12.
LUCIA
Je commençais apparemment à me faire à cette université titanesque. C'était à ma plus grande surprise ce matin, que j'étais en train de me rendre dans mon amphi sans me servir de mon téléphone. Mon cerveau devait donc bien fonctionner me disais-je.
- Et ce mec que tu as rencontré dans le bar, va lui aussi dans ton université ?
- Oui, Sofia ça fait quatre fois que je le répète répondis - je la voix coincée entre le rire et l'agacement
- Ça doit être le destin
J'avais décidé d'appeler Sofia ce matin, car ça faisait longtemps et je ne voulais pas devenir une gringa au point d'en oublier d'où je venais.
Ma hermanita comptait beaucoup pour moi et malgré la distance, je n'allais pas l'abandonner, loin de là. Alors, je comptais bien garder un maximum de contact.
- Un très mauvais destin dans ce cas-là
- Il est comment ? Peut-être que si le destin vous veut si proche, et qu'il est beau précisa-t-elle avant de continuer, ça veut certainement dire que vous devez traverser tous ces différents qui se sont mis entre vous
Elle était amusante cette Sofia. Elle prenait un ton de conseillère matrimoniale et était tellement sérieuse que ça en devenait à en mourir de rire.
- Non, Sofia personne ne traversera rien.
J'essayais de me faire la plus discrète possible en slalomant entre tous les autres étudiants mais cela devenait de plus en plus compliqué. D'autant plus que cette conversation qui tournait autour de mon plus gros souci du moment commençait à un peu trop s'éterniser à mon goût.
Alors, avant qu'elle ne me suggère une énième idée plus que saugrenue, je lui posai une dernière question qui allait ensuite être la dernière. Non pas que je ne voulais pas lui parler, mais j'avais cours dans quelques minutes.
- Tu sais comment va Dani ?
- Ah... Daniela, eh bien... rit - elle doucement
- Qu'est-ce qu'il y'a ?
- Elle était là ce matin, elle s'est plainte, et a parlé d'une embrouille entre vous, ou un truc du genre. Je n'ai pas voulu qu'elle rentre dans les détails sinon, son côté drama queen allait l'emporter et on allait en parler les heures qui auraient suivies
- Je vois... et qu'est-ce qu'elle t'a dit ?
- Je viens de le dire Lucia, rien de particulier. Elle est venue se plaindre d'une embrouille entre vous et qu'elle n'allait pas supporter tes sauts d'humeur que tu lui fais quand quelque chose te contrarie et encore moins quand ça ne la concerne pas
- C'est de sa faute ! Elle ne sait pas quand l'humour n'a pas lieu d'être fait !
- Je te connais parfaitement Lu'. Tu as trop tendance à déverser ta colère sur les mauvaises personnes et surtout quand elles essaient de t'aider.
- Elle est passée où la solidarité entre sœurs ?
Je rigolais à moitié pour la simple et bonne raison qu'elle avait raison. C'était un de mes principaux défauts : parler mal quand je n'étais pas d'humeur c'est-à-dire contrariée. Mais pour que je puisse avaler sa remarque je me devais de rajouter un peu d'humour. Alors c'est ce que j'avais fait avec cette histoire de '' solidarité entre sœurs ''. Bien sûr qu'elle était en droit de défendre Daniela, mais pas aujourd'hui.
Pas après la journée d'hier, durant laquelle j'avais finis dans une flaque d'eau en pleine rue devant tout le monde, et surtout sous une pluie battante.
- Je te suggère de t'excuser
Non.
J'adorais Daniela.
Vraiment.
De tout mon cœur. C'était ma meilleure amie et ma seule amie au passage. Mais, j'avais d'autres choses à faire que de m'occuper d'une histoire aussi débile. Si elle avait quelque chose à me dire, elle n'avait qu'à venir au lieu de se plaindre auprès de ma sœur de seize ans ! Et elle devait aussi apprendre à savoir quand faire des blagues ou non. J'avais mes défauts mais elle aussi en avait. Comme celui de ne pas savoir quel était le bon moment pour jouer l'humoriste.
