi-heure plus tard, je suis dehors en train de marcher lentement vers le lycée. J'ai préféré y aller à pied car j'avais besoin d'air frais pour me réveiller et me faire oublier l'épisode de la veille.
Ma marche se rythme rapidement au son de la musique et je finis par rejoindre l'établissement scolaire, j'y trouve Perla qui est assis contre un muret.
Elle me remarque immédiatement et vient à ma rencontre.
« — Alors comme ça Madame décide de sécher les cours. » Me moquais-je pour essayer de masquer mon humeur mossade.
Elle arque un sourcil sans laisser me faire profiter de ce sourire qui donne de la joie de vivre.
« — Une panne de réveil c'est assez pour me décourager. » M'explique-t-elle.
« — Je sais bien. »
« — Sinon comment tu t'en es sortie sans moi ? » Me demande-t-elle.
« — Je n'ai pas vu Jane de la journée mais les gars sont venus mangés avec moi et je suis allée au cinéma avec eux. » Dis-je en baissant les yeux.
« — Oh ! Hailey fait des plans à 5 maintenant. » Se moque-t-elle.
Je lui tape l'épaule et elle ricane de plus belle.
Mon sourire naissant s'efface rapidement quand les 4 garçons font surface sur le parking.
Je baisse la tête et propose à mon amie de rentrer mais c'est beaucoup trop tard pour éviter les 4 individus.
Travis accoste directement Perla comme s'ils avaient déjà prévu tout ça à l'avance.
Leith se poste devant moi en souriant mais je vois qu'il évite mon regard.
« — Je peux te parler ? » Me demande-t-il.
Je ne réponds rien mais je m'éloigne pour lui faire signe de venir.
Il me rejoint rapidement et se rapproche de moi.
« — Tu veux ? » Demandais-je pour le pousser à parler.
« — Je voulais savoir où tu étais quand tu es partie juste après qu'on se soit fait virer du cinéma. » Me demande-t-il.
« — J'étais simplement partie me promener, tu vois le genre, se retrouver dans un endroit merdique sans batterie. » Expliquais-je.
Il baisse la tête, j'espère par culbabilité.
« — Et tu as réussi à rentrer ? »
« — Je me suis démerdée. »
« — Je voulais juste m'excuser pour hier, j'étais pas très sérieux et quand tu as remis les pendules à l'heure après le cinéma j'ai réalisé que je me comportais comme un idiot. »
Je hoche la tête sans rien dire puis lui réponds finalement :
« — Contente que tu es finalement réalisé que tu n'étais qu'une idiot sans intelligence. » Lui crachais-je.
Je me tourne pour rejoindre Perla qui est envahit par le reste de la bande de Terminale.
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