22.
- Putain de merde mais vous qu'avez - vous toutes à me faire chier ce matin dis-je en rangeant le paquet dans ma poche, avant de lever violemment la tête vers elle
La fille me fixa alors surprise mais aussi déconcertée.
- Qu'est-ce que tu fous là Alex ?! Serrais-je ma mâchoire. Elle était la dernière personne que j'avais envie de voir
- Je te retourne la question. J'étais sûre que c'était toi. Je reconnaîtrais ta voiture parmi des milles.
- Tu es venue faire la causette ? Si oui, dégage
- Dire que j'étais amie avec toi
- Eh... me redressais-je la dominant de toute ma taille, n'oublie pas ce que tu as fait sale pute, de nous deux, celui qui devrais le regretter, c'est moi
- Tu es toujours obliger de me le rappeler c'est ça ?
- Elle est morte bordel dis-je en essayant de ne pas exploser
- J-
- Après Johnson, ce sera ton tour de finir en tôle
- Tu ne sais pas ce qui s'est passé
- J'en sais bien plus que tu ne le penses, et saches que par dessus tout, une certitude que j'ai, est que tu ne l'as pas du tout aidée. Alors pour moi tu es au même niveau que ce connard. Compris ?
- Comment est-ce que tu peux me dire ça...
Une larme roula sur sa joue, mais honnêtement, je n'en avais rien à cirer. Elle pouvait mourir, écrasée sous un bus que mon ressentiment envers elle resterait intact. Elle n'avait rien fait pour l'aider putain de merde ! Alex, c'était du passé. Elle pouvait aller se faire voir, elle et ses larmes à la con.
- Dégage Alex
Elle leva tout à coup la tête vers l'étage de Lucia avant de me regarder :
- Je sais que tu l'aimes sourit-elle en se moquant ouvertement de moi dans le but de me provoquer. J'éclatais de rire face à sa remarque.
- Elle est bonne celle-là
- Je te connais beaucoup trop bien, n'en déplaise à ta haine envers moi
Elle se rapprocha alors de moi, se mit sur la pointe des pieds et me chuchota à l'oreille :
- Le problème... c'est que tu n'arriveras jamais à l'aimer de façon saine. Et même si par je ne sais quel miracle cela arrivait, il faudrait déjà que tu la fasses t'aimer en retour Andrew... Scotten elle s'éloigna alors un sourire malicieux aux lèvres
- Tu me lances un défi ?
- Par pitié arrête, ne t'approche pas de mon amie. Tu es beaucoup trop instable et dangereux pour elle
Un rire mauvais m'agita quelques secondes :
- Tu sais ce que je vais faire de ton amie Alex ?
Elle ne dit rien me fixant.
- Je vais la baiser putain. Je vais la baiser jusqu'à ce que celui là en bas, ne puisse plus bander devant son putain de cul.
En vérité, il m'était impossible de ne plus bander devant elle. Elle avait des fesses parfaites. Ni trop grosses car ça faisait... trop. Ni trop plate. La taille parfaite. Et je rêvais de pouvoir les toucher.
- Si tu savais toutes les choses que j'ai déjà prévues de lui faire
- Je ne m'en fais pas pour ça... Je sais que je peux compter sur toi. En tout cas, je suis au moins contente d'une chose
- Ne te gêne pas, dis-moi dis-je en m'adossant de nouveau contre ma voiture rouge, les bras croisées
- J'ai maintenant la certitude que tu commences à ressentir des choses pour elle
- Tu es épatante
- Connaissant Hudson, je me demande bien comment il réagira s'il l'apprenait
- Fais-toi plaisir
- Tu n'as pas peur qu'il fasse du mal à ta petite chérie ? Dit-elle
Elle avait raison. Je n'y avais pas trop pensé, mais j'avais oublié un petit détail, qui en fait n'en était pas un : Hudson avait horreur des mexicains. Tous sans exception. S'il apprenait quoique ce soit - même s'il n'y avait rien à apprendre en fait - deux choix s'offraient à moi, soit il me détesterait, soit il s'occuperait d'elle.
