50.
Il se faisait très tard. Lucia s'était endormie hier avant de se réveiller tôt, et de découvrir la surprise que je lui avais faite. Je m'étais réveillé plus tôt pour faire footing habituel.
À mon retour, j'avais pensé à lui remonter le moral, alors j'ai filé en librairie et je lui avais acheté une bonne vingtaine de bouquins qui à mon avis lui correspondait. J'avais aussi acheté plusieurs toiles, et le meilleur matériel de peinture disponible sur le marché. J'étais ravi de mes achats et elle aussi, étant donné qu'elle avait passé sa journée à lire et à peindre. Je lui avais aussi donné de quoi sculpter, mais elle n'avait pas eu le temps d'y toucher.
Plus tard dans l'après-midi, j'étais allé la voir. En quittant mon bureau, je m'étais attendu à ce qu'elle soit encore en train de s'occuper, mais elle s'était endormie devant un dessin. Je m'étais énervé en voyant qu'elle ne s'était pas mise au lit, mais j'imaginais que c'était à moi de le faire pour elle.
Je l'avais alors remise sous ses draps et avait quitté la pièce désespérée par cette fille qui bavait sur son dessin un peu plus tôt.
Il se faisait donc à présent très tard, quand je lisais le rapport de contrat que nous avait envoyé Matthew en présence de Bridget dans la cuisine.
- Tu as réussi à lui redonner le sourire
- Si l'on veut
- Bien-sûr ! Elle dit cela avec un enthousiasme marqué. Elle a mangé aujourd'hui... quand je lui ai apporté le repas, elle a eu du mal à le commencer
Je m'apprêtais à répondre, mais elle me coupa :
- Non pas par manque d'envie, mais parce qu'elle était prise dans ses bouquins et peinture. Tu peux être fier de toi Andrew
Je hochais la tête en continuant de taper sur mon clavier.
- Vous avez dormi ensemble, c'est bien et je suis contente que tu aies mangé ce que je t'ai cuisiné aujourd'hui
Mon ordinateur sonna trois fois. Je grimaçais contrarié :
- Fais - chier
- Qu'y a-t-il ?
- Ma batterie est faible, il faut que je retourne dans mon bureau. Au revoir
Elle me sourit tendrement. Je me levais alors la laissant là. J'étais content dans un certain sens d'avoir Bridget dans ma vie. Je l'avais longtemps détesté, mais elle avait su faire ses preuves. Elle était l'ancienne gouvernante de mes parents, et elle était très proche de ma sœur, cependant lorsque cette histoire avait éclaté, elle n'avait pas voulu s'en mêler. Je lui en avais énormément voulu. Je m'étais demandé si elle avait vraiment tenu à ma sœur à un moment. Comment pouvait-elle abandonner Jane, alors qu'elle la considérait presque comme sa fille ?
C'est à cette période-là que je m'étais senti le plus seul. Même Bridget l'avait abandonné. Ne serait-ce qu'une fois, j'aurais voulu que quelqu'un défende ma sœur comme je le faisais moi-même
Après plusieurs mois, seul, sans ne voir personne, j'ai fini par obtenir un autre appel masqué. Quand je décrochai, c'était elle. Elle s'excusait platement, mais je lui fis comprendre que j'avais besoin qu'elle les présente en face.
Très rapidement, elle était arrivée,et on s'était expliqués. Elle venait me voir car elle ne supportait plus de travailler avec mes parents.
Ce jour-là, Bridget me raconta d'ailleurs quelque chose. Elle avait interrompu une conversation entre mes parents, qui disait vouloir déménager à Miami, une ville qui ne les avait encore jamais intéressés auparavant.
J'étais brisé, je ne m'attendais pas à autant de lâcheté. Bridget me dit aussi qu'elle pensait que j'avais besoin de la présence de mes parents et que dorénavant, elle allait l'être. C'est comme ça que j'ai réappris à l'avoir dans ma vie.
Une fois dans mon bureau, je m'installais confortablement, les yeux rivés sur mon ordinateur. Je me replongeais dans mon travail, heureux d'avoir participé au bonheur de Lucia d'après Bridget.
Au bout d'une bonne vingtaine de minutes, un son étouffé me parvint.
Est-ce que Lucia venait de se réveiller ? Car j'étais très certain d'avoir entendu ces gémissements que j'aimais tant...
