21.



ACE

- Tu as une sœur ?

À la simple évocation de ce mot, je repensais à elle. Je serrais alors le volant si bien que mes phalanges en devinrent blanches.

- Ou un frère ? Dit-elle visiblement somnolente

- Tu es bien curieuse répondis-je à la fille agaçante qui se trouvait sur mon siège passager

- Hum

- Dors, et arrêtons les questions pour aujourd'hui

Aussi vite que je ne l'avais dit, elle avait déjà sa tête qui tapait presque contre la vitre tant elle devait être fatiguée, et me voilà maintenant qui me retrouvait à faire le baby-sitter. Quoi que, je l'avais bien cherché. Quelle idée de lui demander de la raccompagner pensais-je en m'arrêtant à un feu rouge.
Elle se mit tout à coup à ronfler ! Pour mon plus grand plaisir. J'espérais juste qu'elle ne bave pas dans ma voiture, car elle avait déjà atteint ma limite du tolérable. Tout à coup, le téléphone de la voiture se mit à sonner. Elle se tourna sur elle-même et poussa un gémissement, gênée par le son du haut-parleur. Bordel. Qu'est-ce que Michael me voulait à cette heure-ci.

- Humm... me dit-elle

J'appuyais rapidement sur le bouton « rejeter l'appel » avant de redémarrer. C'était ça le problème avec les insomniaques comme moi. Ils n'ont pas d'heures pour être appelés. Il avait beau être 6h30, ils savaient tous que je ne dormirais pas. Cependant ça devait être urgent me dis-je quand je vis qu'un nouvel appel entrant résonna au sein de l'habitable. Putain tu fais chier Michael pensais-je en jetant un coup d'œil sur ma passagère épuisée qui poussa un nouveau gémissement.

- Eteinschetrucsjs me dit-elle

Je le faisais alors de nouveau, avant de couper définitivement le Bluetooth de la voiture. C'est seulement quand mon téléphone se mit à vibrer dans ma poche, au dessus de ma cuisse, que je me rendis compte que les gémissements de la fille venait de faire réagir celui qui vivait sous mon boxer.

- Fais chier dis-je en jetant de nouveau un coup d'œil sur elle tout en tentant de regarder la route devant moi

Qu'est-ce qu'elle avait qui me rendait dur à ce point. Mon téléphone cessa alors de vibrer, quand pour la troisième fois, elle gémit.

- Qui t'appelle à cette heure-ci ? Se retourna t - elle vers la route

- Rendors toi. Ce n'est rien dis-je en sentant mon penis prendre en taille après avoir entendu le nouveau son qu'elle avait sortie

J'avais une forte envie de porter ma main, ne serait-ce qu'une fois à mon pantalon, mais je ne pouvais pas faire ça, là, maintenant. J'avais une mission, et elle était loin de consister à être attirée d'une quelconque manière par cette fille. Non pas que ces lèvres et tout ce qu'elle représentait en fait était attirant. Mais je n'en voulais pas.
Rapidement, on arriva chez-elle. Je reconnaissais bien le coin. J'étais déjà venu quelque fois et habituellement, moi qui n'avait jamais vu de place pour se garer, en trouvai rapidement une. Il était déjà presque sept heures et quart quand je levai le frein en main. Je portai d'abord rapidement ma main à son épaule afin de la réveiller. Mais dans un soupire sonore, je finis par l'éloigner. Je détachais ma ceinture et quittai ma voiture en faisant attention à ne pas claquer trop fort la portière. Je contournais le véhicule et ouvrais la sienne avant de retirer sa ceinture à elle.

- Putain tu fais ton poids maugréais-je mais elle, trop endormie à présent ne réagit même pas

Je claquai alors de nouveau doucement la portière avant d'entrée dans l'immeuble. Je connaissais le code car ça aussi, je l'avais cherché, et trouvé. Je finissais toujours par obtenir ce que je voulais et pour pouvoir correctement exécuter mon plan, il me fallait un accès constant à son appartement. Ce n'était pas bien compliqué de l'obtenir d'ailleurs. Soudoyer le propriétaire avec quelques dollars ne m'avait pas fait de trou dans mon compte, mais la tâche s'avéra plus difficile car j'avais tout un corps dans les bras et taper un code avec elle ne m'était pas d'une aisance innée.
Quand la porte bipa, je la poussais avant de monter à l'étage de la coureuse endormie. On finit par arriver, quand un problème se posa.

