CHAPITRE 11
Je me dirige vers ma voiture et glisse ma main dans ma poche pour trouver la clé. Mes doigts frôlent un papier et je me rappelle soudain de l'Anonyme.
Il va falloir que j'éclaircisse cette histoire au plus vite et je pense que je vais avoir besoin de l'aide de Perla.
Je ne pense pas parler de cette histoire à Jane, je l'apprécie vraiment et même si elle a presque deviné que j'ai eu un moment de faiblesse avec Leith et qu'elle m'a avoué sa malheureuse histoire d'amour avec Travis je ne pense pas lui livré ce petit secret.
Je ne la connais que depuis à peine une semaine et je suis déjà devenue son épaule sur laquelle elle peut pleurer.
Je ne sais pas vraiment comment nous en sommes arrivées à cette situation.
Même avec Perla je n'ai jamais agi avec autant de compassion.
Je ressors la clé de mon véhicule de ma poche et le déverrouille.
Je rentre à l'intérieur et m'assois pour ensuite démarrer la voiture.
Inconsciemment je prends dans mes mains le morceau de papier trouvé dans mon casier.
Je le regarde, l'examine.
La texture du papier, l'écriture et la manière de formée les lettres.
J'analyse ce mot de fond en comble mais à mes yeux cela reste seulement une suite de mots alignés.
Qu'est-t-il passé par la tête de cet idiot pour venir foutre un papier dans mon casier et s'inventer cette espèce de jeu ?
Comment arrive-t-il à glisser ces mots, connait-il la combinaison de mon casier ?
C'est peut être un psychopathe ?
Qui me dit que ce n'est pas une fille ?
Un jeu stupide entre filles populaires pour faire croire à une idiote de première ,parce que oui ces filles me considèrent comme une idiote, que une certaine personne prendrait la peine de me faire une petite chasse aux trésors en version romantique, mystérieux.
Non elles ne sont pas assez intelligentes pour ce genre de chose, elles passent leurs temps à coller des personnes comme Travis et ses amis. Puis la personne qui écrit ces mots à un certain niveau de vocabulaire, ces filles ne pourraient même pas comprendre ce que veut dire « travail acharné » pour elles ce sont des personnes qui travaillent avec des haches, avec leurs voies aigues : « Mais oui, dans acharné il y a –ache, espèce d'idiote. » M'imaginais-je dans ma tête.
Enfin bon elles sont comme ça, un corps parfait et la moitié d'une cervelle.
On ne peut pas tout avoir.
Je secoue ma tête pour revenir à la réalité quand quelqu'un toque à la fenêtre de ma porte.
Je sursaute et tourne la tête pour voir Leith.
Il n'a pas fini de m'humilier ?
Il m'adresse un magnifique sourire et je range immédiatement le morceau de papier dans ma poche.
J'ignore l'individu qui se tient juste à côté de ma voiture et commence à accélérer pour sortir du parking et ne pas revoir sa tronche magnifiquement horripilante qui me donne des envies de meurtres.
Je l'entends crier mais j'ignore ce détail.
J'espère qu'il va ressentir de la colère, cela ne va pas satisfaire ma vengeance suite à mon humiliation de ce midi mais au moins j'aurais le cœur plus léger en m'endormant ce soir.
Mais cette fameuse phrase résonne dans ma tête sans cesse comme des coups de couteau qui me transperce le corps de façon répétitive.
Je l'imagine le couteau à la main en tenant la main de Tracey pour m'enfoncer son arme blanche dans le tronc.
« Parce que j'avais pas envie. »
« Parce que j'avais pas envie. »
Les hommes sont parfois crus dans leur propos et je ne sais pas s'ils remarquent que les femmes sont beaucoup plus sensibles et attachent autant d'importance au geste qu'à la parole.
N'importe quels mots volés mais prononcés compteront dans la tête d'une fille.
Malheureusement la façon dont les garçons expriment leurs sentiments ne fait pas forcément bon ménage avec le cœur amoureux d'une fille.
Chaque personne est aussi différente alors jugés sans connaitre n'est pas l'idéale.