- Je réglerais ça quand je pourrais Fernandez ! lançais-je à ma sœur en guise de conclusion à cette conversation
- Je ne te crois pas... mais bon, je te laisse le bénéfice du doute
Je pouvais sentir ses yeux rouler d'ici, ce qui m'arracha un léger sourire. C'était bien Sofia ça. Rouler des yeux et toutes ces petites mimiques qui faisaient d'elle ce qu'elle était : une fille drôle.
- No importa, te amo de todas maneras (quoiqu'il en soit, je t'aime quand même.)
- Tambien ! (Moi aussi !) dis-je un grand sourire aux lèvres
Sur ce, elle raccrocha et trois bips consécutifs se firent entendre. Je relançais alors la musique dans mes écouteurs et rangeais mon téléphone dans la poche de mon sweat violet avant de le serrer dans ma main pour une raison inconnue.
Je grimpais quelques dernières marches et arrivai à mon étage quand je fus agréablement surprise de voir la porte de ma salle, grande ouverte. Je pénétrai alors le grand amphi qui étrangement était déjà plein, pourtant, comme hier j'avais pris des précautions pour être en avance.
Au moins, à présent, je savais que je pouvais recommencer à me réveiller à mon heure habituelle, car quelque soit ce que j'allais faire, cet amphithéâtre serait toujours aussi plein qu'une boîte de sardines.
Je souri au prof quand je passai devant lui avant de me mettre à gravir les grandes marches qui constituaient l'allée centrale de la pièce géante. Cependant, alors que j'étais un coup d'œil ci et là afin de me trouver une place, mon regard se posa sur l'imbécile qui portait le nom d'Hudson. Il me fit un clin d'œil fier, me donnant alors des remontées gastriques de dégoût. Alors, avant qu'une insulte ne m'échappe, je lui lançai simplement un regard noir, le visage contracté par la colère et avançais.
Je finis par trouver une place discrète au fond et m'installai silencieusement, attendant l'arrivée des derniers élèves. Pendant ce temps-là, je ressortis mon téléphone et parcourrai les nombreuses notifications qui s'affichaient sous mon écran.
Une en particulier attira mon attention : c'était celle d'un journal en ligne. Le titre parlait d'une fusillade ayant eu lieu la nuit précédente en plein New-York.
« Une Famille Tuée lors d'un règlement de compte ».
Ma curiosité fut piquée à vif et je cliquais alors sur la petite barre de notification. Je défilais, consternée par tout ce que je lisais. Apparemment une famille composée de deux enfants en bas âge et de leurs parents rentrait à pied après une après-midi au parc d'attraction. Quand sur leur chemin ils se sont retrouvés en plein milieu d'une fusillade qui devait être un règlement de compte entre deux bandes rivales.
Merde...
Yo que pensaba que solo pasaba en Mexico (Moi qui pensais que ça n'arrivait qu'à Mexico ).
Pauvre famille. Se retrouver face à la mort après une si belle journée.
D'après le journal, ils n'étaient pas des cibles mais cela n'a malheureusement pas empêché à cette famille de se prendre les balles perdues.
L'expression « au mauvais endroit au mauvais moment » prenait alors tout son sens.
Quelle horreur ça a dû être pour ces jeunes enfants d'avoir à vivre ça. J'espérais pour eux qu'ils soient morts sur le coup.
« Les criminels n'ont pas encore été trouvés et sont toujours en fuite. ».
Je me disais que ce genre de choses horrible ne pouvait pas arriver en pleine ville surtout aux États-Unis ou du moins pas à New-York, mais visiblement j'avais tort sur toute la ligne. Ces atrocités traversaient des barrières incroyables tel que la langue, les frontières et tout ce qui s'en suivait.
J'espérais simplement que ces groupes de criminels soient vite arrêtés et jeté en prison. C'était tout ce qu'ils méritaient.
- Salut me glissa quelqu'un en s'asseyant à mes côtés
Je sursautais alors de surprise en manquant de faire tomber mon téléphone.
