64.






HUDSON



J'avais été patient.. Vraiment très très patient. Mais, Lucia était visiblement devenue le centre de tous les intérêts. Elle me tapait de plus en plus sur le système et voir les autres commencer à l'accepter plus que nécessaire, m'insupportais. C'était donc décidé. J'allais mettre mon plan à exécution. La nuit extérieure me réconfortait. J'avais le sentiment que mon geste était légitime. J'avais le sourire jusqu'aux oreilles. C'était presque fini. Lucia allait disparaître aussi vite qu'elle était arrivée dans nos vies parfaites. J'allais remettre un peu d'ordre et aider Ace, à se défaire de l'emprise de cette manipulatrice.
Je vissai ma casquette sur le sommet de mon crâne. Je souris à quelques petits regards interrogateurs et m'arrêtai devant l'ascenseur. Ace avait eu la merveilleuse idée, de mettre en place ce foutu dispositif à empreintes pour la protéger davantage.

- Qu'est-ce que tu peux être un emmerdeur parfois Ace

Je repensais à mon ami. Je savais qu'il n'était plus lui-même depuis cette fille. Elle n'apportait que des malheurs avec elle, comme tous ceux de son espèce. Je n'avais rien contre les noirs, enfin... rien contre certains d'entre eux. Pareil pour tous ceux originaires d'Asie et des pays du Maghreb. Mais tous ceux qui avaient du sang sud américains, je les passais dessus.
Je sortis mon doigt prothétique. Il n'avait pas été compliqué à faire. J'étais très fier de moi et de mes contacts. J'avais réussi à récupérer une empreinte de doigt d'Ace. Il posait ses doigts, comme tout le monde, il m'avait donc simplement fallut trouver une empreinte sur une table, un verre, de la prélever et il suffisait que j'offre l'échantillon à un imprimeur.

- Parfait

Je me glissais dans l'ascenseur, heureux que cela marche. J'avais déjà essayé quand Ace avait été absent, mais j'appréhendais ce jour plus que tout. Je jetai le doigt en silicone dans la poche de mon bomber. L'ascenseur s'arrêta à son étage et la porte s'ouvrît devant moi.

- So far, so good

Mon téléphone sonna quand je posai le faux doigt sur le lecteur. Je pénétrai l'appartement sombre. J'avais des frissons, en imaginant Ace et les autres encore dans l'Ohio. Je jetai leur passeport dans l'évier et ouvrit le robinet d'eau chaude. Ils allaient apprendre à trouver du temps pour nous et non plus seulement pour ce procès, l'autre pute et les réunions.

- Oui ?

- Tout est prêt Monsieur.

- Bien. Envoyez le colis et vous recevrez le virement

L'homme sembla acquiescer au bout du fil. J'entendais alors du mouvement se faire autour de lui.

- Assurez-vous bien qu'elle le reçoive. Je veux être sûre que tout se passe comme prévu

- À vos ordres ;

Je raccrochai immédiatement et refermai le robinet. Je sortis une bouteille de whisky.

- Une parmi tant d'autres

Je ris. Mon ami avait toujours eu une obsession pour l'alcool irlandais. Je me jetai dans le canapé et buvais une gorgée rapide.

- Écœurant

Je repoussai le verre sur la table et croisai les jambes. Je cherchais à voir de la lumière chez Lucia, mais son appartement était éteint. Elle avait intérêt à ne pas s'être cassée aujourd'hui, car elle avait le chic pour être particulièrement chanceuse.

J'inspirais profondément.

- Aujourd'hui Lucia... c'est la fin

LUCIA

J'étais allongée dans le noir, en train de ruminer ma colère. J'avais tenu, je n'étais pas allée chercher Ace dans son antre, même si j'avais vraiment eu une envie qui m'avait conduit jusqu'à ma porte d'entrée, puis je m'étais rappelé que c'était à lui de faire des efforts, pas à moi.

Je n'avais réussi à rien, pas de repas dans la journée, pas de peinture, pas de sculpture ni de poterie. Juste moi et mon ombre pour me tenir compagnie. Je m'emmitouflais dans ma couette que j'avais traînée jusque dans le salon, quand quelqu'un sonna. Je n'y prêtai d'abord pas attention.

