38.
Beaucoup diront que la vengeance est un plat qui se mange froid, moi, je dirais que c'est un plat qui se mange très chaud, à la limite de l'ébullition. Qui est riche en saveur, hautement épicée, ravageur. Aussi ravageur que la haine qui me faisait actuellement vibrer.
LUCIA
- Il t'a fait virer ?
Alex repassa une autre de mes mèches de cheveux dans son boucleur. Il était vingt-et-une heures passées, et nous étions en train de nous préparer pour la soirée tant attendue.
- Oui. Je suis persuadée que c'est lui, reniflais-je
Je m'étais fait renvoyer et j'avais pleuré, mes cent cinquante dollars de ma journée dans la main, de Mayse à chez Alex. J'avais dormi ici. Tout d'abord, parce qu'après mon travail, j'avais convenu de passer voir Alex après ce premier jour, ensuite, deuxièmement, j'avais un besoin incontrôlable, d'être avec une amie. Alors j'avais dormi chez elle, beaucoup plus pleuré que dormi, mais tout de même. On était allée en cours par la suite et par chance, lui, il n'avait pas été là. Puis, on était toutes les deux rentrés, une nouvelle fois chez - elle, cette fois-ci pour se préparer.
- Il est parti, et dix minutes plus tard, j'avais la manager avec qui je m'entendais pourtant bien, en train de me hurler des mensonges au visage
- Ma belle... Bon, on arrête de pleurer comme ça, d'accord ? Ce soir, c'est ta soirée
- Hum
Je levais les épaules, doutant de ses paroles. J'avais perdu mon travail et j'étais sûre de ne pas en retrouver, la manager c'était bien fait un plaisir de me dire qu'elle me ferait une réputation car je cite : « on ne recrutait pas des aguicheuses de clients ».
- C'est un vrai connard. Penses-tu vraiment qu'il mérite tes larmes ?
- Nobb
Je dis non, le nez bouché. Elle me tendit un mouchoir prit derrière elle. Je me mouchais alors grassement, quand elle finit de boucler ma dernière mèche. On avait pris le temps plus tôt, de me couper les pointes. Mes cheveux étaient donc maintenant complètement revenus à leurs bruns naturels . Je devais aussi avouer que le soin que cette fille incroyable m'avait fait, leur avait donné un nouvel éclat.
- Comment est-ce que tu veux que je te venge ?
Elle me demanda cela en agitant ces cheveux quand je me levais vers le miroir. Je me fixai longuement avec mon amie dans mon dos.
- La prochaine fois que je le vois, je tire la petite chose qui vit entre ses jambes, et l'accroche derrière ma Jeep avant de rouler sur vingt kilomètres, avec lui derrière. Ou alors, quand on arrivera chez lui, je lui offrirai mon poing dans la gueule, dit - elle dans un mouvement qui agita ses cheveux qu'elle avait simplement lissés, laissés lâches et plaqué le dessus avant d'y glisser des épingles à perles.
Je lui souris en me tournant vers elle.
- Tu es magnifique Alex. Matthew, n'aura pas d'autres choix que de te faire l'amour devant tout le monde
Elle rit avant de me sauter dans les bras.
- Toi aussi, tu es magnifique, Lu
- Tu as réussi à faire des miracles, je sortis mon téléphone avant de la tirer vers moi, histoire de ne jamais oublier cette soirée.
- On a encore une heure et demie, on finit de se maquiller, puis on prend la route, les garçons seront bientôt là
- Deal !, riais-je en agitant mes beaux cheveux ;
S'il y avait bien une chose que je tenais de ma mère, c'était ça ; ces magnifiques cheveux, cette volupté.
- Pour commencer, file t'allonger, je te prépare des poches de glace pour tes yeux, et mets ça !
Elle me tendit un bonnet en satin, et me poussa dans son lit. J'enfermai alors mes cheveux dans le bonnet rose pour que ma coiffure reste optimale. Elle quitta la pièce et je me mis à penser à ces derniers jours que j'avais vécus. Ace avait été beaucoup plus présent dans mes journées. Nous nous étions vus de nombreuses fois et résultat des courses, il m'avait fait mal à chaque instant.
Le jour où lui et moi avions été dans la salle de bain de cette maison - ci, dire que nous nous étions amusés aurait été un euphémisme. Il avait fini par partir, me laissant dans l'incompréhension la plus totale. Quelques jours plus tard, il était venu me voir en bas de mon immeuble. J'avais appris que notre petite entrevue dans cette salle de bain n'était qu'un moyen pour lui de me convaincre de l'aider. Lors de mon premier jour de travail, il était encore venu et hier soir aussi, pour finalement me faire virer, parce que j'avais daigné refuser de l'aider, une nouvelle fois.
Chaque moment durant lesquels lui comme moi avions été dans la même pièce avait été destructeur. Je le détestais plus que tout, et je me détestais encore plus de m'être laissé me blesser. Finalement, Alex avait plus que raison, il ne méritait pas mes larmes. Je me devais de me venger. Gagner cette guerre par dignité, mais aussi par fierté, et ensuite, je pourrais tourner la page. Je pourrais faire la connaissance, de nouvelles personnes.
- Je suis là !
Elle revint, les mains pleines.
- Qu'est - ce que c'est que tout ça mademoiselle, pouffais - je en la déchargeant
- Je t'ordonne de t'asseoir. Aujourd'hui je dois mettre en avant tous tes atouts poulette
Elle me poussa sur une chaise devant sa coiffeuse qui jouait aussi le rôle de bureau avant de me plaquer contre les yeux, deux gros packs de gel congelés.