- Ah c'est toi, riais-je, j'ai eu peur
- Tu t'attendais à que ce soit qui ? sourit Alex à son tour
- Personne, c'est juste que j'étais plongé dans cet article
Elle acquiesça, son sourire toujours scotché à ses lèvres, tout en sortant ses affaires. Elle avait l'air d'assez bonne humeur aujourd'hui.
- Il parle de quoi ton article ?
- Ah, ça ? Apparemment il y'aurait eu une fusillade tu étais au courant ?
Elle se figea alors tout à coup avant de jeter un coup d'œil vers ce qui me sembla être le groupe D'Hudson ? On aurait dit qu'elle savait quelque chose mais sans forcément être au courant de toute l'histoire. Bref c'était bizarre.
- Oui, cette histoire fait le tour des médias depuis ce matin ! Je trouve ça affreux. Le coin était pourtant redevenu calme
- Comment ça « redevenu » ?
- Le clan Cosa Nostra, était très connu dans les années 90 jusqu'à il y'a quelques années quand ils ont été arrêtés, fin plutôt leur chef et les hauts - placées de leur organisation. Et depuis c'est plus calme surtout dans certains quartiers qui étaient devenus sensibles
- Bah dit donc, tu en sais beaucoup la taquinais - je
- Ça m'intéresse assez à vrai dire
- On se croirait à Mexico
Je n'aurais jamais cru dire ça à NEW-YORK ! Moi qui pensais avoir rejoint une de ces villes où des histoires, il n'y en avait que deux fois tous les quatre ans. Enfin, malgré ça, je pense qu'aucune ville ne surpassera jamais Mexico. Et puis je savais que c'était rare ici. Ce ne serait pas tout le temps comme ça. On devait simplement être dans la fameuse période de « deux fois tous les quatre ans ».
- Ça devait être passionnant de vivre à Mexico
- Je ne pense pas que le mot passionnant soit le terme approprié, mais oui effectivement on ne s'ennuyait jamais
Je repensais à cette semaine-là. On n'avait pas le droit de sortir. Tout le monde était enfermé chez lui, ou du moins avait intérêt à l'être. Portes, volets, fenêtres, rideaux tout était fermé. C'était lors de cette semaine - là, qu'exceptionnellement, maman avait accepté Dani chez - nous. Nous étions encore petites et sa mère avait quitté la ville pour la semaine.
Sauf que mauvais plan, car cette semaine-là, on avait enchaîné règlement de compte sur règlement de compte. La police avait eu du mal à tous les calmer, et leur manque de pouvoir devenait flagrant alors Alfonso et son groupe devenait de plus en plus audacieux et n'hésitait plus à tirer sur les agents qui osaient venir s'interposer.
Toute la semaine, on s'endormait bercer par le son des balles jusqu'au fameux jour où une agent de police a tenté des négociations avec les différents groupes de tireur. Et tout est redevenu à la normal. Bon, on a dû braver les taches de sang collée à la chaussé quelques temps, mais on s'y est fait.
- On va parler des techniques Marketing au sain des compagnies aériennes ! S'écria tout à coup le prof en bas sur son estrade en tapant dans ses mains afin s'attirer notre attention avant de se diriger vers la porte et de la fermer
- Encore, soupira ma voisine
Ce cours promettait d'être long. Vraiment long... J'ouvrai le dossier que le prof nous avait mis en lien sur le diapo qu'il nous présentait et me mît à copier minutieusement tout ce qu'il nous criait d'en bas. J'essayais de me dire que ça passerait vite, que ce cours ne serait pas si ennuyeux que ça. Mais en fait, j'avais moi-même du mal à y croire. J'attendais vraiment mes cours de langues car ceux-là allaient être plus faciles à aborder et beaucoup moins fatiguant.
La problématique du jour était « Pensez - vous que toutes les stratégies marketing misent en place dans ce domaine, sont toujours efficaces ? ». La réponse était évidente : c'était un grand Non. Déjà car premièrement, à mon goût, aucunes stratégies commerciales ne pouvaient être parfaites mais aussi car on pouvait toujours faire mieux, donc elles n'étaient pas toujours efficaces. Si elles étaient si efficaces, certaines compagnies ne se retrouveraient pas face à une perte énorme de clientèle.