Je devais tellement avoir envie de qu'Ace revienne que je l'imaginais faire ce geste d'humilité. La personne toqua cette fois-ci. J'ignorai. Si c'était Ace, il serait déjà rentré, il n'avait pas besoin de toquer, ni de sonner, ni de m'appeler.

- Putain

Je soupirais, amère. Je ne voulais plus penser à lui. Pourquoi est-ce que ce genre de choses n'arrivaient toujours qu'à moi ?
La porte toqua cette fois-ci de manière plus insistante. Je grognai et me levai, prête à dégainer une flopée d'insultes.
Je tirai la porte vers moi.

- NON M-

Je me tus. Il n'y avait strictement personne. J'avais tout imaginé. Bravo...

Nous en étions là, j'avais des hallucinations auditives. Avant de rentrer, je regardais quand même autour de moi, à gauche et à droite. J'avais le cœur qui battait la chamade, donc il fallait absolument que je sois sûre. Je reculais alors, presque déçue, afin de refermer la porte quand une petite boîte au pied de la porte attira mon attention. Il y avait un bouquet de rose. Une vingtaine environ. Sur celles-ci reposaient une petite carte rose pâle qui disaient :

- Retrouve-moi à mon appart, princesse

À mon grand désespoir, il me décrocha un sourire à travers ses mots. Je regardais la boîte en dessous du bouquet de fleurs, mais je décidai de ne pas l'ouvrir maintenant. Je la pris dans mes bras et refermais ma porte, direction, celle d'Ace.

ACE

J'étais en rogne. Je détestais perdre mes affaires. Jamais au grand jamais encore, je n'avais perdu mon passeport.

- Tu peux te calmer, on y est, me dit Matt se retenant de rire

On avait dû payer une taxe supplémentaire et signer une clause de confiance envers la compagnie aérienne stipulant que l'on remettrait nos passeports aux autorités à New-York dans les cinq jours suivant notre atterrissage.

- On ne peut pas tous les avoir perdus, en même temps !

J'essayais de comprendre, mais je ne voyais pas. Les avaient-on laissés à une hôtesse au départ qui avait oublié de nous les rendre ? C'était chaotique cette histoire. Une douce odeur fraîche me parvînt quand une hôtesse passa à côté de mon siège.

- Tout va pour le mieux monsieur ?

Elle laissa tomber son bras sur le mien. J'agitais la tête.

- Parfaitement

Elle se retira, m'offrant une mimique hargneuse. Mon ton était sec, mais j'avais mes raisons, que les salopes ignoraient.
Michael se laissa aller et éclata de rire avec Matthew.

- Tout va bien mis à part pour ces passeports et avec cette Lucia

Je resserrais la mâchoire.

- En parlant de Lucia, commença Matt, vous ne trouvez pas le comportement de Hud' un peu étrange en ce moment ?

- Que vas-tu encore dire ? Je dis

- J'ai été assis à côté de lui à l'aller je vous rappelle.

L'avion se lança dans le décollage quand je fis claquer ma langue en réponse à Matthew.

- J'ai eu le sentiment que quelque chose n'allait pas, un peu comme si sa haine était plus profonde que l'on ne le pensait

- Peut-être, dit Mick

- Vous devriez me prendre au sérieux

Je le regardai avec dédain en essayant de comprendre ses paroles. Je savais qu'il détestait Luchita, mais ce n'était pas son genre. Enfin...

- Vous savez pourquoi est-ce qu'il est retourné à New-York avant nous ?

Gros blanc.

- Non ! cria t-il presque

Je regardai Mick.

- Personne ne le sait. Mais une chose est certaine, c'est qu'il est rentré avant nous tous à New-York, sans raison apparente

- Comment est-ce que tu sais qu'il est parti du rendez-vous plus tôt, pour rentrer à New-York ?

- Parce qu'il me l'a dit merde ?!