- Merde les clés

Je ne les avais pas. Elle devait les avoir dans ses poches.

- Désolée ma belle, je vais devoir te tâter les fesses

Je fouillai alors et la première poche ne donna rien si ce n'était qu'un bout de papier froissé. Ça me dégoûtait. Moi qui n'aimais ne rien laisser traîner dans mes poches....
Je passais à la deuxième poche.
Parfait.
J'en sortis un petit porte clé tricoté en laine en forme de fleur jaune et violette. Je pensais à la réveiller car je n'allais pas pouvoir insérer les clés dans- Et puis merde. On allait y passer l'heure mais tant pis.
Après pas moins de cinq minutes, je finis par poser Lucia sur son lit. Je me dirigeais ensuite vers sa fenêtre afin de fermer ses volets, qui je ne sais pas trop pourquoi étaient ouverts, quand, tout à coup, je rentrai dans une pile de draps qui me firent trébucher.

- FAIT-CHIER criais-je en chuchotant

Elle avait tout pour ne pas plaire : elle était bordélique. Après l'avoir fixée d'un air mauvais, je baissais finalement les volets, assombrissant alors la pièce qui en fait en comptait trois en une : la chambre, le salon et la cuisine dans un coin en U. Je sortais mon téléphone et allumais la torche en le coinçant du mieux que je pouvais dans ma bouche.
Ça me dégoûtait tellement d'avoir à faire ça, mais qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour sa sœur ? Je ramassais ses draps aux motifs géométriques, avant de les poser sur elle. Je sortis ensuite pour mon plus grand plaisir, mon téléphone de la cavité dans laquelle je l'avais foutue avant de me rendre dans la cuisine à la recherche de mouchoir pour le nettoyer. Je commençai à observer autour de moi, quand je tombai sur une photo d'elle et d'une gamine. Je pouvais sentir que c'était déjà une chieuse. Ça devait être sa sœur.
Je me retournais quand je me rendis compte que la porte juste en face n'était autre que celle de la salle de bain, comme l'indiquait l'écriteau sur la porte en bois, accompagné du dessin enfantin d'une baignoire. Je poussais lentement la porte en veillant à ne pas faire de bruit puis j'allumais après avoir fermé derrière moi. Je me fixais dans le miroir en face de moi et me rendis compte de l'état dans lequel je me trouvais. Dire que plus tôt, c'était elle qui s'inquiétait de son apparence. Je quittai mon reflet des yeux et me rendis sur le groupe que j'avais avec les autres cons qui me servaient de collègues et d'amis.
« Vous ne devinerez jamais chez qui je suis, bordel ». J'éteins dans la pièce avant de retourner dans la chambre de la mexicaine. Je m'asseyais sur la deuxième place du lit, attendant alors la réponse des autres. Je me mis à la fixer. Elle avait l'air un peu trop paisible à mon goût, pour quelqu'un qui s'était retrouvée à pleurer dans un parc. Je me demandais bien ce qui pouvait la tracasser. Alors que je voulais compatir, je me remis à bander.
Un soupire me quitta quand l'écran de mon téléphone s'alluma.
C'était les deux M qui venaient de rejoindre la conversation au même moment.

« Chez qui ? » demanda Matthew avec un smiley qui riait aux éclats

« Répond moi gros con » me dit Michael avant de lancer un nouvel appel

« Pas maintenant ! »

« Il est encore dans le lit de quelle nana ? » demanda Hudson qui venait lui aussi d'arriver

Je regardai de nouveau la '' nana '' avait qui j'étais.

« Hudson est réveillé ? » dis-je en ne répondant finalement pas à leurs questions.

« Je suis en plein milieu de l'aéroport de Londres »

« Londres ? » demanda Matt me devançant alors

« Affaires personnelles. »

« Tu ne nous manqueras pas » dis-je

« Toi non plus connard »

« Bon, tu es avec qui ? » redemanda Matt

Étrangement, Michael semblait avoir de nouveau disparu de la conversation.

« Une nana qu'Hudson hait plus que tout »

Je quittai moi aussi la conversation à mon tour avant d'envoyer un message privée à Michael.

