31.
LUCIA
- Ma chambre
Je lui souris alors en découvrant son espace de repos. C'était vraiment très accueillant et décoré avec beaucoup de goût. Cependant, mon sourire ne pouvait pas s'empêcher de se faire amer.
- Qu'en penses-tu ? sourit-elle, j'ai vraiment tout fait pour que ma chambre me ressemble !
Je souriais en admirant la décoration. Effectivement, on reconnaissait bien Alex. Je passais devant une commode blanche, sur laquelle était exposé un plateau en verre aux détails dorés dans lequel étaient rangés plusieurs parfums de luxe.
- Chanel, souriais-je
- Oui, rit-elle
- C'est ma marque préférée, dis-je en poursuivant mon tour, me dirigeant vers la petite pièce à côté, lui servant visiblement de dressing.
- C'est magnifique Alex-
- Lucia...
Elle s'approcha avant de me prendre les deux mains. Je baissais les yeux vers ce geste soudain et inattendu. Elle les serra avant de me regarder.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je te retourne la question, je disais dans l'incompréhension
- Tu me fais des compliments que tu ne penses même pas !
- Quoi ?
- Ma belle... Bon asseyons-nous.
Je poussais un lourd soupire puis la suivait. On s'installa sur son lit encore parfaitement fait
- Je nous ai préparé un bon film pour nous, toutes les deux !
Elle me montra la télé en face du lit. Un écran plat de taille moyenne. Je souris.
- C'est super... sincèrement, je rajoutais pour la convaincre
- Qu'est-ce que tu as réellement ?
- Je te promets que j'adore ta chambre Alex !
- Je sais ! Et quand bien même ce n'était pas le cas :
Elle leva les yeux au ciel et on éclata de rire toutes les deux comme de vrais malades.
- Bon allez... dis-moi
- Michael...
- Oui ?
Elle détourna le regard
- Il était dans le salon
- Désolée, dit-elle confuse
Elle devait sans doute se demander si elle était déçue d'elle ou simplement peinée pour moi et pour le fait de me l'avoir cachée.
- C'est vraiment ton frère ?
- Oui... je ne voulais pas que mon image à tes yeux change. Que tu te dises que j'allais forcément vivre moins de choses graves avec eux, à cause de mon frère. Puis, je n'ai jamais complètement pensé à t'en parler. Je n'aime pas parler de ma vie
- Je sais... et je comprends et jamais, je ne te forcerai. Quand il me l'a dit tout à l'heure, j'ai simplement été mal d'avoir l'image de la fille ne sachant rien de sa nouvelle amie
- Ce n'est pas ça ! Tu enen sais plus que tu ne l'imagines !
Je grimaçais légèrement du nez quand elle rit.
- Non, bon, j'abuse peut-être. Mais je te jure, j'ai juste envie d'oublier tous les drames de ma vie, j'ai envie d'un renouveau, de personnes ne sachant rien de moi, parce que toute ma vie, ça a toujours été ça. Tout le monde savait tout de la vie d'Alex Berrington, même ceux qui n'étaient pas de mon cercle
- Je vois
- Pour tout te raconter, commença t - elle
Je m'assis alors mieux sur son lit, prête à l'écouter.
- Je te le dis sincèrement, je ne pourrais pas tout te raconter, mais on va faire au mieux
- Je t'écoute, je souris ;
- Je suis anglaise en fait. Michael est né et a grandi ici et la seule chose que nous avons en commun sont les gènes de notre père
- Et ta mère ?
- Nous ne partageons pas la même. La mère de Michael et notre père ont été ensemble longtemps. Ils se connaissaient depuis plusieurs années et ont eu un enfant
- Michael ?
- Oui. Sauf qu'ils ont fini par se séparer. Lors d'un voyage d'affaires, une nuit notre père est tombé sur une voleuse de sperme. Quand elle m'a donné naissance, elle s'est mise à me traiter d'une façon qui n'était pas la bonne, pour que mon père réclame la garde et lui verse une grosse somme et tout ce genre de chose
- Tu te souviens de ton enfance ? demandais-je en m'allongeant et en fixant son plafond aux luminaires en forme de lanternes en verre
- Pas tellement, alors je le vis bien
Je hochai la tête
- L'argent n'étant pas un problème pour celui qui me sert de père, j'ai atterri ici, rit - elle
- Il avait quel âge ton frère ?