LUCIA
Je m'enroulais de nouveau dans mes draps qui ne cessaient de glisser. J'avais refait l'un de ces rêves et honnêtement cette fois-ci, je ne comptais pas me retenir.
J'étais seule, dans cette grande villa. La gouvernante avait sa propre dépendance, donc pas de risques qu'elle m'entende. Ace, lui, devait être dans une pièce, certainement très loin de la mienne. J'en jugeais donc que je pouvais y aller. J'avais mon propre feu vert. Je fermai les yeux, l'image qui s'afficha en premier fut celle de mon rêve. Il me demandait si j'aimais ça, en se tenant debout, devant ce grand lit qui était le mien. Il m'observait et j'avais le sentiment qu'il pouvait voir à travers mes draps.
D'une main, j'écartais mes grandes lèvres avant de passer les doigts de mon autre main sur mon clitoris déjà très sensible.
Un gémissement m'échappa. Ace me regardait de son air condescendant et je voyais dans ses yeux qu'il aimait ce qu'il voyait. Je devenais de plus en plus bruyante et l'espace d'un instant, je me sentis contrarié de n'avoir aucun jouet à ma disposition. Je glissais mes doigts dans mon vagin encore étroit de n'avoir jamais rien fait de façon régulière avec qui que ce soit.
- Hmm
J'avais une envie pressante d'avoir quelque chose à l'intérieur. Je me demandais bien si Ace, se serait comporté de manière aussi sale que dans mes fantasmes.
Est-ce qu'il aurait osé me prendre. Je voulais essayer et voir ce qu'il pouvait faire au lit. Est-ce qu'il était plus doux qu'en vrai, ou plus violent. Est-ce qu'il était précautionneux ou plutôt téméraire ? Autant de questions qui furent interrompues, quand je retirais mes doigts en entendant tout à coup la porte s'ouvrir.
Je n'osais pas ouvrir les yeux. J'avais peur d'avoir réveillé la fameuse Bridget. Je me sentais si mal et gênée de me dire, que la prochaine remarque qu'elle allait me faire, allait être lié à mes activités sexuelles nocturnes.
- Lucia...
Sans que je ne le veuille, j'ouvris brusquement les yeux avant de me redresser sur mes coudes. C'était Ace qui me regardait et étrangement il m'avait l'air soit de se moquer de moi et de ma réaction, soit était curieux. Je fermai mes jambes sur elles-mêmes tandis que lui s'approchait de plus en plus.
- Qu'est-ce que tu fais là ?! Laisse-moi tranquille !
- Je suis chez-moi Luchita
Je frottais mes doigts sur mes cuisses. Me sentant gêné d'être comme ça devant lui. Il avait de nouveau une chance de me rabaisser. Une chance de se moquer de moi.
- Qu'est-ce que tu fais ici Ace !!
Je me répétais en voyant qu'il s'approchait de plus en plus au lieu de s'en aller.
- Je te retourne la question ma belle, qu'est-ce que toi, tu es en train de faire ?
Il s'assit au bord du lit, passa son bras autour de mon corps de façon à m'empêcher de me défaire de son emprise, comme il le faisait déjà très bien auparavant.
Je ne me sentis pas rougir, il ne m'intimidait pas, ou alors c'est ce que je pensais, mais une chose était sûre, je me sentais fiévreuse. Ma température grimpa et je baissai les yeux sur les manches retroussées de sa chemise.
- Ces derniers temps, tu me tapes vraiment sur le système, tu le sais ?
- Oui, et je m'en carre un rein
- Ah oui ? Tu en es sûre ? Tu deviens de plus en plus audacieuse. Tu t'échappes de ta chambre, tu bois en mon absence sans me le dire, et maintenant, tu me déranges alors que je travaille
- Et ?
- Putain de merde, si tu savais comment tu m'excites sale pute
Je le fixai, muette. Qu'est-ce qu'il venait de dire ? Je sentis mon pouls pulser entre mes jambes sous les draps. J'avais une envie irrépressible de les serrer l'une contre l'autre, mais il l'aurait remarqué.
- Retire ce drap
- Pardon ?
