58.






J'étais rentré de chez ma petite protégée, vidé et exténué. Les jours qui suivirent, j'avais alors travaillé sur le procès qui arrivait à grands pas.
Matthew était parti en vacances, je jugeais qu'il le méritait, vu le travail acharné qu'il avait fourni. Hudson étrangement, avait décidé de s'absenter ces derniers temps, mais comme il continuait tout de même à travailler à distance, je décidai de ne pas me préoccuper de lui. Seul Michael que je voyais beaucoup ces derniers temps avait retrouvé son poste. Stuart et moi avions discuté du contrat que nous avions signé et tout était rentré dans l'ordre.

- L'autorisation de remplacement de la victime a été acceptée par le juge

- Bonne nouvelle

Je le disais pour moi, mais je savais que Spencer, le pensait aussi très fort. C'était de plus en plus pour lui, un vrai calvaire d'avoir à m'obéir, et moi aussi, je commençais réellement à être épuisé par toute cette histoire.
Mon téléphone vibra de nouveau, mais je décidai de ne pas voir de qui provenait le message. C'était comme ça depuis déjà vingt minutes.

- Il va juste falloir que le remplaçant signe cette autorisation

Il me tendit une feuille à remplir.

- Nom, prénom, âge, rapports avec la victime, rien de très surprenant

- Oui, mais c'est surtout pour être sûr qu'elle se rende bien compte de ce dans quoi elle s'engage

Je regardai Spencer, songeur :

- Tu me manqueras Spency, toi, ainsi que tes remarques à la con

Mon téléphone vibra de nouveau. Je prenais la feuille et la glissait dans ma chemise avant de me décider à voir de quoi est-ce qu'il s'agissait, quand tout à coup, il ne vibra plus, mais sonna.
C'était un numéro masqué.
Je décrochais méfiant.

- Scotteennn !! Je pensais que tu avais perdu ton téléphone

Je bondis de mon siège.

- Savais-tu que ta petite chérie était vraiment à croquer

- Paolo

- Et si je puis même être encore plus honnête, elle m'excite

Je quittai le bureau de Spencer, sans lui adresser un autre regard. Mon cœur battait à tout rompre. Pourquoi est-ce que Paolo, me parlait de Lucia ?

- Je t'interd-

- Una chica de Mexico, que sexy (Une nana de Mexico, comme c'est bandant)

- Où est-ce que tu es ? Que je vienne te régler ton compte une bonne fois pour toute

J'empruntais la cage d'escalier des bureaux au lieu de prendre l'ascenseur. Il ne montait plus jusqu'ici pour un moment. Apparemment il fallait faire quelques vérifications sur les câbles.

- Tu as intérêt à arrêter toutes ces petites menaces

Mon téléphone vibra encore

- Putain !

- Tu peux le dire, rit-il. Regarde ton téléphone, tu as reçu une belle petite surprise

Je le retirai de mon oreille et observai. Toutes les notifications reçues venaient d'un seul et même numéro. Je n'avais que des photos de Luchita. Que faisait-elle... dans un bar ?
Je dévalais à toute vitesse les escaliers, avant d'arriver au plus bas, c'est-à-dire sur le parking. Mes poumons sifflaient. Je les entendais. J'avais du mal à respirer, mais je courais contre la montre. Il fallait que je retrouve Lucia, et vite.

- Et si tu regardes bien, sur la dernière, tu vois l'arme de mon sniper

Je replaçai mes yeux sur l'écran de mon téléphone. Non. Ce n'était pas possible.

- Ciao

Paolo Johnson raccrocha... Il avait raccroché.
J'étais en rogne. J'essayais de nouveau de l'appeler, mais rien. Putain.
J'avais dit à Lucia de ne pas sortir, et encore moins sans moi. Que faisait-elle dans un bar. J'avais le sentiment que quelque chose se tramait. Quelque chose d'étrange.

- QU'EST-CE QUI N'ÉTAIT PAS CLAIR DANS MA PUTAIN DE PHRASE

Je démarrais en colère. J'en voulais à Lucia de m'avoir désobéi. J'en voulais à Lucia d'avoir jugé bon de sortir sans me le dire, et je m'en voulais surtout à moi de lui avoir fait autant confiance.
J'avais pensé que ça irait, mais c'était loin d'être le cas. J'étais heureux que ce soir, il n'y ait aucun bouchon. La photo qu'il m'avait envoyé était une photo, avec vu plongeante sur le Bazze. Sur le côté, on voyait effectivement un fusil de sniper pointer sur un groupe assis près des fenêtres. La seule chose positive dans l'histoire était donc que j'avais une adresse, et que celle-ci n'était pas loin des bureaux de Spency.
Je me garai brutalement avant de sortir en claquant la porte. Lucia était tranquillement assise, en train de siroter un cocktail avec Alex et d'autres personnes.