Mais bon je ne vais pas faire un récit sur les hommes et les femmes ainsi que leurs relations.
Je vais juste rouler jusqu'à chez moi et me vider Leith de la tête.
Seulement 4 jours et il me sort déjà par les trous de nez.
Je me gare devant chez moi et respire un bon coup en entrant.
Je sens que la petite douche que j'ai offerte ce matin à mon frère ne va pas passer.
Je me gratte la nuque quand je vois Nate placé juste dans l'entrée.
Je lui lance un sourire et il me répond par un simple reniflement peu élégant.
La classe militaire.
Il me fixe, le visage neutre mais les yeux qui en disent long sur son état actuel.
« — Mon frère adoré. » Dis-je en souriant maladroitement.
Il arque un sourcil, les bras croisés dans le dos de façon stricte en me regardant d'un air supérieur.
Je sens la tension qui se forme dans la pièce et si ça ne s'atténue pas de suite je vais sauter par la fenêtre.
Un timide sourire s'installe sur ses lèvres et je fronce les sourcils.
Sans que je me rende compte de quoi que ce soit, Nate ressort ses mains de son dos et me lance un seau rempli d'un liquide visqueux.
Je crie à cause de la surprise et remarque que c'est de la sauce tomate.
« — Ma sœur adorée. » Ricane-t-il avant de déposer le seau au sol et de sourire, satisfait.
Je soupire et passe une main dans mes cheveux complètement collant.
Il me tourne le dos et monte les escaliers de manière innocente.
J'entends des pas dans le couloir alors que je reste figée, incapable de réaliser ce qu'il vient de se passer.
La tête de ma mère fait surface dans l'entrée et elle écarquille les yeux en me voyant.
« — Nate Pears ! Tu vas nettoyer le foutoir que tu as mis dans l'entrée. »
Je suis quand même heureuse que ce n'est pas à moi de nettoyer les murs colorer maintenant en rouge.
De toute façon pourquoi j'aurais dû le faire ?
Ma mère me fait signe de la suivre et nous entrons dans la cuisine.
Elle attrape une serviette en papier et me nettoie le visage avec.
« — Ton frère ne changera jamais. » Soupire-t-elle.
Encore quelques semaines et il ne sera plus là, je peux encore supporter cela puis je préfère encore me recevoir de la sauce sur le visage plutôt que de devoir parler de lui au passé.
Je retourne ensuite dans ma chambre et attrape un pyjama pour aller me laver.
Ensuite je fais mes devoirs et mon portable vibre alors que je referme le dernier devoir que je dois rendre demain.
C'est Perla qui m'appelle.
Je décroche, un peu surprise par son appel.
« — Hey, comment vas-tu ? »
J'arque un sourcil, nous nous sommes quittées y'a à peine 3 heures.
« — Bien mais pourquoi tu m'as appelé ? » Demandais-je ne comprenant pas.
« — Oh... pour rien. » Me dit-elle et je devine un sourire malicieux se dessiner sur ses lèvres.
Je sais qu'elle a quelque chose à me demander.
« — Tu veux quoi ? » Soupirais-je.
Elle se racle la gorge.
« — Arrête tu me gênes, nous ne sommes pas des amies par intérêt ! »
« — Perla... je te connais, je sais que tu as quelque chose à me demander. »
« — Bon si tu insiste. T'es-en froid avec Leith ? »
Leith, encore lui.
Je ne peux pas passer une demi-heure sans entendre parler de lui ?
J'ignore le fait qu'elle est en train de remuer le couteau dans la plaie.
« — Pourquoi tu me dis ça ? » Demandais-je d'un ton innocent.
« — Parce que j'étais là, tout à l'heure quand tu as laissé Leith en plan sur le parking. » Me répond-elle en réprimant un rire.
« — Ah... » Dis-je gênée en imaginant le nombre de personne qui ont pu voir cette scène.
De toute façon ce n'est pas moi qui devrais me sentir gênée.
« — Tu es là ? » Me demande mon amie en voyant qu'elle n'a pas de réponse.
« — Mmm... oui seulement un problème passager. » Dis-je en soupirant.