Je n'en revenais pas. Je l'avais déjà dit que dans ce groupe existait des sous groupes, certains se faisaient plus confiance qu'à d'autres... mais... au point de nous mettre à l'écart de toute information.

- Il va la tuer...

Michael parlait enfin. Mais si c'était pour dire ce genre de choses, j'aurais préféré qu'il ne l'ouvre plus jamais.

- Il est seul dans cette grande ville, avec Lucia, sans nous. Je ne lui fais pas confiance. Il va tout faire foirer !

Je déglutis difficilement, pas étonnant ailleurs, j'avais la gorge sèche. Je revoyais Lucia et moi nous engueuler. Et aujourd'hui, sa vie était peut-être en danger.

- Matthew... pourquoi est-ce que tu ne le dis que maintenant

Je me retenais de l'attraper par le col, cet enfoiré.

- Je pensais que vous le saviez

Hudson nous avait volé nos passeports, dans l'espoir que nous restions coincés. J'en étais à présent sûr. Je ne voulais que lui laisser le bénéfice du doute, il avait une chance sur deux de commettre l'irréparable. J'avais aussi une chance sur deux de le laisser en vie, mais hors de question que mon procès tombe à l'eau, et Fernandez par la même occasion.
Je commençai à ressentir un pincement, il n'avait pas intérêt à la toucher. On ne savait pas de quoi est-ce qu'il était capable, mais Hudson pouvait devenir réellement fou de rage, et je voulais à tout prix l'éviter.
Le pire dans cette situation était la sensation que même en ayant rassemblé toutes les pièces du puzzle, on était toujours impuissants.

- On retourne voir si elle est toujours dans l'appartement, concluais-je

Il fallait que je prenne mon mal en patience, et ce n'était vraiment, vraiment, vraiment pas mon fort.



LUCIA



La boîte mystère et les fleurs de la part d'Ace m'avaient surprise, mais il fallait se dire qu'il devait être rentré un peu plus tôt ? Sinon il ne m'aurait pas proposé cette visite à l'improviste.
Je souris en poussant sa porte.

- Ace ?

Personne ne répondit. Étrange. Je me faufilai dans le noir, avec pour seul éclairage, la lumière de la nuit. Je tenais difficilement la boîte et les roses, mais je me débrouillais. Je m'introduisis dans la chambre en toquant doucement :

- Je ne savais pas que tu serais aussi débile et que tu viendrais sans même ouvrir la boîte pour voir qu'elle était vide

Je sursautais et me retournai violemment. La panique m'emplît. Il fallait absolument que j'évite de me retrouver dans la même pièce que ce malade, et qu'est-ce qui fallait qu'il m'arrive LÀ, MAINTENANT ? Que je me retrouve avec lui ! J'avançais jusqu'au plan de travail et y laissai les roses, avec autant d'assurance qu'un petit porcelet.

- Qu'est-ce que tu fiches là ?!

- Je te retourne la question Lucia. Qu'est-ce que tu fais chez mon ami, avec des fleurs ? Tu as vraiment autant d'accès que ça à chez lui ? Je n'en reviens pas. Tu as cru que tu réussirais à t'installer dans nos vies c'est ça ?

Son discours était mélangé, j'étais perdu, je ne comprenais rien.

- De quoi est-ce que tu parles ?

Je le regardai mal à l'aise, il dégageait ce truc, malsain. Sa casquette laissait assez à voir, pour que l'on ne puisse voir que son sourire à vomir.

- Nous avons des choses à régler

Je pensais à toutes mes options. M'échapper par l'ascenseur, n'en était pas une. J'aurais peut-être pu sortir, mais je me serais vite heurté à l'attente de l'arrivée de l'ascenseur. Hors de question aussi de m'enfermer dans une pièce, erreur de débutant, ne pas s'enfuir en se cachant à proximité de son agresseur, c'était une évidence, pas si évidente que ça. Il aurait eu tout le temps de défoncer la porte pour m'attaquer.

- Tu n'es vraiment qu'une chieuse de première

Je n'avais donc qu'une option. L'issue de secours. Chaque appartement avait une issue de secours, utile lors d'incendies. La porte coupe-feu était justement à côté de la cuisine, il suffisait que je continue de faire semblant de l'écouter.