Un bruit me sortit tout à coup de ma réflexion. C'était quelques sièges plus bas. Hudson et sa bande, encore une fois ! Ils étaient en train créer une sorte d'agitation autour d'eux, des sourires incroyables aux lèvres.
J'en avais marre de les voir. Ils avaient l'air de toujours vouloir me provoquer, me pousser à bout. Cette soirée au bar avait été la pire et je priais pour que tout ça ne soit qu'un cauchemar idiot qui prendrait fin au prochain lever de soleil.
Je passai mes yeux sur chacun d'eux, du dégoût coincé dans la gorge. Et réalisais alors de nouveau qu'Ace n'était toujours pas là. Qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Hier il était venu pour apparemment un seul cours et aujourd'hui il ne faisait même pas l'effort de se pointer au bahut. Peu importe, de toute façon, ça m'arrangeait bien. Ça faisait une tête de con en moins.
- Tu les connais ? Me demanda Alex en me donnant un léger coup de coude avant de pointer le groupe de garçon du menton
- Malheureusement, oui
- Pourquoi « malheureusement » ? Ils t'ont fait quelque chose ?
- Si on compte les insultes, les moqueries, les remarques douteuses et la violence, je pense que oui, on peut dire qu'ils m'ont fait quelque chose
- Ah... je vois. Ne t'en fais pas, rare sont les personnes qui ne les aiment pas mais sache qu'elles sont quand même là, tu n'es pas seule
Elle rit alors à la fin de son mot d'encouragement avant d'être très vite rejoint par moi. Elle me faisait rire, surtout dans sa manière de s'exprimer. Elle était toujours très polie, à la limite de distinguer mais était cependant aussi très drôle.
- Et toi ? Tu fais partie de ces personnes qui ne les aiment pas ou non ?
- Je ne peux pas me les voir dit-elle instantanément et sans aucune hésitation
Elle continua de taper son cours sans rentrer dans les détails et c'est moi qui dû presque lui tirer les vers du nez.
- Qu'est-ce qui s'est passé entre vous ?
Je souriais compulsivement, car voir qu'une autre personne ne les aimait pas me faisait jubiler. Et ça me rassurait aussi d'un côté car bien que cela puisse paraître égoïste de ma part, savoir que je n'étais pas leur seule victime me rassurait légèrement.
- Beaucoup trop de choses
- C'est-à-dire ? Insistais-je
- On était amies avant
Elle baissa la tête, son sourire s'effaça, et elle afficha un air mélancolique.
- Je vois...
- Mais une suite de plusieurs événements a coupé net à notre amitié à nous tous
- Quand est-ce que c'était ?
- Il y'a quelques années déjà, au lycée
- Je vois... Si c'était de leur faute, je pense que tu n'as pas à te sentir triste, ces gars sont vraiment des connards de première
Elle poussa un petit rire amer.
- J'aurais aimé que tout soit de leur faute sourit - elle
- Qu'est-ce qu'il s'est passé exactement ?
Elle ouvra la bouche afin de me répondre mais elle sembla hésiter un moment. Alors que je pensais obtenir des réponses, elle se referma et ne fit que hausser les épaules. Avant de rajouter tout à coup :
- Beaucoup de choses dont je ne suis pas prête à parler et eux non plus d'ailleurs je pense
J'avais la sensation qu'au fond, elle ne les détestait pas tant que ça. Ou du moins, pas autant qu'elle voulait me le faire croire. Quand tu détestes des gens tu n'affiches pas cet air triste en parlant d'eux. Je me demandais donc ce qui avait bien pu se passer entre Alex et les garçons.
- Ils te manquent ?
- C'étaient mes seuls vrais amis. J'en ai souvent eu beaucoup. Ma meilleure amie et moi faisions partie d'un grand groupe et traînions à la fois avec ces autres amies - là, mais aussi avec les garçons. Mais c'était avec eux que je me sentais le plus à l'aise. Mais bon... c'est la vie. Depuis je n'ai pas envie de me refaire des amies. Ceux que j'ai déjà me suffisent largement
- Et tu es sortie avec l'un d'eux ?