« — Qu'est ce qu'il s'est passé ? Est-ce que c'est parce qu'il a mangé avec Tracey ce midi ? » Me demande-t-elle perdue.
Ah oui, j'avais oublié ce détail.
Me demander de manger avec lui pour ensuite finalement manger avec Tracey, voilà comment bien se moquer de moi sans trop d'effort.
Même si j'étais la seule à savoir qu'il m'avait fait cette proposition je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir humilier et un peu ... trahie si je puis dire.
« — Rien, et non puis nous ne sommes même pas amis. » Lui rappelais-je.
« — Dommage. » Me dit-elle.
« — De toute façon ce n'est pas parce que on s'est parlé quelques fois que il y aurait une quelconque suite. » Soupirais-je d'un air mélancolique.
« — Peut être que si, tu n'en sais rien. »
« — J'en sais déjà assez pour savoir que ce n'est pas le cas. » Dis-je agressivement.
« — Tu es s.. » Commença-t-elle.
« — J'écoute les conseils de Jane. » La coupais-je.
Je l'entends soupirer à l'autre bout du téléphone.
« — Jane se trompe peut être, il changera sûrement. »
Je soupire en émettant un rire amer.
« — Vraiment ? Réveille-toi Perla on n'est pas dans un film romantique où l'homme change subitement dirigé par la raison d'une femme mystérieuse. Non, je suis Hailey Pears pas une magicienne. Si on réfléchit bien on devine que cette sorte d'homme n'existe pas. Nous avons des égos et des fiertés bien trop importantes pour s'avouer que c'est nous le problème. On reste dans notre bulle d'égoïsme, rien n'est comme dans les films. » Dis-je en laissant parler mon cœur.
J'entends Perla qui hésite.
« — Juste penses-y, peut être que ta vie sera aussi romantique que ces films. Tu n'as simplement qu'à croire en l'espoir. »
Perla a toujours eu cette étincelle de la vie qui fait qu'elle n'a jamais vécu de situation triste et morose, non elle arrivait toujours à amener cette touche positive qui permet de garder son magnifique sourire intacte. Elle est l'espoir, la joie et la gentillesse incarnée.
Moi je suis simplement l'opposée, presque issue des fins fonds de l'obscurité. Aucune joie dans ce corps qui m'appartient, simplement de la noirceur qui ne fait qu'avancer progressivement dans les parois de mon cœur jusqu'à qu'il soit trop tard. Je sais bien que j'ai encore des chances de retrouver une joie de vivre intense et l'envie de vivre sans réfléchir mais c'est comme si mon cerveau avait éradiqué toute pensée joyeuse de mon âme pour laisser la noirceur et l'amertume.
Je réfléchis avec noirceur, seuls les côtés négatifs sont retenus dans mon crâne.
« — Bon je vais te laisser, à demain et sérieux ne réfléchis pas trop tu pourrais tout gâcher. » Me glisse-t-elle d'une voix douce en entendant que je ne réponds pas.
« — Oui, salut. » Dis-je lacement avant de raccrocher et de m'écraser sur mon lit.
Je me réveille en rassemblant le peu de courage qu'il me reste pour cette dernière journée de cours qui risque d'être la plus longue de la semaine.
Je me frotte les yeux en baillant comme une vache, en imaginant que les vaches baillent puis me lève et gratte ma fesse en sortant de ma chambre.
A ma grande surprise mon frère est dans la cuisine.
Il boit son café et m'adresse un sourire en me voyant entrer dans la pièce.
Je le salue de la main et me dirige vers le placard pour attraper une tasse et me faire un thé.
Après l'avoir fait, je m'assois sur une chaise à côté de Nate.
« — Dernière journée. » Me dit-il.
Je hoche la tête.
Il se racle la gorge et je me tourne complètement vers lui.
« — Je voulais m'excuser pour la blague d'hier, j'ai peut être un peu trop forcé. »
Je souris, agréablement surprise de voir qu'il s'excuse.
Je hausse les épaules.
« — Je m'y habitue. »
Il me sourit, soulagée que je lui pardonne, avant de finir sa tasse de café et de se lever pour la poser dans le lavabo.