- Je ne t'ai rien fait, trouve-toi une autre occupation !

- La bonne blague

Il retira sa casquette et dégagea ses cheveux. Il faisait encore plus peur comme ça, avec ses cheveux en bataille, mal coiffé, et cet air de psychopathe plaqué sur les traits de son visage.
Je me retournais brusque, me mis à courir vers la fameuse et seule option que j'avais. Je tirai sur la poignée, fermement, le souffle coupé. Heureusement, elle était toujours ouverte. C'était ça, que j'appelais avoir de la chance. Tomber sur un appartement parfaitement construit à ce point. Il se précipita derrière moi à grandes enjambées. Je dévalais les escaliers. La lumière couleur orangée, très légère me permettait de me guider à peu près correctement, tout en me tenant, mais il fallait que j'aille vite.

- REVIENS ICI, ON N'A PAS FINI !

Il était terrifiant, je n'avais jamais entendu de cri pareil. Je n'avais rien à lui dire, je voulais simplement m'échapper.

- Connasse ramène toi

Je ne voyais même plus où je mettais les pieds, j'étais à bout de souffle, et je voyais mon état actuel comme une chance. Je ne m'étais pas tordu la cheville depuis le début de ma course, ça devait être un signe. Alors que je me tâtais à des réjouissances et à de l'espoir, ma tête bascula à l'arrière. Je sentis mes os craquer. Je poussais un cri de douleur quand ma tête rentra en contact avec le sol. Il venait de me tirer par les cheveux. J'étais fichue.

- Tu es complètement malade, Hudson !

- Je vais t'apprendre Lucia, à essayer de me la mettre à l'envers

Il me tira tout du long des escaliers. Je sentais les bleus se former. Pourquoi tant de haine ? Pourquoi moi ? Je ne lui avais pourtant jamais rien fait. J'essayais de m'agripper aux murs, à tout ce qui était agrippable dans le coin, mais mes ongles se cassaient à chaque essai.
Hudson finit par me remonter jusqu'en haut tandis que je me débattais. Il claqua la porte derrière nous et me balança de toutes ses forces par terre. Je m'écrasais violemment contre le carrelage, avec lui, me dominant de toute sa hauteur. J'avais tout à coup très chaud et très froid. Le chaud venait de l'effort physique. Je n'en pouvais plus, j'étais nauséeuse à force. Je le voyais me faire toutes choses lui passant par la tête, ce qui me donnait froid, vraiment froid.

- Hudson !!

Je hurlais son prénom à pleins poumons, histoire de peut-être ramener une once d'humanité dans ce mec. Il se pencha sur moi et me donna une claque violente.

- LA FERME, MON PRÉNOM TU LE GARDE EN DEHORS DE TA SALE GUEULE

J'avais la tête qui tournait, des acouphènes atroces et je sentais ma marge de lucidité rétrécir.
Je me tournai sur moi-même, me glissai en jouant des coudes. Ça ne m'était encore jamais arrivé putain. Ne plus avoir de force pour me lever. Je ne savais pas où j'allais, mais je suivais mes coudes. Ma poitrine se soulevait douloureusement. Je devais y arriver. Je voulais Ace. Je voulais Matt, et Michael. Je me rendis pour la première fois compte, qu'ils étaient en fait pour moi, d'autres bouées de sauvetage.

- Reviens ici !

Il me tira par les mollets en enfonçant ses sales doigts dans mes jambes. Je lui donnais un coup de pied qui frappa son pectoral droit.

- Salope

- LÂCHE-MOI !!

Il se tint la poitrine. Je me redressais sur mes genoux, en colère et attrapai un verre posé sur une table, encore plein d'une boisson inconnue. Je lui jetais dessus. Le contenu se renversa sur moi, j'essayais de me redresser ignorant le bruit de verres brisés qui avait frappé Hudson. Je glissais dans le liquide. C'était de l'alcool. Il était bourré ? Ou conscient de ses actes ? Il m'avait pourtant l'air sobre.