« Tu m'as appelé ? »

« Oui, quatre fois »

« Merci, mais tu as très bien compris le sens de ma question »

« Tu es avec Lucia ? »

« Je t'appelle dans cinq minutes »

Je quittai alors son lit, ne sachant pas ce que je faisais encore là. Je remis la torche, avant de trouver un truc autour de moi qui pourrait me servir de Cale-Porte. J'approchais d'une bibliothèque plus que remplit. Il y'avait assez de livres nécessaires pour alimenter une papeterie pour enfant pendant les cinq prochaines années.
Je ricanais :

- Je ne savais pas que tu lisais dis-je un sourire mesquin aux lèvres

J'en attrapais un au hasard :

- Parfait dis-je en me dirigeant vers la sortie sans même voir de quoi il parlait, quand je m'arrêtai. Je me retournais et remettais le livre à sa place.

- Je ne te fais pas confiance Luchita, ce n'est pas un livre qui va t'empêcher de me fermer la porte

Je prenais la clé avec moi au cas où, et quittai l'appartement en l'enfermant à l'intérieur. Je descendis les escaliers, mon téléphone à l'oreille, attendant que Michael réponde.

- Bien le bonjour à vous me dit-il en décrochant

- Mon jour commence déjà mal

- Pourquoi ? rit-il

- Tu as bien deviné dis-je en claquant mes deux portières que je n'avais pas bien refermés

- Je le savais éclata t - il de rire à l'autre bout du fil

- Comment est-ce que ça se fait que tu sois chez elle et que tu m'appelles ?

- Elle dort, je suis sortis quelques minutes refermer ma caisse

- Il y'a quelques jours tu ne pouvais pas te la voir pourtant, qu'est-ce qui a changé ?

- J'essaie de faire tous ces trucs romantiques, tu sais l'écouter se plaindre et tout le bla-bla

- L'écouter se plaindre ?

- On a partager une clope ce matin au parc

- Lequel ?

- Celui de la Hudson River

- Ok et du coup ?

- C'était tellement pathétique, elle était en train de pleurer sur un banc, je suis allé vers elle en me souvenant de vos recommandations dis-je en m'appuyant contre ma voiture, juste en face de la porte de son immeuble

- Tu apprends vite

- Elle m'a tout de même fait de la peine éclatais-je de rire

- Je ne sais pas ce qu'elle vous a fait

- Elle est juste agaçante

- Parce qu'elle ne se met pas à genoux devant toi ?

- Devant ma queue tu veux dire

- Tu finiras par t'attacher, j'en suis sûr

- Moi non, je ne supporte pas son petit caractère de rebelle

- Pense à ta mission, ça te passera me dit-il

Par '' mission '', il entendait bien évidemment celle qui consistait à détruire Johnson, et malheureusement, Lucia faisait partie de notre plan. On allait nous servir d'elle.

- Tu comptes te rendre en cours ou tu vas continuer à faire le chaperon ?

- Je vais la baiser dis-je en baissant ma tête sur mes pieds

Oui, je sais que j'avais dit le contraire plus tôt, mais les choses avaient changés. J'allais me la taper juste pour le plaisir de voir que son esprit de rébellion n'est en fait pas si marqué que ça.

- Vas-y doucement

- Je te reconnais mieux là riais-je

- Je n'ai jamais cessé de faire ce genre de blague

- Je pense que cette fille t'apprécies un peu plus que nous les autres, si elle savait que même à toi, il ne faut pas faire confiance

- Je suis déjà plus sympa

- Oui c'est vrai... Tu penses à ce que je la baise... en douceur

- Tout est dans le « en douceur » rit-il

- Qu'est-ce que tu voulais me dire tout à l'heure ?

- Rien, je m'en suis occupé

- C'était par rapport à ?

- Le nouveau contrat d'investissement

- Alors ?

- J'ai refusé

Je marquai une longue pause.

- Je te demande pardon ?

- Il était désavantageux à plein de niveau

- Tu aurais dû me demander avant

- Je t'ai appelé mec. Tu étais trop occupé à veiller sur la belle au bois dormant

Lucia Fernandez...
Putain.
Elle allait me le payer.

- On pourra toujours annuler le refus de toute façon ces chiens nous cours après. Simplement, on ne croule pas sous un manque de contrats, on en trouvera d'autres

- J'espère pour toi. Je n'ai pas vraiment pris le temps de l'étudier comme il faut, mais bon je te fais confiance... alea jacta

- Bon je te laisse, d'autres ont des choses à faire

- D'acc' ! Au revoir

- Bonne baise raccrocha t - il

On avait parlé longtemps. Je profitais alors de ma présence à l'extérieur pour m'allumer une autre clope. Je sortis mon paquet de Dunhill quand je vis une fille venir vers moi. Putain me dis-je agacé.

- Ace ?! Dit-elle froidement

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