- Tâche au moins de la protéger. Si tu aimes vraiment quelqu'un, fait le bien, au moins une fois dans ta vie
- Qu'est-ce que tu me veux Alex ? Tu n'es pas là pour me donner des conseils de vie
- Je voulais lui donner ses cours. Il est déjà dix heures, je ne l'ai pas vu ce matin et étant donné qu'elle a son portable dans ta voiture pointa t - elle du doigt, je comprends mieux pourquoi elle ne répondait pas à mes innombrables appels et messages
- Tu les lui donneras demain, casse-toi
- Trop tard ! Prends-les et monte-les lui. Dit-elle alors que j'ouvrais la portière côté passager pour récupérer le Samsung de Luchita. Au moins cette Lucia avait du goût. Ne me demandez pas pourquoi, mais malgré mon patriotisme certain, niveau électronique, je préférais la marque Sud-Coréenne. Peut-être parce qu'en fait c'était la marque préférée de ma petite sœur ? Allez savoir.
- Tient ! Me mit-elle immédiatement après dans les bras, les feuilles de cours. J'ai photocopiée les miens pour aller plus vite. Elle n'aura donc rien à faire, à part les ranger dans ses classeurs ou les numériser
- Merci pour ta prévenance... maintenant, va - t'en !
Elle finit alors par obéir avant d'à nouveau se retourner vers moi. Putain.
- Quoi encore ?!
- Tu n'avais jamais ramené une fille chez-elle, voilà ce qui t'a trahi me sourit-elle.
L'avait-elle deviné en voyant le téléphone de son amie dans ma voiture ?
- Je te fais confiance, je sais qu'au fond, tu pourrais la rendre heureuse. Seulement, fais-le bien. Et ne la mettez pas dans vos plans à la con, je ne sais pas si elle le supporterait
Je restai statique et ne disai rien.
- N'oublie pas les cours
Je ne dis rien mais ne fit enfin qu'allumer ma putain de clope de merde, les cours de Luchita dans mes bras.
LUCIA
J'avais dormis combien de temps ? Il se faisait sombre dans ma chambre, c'était bizarre. Je dormais toujours avec mes volets ouvert pour me réveiller avec la lumière extérieure du soleil levant. Mais là, ils étaient fermés. Étrange.
Je me tournais alors sur moi-même, m'entortillant dans mes draps, quand je me rendis compte qu'un bras ferme et musclé me tenait, serrée contre lui. Le pire dans tout ça, c'est que je n'avais pas l'air d'avoir été forcée vue la position dans laquelle j'étais. Pour imager un peu la chose, j'avais ma jambe gauche sur celles de la personne à côté de moi couchée sur le dos. Mon bras gauche sur son torse, et la personne refermait notre étreinte de ses bras. Putain. Je fermais alors les yeux confuse et inspirais profondément pour retrouver mes esprits, quand une douce odeur de parfum masculin vint à moi.
Mon Dieu, qu'il sentait bon. Est-ce que j'étais au moins chez moi ? Mon dernier souvenir était d'avoir été dans la voiture de quelqu'un en qui je ne pouvais pas avoir confiance. Ace. Est-ce que c'était lui ? Il m'aurait certainement abandonné quelque part, il ne m'aurait pas ramené chez moi, fermé mes volets, pris dans ses bras et dormis avec moi. Ce n'est encore moins lui qui me caresserait maintenant le bas du dos légèrement, de son pouce. Je levai alors la tête vers l'homme. Merde. Je ne voyais rien.
Rien à part du noir. C'était ça le problème avec le fait de n'avoir que deux fenêtres. Si elles étaient toutes fermées, on était dans le noir le plus complet.
- Tu es réveillée?
Meeerde.
Je me mordais les lèvres.