- Trois, et moi un an et demi ;
- Donc vous avez à peu près grandi ensembles ;
- Et pas qu'à peu près, se leva t - elle
Elle se rendit vers la commode aux multiples parfums de luxe avant de fouiller dans un tiroir. Elle en sortit un livre épais comme un code pénal et me le tendit :
- Mon enfance
Je me redressais alors,
- Tu peux allumer cette lumière s'il te plaît ? pointais-je son luminaire au plafond
- Bien sûr, j'avais oublié qu'il était déjà presque vingts heures
Je commençais à regarder, les photos classées par années. Sur la première, on voyait un petit garçon soutenu par les bras d'un grand homme, porter une petite fille aux yeux fermés. Je souris.
- Vous êtes super mignon tous les trois
- Tu peux voir qu'à mes cinq ans une femme va apparaître
- Qui est cette femme ?, demandais-je en me rendant à la fameuse cinquième année
- La mère de Michael
J'écarquillais les yeux, surprise avant de rire face à ce retournement de situation.
- Oui, tu as bien entendu
Alex attrapa un ordinateur - un MAC - et se mit à naviguer dans l'explorateur de fichier.
- Notre père a fini par retourner avec la mère de Michael et elle m'a adopté à mes dix ans, mais même avant ça, je la considérais déjà comme ma mère, comme j'ai toujours considéré Mick comme mon frère
- D'accord... Palpitant ce début de vie sur Terre, pouffais - je
- En effet
Elle rit en se balançant sur sa chaise de bureau.
- Et l'album s'arrête à...
- Oui, à mes seize ans. Quand ma vie a pour le moins basculé
- Même avec ton frère
Elle haussa les épaules. Je ne voulais pas qu'un malaise s'installe. Je me levai et rangeai l'album à sa place avant de me placer derrière elle :
- On travaille ? Comme ça, après, on pourra faire ce que l'on veut ! Je dis excité
- J'ai déjà fait le plus gros. J'ai fait le squelette du devoir, il ne reste plus que chacune, nous ne fassions nos parties en suivant ce fameux squelette, ça te va ?
Je pris l'ordinateur et m'asseyais par terre. Elle avait vraiment fait quelque chose d'incroyable, la présentation était joliment faite. Jamais je n'aurais pu faire quelque chose d'aussi beau. Je panneautai sur quelques touches et mis le document en mode " Partage communautaire ".
- Comme ça, on pourra toutes les deux travailler, levais-je les yeux au ciel
Elle rit :
- C'était pour te faciliter la tâche
- Je n'ai pas besoin que tu fasses tout Alex
- Oui, mais moi contrairement à toi, je ne travaille pas. Je n'ai rien à faire de mes journées
- Et ta marque ? Je la frappais faussement énervée
- Je suis mon propre supérieur hierarchique n'oublie pas, si je ne travaille pas un jour, je ne risque pas de me faire virer
- C'est ça
- Bon et puis dis - toi qu'avec ce qu'il te reste à faire comme devoir personnel, tu gagnes beaucoup
Je ris avant de me lever.
- Alors, ce soir, c'est soirée pop-corn et film, et oublions ces devoirs
Je levais les yeux au ciel :
- Mais la prochaine fois, on le fait ensemble ?
- OUI !!
- Pour commencer, je vais aller me doucher et toi caches tout ce qui a trait aux cours !
- Bien cheffe ;
Je pris mes affaires que j'avais rangées dans mon sac et me rendis dans la salle de bain. Je retirai l'élastique autour de mon poignet et attachai mes longs cheveux dont la coloration blonde tirait déjà à mon brun naturel.
- Lu' ?
Alex toqua à la porte de la petite salle d'eau de sa chambre et j'ouvris, une serviette autour de ma poitrine.
- Tiens,
Je baissai les yeux vers l'objet qu'elle me tendait, c'était une enceinte : une JBL.
- Pour mettre de la musique
- Tu es géniale ! Comme cette salle de bain, la taquinais-je
Je me retournai et lui fis remarquer les lumières fixées au plafond qui se reflétait sur le carrelage marbré, beige et marron.
- Contente que tu trouves ça joli
Je lui souris et connectai son enceinte à mon téléphone avant de fermer derrière moi. Je me déshabillais et sortais mon pyjama : un grand t - shirt noir, assez large pour me tomber sur les hanches et avoir un effet loose et un pantalon rouge à carreaux, large, beaucoup trop cheap.
Je me glissais sous la douche en prenant soin de finalement retirer mon élastique pour les laver. Ils en avaient grand besoin. Pour dire vrai, je faisais en fait tout pour perdre mon blond et puis, je ne les avais pas lavés depuis quelques jours déjà.