- Dites-moi que je rêve...

Je rentrai avant de la fixer dans les yeux.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Qu'est-ce qu'il y a ?! Tu me demandes vraiment ce qu'il y a ?

Elle fit battre ses cils en me regardant, comme si j'étais un dérangé.

- On s'en va Lucia

L'une des amies de l'inconsciente que j'avais en face de moi, voulu dire quelque chose, mais Alex la retint. Elle avait raison, parce que j'étais tellement en ébullition, que j'aurais pu me déchaîner sur tout et n'importe quoi.
Elle finit par se lever, je l'attrapai par le bras :

- Je te laisse payer

Je m'étais très clairement adressé à Alex. Je tirai rapidement l'insouciante derrière moi.

- Monte !

Elle fit le tour de la voiture, en tenant son petit sac dans ses mains, marchant comme une enfant. Je déverrouillais mon téléphone en recevant un énième message : « Bien, tu as vite réagi. Alors ne me tente plus à l'avenir. ». Je ne répondis pas, je démarrai et jetai le téléphone sur les cuisses de Lucia.

- TU N'ES VRAIMENT QU'UNE ENFANT BORDEL !

- Pourquoi est-ce que tu me parles comme ça ?! Je n'ai rien fait de mal

- TU NE SAIS PLUS LIRE ?!

Elle me fixa, l'air un peu perdu. Elle ne se rendait visiblement pas compte de son erreur. Elle prit le téléphone.

- Quelle conversation passionnante n'est-ce pas ?

- Je suis désolée, dit-elle d'une voix instable en continuant de rire

Je pilais en pleine route :

- TU ES DÉSOLÉE ?!

- Arrête de crier

- Ohhh... Que j'arrête de crier ? Tu n'as vraiment rien dans le crâne

La colère l'emporta et je lui balançais toutes sortes d'insanités au visage. Elle baissa la tête sur mon téléphone tout en défilant.

- Je ne pensais pas qu-

- Quoi ? Parce qu'il t'arrive de penser ?

- Pas la peine de me parlr sur ce ton

Je me tus.

- Ça arrive à tout le monde, finit - elle

- Non mais, à quoi est-ce que tu pensais bon sang ?

- Je suis désolée... Terriblement désolée. Je ne me rendais pas compte

Je ne l'ouvris plus sur tout le reste du trajet. On passa une demi-heure comme ça, dans le silence. Il me sembla qu'elle pleura légèrement, mais je n'en étais pas sûr. J'avais écourté un rendez-vous important, et je n'étais pas près d'agir librement sans me dire qu'elle n'allait pas faire n'importe quoi.

- J'aurais juste aimé que tu sois plus responsable... Je me suis inquiété, je pensais que tu comprenais mieux à présent

- Tu me parles comme mon père

Elle n'avait pas répondu immédiatement. Elle m'avait d'abord rendu mon portable puis elle regarda par la fenêtre.

- Parce que je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose

- Parce que tu veux absolument que ton procès soit mené à bien

Ce n'était pas vrai. J'avais eu réellement peur. Sans pouvoir me l'expliquer. Mais ça, elle n'aurait jamais voulu le croire. Je me repris alors :

- Essayons de nous comprendre. Si j'ai été hors de moi, c'était parce que j'ai vu l'image d'un fusil de sniper pointer vers toi, tu sais ce que ça fait de ressentir cela Lucia

- Oui m-

- Alors c'est la même chose pour moi...

Elle expira bruyamment. Je souris dans le vague.

- Viens manger à la maison. Je me fais pardonner pour mes mots. Mais en revanche, je vais devoir te faire comprendre que je suis extrêmement déçu que tu aies pris autant de risque, pour un simple bar

Je la vis serrer son sac. Elle semblait touchée ? Ou peut-être en colère. Mais je n'en avais rien à faire. Je voulais simplement qu'elle se sente mieux pour qu'elle évite de me dire sur un coup de tête que je ne devais plus compter sur elle. Je trouvais ma réaction légitime. Il avait suffi d'une proposition aussi merdique de cette malade d'Alex, pour qu'elle sorte, malgré mes avertissements.
On finit par arriver, et elle ne m'attendit pas pour sortir. Je coupais le contact et la suivi, quelques pas derrière elle. Finalement, elle s'arrêta et se tourna vers moi, un visage entre la colère et la culpabilité.