- Hum hum
J'avais parfaitement reconnue sa voix rauque et ferme qui, je le remarquais pour la première fois, m'étais très agréable à attendre, surtout dans le noir où je pouvais me laisser convaincre que la voix appartenait à quelqu'un de nettement plus intéressant, sympathique et attirant et tous les adjectifs mélioratifs imaginables.
- Tu en as mis du temps pour te réveiller continua t - il ses caresses.
J'en avais la chair de poule.
Jamais quelqu'un, ne m'avait touchée comme ça. J'aimais sentir les doigts de la personne se balader, doucement et lentement sur le petit endroit qu'il choisissait. J'aimais le petit frisson qui me parcourait à cet endroit là. Et en fait, j'étais très heureuse de savoir qu'il ne me voyait pas vu l'état actuel de mes pommettes.
- Toi aussi tu as dormis, donc techniquement tu ne t'en es même pas rendu compte
- Tu sais quelle heure il est mon chou ?
Mon chou ?
De mieux en mieux. Qu'est-ce qui arrivait au terrible et sans foi ni lois, Ace ?
- Quoi ? Onze ?
Il rit alors doucement de cette voix si... sombre ?
- Il est déjà quinze heures passées ma belle
Quoi ?
- Pardon ? Me figeais-je
- J'ai eu le temps d'aller en réunion et de revenir. Tu n'avais pas bougé d'un poil.
« De revenir » ? Il était parti, puis revenu ? Pourquoi ? Pour moi ? Me dire qu'il était finalement plus tendre qu'il ne voulait le faire croire me fit sourire dans cette pièce sombre. Ne restait plus qu'à déterminer si cela était sincère ou non, et il était là le gros du problème, car je n'avais jamais eu de relations sérieuses. Rien n'était allé au-delà de petits échanges de messages sexy ou de baisers rapides au lycée. Mais ils étaient tous des gamins avec qui on avait à peine pris le temps, ou même fait l'effort d'apprendre à se connaître et de réellement s'apprécier. Ce qui me donnait donc une très petite, voire inexistante expérience avec la gent masculine.
Et à cause de ce manque d'expérience, je ne savais pas déterminer si un homme était sérieux, sincère ou joueur.
- Je devais me rendre à la fac à seize heures pour mes cours de ce matin... merde
- Je m'en suis occupé. Je pense que je mérite une récompense, vu comment je prends soin de toi. Je suis aussi allé te chercher tes cours. Eh oui... ça aussi j'ai eu le temps de le faire
- Ah oui ? souriais-je
- Ça mérite une récompense, répéta t - il
- Non. Rien de sexuel. Lève-toi et aide-moi à cuisiner : ce sera ça ta récompense souriais-je en lui tapant légèrement le torse avant de me de décoller de cet oreiller dur comme de la pierre
- Cuisiner ? Se redressa t - il
- Tu n'as pas mangé ? Si ?
- Non
- Alors bouge toi, et ouvre les volets pendant ce temps
J'allais alors aux toilettes, le laissant là, visiblement choqué. J'allumai dans la petite pièce et me fixai dans le miroir stupéfaite des mon allure. Il n'y avait rien de bizarre sur moi. Juste, j'avais pleuré, courue, transpirée, dormi et je ne me sentais pas moi-même. Je ne voulais pas être vu comme ça en tout cas. Je ne voulais pas qu'il me voit comme ça.
- Dépêche Luchita, des gens ont faim ici
Je voulais sortir, récupérer des vêtements et lui foutre une baffe au passage, mais vu mon état, j'aurais fait plus pitié qu'autre chose.
- Je prends une douche ! Ne fais rien de con en attendant lui lançais-je en quittant ma brassière libérant mon petit mais parfait 85B. Je me frottais alors les petites marques laissées par le vêtement de sport au niveau de mon buste. J'avais l'impression de respirer de nouveau. Je quittai ensuite mon legging quand Ace recommença :
- Tu as intérêt ramener ton jolie petit cul d'ici quinze minutes !
A l'écoute de cette remarque, je me figeais et baissais les yeux sur mes jambes nues. J'étais en train de les serrer l'une contre l'autre.