- J'ai vraiment été trop gentil avec toi

Il passa ses deux mains dans mon jeans et me souleva violemment. Ses doigts étaient calleux et gelés. Je me mis à hurler à la mort en le frappant. Sa prise n'était pas assez bonne, car je finis quelques secondes plus tard par tomber de nouveau dans un bruit sourd. Je ne voulais pas le supplier. Je n'allais pas le supplier, mais j'étais si douloureuse. Je repris un peu de courage et me relevai avant de courir vers la porte coupe-feu. Il rit, comme un chat le ferait devant une petite souris enfermée avec lui, tout en ayant la certitude de se la faire tôt ou tard.
Je rouvris la porte, et me remis à dévaler les escaliers, malgré mon manque cruel d'agilité quand le bruit d'un choc violent se fit entendre. J'avais été trop occupé à m'enfuir, pour me rendre compte qu'il avait pris une bouteille dans ses mains.
Je commençai à perdre l'équilibre :

- Hudson...

- Ferme - la

Un second coup s'abattît. Je m'écroulais dans les escaliers, puis black-out.

~~~

Je tentais de hurler, mais seul le son d'un animal à l'agonie traversa mes lèvres. Super, j'étais bâillonnée. Où est-ce que j'étais ?! J'avais la vue floutée par un masque, certainement de larmes. Un bruit sourd de moteur ronronnait derrière moi en fond. Je m'agitais dans tous les sens, mais j'étais clouée sur ce qui m'avait intérêt d'être un lit. Je m'agitai. Il m'avait emmené avec lui... À BORD D'UN BATEAU, ENTOURÉE D'EAU. Je ne me sentais pas en sécurité. Je n'étais pas une pro de la natation, donc m'enfuir n'était pas une de mes possibilités ! Je hurlai de nouveau, autant que ma gorge me le permettait.
Je sentais les liens qui tenaient mes jambes aux barres du lit, me lacérer la peau, de même au niveau de mes chevilles. J'étais dans le noir.

- Tu ne veux pas la fermer, satanée Mexicaine ?

Je me tus et regardai autour de moi. Hudson était là. Qui conduisait le bateau ?! J'avais espoir que ce ne soit pas Matt, ou Michael ou quelqu'un que je connaissais. Ou alors, il avait simplement enclenché le pilote automatique ?
Je tentais de sécher mes yeux pour y voir plus clair. Il était assis, en face de moi, une bouteille à la main, peut-être de la bière ? Ou de l'eau, je ne savais pas, et c'était le cadet de mes soucis. Ma tête était encore extrêmement douloureuse et je sentais l'odeur âcre du sang me remonter jusqu'aux narines. J'avais envie de lui hurler toutes les grossièretés que j'étais capables de trouver au fond de ma tête, mais j'étais bâillonnée. Bâillonnée par la peur et par la merde qu'il m'avait mise dans la bouche pour ne pas m'entendre.

- Évite de te débattre ;

Il me le disait sur un ton mi-amical, mi-menaçant. Je m'agitais alors de plus belle. Il leva les bras histoire de dire : « comme tu voudras ». Ma douleur se fit plus aigüe.

- Je te pensais vive d'esprit, mais non... Sinon, tu aurais remarqué que les menottes que tu as se resserrent à chaque mouvement

C'était donc ça... j'avais cru que j'étais pieds et poings liés par une corde, mais non. Je baissais les yeux sur les barres qui servaient de pieds au lit. J'avais des menottes aux chevilles.

- Pas la peine de lever la tête vers tes poignets, tu es aussi menottée qu'en bas

Je le regardai avec défiance :

- Ah oui... Suis-je bête, tu le sens bien que tu es menottée

Il éclata de rire et bu une gorgée de ce truc. Il en renversa dans le coin de sa bouche et le contenu coula légèrement sur son polo. Je pouffais. Je n'avais pas pu m'en empêcher, il fallait que je lui fasse comprendre que je le détestais, même si je n'étais pas en position de force. Il se leva brusquement et fit claquer la bouteille à même le sol, à ses pieds.

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