- 20h30 chez-moi, je dis

Je passai devant elle et appelai l'ascenseur. Elle m'observait faire comme si mes gestes étaient étranges.

LUCIA

Un peu plus tard, dans la soirée, je refermai une bouteille de vin qu'Ace m'avait donné sans me prêter un regard. Je le servis d'abord avant de faire de même.

- J'avais dit 20h30

- Et il est 25, je répliquais

- Il m'a coûté cher celui-là, il va te plaire

Je souris en repensant à son comportement de ce soir quand il était littéralement venu me sortir par la peau des fesses de ce bar. J'avais vu de l'inquiétude dans ses yeux. Et même si Ace ne comptait pas vraiment me l'avouer, je savais qu'il m'aimait. Je l'avais vu. Ce n'était peut-être pas de l'amour à proprement parler, mais plus que simplement du physique.

- Merci beaucoup, je pouffais

Il se tut en retournant à ses fourneaux. Je me levai et vint lentement vers lui :

- Ecoute...

Je me plaçai derrière lui tandis qu'il nettoyait ses ustensiles.

- Je ne pensais pas que ce serait si grave. Tu m'avais dit qu'il avait '' nettoyé la ville '' pour moi

- Je t'ai aussi dit de ne pas sortir

- Je suis désolée, de t'avoir inquiété

J'embrassai son bras qui se contractait à chaque mouvement de nettoyage. Il finit par rire :

- Ok

Il se tourna et m'embrassa sur le front, j'expirais détendue :

- Qu'est-ce que tu fais demain ?

- Qu'est-ce que je fais demain ? Répéta t - il en se mettant en face de moi

Je le regardai de ma hauteur et le tentai du regard.

- Je suis occupé demain finit-il par dire à un moment

J'étais déçue et triste. J'avais espéré qu'à défaut, de sortir, je pouvais rester avec lui en journée, mais je comprenais qu'il fallait que je reporte mes plans à plus tard.

- On peut aller se balader en ville un peu plus tard

Il me colla contre le plan de travail, en attente de réponse.

- Où ça ?

- Restaurant ?

- Restaurant à...?

- Central

Il parlait de Central Park.

- Je t'aime beaucoup, mais très peu pour moi

Il rit aux éclats et s'éloigna quand le four sonna. Ace se détourna me laissant là, les joues complètement rosies. Je ne voulais pas aller manger dans l'un des restaurants huppés de Central Park. Je voulais être tranquille, et non dans un endroit devant lequel les touristes passaient, histoire de faire une photo de la façade sans rentrer.
J'aimais manger sans être observée, voilà.

- Je trouverais quelque chose pour convaincre son altesse

Venait-il vraiment d'employer le terme « convaincre ». Cela voulait dire qu'il était prêt à marchander. S'il était prêt à faire des efforts pour me satisfaire, alors ça voulait dire que je pouvais en tirer parti. J'avais une idée incroyable. Il sortit le plat du four et je m'assis à ma place, affamée.

- Tu veux me convaincre ?

- On peut dire ça comme ça

Je souris, pleine de hâte :

- Je te fais une proposition, tu me rends mon téléphone et je te laisse m'emmener où tu veux sauf à Central Park

Il fronça les sourcils.

- Pourquoi est-ce que tu m'en parles maintenant ?

Il rit :

- Je voulais déjà te le rendre. Je pense que je t'ai assez pris pour mon esclave

- Tiens, c'est nouveau ça

Je lui donnais mon assiette après qu'il m'ait proposé de me servir.

- Tiens, tu vas voir à quel point je suis imbattable en cuisine

Je le remerciais.

Le reste du repas se déroula parfaitement bien. Il m'avait rendu mon téléphone un peu plus tard, après notre repas et je rentrai en fin de soirée, soulagée. J'étais contente de mon petit repas offert par cet homme que je commençais malheureusement de plus en plus à voir comme l'homme parfait. Je m'étais régalée et même si j'avais voulu rester, j'avais aussi préféré le laisser se reposer. Il avait du travail d'après ce que j'avais compris, et j'étais épuisée de toutes ces émotions, aussi bien positives que négatives.


