26.
ACE
- Bonjour Monsieur, se pencha légèrement en avant l'une des nouvelles stagiaires de Matthew sur mon passage
Je la saluais alors à peine. Je ne voulais pas faire amis-amis avec mes employés. Je voulais entretenir de simples relations professionnelles, car je croyais très personnellement en la phrase qui disait : trop de familiarité engendre le mépris. De plus, on était ici pour travailler. Cependant, je savais les récompenser comme je le pouvais si besoin.
Alors que mes pas résonnaient toujours dans le couloir, je me glissais dans le bureau de mon collègue et partenaire. Je poussais un soupir difficile avant de me jeter sur le siège derrière son bureau. J'étais en fait bien content qu'il ait opté pour cette baie vitrée. Elle empêchait de se fatiguer étant donné qu'elle occupait une énorme surface avec une grande vue.
Je sortis mon ordinateur, ne voulant pas m'essayer à celui de Matt, beaucoup trop complexe à mon goût. J'avais une tonne d'E-mail à lire et mon programme était chargé. J'avais impérativement besoin d'une secrétaire, car je savais que ma journée allait être remplie.
Alors que je me penchais sur l'interphone de bureau, la personne dont j'avais tant besoin rentra.
La femme d'une quarantaine d'années, mais assez bien conservée referma la porte derrière elle avant de fixer son reflet dans la porte, arrangeant ainsi son chignon parfaitement coiffée, qui ne laissait dépasser aucun de ses cheveux rouges.
Je m'affalais dans le siège de bureau, observant les formes de la femme, qui se penchait exagérément en avant, en en dévoilant plus que nécessaire. Elle finit par se retourner avec assurance, me laissant admirer sa silhouette de miss.
- Bonjour monsieur le PDG
- Sabrina... Tu es en retard aujourd'hui
- Je devais me faire belle pour vous servir aujourd'hui
Sa remarque ne me fit ni chaud ni froid. J'avais en effet entretenue une relation particulière avec elle, mais je n'acceptais en aucun cas que son prétexte ait été de se faire " belle ".
Sabrina s'avança, balançant ses hanches de droite à gauche, le sourire charmeur et des yeux brillants d'une étincelle que je ne connaissais que trop bien.
- J'espère que vous avez fait bon voyage, j'ai appris que vous étiez arrivé hier. Malheureusement, je n'ai pas pu être là pour vous accueillir
Je ne dis rien à sa remarque. Je n'avais même pas pensé au fait que je ne l'avais pas vu hier à mon arrivée.
Elle s'assit sur le bureau et posa sa tablette et sa pochette de documents derrière elle.
- Vous m'avez manqué
Elle allia sa parole à un geste parfaitement calculé. La femme posa l'avant de son talon entre mes jambes tandis que je me mis à faire cliqueter mon stylo en appuyant sur le poussoir de celui-ci.
- Comment vas-tu en ce moment ? lui demandais-je
- Mieux, maintenant que vous êtes là
Un peu basique comme réponse.
- Vous êtes sur votre lieu de travail, dis-je froidement
Elle retira alors son pied avant de dire :
- C'est pour ça que je dois veiller à votre bien-être
Elle se mit à s'agenouiller devant moi avant de passer ses deux mains sur mes cuisses. Je me redressais et me penchais sur elle.
- Retourne t'asseoir derrière ce bureau Sabrina
Elle fronça légèrement les sourcils.
Je comprenais tout à fait son trouble. C'est moi qui avais commencé ce jeu, mais maintenant, j'avais décidé d'y mettre fin. Cette salope sourit doucement, baissa la tête, se releva avant de reprendre sa tablette quand elle renversa le pot à crayon. C'était donc ça, sa dernière tentative. Elle avait un corps magnifique et je sais qu'il y a quelques mois de cela, j'aurais peut-être cédé, mais plus maintenant.
Elle posa les genoux à terre, dans une position plus que suggestive et se mit à lentement ramasser ces stylos que Matt aimait tant. Elle se pencha encore plus, me dévoilant son string aussi rouge que ses cheveux. Je continuais de fixer la femme, jusqu'à ce qu'elle ramasse le dernier stylo, déçue que son plan n'ait rien donné.
- Installe-toi
Elle s'assit en face de moi avant de croiser ses jambes fines.
- De nombreuses entreprises et start - up ont répondu à notre appel d'offres
Elle attrapa sa pochette noire et fit glisser sur la table le résultat de l'appel d'offre.
- La mine de diamant rose en Australie est prête à être exploitée et nombre d'entre eux aimeraient faire partie du Support Partnership. Je pense qu'il faudrait rapidement s'en occuper, la mine pourrait vite revenir plus cher
- Je vois
Je m'approchais pour lire les documents qu'elle me donnait au fur et à mesure.
- Ensuite ?