Il commence à sortir de la pièce mais je le rappelle.
« — Pourquoi tu es debout aussi tôt ? » Demandais-je.
« — Parce que papa a caché dix réveils dans ma chambre qui ont commencé à sonné vers 6 heures du matin. J'ai réussi à en trouvé 3 mais c'était tellement épouvantable que je suis sortie de ma chambre. »
Je souris amusée par la blague de mon père.
Il a eu une bonne idée.
Suite à ça, Nate quitte la pièce en me fixant étrangement.
Pour ma part je mange mon petit déjeuner et fonce dans la salle de bain pour m'habiller.
J'attrape ensuite mon sac à dos et je sors hâtivement de la maison pour monter dans ma voiture.
Quelques minutes plus tard j'arrive au lycée et je vois que Jane est déjà arrivée.
Elle discute avec Fred et Travis.
Du moment que Leith n'est pas là je me permets d'aller les voir.
Je sors de la voiture et pars à leur rencontre.
« — Hey ! » S'exclame Jane en me voyant.
Je la salue ainsi que les deux autres garçons.
Ils me dévisagent tous comme si j'avais de l'excrément étalé sur la joue.
Je fronce les sourcils.
Les deux garçons s'échangent un regard et Travis prend la parole.
« — C'est un suçon que t'as dans le cou ? » Me demande-t-il.
Je me frappe intérieurement pour ne pas avoir mis mon écharpe aujourd'hui.
Tout de suite je comprends pourquoi Nate m'a regardé étrangement avant de sortir de la cuisine, il a dû apercevoir la marque dans mon cou.
Idiote.
« — Oui, une connerie. » Dis-je en soupirant.
« — Connerie ? Non c'était succulent. » Dit une voix derrière moi qui me donne envie de me tirer une belle dans la tête sur le champ.
Cette même personne pose sa main sur mon épaule.
Je la retire immédiatement.
Il me regarde surpris avant de me murmurer à l'oreille :
« — Violente dès le matin j'aime ça. »
Une odeur plutôt forte de bière s'émane de sa bouche.
Mon Dieu, il est saoul.
Je me décale de Leith.
Je me disais aussi qu'il n'allait pas devenir aussi taquin naturellement.
« — Me dit pas que t'es passé dans un bar avant ? » Grogne Jane excédée.
Il arque un sourcil en riant.
« — Calme, j'avais soif et y'avait plus que ça à boire dans le frigo. »
Je lève les yeux au ciel, pourquoi est-il encore plus idiot avec de l'alcool dans le sang.
D'ailleurs c'est quoi cette idée de boire avant les cours.
Je suis sûre qu'il n'a même pas mangé en plus. C'est très dangereux.
Mon Dieu, pourquoi je m'inquiète pour sa santé ?
« — Donc si je résume, Leith a fait un suçon à Hailey et maintenant il est bourré ? » Demande Fred perdu.
Tout le monde hoche la tête.
« — C'est chaud les gars. » Soupire Travis en passant son regard de Leith à moi.
« — C'était simplement à la fête rien de grave. Puis faut pas en faire tout un plat. » Dis-je en essayant de cacher ma nervosité.
Fred hausse les épaules avant de dire :
« — Au moins on est sûr que Leith n'est pas gai, on avait un doute en apprenant qu'il ne t'a pas mis dans son lit mais bon au moins il a laissé sa trace. »
Je soupire en me remémorant les souvenirs de hier midi.
Ils ne vont pas remettre ça sur le plateau quand même !
« — On s'est tous pourquoi il ne voulait pas le faire, maintenant y'a des choses plus importantes comme s'occuper de votre idiot de copain complètement bourré. » Dis-je excédée qu'il parle à nouveau du même sujet.
J'ai l'impression que depuis que je passe du temps avec eux, j'ai tendance à être souvent énervé et à répondre agressivement.
La sonnerie sonne et je jette un dernier coup d'œil à Leith qui gigote dans tous les sens.
Je pense deviner de la détresse dans ses yeux mais je l'ignore en pensant que c'est simplement mon imagination.
Pourquoi Leith a-t-il bu ?
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