- J'ai sorti l'artillerie lourde. Si tu n'avais pas autant pleuré, tu aurais eu ce que je garde dans le réfrigérateur, mais comme tu ne m'écoutes pas !
Je criais tandis qu'elle commençait à faire de petits cercles sur mes yeux gonflés, avant de les passer sur mes joues roses.
- Ça t'apprendra !
- Je vous demande pardon, madame, je ne pleurerais plus jamais pour Ace
Je prononçais ces mots, sans vraiment y croire. J'avais au fond de moi, encore un peu le sentiment que c'était loin d'être fini.
- Bien. Continue quand même de frotter ton visage, ça permettra que ton sang circule bien et ton maquillage sera encore plus beau
J'attrapai les packs, que je pris bien le soin de passer partout. Je devais optimiser mes chances d'être impeccable. Une fois fait, Alex revint vers moi, me précisant bien toutes les étapes de son maquillage qui était censé mettre en avant mes lèvres.
- Je veux qu'Ace ait tellement envie de t'embrasser, qu'il se mettra à genoux devant toi, juste pour que tu lui offres une nouvelle chance
Je ris alors aux éclats, quand elle me frappa.
- Pardon
Elle me fit un maquillage sobre, mais très joli, et quand elle eut fini avec elle - même, on passa à l'habillage. Elle m'aida à fermer ma robe rouge, et je mis mes escarpins Gucci qu'elle avait tant tenus à m'offrir. J'avais toujours préféré les robes vertes, assez foncées, mais celle - ci m'allait à ravir. Pour la première fois, je me sentais comme membre de la haute société New - Yorkaise.
Je retirai le bonnet en satin, et passais très légèrement mes mains dans ceux - ci. J'adorais le résultat. Le fait que mes lèvres étaient brillantes comme ça, et ce léger smoky eye juste en ras de cil me plaisaient assez. Tout était assez sobre, sauf mon décolleté, qui me mettait vraiment en valeur. J'étais assez fière de mon choix de robe et du cadeau de mon amie, car je savais que ce soir, j'étais prête à lui faire se mordre les doigts pour ce qu'il m'avait fait.
Je souris alors fière, avant de faire quelques pas en talon.
Alex se mit devant moi, plaça sa main sous mon menton avant de redresser ma tête :
- Marche comme si le monde était à tes pieds. Marche comme si tu allais tuer chaque personne qui avait le malheur de te contrarier. Marche comme si tu détenais en tes mains les trois quarts de la quantité d'or mondial, comme si tu étais non pas l'une des femmes, mais la femme la plus riche du pays
Elle m'arracha un sourire en coin, me laissant sur place, rentrer dans mon rôle. Elle revint quelques secondes, - un parfum dont la bouteille était sous la forme d'une femme - dans les mains. Magnifique, pensais-je pour la bouteille, mais aussi et certainement pour moi.
Elle créa un nuage de fragrance devant moi, et je marchai, confiante, sous celui-ci.
- Prête ? lui demandais - je en l'admirant
Elle aussi était vraiment belle. Elle avait opté pour une combi - pantalon noire dont le haut et le bas étaient reliés par un joli laçage.
- Non, attend !
Je la regardai alors suspecte. Je nous pensais prêtes à partir.
- J'ai toujours rêvé de vivre dans les pays chaud et toi, tu as eu cette chance, donc comme je te l'ai déjà dit : on va exploiter tes points forts.
Elle jeta son flacon de parfum sur le lit et se glissa rapidement dans sa salle de bain.
- Je ne te demande pas ton avis, tu as intérêt à accepter
- Dis - moi tout, essayais-je de la suivre, perchée sur mes talons
- Non ! Tu restes là-bas, et tu attends
Je restai alors statique, obéissant à mon amie.
- On va être en retard, gesticulais-je
- Mais non ! Ils arrivent dans dix minutes
Je l'écoutai en m'entraînant à marcher de manière sensuelle. Elle revint aussitôt qu'elle n'était partie, et sauta sur elle. Je fixai ses pieds, impressionnée qu'elle puisse se permettre un tel mouvement sur des escarpins. Je me rapprochai d'elle, curieuse de savoir quels étaient ces flacons qu'elle m'agitait au visage.
- Tu vas briller ce soir bébé !
Je ris, comprenant à présent.
- Celui - ci, me montra t - elle le plus gros flacon, est à asperger. On en vaporise un peu sur tes magnifiques cheveux et c'est tout, on n'en fait pas trop
- Je te laisse faire, riais-je malicieusement
Elle entama son ouvrage, de manière consciencieuse, tandis que moi, je sentais le stress monter de plus en plus.
- Et celui-ci, me présenta t - elle le plus petit, eh bah avec ta peau bronzée, si on en met quelques gouttes dans la paume de la main, fit - elle en parlant comme une sorcière attentive à ses mixtures, eh bien en nous tapotant légèrement la peau avec, on obtient quelque chose d'incroyable
Je lui tendis alors mes jambes, qu'elle frappa avec soin et douceur, l'une après l'autre, avant de passer à mes bras nus, et ensuite à mon décolleté.
- Parfait ! Je n'aime pas en mettre trop. J'aime quand c'est discret, voilà pourquoi je ne mets que quelques petites gouttes dans mes mains
Elle courut dans la salle de bain, certainement pour se laver les mains. J'étais vraiment satisfaite du résultat. J'avais hâte de voir le résultat de toute cette mise en beauté. Je savais qu'avec Alex, on obtiendrait forcément l'effet escompter, et j'avais justement hâte de voir quels dégâts je ferais.
- On peut y aller, ma belle
Elle me prit par le bras, avant de passer sa petite pochette bandoulière Chanel sur son épaule. On quitta sa chambre, bien décidés à passer une belle soirée.
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