- Retire-moi ce drap, Lucia
Ma respiration s'accéléra. Je voulais me dégager, je commençais à me sentir à l'étroit, et il le savait. Il voulait simplement me faire passer un mauvais moment et il en profitait. Il adorait me voir comme ça, et je le savais.
Un sourire se dessina très légèrement sur mes lèvres et il le vit. En un instant son regard s'emplit d'une colère qui me donna des frissons, il se leva, tira brusquement sur les draps et un courant d'air parcouru ma peau qui avait perdu tout son bronzage naturel.
- ACE
-Tu as décidé, ma belle, que tu voulais me pousser à bout. Je vais donc te montrer à toi aussi que je peux faire de même
Il passa son bras sous mon dos et en un temps record, j'étais retourné, à plat sur mon ventre encore douloureux à force de contenir toutes mes envies d'orgasme. Un son de surprise m'échappa, mais celui-ci se transforma en un son de douleur quand je sentis sa large main s'abattre sur mes fesses. J'étais sûre que j'avais une trace, impossible d'en douter.
Il recommença, et je me crispais.
J'aimais ça.
Sans aucun doute.
- J'aimerais que quand tu aies à faire ce genre de choses chez-moi, tu sois discrète. Si cela va au-delà de tes capacités, j'aimerais que tu viennes me demander, à genoux à quatre pattes si tu as le droit ou non
Il m'en administra une autre et je hurlai en passant ma main sur la surface en feu qu'il ne cessait de frapper.
Il retira son poids du lit ce qui me fit revenir à moi. Je venais de le laisser faire ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui m'arrivait. Je tournais doucement ma tête vers lui en sentant mon cou douloureux et engourdi. Je n'étais pas au bord des larmes car en fait... j'en voulais plus.
- Recommence
Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas où est-ce qu'il voulait en venir.
- Ça ne t'a pas suffi ?
Sa voix était grave. Je ne l'avais jamais entendu dans une tonalité aussi basse. Il avait l'air de ne pas prendre de plaisir, mais si je devais en croire la bosse au niveau de la braguette de son pantalon, c'était tout le contraire.
Je finis par comprendre et me retournais sur le dos. J'avais extrêmement mal au niveau de mes fesses, et quand il me vit grimacer, il en rit légèrement.
- J'attends, me dit-il en défaisant sa braguette en sortir son pénis entouré de veines épaisses. Il ne se mettait pas complètement nu, ce qui me froissa légèrement, mais je n'en fis pas grand cas.
Il s'assit tandis que j'enfouissais mes doigts sous ma culotte. J'adorais ça. J'étais contente qu'il soit là, jamais je n'aurais pensé que l'un de mes fantasmes se réaliserait aussi rapidement. Il me regarda dans les yeux comme s'il voulait me défier de maintenir le contact visuel. Je lui souris alors en le narguant. Ace porta sa main à son entrejambe qu'il commença branler.
- Mon Dieu
Ces mots étaient sortis naturellement comme un couteau chaud qui passait à travers du beurre. Je pouvais voir qu'au contact du beurre, un phénomène se produisait. De la vapeur se dégagea de la coupure. C'était exactement ce qui se passait actuellement. J'avais le sentiment que même mes blessures liées à lui était en pleine ébullition.
J'étais à fond dans ce moment précieux que j'accueillais comme une faveur de sa part. Je le regardais jouer avec son gland, faire des aller-retours, devenir encore plus sensible au niveau de son membre. Je portais mes doigts à ma bouche en maintenant l'échange visuel que nous étions en train d'avoir. Il sourit certainement en se disant : « bordel quelle salope ».
Mes orteils se mirent à se contracter tellement j'aimais ce que je me faisais. Je ne pouvais pas abandonner cette part de moi-même, non... Si je jouissais en sa présence je perdais ma fierté, mais j'en avais tellement envie et je n'avais pas envie que le plaisir se transforme en douleur.
- Dis-le-moi et tu l'obtiendras
- Non, dis-je en continuant mes mouvements lents qui devenaient de plus en plus intenses
- D'accord, alors la prochaine fois que l'envie d'éjaculer sur tes putain de draps me viendras, je ne la refoulerais pas et tu ressortiras perdante
- Je peux moi aussi y arriver toute seule, essayais-je de me convaincre
Je me glissais de nouveau deux doigts à l'intérieur, en me cambrant sur le lit. Je venais d'ailleurs de perdre, car au même moment, j'avais fermé les yeux.