- Aujourd'hui a lieu la réunion avec le Financial Manager de Vexus QuickSide pour la signature du contrat. Ils aimeraient rapidement être mis en contact avec le vendeur suisse
Je pensais alors aux disponibilités de mes collègues ainsi qu'aux miennes et je repoussais l'échéance. Aucun d'entre nous n'allait être disponible.
- Ils attendront, dis-je dans un geste désinvolte de la main
- Le directeur de l'équipe de tradings m'a annoncé par mail ce matin de très bons résultats, sourit-elle
- De combien ? dis-je sans précipiter ma joie ;
- DES centaines de millions Monsieur
- Pour l'investissement récent ?
- Oui
- Bien. Tu demanderas à la comptable de leur accorder à eux tous une prime de 10%
- Une prime ?
- Un problème avec cela ?
- Non mais-
- On continue dans ce cas
Elle fit une petite pause avant de reprendre quand je levais le regard sur elle.
- Il n'y aura rien de plus en particulier, Monsieur. Simplement, réfléchir à s'occuper de l'achat d'une part de la mine
- J'y travaillerais dis-je en classant les documents de la secrétaire
Alors qu'elle s'apprêtait à rajouter quelque chose que je savais déjà la tarauder, je repris :
- Je ne resterai pas longtemps ici. Je laisserai la gestion de l'entreprise au manager en chef. Il faudra l'en avertir. Je m'en irai ce soir puisqu'à part ça, il ne restera que des dossiers légers.
Elle prit alors des notes sur son iPad noir avant de relever son regard maintenant froid sur moi.
- J'aimerais avoir un vol pour Miami Beach qui partirait ce soir. Contacte aussi le chauffeur de ma famille pour qu'il soit là dès mon arrivée là-bas.
- Je vous enverrai votre billet en Business Class comme d'habitude dans l'heure qui vient
- Bien, me levais-je, pour la pousser à la porte
Elle fit alors comme moi et me suivit jusqu'à la sortie. Je me tournais vers elle et l'observais de toute ma hauteur.
- Je suis tout de même ravi que vous soyez passée me voir
Elle pensait vraiment que mon court séjour ici lui était réservée ?
La secrétaire s'approcha doucement, sa tablette collée à elle, et se hissa sur la pointe de ses talons aiguilles.
- Vous êtes si beau
Elle fourra sa tête dans mon cou et inspira profondément.
- Votre parfum...
Je m'éloignais la mâchoire resserré.
- Ce petit jeu prend fin aujourd'hui. Je ne vous accorderai pas non plus de prime. Ce serait de la prostitution, vous comprenez ? De vous payer pour ce que nous avons fait. Maintenant, je ne me répéterai pas et ce sera la dernière fois que j'accepterai un tel comportement après mes réponses très claires. Estimez-vous heureuse que je ne vous en tienne pas rigueur cette fois-ci
Je la sortais et refermais derrière moi, agacé. Je me prenais un verre de scotch et retournais derrière mon ordinateur dans le but de répondre à mes mails, tout de même fière de mon équipe de trading, si discrète, et pourtant si performante.
J'ouvrais ma boîte mail qui organisait automatiquement mes messages par importance. Le premier était de la grande marque de luxe avec qui j'aimais particulièrement travailler : Thorest. La marque de luxe devait me communiquer ses besoins et son devis. Ils avaient besoin de matériaux luxueux tel que de l'or, de l'argent et du diamant pour leur nouvelle collection. Je voulais m'associer à eux. Ils avaient déjà fait leurs preuves.
Après de nombreux coups de fil, et mon billet d'avion reçu, je finis par quitter l'entreprise de Matt, fière de ce que j'avais accompli. Je lui laissais son siège comme tel et cette fois-ci au moins, je savais qu'il n'aurait plus rien à me dire. Lors de mon trajet, Sabrina n'avait cessé de parler froidement, mais quelles que soient ses humeurs, je n'allais pas réagir. Au moins j'étais sûr que le message était passé.
Maintenant que mon très court séjour prenait fin ici, je me devais de me retrouver avec moi-même, me préparant à l'ouragan de colère qui m'envahirait à mon arrivée à Miami. J'avais un vol de trois heures et demie pour de nouveau, avoir un court séjour à y passer, mais je n'avais pas le choix.
Après un au revoir rapide de la part de Sabrina, je m'envolais pour cette ville luxueuse que je détestais pourtant à présent.
À mon arrivée, à peine sorti, le chauffeur de mes parents arriva et me libéra de mon attaché-case qui ne me gênait pourtant pas, mais je ne dis rien.
- Bonjour monsieur. Bon retour parmi nous
Son « parmi nous » me donnait l'impression d'être revenu dans la secte que formait le couple Scotten. Je montais alors à bord de la Bentley noir de celui qui me servait de père et le chauffeur démarra, me conduisant donc à mes parents, roulant dans les rues vibrantes de la célèbre ville de Miami Beach.
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