- Non...
Une pulsation me lança de nouveau à cet endroit que j'avais l'air de vouloir cacher au reste du monde.
Qu'est-ce qu'il m'arrivait ? Hier encore, je voulais me venger. Je voulais lui montrer qui j'étais et là je...
Je portais alors mes doigts au niveau de mon intimité et les retirais immédiatement avant de courir sous la douche. J'étais mouillée de façon exagérée ! Est-ce que c'était juste la réaction du son de sa voix qui me faisait ça ? Ou autre chose. J'allumais alors la douche après avoir attachée mes cheveux dans un chignon étrange. Je mettais l'eau à une température très chaude, dans l'espoir de calmer tout ce qui se passait dans mon bas-ventre. Mais seulement de penser au fait qu'il était à quelques mètres de moi me faisait frissonner, mais aussi savoir que j'étais nue, à une pièce seulement de lui. Après de longues minutes à me frotter, ignorant cette envie de poser ma main sur mon clitoris, juste une fois, je finis par couper l'eau, et sortais de cette douche embuée, le visage rougis.
J'entourai ma taille de la ceinture du peignoir et en quelques secondes, après m'être séchée et mise de la crème du mieux que je pouvais, je sortis.
- Je ne savais pas qu'une salle de bain pouvais dégager autant de vapeur, commenta t - il
- Eh bien maintenant si, dis-je en évitant le regard de celui qui s'était confortablement installé sur mon canapé
- Fais comme chez toi surtout
J'éteignais dans la salle de bain avant de courir pour ranger le bazar qui régnait dans mon salon. Je ne m'étais pas rendue compte que j'avais tout laissé en plan et que rien n'était rangé. Je me jetai alors sur ma valise dans laquelle j'avais rangé une partie de mes livres et la fermait rapidement avant de la mettre dans la petite armoire incrustée dans le mur de l'entrée avec les autres.
- Pleurnicharde et bordélique se moqua t - il
Alors que je refaisais rapidement mon lit, je remarquai qu'il m'observait sans même le cacher, ce qui me mettais profondément mal à l'aise. Je ne voulais pas avoir à me sentir reluquer de la tête au pied chez-moi, et encore moins quand j'y sentais une perversité flagrante.
- Je ne te dérange pas j'espère
Il ne dit rien et m'ignora complètement avant de se diriger vers ma bibliothèque.
- Si on devait parler de ta consommation abusive de papier, je dirais que c'est à cause de gens comme toi que les forêts sont détruites
- Pas touche ! Merci, je l'éloignais du meuble en me mettant entre lui et la bibliothèque
- Tu n'as pas honte ? Dit-il le visage fermé, en baissant le regard sur moi
- Je préfère le papier
Il se rapprocha mais je décidai de ne pas reculer.
- Au détriment de la planète
- Je préfère la lecture conservatrice, c'est tout. L'électronique c'est mon truc, mais jusqu'à une certaine limite
- Au détriment de la planète, répéta t - il, me forçant à reculer
- Si je pouvais j-
- Tu le ferais ? Mais tu peux Luchita. Tu n'en as simplement pas envie
Je me sentis rougir. Je baissais alors la tête en signe de reddition. Il avait ce truc pour faire culpabiliser les gens, pour toujours être supérieur, il avait ce truc pour toujours avoir raison, mais à cet instant - ci, je n'étais pas motivée à me défendre, et encore moins à le contredire. Je me dégageais alors avant d'attraper le buste d'abuela, posée sur la table basse. C'est bizarre, je ne me souvenais pas l'avoir laissé là. Je le prenais rapidement mais délicatement avant de le poser sur mon meuble télé et de resserrer mon peignoir autour de ma poitrine, quand je remarquai qu'Ace me suivait du regard, ses mains à présent dans ses poches. Je n'avais pas remarqué qu'il s'était changé. Quoique. C'était assez évident étant donné qu'il était parti. Il avait opté pour une tenue très classique, mais qui lui allait assez.