- Accélère, me dit-il
J'obéissais en m'accrochant au peu d'espoir qu'il me restait de réprimer un orgasme massif. Il me caressa la cuisse et je sentis légèrement un jet frapper mes doigts, mais je me dis qu'il ne s'en était pas rendu compte.
Rien que son contact. Rien que sentir sa main contre ma peau brûlante venait de me faire mouiller. J'avais les jambes légèrement tremblantes. Je le regardai, n'en pouvant plus.
- Baise-moi
- Comment ?
- Baise-moi
- Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris, me dit-il avec difficulté
- Je veux que tu me baises, Andrew
Il agita la tête, d'un mouvement imperceptible. Détacha le bouton de son pantalon, tira sur sa ceinture dont il se servit d'attache pour mes poignets qu'il fixa derrière ma tête. J'avais faim. Faim de sa langue. Faim de le sentir contre moi, sur moi et en moi. Je le voulais tout entier, et ce, dans tous les sens du terme, et cette nuit, j'allais l'avoir. Cette nuit, il allait me donner ce que j'attendais de lui.
Après avoir passé une nuit où j'avais joui comme jamais auparavant, Ace avait fini par s'endormir à mes côtés en me caressant au niveau de mes salières de Vénus jusqu'à ce que je m'endorme. Je perdis le sommeil, certaine de le retrouver encore à mes côtés, mais non. Je me demandais alors s'il offrait ce sentiment et ces gestes à toutes ses conquêtes. Puis il s'en allait.
Il était très tard et je n'avais pas besoin d'horloge pour le savoir. On n'avait pas fermé les volets de ma baie vitrée durant nos ébats tardifs, alors si j'en croyais la teinte du ciel, on était en pleine fin de nuit.
J'imaginais qu'il devait être sept heures du matin, au moins. Je m'étirais, heureuse, mais m'en voulant. Le problème avec Andrew Ace, était que le plaisir était passager. Me laisser comme ça, dans cette chambre, seule, comme si de rien n'était, me montrait que ce genre de moments après l'acte que l'on offrait aux personnes à qui l'on tenait ne comptaient vraiment pas pour lui. Je ne savais pas à quoi je m'attendais. À ce qu'il se mette tout à coup à tenir à moi ?
Un rire silencieux me traversa. Je m'assis en faisant face à la baie vitrée quand un bruit me vint. J'étais sûre de ne jamais l'avoir entendu. J'étais toujours tant occupée à écouter mes propres pensées, à crier ou à dormir que je n'avais pas entendu le bruit des vagues.
Je me levais en sursaut.
Où. Est-ce. Que. J'étais ?
Il fallait que je le sache, immédiatement.
J'étais dans un endroit inconnu et malgré tout ce que j'aurais pu croire, non je n'étais pas à côté de Manhattan.
IL. Y. AVAIT. UN. OCÉAN. DANS. LES. PARAGES.
Après donc avoir enfilé une robe de chambre et m'être arrangé, je partais à la recherche de mon gardien de prison.
Je finis par arriver dans un couloir dans lequel il n'y avait qu'une porte. J'étais bien contente que cet endroit soit rempli de fenêtres, j'arrivais encore un peu à me repérer grâce à la lumière du soleil levant, qui filtrait de l'extérieur.
Un filet de lumière dépassait de la porte entre ouverte et dessinait un fil assez épais sur mes orteils et mes jambes. Je m'avançais lentement, me demandant ce qu'était cette pièce et pourquoi est-ce qu'elle était allumée. Il ne dormait pas ?
Je souris en poussant la porte. Je passais la tête en premier dans l'embrasure que je venais d'agrandir. Il ne leva pas la tête. Je retirai mon sourire avant de complètement rentrer.
- Tu ne dors pas ?
Je dis cela d'une voix neutre en m'asseyant sur le siège en cuir en face de son bureau sans lui demander la permission.
- J'avais du boulot à terminer
- Tu dois quand même te reposer
Il lâcha son stylo plume et me regarda enfin. Je me mordis la lèvre inférieure en le regardant.
- J'ai presque finit
Je hochais la tête sans trop savoir quoi dire. Je ne voulais pas installer un malaise. Je ne voulais pas dire quelque chose qu'il ne fallait pas alors, j'observais sa pile de dossier. Mais il finit par prendre la parole, contre toutes attentes.