Le lendemain, j'avais été réveillé par Alex qui me disait qu'elle comptait venir me voir. Elle voulait que l'on passe du temps ensemble. Et après avoir protesté à cause de son égoïsme, je raccrochai en lui disant que je l'attendais. Elle avait été égoïste de me réveiller ainsi, et donc, je comptais bien le lui faire savoir. Peu après mon réveil, je pris un bain, heureuse d'avoir récupéré mon portable. Il était intact et rien n'avait changé. Je souris quand Dani décrocha à mon appel. On s'était lancées un appel vidéo et ça tombait bien, car elle était avec So'.
Elle me passa un savon, pour mon absence et je n'eus d'autres choix que de tout leur raconter. Tout, de A à Z. De mon présumé kidnapping à ma vie à Long Island, à l'accident d'Ace, jusqu'à mon retour à Manhattan. Finalement quelqu'un sonna, et je n'avais pas vu le temps passer.

- Bise ! Il faut que j'y aille, me précipitais-je de sortir. Putain, je ne pensais pas qu'elle arriverait aussi vite

Alex m'avait à peine laissé trois quarts d'heure pour profiter de mon bain et de mes retrouvailles avec mon portable. Je levais les volets, encore fermés étant donné que cette fois-ci, j'avais veillé à les fermer. En fait, je ne supportais plus les regards de mes voisins, donc maintenant, je vivais enfermée.

- J'ai cru que tu étais morte dans ton sommeil

- On s'est appelées il y'a une heure, et tu m'as d'ailleurs réveillée !

Je levai les yeux au ciel en la laissant passer. Je me tournais sur les petites gouttes qui m'avaient suivie jusqu'ici. Elles venaient de mes cheveux.

- Et cause de toi, je vais devoir repasser la serpillière

- Je te coiffe, ma belle ?

Je baissais la tête en ouvrant mes yeux gonflés de fatigue, un petit sourire mesquin aux lèvres :

- Ah oui ?

- Allez, allons-y !

Je courus dans la salle de bain, heureuse comme une enfant. Elle me suivit en attrapant une chaise de bar dans la cuisine.

- Tu ne vas pas t'asseoir par terre si ?

Je ris.

- Allez fait vite

Elle commença alors en me faisant d'abord un brushing. Mes cheveux étaient tellement soyeux et elle s'appliquait aussi tellement que je me demandais si elle n'avait pas été coiffeuse auparavant.

- Raconte-moi les potins

Elle secoua la tête.

- Noah et moi c'est fini

Je me tournais brusquement vers elle en ouvrant la bouche en O.

- ATTENTION

- Pardon mère, vous venez simplement de m'offrir LA PLUS BELLE NOUVELLE DU MONDE

- On reste amis. On s'entend très bien, mais simplement en tant qu'amis

Je ris. C'était déjà mieux que rien. Ils n'avaient strictement rien à faire l'un avec l'autre. Mais j'étais en fait surtout pour le couple Matal. Matthew, Alex. Je n'osais pas imaginer leurs enfants. Ces deux-là étaient si beaux, alors leur progéniture...

- Je sais ce qui te manque

- Quoi donc ? Elle posa la question en se retenant de rire

Mes mèches de cheveux glissaient entre ses doigts de manière si parfaite, que ça en était hypnotisant.

- Lui

Elle comprit, car son rire rayonna avant qu'elle ne le bloque de nouveau.

- Matt ?

- Ohh et tu emploies même son petit surnom

Elle pouffa :

- Comme tous ceux à qui ils parlent

- Oui maiiss, toi tu as cette manière de le dire tu saisies... « Matt », j'imitais sa voix. « Matt. » « Oh, Matt »

- Arrête !

Elle gloussa

- « Oh arrête Matt ». « Matthew ! Arrête »

J'éclatais de rire, à m'en étouffer.

- Si tu continues, je te brûle le cuir chevelu

- Oh, tu sais

- Il ne me manque pas Lu'

- Ok, je haussais les épaules souriante

Elle ne dit rien, en réponse en se mordant les lèvres avant de reprendre :

- Comment ça, juste « ok » ?

Je la regardai à travers le miroir.

- Je te crois... Si tu me dis qu'il ne te manque pas

Bien évidemment que je ne la croyais pas. C'était à en crever les yeux, qu'elle l'aimait encore.

- Ah bon ? Tu n'as rien de plus à dire ?

- Quoi ? Il y a quelque chose en particulier que tu aimerais entendre ?