Je me redressais alors quand il me contourna.
- Tu peins
- Bien vu Sherlock, levais-je les yeux au ciel
Je me rendais dans la cuisine et sortais une casserole de l'armoire de rangement. Je la posais sur la plaque de gaz vieille mais fonctionnelle dont cet appart était doté.
- Depuis quand ? dit-il en parcourant mes toiles
Ce qui était bien avec le fait d'être bordélique, si on pouvait dire ça comme ça même si en vérité, je n'étais pas la pire, c'est que j'avais tout de même ma part d'amour du rangement. Je ne supportais pas que mes toiles soient en désordre. Je savais comment je les rangeais, et quand on y touchait, je ne sais pas pourquoi, mais je sentais qu'elles avaient été déplacées.
- Depuis peu. Évite de les toucher. Celles qui sont le plus en avant ne sont pas encore parfaitement sèche
Il ne dit rien.
- Et tu sculptes ?
Je quittai alors mon poste à la cuisine et retournai devant ma porte - fenêtre : endroit où mes affaires d'art étaient, et où Ace s'amusait à tout toucher.
- Je n'aime pas qu'on touche à mes affaires
- Eh bien il va falloir t'y faire, dit-il sans même me prêter attention
- C'est toi qui a fait ce buste ?
- Oui. Maintenant, repose mes outils. J'ai vraiment horreur qu'on-
- Tu crois que j'en ai quelque chose à faire Lucia, de ce dont tu as horreur ?
Je me demandais bien qui avait éduqué l'homme qui se tenait chez-moi. Il n'en avait rien à faire de ce qu'on pensait de lui. Et même pire. Il n'en avait rien à faire de ce que les gens lui disait. Il était maître de ses décisions et actions et tous ceux autour devaient subir et accepter. Eh bien si c'était comme cela, j'allais être exclus de ces « tous ceux ».
- Rends - moi ça !
Il leva tout à coup le pot au-dessus de ma tête.
- Je n'ai pas envie de jouer
À contrario, lui, on aurait dit qu'il n'attendait que ça. Il esquissa un sourire suffisant, me regardant comme une moins que rien. Il recommençait. C'est ce que je détestais le plus chez lui, cette façon qu'il avait de rabaisser les autres d'un seul regard, sans même avoir à dire quelque chose.
- On n'a plus cinq ans, rends-moi ça, je ne rigole pas
- Moi encore moins
Alors que je sautillais une nouvelle fois sur moi avec ennui, la ceinture de mon peignoir s'ouvrît aux grands yeux du monde... et de Ace. Je ne m'en rendis pas immédiatement compte jusqu'à ce que je voie le sourire railleur qui se baladait sur ses lèvres.
Il lâcha le pot sans me lâcher du regard et se rapprocha de moi pendant que je redescendais doucement sur le plat du sol. Il baissa son regard sur mon corps me faisant alors rougir à l'excès. Il glissa ses mains autour de ma taille, me rapprochant de lui. Je posais ma main sur son torse quand il se pencha sur mon oreille.
- Luchita...
Je brûlais à présent, et étrangement, je ne le repoussais pas. J'aimais ce contact. Sentir son odeur si proche. Sentir ses mains me caresser. Je ne regrettais cependant pas d'avoir au moins mis une culotte, car, à défaut d'avoir la poitrine à l'air, je gardais encore quelque chose secret. Il plaça sa main sous ma mâchoire avant de me faire légèrement incliner la tête sur le côté, exposant alors mon cou. Il embrassa la chair fine de cette zone érogène et j'essayais de ne pas lâcher un son, du mieux que je le pouvais. Qu'est-ce que ça faisait du bien. Il sourit doucement avant de retirer ses mains.
Non.
- Je te garde pour une prochaine fois s'éloigna - t - il
Fais chier.