- Et toi ?
J'affichais une mine surprise.
- Tu ne dors pas ?
- Je me suis réveillée. J'ai dû sentir que tu étais parti, je ris, et cette fois-ci, je m'en fichais du malaise que j'allais installer en riant au mauvais moment
Il sourit.
- Je peux savoir où l'on est ?
Il cessa ce qu'il faisait et recula sa chaise de bureau. Il me regarda un instant, l'air hésitant. Comme s'il allait encore me mentir. Je secouais la tête. Je voulais la vérité. Il inspira et me dit :
- Long Island. Dans ma villa
Je me figeai. On était à Long Island ? Il m'avait emmené à plus d'une centaine de kilomètres de Manhattan ! Je n'étais jamais venue ici, et je n'y comptais pas. Qu'est-ce que je foutais là ? Je pensais que nous allions être plus proches de là où nous étions en temps normal.
- Pourquoi est-ce que tu m'as emmené ici ? dis-je d'une voix instable en sentant l'angoisse monter
J'étais à Long Island bordel ! Personne ne penserait à venir me chercher ici.
Fais chier !
Il allait me répondre quand je lui coupai la parole :
- Je n'y avais jamais prêté attention, mais il y avait ce bruit de vague... comment est-ce que tu as réussi à me faire ne pas m'apercevoir que nous avions l'océan à quelques kilomètres !
- Tu n'as juste pas dû t'en rendre compte toute seule. Comment aurais-tu voulu que je te cache un océan entier ?
Il avait raison... j'avais passé assez de temps ici pour ruminer ma colère, mais jamais pour me calmer un instant pour entendre ce son apaisant.
- J'ai des problèmes à Manhattan. Et tu es maintenant toi aussi l'une des cibles que mes ennemis visent
- Tes ennemis ? Je ris aux éclats
Il ne répondit pas.
- Tu te crois dans un film d'action, c'est ça ? Les seuls ennemis que tu as sont Alex et moi
- Écoute Luchita... j'ai moyennement envie que tu meurs, et crois-moi je suis en train de tout mettre en place pour veiller à ta sécurité. Hudson et Michael s'occupent de tous les détails et Matt et moi de notre entreprise. On fait des pieds et des mains pour toi ma belle, donc essai de coopérer
- De coopérer ? Je pouffais en repliant mes jambes sur le siège que j'occupais. Tu veux me dire que ma sécurité dépend du raciste de service et je dois... coopérer ?!
- Malheureusement, il fait partie des mieux qualifiés de notre groupe quand il s'agit de ce genre de choses...
- Oui, sauf qu'il me hait... Il va tout faire pour qu'il m'arrive quelque chose
- Tu es mignonne quand tu t'énerves princesse
Je soupirais n'en croyant pas mes oreilles.
- Je refuses d'être mêlée à vos histoires, et elles ne m'intéressent pas. Je ne veux pas non plus savoir comment j'ai fait pour être mêlé à toi, la seule chose qui m'importe est mon retour à Manhattan
Je pensais tout ce que je disais. Je me levais préoccupé. Comment est-ce que ça se faisait que des gens voulaient s'en prendre à moi alors que je n'étais même pas née ici. Personne ne me connaissait. Qu'avais-je fait pour mériter ça ! Je le fixais, perdue, puis me levai. Je ne pouvais pas être dans un tel pétrin depuis le début sans même m'en être aperçu.
- Tu veux sortir ?
Il me le demandait tandis que j'étais postée devant ce qui lui servait d'imprimante. Je me retournais vers lui surprise.
- J'ai une assistante qui pourra venir avec toi
Mon sourire s'effaça. Encore ces maudites assistantes...
- Je n'ai pas besoin d'être accompagnée
- Tu n'as pas le choix
Je levai les yeux au ciel. Comme d'habitude.
- Alors accompagne-moi, toi, dis-je en me rapprochant de lui
Je croisais les bras sur ma poitrine rougis après notre nuit.