J'allumai le pommeau de douche et laissai glisser un long rideau d'eau sur ma poitrine que je frottais lentement. Je prenais soin de bien me mouiller, passant par mes cheveux, mon entre-jambes avant de remonter à mon ventre et mes seins.
Je coupai l'eau et versais une quantité importante d'un gel douche à la vanille d'après ce qu'en disait l'étiquette, au creux de ma main. Je frottais alors l'entièreté de mon corps en essayant de faire vite. Le froid commençait à me gagner et je détestais cette sensation. Une fois fait, je remplis de nouveau le creux de ma main d'un nouveau liquide, cette fois-ci du shampooing.
Je finis par sortir quinze minutes plus tard alors que la fin de Happy de Pharrell Williams me faisait danser. La chanson qui suivit fut Cuff it de Beyoncé, et c'est sur ce rythme que je m'habillai.
Une fois finit, je tournai la clé de la serrure, faisant comprendre à Alex que j'avais finis, et comme si elle n'avait attendu que ça, elle se précipita dans la salle de bain et me rejoint.
- Putain, j'adore cette chanson !
Elle hurla avant de se mettre à danser.
- Je ne pensais pas que tu connaîtrais, je ris
- Tu rigoles ?! Je suis la personne la plus trendy que tu rencontreras, tu n'en auras pas deux comme moi cria - t - elle par-dessus le son autour de nous
Elle quitta la pièce et revint avec une chaise, me forçant à m'installer.
- Je te boucle les cheveux !
Et, c'est ainsi qu'après une bonne heure dans sa salle de bain, à me boucler les cheveux, et à me refaire ma frange, on finit par, toutes les deux se retrouver dans sa cuisine en train de nous faire des milk-shakes à la vanille.
Elle appuya sur un tiroir qui à l'instar d'un ressort s'ouvrît. Elle en sorti alors un mixeur et quelques minutes plus tard, on y avait versé, lait, glace à la vanille et par la suite, des Oreos après qu'Alex ait accepté après moult supplications d'en ajouter quelques-uns.
- Je te laisse mixer tout ça, je vais aux toilettes, dit-elle en agitant son fessier en s'en allant
- À vos ordres
Je recouvris le grand mixeur que j'agitai par réflexe avant de le lancer. On aurait dit une enfant, j'étais comme hypnotisée par le mélange des ingrédients. Je laissais le tout se mélanger lentement, surveillant l'appareil qui à cause des biscuits produisait un plus gros effort.
- Il faut le faire tourner en faisait des pauses
- Désolée
Je me redressais, encore un peu surprise de voir Michael là.
Il s'approcha, son torse toujours nu, ses mains dans ses poches et s'arrêta devant moi.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- J'aimerais bien avoir accès à mes protéines, il me dit du haut de son « mètre plus grand que moi »
- Pardon, je reculais avant de me cogner le bas du dos contre le plan de travail
Il rit de façon narquoise.
- Pas besoin d'être aussi maladroite, Ace n'est pas encore là
- Tu pourrais te rhabiller ;
- Je suis chez moi figure-toi
Je levai les yeux avant de me frotter le dos encore douloureux.
- Je pourrais avoir deux verres s'il te plaît ? Ta sœur ne me-
- Je m'en charge, me dit Alex en fondant sur nous
Elle se mit sur la pointe des pieds et me sortit deux verres, un rose et un violet.
- Merci, dis-je mal à l'aise
- Michael...
Me, sentant en trop et mal d'être entre les deux frères et sœurs, je me glissai derrière l'homme et versai notre boisson fraîche dans nos verres.
- Elle part quand ta copine ?
Il dit ça comme si j'étais loin d'eux. Je me sentais alors rougir.
- Quand j'en aurai envie ! Allez vient !
Il rit en se moquant évidemment de sa sœur et l'on quitta la pièce toutes les deux, moi avec les deux milkshakes dans les mains et Alex me tirant rapidement.
On se réfugia dans sa chambre et elle alluma la télé :
- Que nous as-tu préparées ?
Je plongeais dans le lit, en regardant le grand écran s'allumer.
- Ça te dit que l'on regarde un Marvel ? Je n'ai pas d'autres idées, dit-elle en serrant les dents
- J'adore !
Elle me rejoint tandis que j'attachais mes cheveux - qu'elle m'avait légèrement bouclés - en queue de cheval.
- C'est parti ! Je souris tandis qu'elle lançait Les Gardiens de la Galaxie
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