- En tout cas, j'en ai appris beaucoup sur toi en un jour, me contourna t - il me laissant là devant la fenêtre
- Tu es bien curieux je trouve d'ailleurs essayais-je de rétorquer en refermant mon traitre de peignoir
- Disons que j'aime savoir ce que je fréquente
- Tu veux dire « QUI tu fréquentes »
- Si on veut
Je toussais en me retournant tandis qu'il remettait ses mains dans ses éternelles poches.
- Ça fait beaucoup pour une personne, de dessiner, de peindre, de sculpter et de lire
- Ce serait dommage de ne pas savoir dessiner quand on peint à mon goût, et je tiens mon amour de la sculpture et de la poterie - précisais-je - de ma grand-mère
- Je me demande bien comment tu as fait pour atterrir en éco'
- Mes choix
- Je vais y aller
La façon avec laquelle il mit court à la conversation me déstabilisa tout à coup. Il s'en fichait complètement de ma vie et il venait très bien de me le faire comprendre. Même pas une réaction de plus, rien... un simple « je vais y aller ».
- Qu- D'acc' éclatais-je de rire tu peux y aller
Il me reluqua étrangement, jugeant certainement mon rire qui était loin d'être naturel.
- C'est ça... Je peux y aller dit-il en me regardant perplexe
- D'ailleurs ! Dis-je en me grattant la tête, ne sachant pas quoi faire de mes mains
Il se retourna vers moi, alors qu'il était déjà presque à la porte.
- Je pense que tu peux repartir avec les cartons que tu m'as envoyé
- Les cartons dit-il en se moquant de moi
Il recommençait.
- D'inhalateurs, oui
- C'était un cadeau, ça ne se refuse pas
- Je n'en ai pas besoin
- Je pense plutôt que si
- Ah bon ? Croisais-je les bras
- Rappelle-moi le prix d'un inhalateur dans ce pays ?
Il regarda autour de moi comme s'il voulait me faire passer un message. J'avais très bien compris ce qu'il voulait me faire comprendre. Ce pays était incroyable sur des points innombrables, mais le système d'assurance au niveau de la santé des citoyens était pitoyable et même ridicule, comparés à d'autres pays.
Alors, moi qui avais décidé de m'installer à New-York, avais encore plus pris le risque de voir mon accès à la santé encore plus compliqué. J'avais une assez bonne santé en fait, mais mes inhalateurs étaient ma seule faiblesse. Ici, il fallait les acheter à 25~30$ l'inhalateur. Autant dire qu'on était alors vite ruinés.
- Ça ne regarde que moi, comment je compte payer à la fois mon loyer et mes inhalateurs
- Je pense surtout que ça t'aiderait de ne plus à avoir à les payer
Je ris alors complètement rabaissée. Je comprenais mieux. Il pensait que vu mon appartement, je n'avais pas les moyens de me payer des inhalateurs...
- Mets ta fierté de côté et garde-les
- Tu n'es jamais venu chez-moi, tu voulais juste me provoquer m'énervais-je
- Totalement avoua t-il sans gène.
Son audace était incommensurable.
- Tu m'as sous-estimé riais-je
- Non. Je t'ai estimée à ta juste valeur
On ne pouvait pas faire plus insultant. J'étais blessée. Vraiment blessée ! Moi qui pensais qu'il pouvait finalement être quelqu'un de bien, je commençais à m'en vouloir d'avoir eu cet espoir-là. Les gens comme lui, les riches, qui ont tout pour eux, ne changent pas. Il allait donc continuellement être comme ça. Ne pas me respecter, et me rabaisser du mieux qu'il le pouvait.
Je m'en voulais cependant aussi d'avoir aimé son contact. Ce mec n'avait rien de bien, et je devais chasser toute once d'attirance qui commençait à se profiler.
- Je t'ai laissé tes cours et tes clés sur ta table de chevet, s'en alla t - il avant de claquer la porte derrière lui, me laissant sans mots
Voilà ma première leçon que j'avais apprise en une journée : ne jamais penser que par amour, quelqu'un pourrait bien nous traiter et changer.
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