- J'ai du travail Lucia
- Tu as toute la vie pour le faire, tu m'accompagnes, insistais-je, et puis excuse-moi de la comparaison, mais on dirait un rat comme ça, à te terrer chez-toi sans voir un peu la lumière extérieure
- Compare-moi encore une fois à un rat et je te ramène à Manhattan te faire tuer
- Mon Dieu pitié, j'ai peur
Il poussa un petit souffle qui renfermait un rire
- Je sais que je suis drôle. Maintenant, il est huit heures moins le quart... tu as le temps de te préparer et l'on sort, dis-je joyeuse en agitant mon postérieur devant lui
Je finis par quitter la pièce en l'entendant éclater de rire. Pour la première putain de fois. J'aurais aimé le lui faire remarquer, mais si je faisais ça, il n'allait plus jamais rire. Il fallait que ce soit naturel.
Si je m'en fiais à l'heure qu'il était, j'avais le temps d'aller me doucher, de me préparer, et d'éventuellement manger quelque chose puis on pourrait sortir.
ACE
Je klaxonnais une énième fois quand elle daigna enfin pointer le bout de son museau de rate. Il était neuf heures. Elle avait prit plus de temps que prévu et maintenant, on allait être dans les bouchons parce qu'elle avait décidé que c'était le bon moment pour se changer cinq fois.
- Je suis là, se jeta t - elle sur le siège passager
- Tu m'emmerdes
C'était sincère. Je me forçais à sortir alors que j'avais des choses à faire, en plus de cela, elle était en retard.
- Tu as mis tout ce temps pour te ramener dans un maudit short avec un top jaune ?!
Je me plaignais, oui ! Je démarrais déjà agacé... j'allais très mal pouvoir assumer un rôle de père, avec le retard constant des enfants.
- Ta ceinture, crachais-je
Une odeur de brume légère embaumait maintenant la voiture. C'était agréable.
- Je suis jolie ? Tu sais que tu peux le dire ?
- Tu es affreuse
- Merci, je sais que tu penses tout l'inverse
Elle avait raison. Je pensais tout le contraire de ce que je lui avais dit. Elle était très belle. Elle s'était habillée simplement. Tout lui allait bien, bon à l'exception de ce chapeau décorée d'un nœud aux couleurs estivales, mais sinon, on était sur un sans-fautes.
- Tu n'as pas un peu l'impression que l'on est en plein hiver ?
- Oui, et alors ? Il n'y a pas de saisons pour les shorts
- Tu n'as pas intérêt à tomber malade, sinon, tu iras te faire soigner chez le veto
- Si c'est toi le veto, je veux bien
Elle m'amusa avec sa tentative de drague. Le Bluetooth de la voiture la coupa dans son élan. C'était Michael. Je lui dis que l'on était en route pour faire un peu de shopping, madame avait décidé de faire chier le peuple, alors j'allais suivre. Il me fit remarquer que j'avais des e-mails qu'il m'avait envoyé à lire, au lieu de jouer à la nounou et après lui avoir répondu de manière très courtoise, je raccrochai.
- Tu as l'air proche de Michael un peu plus que les autres... me dit - elle en se tortillant sur elle-même
- Si tu te sens serrer, tu n'as qu'à appuyer là, pour reculer ton siège
- Si tu ne changeais pas de voiture tous les jours, je saurais déjà comment faire
- Si tu le dis...
- Alors ?
- Quoi ?
- Michael ?
Elle insistait encore... je décidais que le moment était venu de lui donner ce qu'elle voulait. On avait bien avancé depuis notre nuit durant laquelle jamais encore, une fille n'avait jamais réussi à me faire jouir autant. J'avais dû changer de capote au moins cinq fois.
- Jane aimait beaucoup Michael. Quand il a dit « au lieu de faire la nounou » c'était en référence à une phrase que je lui avais dite lorsqu'ils étaient ensemble
- Ta sœur était en couple avec Michael ?
- Je lui faisais confiance. C'est quelqu'un de bien pour les filles... un peu plus que Hudson déjà
- Ça a dû être difficile pour lui
- Oui...
Elle posa sa main sur la mienne, mais par réflexe, je la retirais. Je ne voulais pas être plains. Je ne voulais pas être consolé. Je comptais être consolé par une seule chose : ma vengeance.
- Ils se sont beaucoup aimés, je rajoutais
- Je vois... dit-elle. En tout cas, à partir d'aujourd'hui, je te promets rire et joie à mes côtés !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top