Elle secoua la tête :

- JE SAIS QUE TU VEUX QUE JE TE DISE DE RETOURNER AVEC MATTHEW

Elle rougit avant de me faire part de ses craintes. Avec tout ce qui s'était passé avec le groupe qu'ils formaient tous ensemble, à cause de son erreur, ils s'étaient tous séparés, et les deux n'avaient pas pu rester ensemble.

- J'aurais aimé avoir la chance de recommencer

Je la regardai attristée, elle n'avait pas l'air pleine d'espoir comme d'habitude. J'allais essayer de faire quelque chose. Je n'allais peut-être pas le lui dire dès maintenant, histoire de ne pas lui faire de faux espoirs, mais j'allais tout faire. Il fallait que je parle à Ace, je n'en pouvais plus de voir ces deux-là séparés, j'allais tout faire comme s'il s'agissait de mon propre couple. Plus tard dans l'après-midi, elle était partie après que l'on ait mangé devant la télé. Je lui avais raconté mes petites mésaventures avec son ancien ami, et elle avait été à la fois choquée, heureuse, subjugué et en colère. Finalement, Alex était parti un peu après notre marathon de film et je m'étais remise à ma peinture, avec un léger bruit musical en fond provenant de la télé. Je m'étais amusée à lancer toute une playlist de Romeo Santos pour me motiver.

Upper East Side :
18:52 :

Je m'essuyai les mains en admirant les deux toiles que je venais de terminer. J'en posais deux sur la table basse, histoire qu'elle sèche à plat, et évite de couler, ce qui risquerait de gâcher mon travail. Je posais la dernière toile sur le plan de travail de l'îlot centrale.

Quelqu'un se mit à tambouriner contre ma porte.

- Merde

Je courais vers l'évier et y jetais mon chiffon sale et plein de peinture. J'en avais moi-même de partout, sur mes joues, sur mes cuisses, dans les cheveux.

- J'arrive

Je soupirais en courant vers la porte, à peine avais-je terminé de laver mes mains.
J'ouvris la porte d'entrée avec brutalité et Ace fondit sur moi

- LUCIA !

- Oui ?

J'éclatais de rire en évitant de lui rendre son câlin en retour. J'étais sale. Voilà pourquoi. Sinon je le lui aurais bien évidemment rendu. J'étais d'ailleurs surprise. Je ne le voyais pas étreindre quelqu'un... Que lui arrivait-il ?

- C'est nouveau ça ces gestes affectueux

- JE SUIS MONTÉ IMMÉDIATEMENT

- Explique-moi

Il avait l'air heureux il s'éloigna :

- J'AI DU CHAMPAGNE

Il agita une bouteille :

- DU MOËT ?!

Ace... Ace avait dans la main, une bouteille de Moët et Chandon !

- J'AI DÉCROCHÉ UN CONTRAT

Il me prit dans ses bras et me fit quitter le sol. Je ris aux anges.

- On est milliardaire bébés.

Il me fit tourner dans les airs et je m'accrochai maladroitement à lui.

Il finit par me reposer et posa la bouteille dans la cuisine.

- ON est milliardaires ?

- Demain je suis sûr qu'il y aura des articles partout dans la presse. Et ce que j'ai, c'est grâce à toi bébé. Depuis que tu es là, Luchita, je travaille mieux

Je ris, n'y croyant pas.

- Je suis si fière de toi.

Je me jetais dans ses bras, et passais mes mains sur son visage avant de l'embrasser. Il me rendit le bisou puis me sourit.

- Désolée, pour ton costume

Je faisais quelques pas en arrière et lui montrai mes tâches.

- Je l'enverrai au pressing. Ne t'en fais pas

Il rit et se dirigea naturellement vers

- Pourquoi est-ce qu'Alex et toi, sonnez au lieu de rentrer directement, étant donné que vous avez tous vos empreintes pour mon appartement

- On ne sait jamais, je sais encore respecter ta vie privée

- Ça aussi, c'est nouveau

- Accepte ça comme une faveur

Il sortit des verres comme s'il connaissait cet appartement par cœur. Je me rapprochais de lui et pris la coupe de champagne qu'il me tendit.

- Merci

- Je t'avais promis, une balade. On est vendredi soir. Demain matin sois prête, je te fais visiter l'un de mes domaines de plaisance

J'explosais de joie. On porta un toast à sa bonne nouvelle. Et je me promis de profiter de notre journée demain pour me rapprocher de lui. Il porta son verre à ses lèvres, faisant flotter avec un brin de flirt. Je détournais alors le regard, le cœur fondant sous son charme.

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