Elle éclata de rire. Ce qui piqua encore plus ma curiosité.
- EH OH !! LÀ DERRIÈRE, LES FILLES AU FOND, ON SE TAIT nous hurla Mr Stephen
Elle prit sa tête entre ses mains afin de masquer un nouveau gloussement, et une fois que l'attention revint au prof et que tout l'amphi nous lâcha enfin des yeux, elle reprit :
- Comment est-ce que tu as su ?
Mon cœur manqua un battement. Est-ce qu'elle s'était tapée Ace ? Je me figeai alors à cette simple pensée. Je la voyais, lycéenne, populaire, s'affichant au bras du plus beau mec de l'établissement. En fait... je m'en fichais de son ancien couple. Qu'est-ce que ça pouvait bien faire qu'elle se soit tapée ce connard. Ce n'était pas mes histoires après tout et elle avait le droit de faire ce qu'elle voulait avec qui elle le voulait, cependant, ma curiosité était beaucoup trop mise à l'épreuve et ça m'était impossible de tenir.
- Tu es sortie avec Ace ? Tentais - je de sourire
- Ah non ! Pas lui rit - elle doucement avant de froisser ses sourcils parfaits et moi de sourire légèrement pour une raison qui m'était inconnue.
J'étais rassurée.
Il ne la méritait pas.
- J'aimais bien Matt finit - elle par avouer les joues rosies
Comment n'ai-je pas pu y penser plus tôt. Le couple parfait, voilà ce qu'ils devaient être. Une fille au visage et au corps parfait avec l'armoire à glace parfaite. Ils allaient bien ensemble même s'il faisait assez couple cliché à la Pinterest. S'ils étaient encore ensemble, ils auraient été le genre de couple à rendre jaloux beaucoup de célibataires.
- Tu l'aimes bien toi, Ace ? Demanda t - elle à moitié comme si elle avait déjà la réponse
- Non, pourquoi ?
- Je viens d'apprendre un truc sur toi aujourd'hui souri Alex fière d'elle
- Ah oui ? Quoi ?
- Tu es une très mauvaise menteuse. Tu es le genre de personne qui lors d'un interrogatoire, si elle mentait on le saurait tout de suite se moqua t - elle
- Non je t'assure, je ne mens pas
- Quelqu'un qui ment ne l'avouera jamais donc bon...
- Je te promets que je ne l'aime pas ce mec. Il est détestable et pour l'instant toutes les interactions que lui et moi avons eues, n'ont eu que pour résultats de la colère, de la honte, des larmes et tout ce qui va avec, et donc tout ce qui est loin d'attirer quelqu'un ou de créer de l'amour
- Sauf si la personne est maso
Elle accompagna sa remarque d'un clin d'œil qui m'arracha un petit rire.
- Je t'assure que je ne suis pas maso.
- Permet moi d'avoir encore quelques doutes
- Fais - moi confiance, insistais - je
- En soit, ça ne me regarde pas. Mais fais attention. Je le connais bien et je sais que le mot « opportuniste » ne le définit que trop peu.
- D'ailleurs tu sais pourquoi il n'est pas là ? Demandais-je en pointant les garçons du bout de mon stylo qui m'était inutile puisque je notais mes cours à l'ordinateur
- J'ai dit que j'étais ami avec eux donc je ne sais plus rien d'eux et ça m'arrange assez donc désolée je ne pourrais pas t'aider Mme ''je n'aime pas quelqu'un mais je veux savoir où il est''
Elle m'arracha un mouvement de tête désapprobateur et un sourire. Et sur ce, on continua de suivre ce cours qu'on avait abandonné pour nous déconcentrer à cause de potins inutiles.
'''
À la fin de cette semaine de cours, j'ai rejoint mon petit appartement, fière mais aussi mitigé quant à son déroulée. J'étais complètement fatiguée, et penser à tout ce qui s'était passé avec Ace et surtout à l'épisode de la flaque d'eau me rendait à la fois en triste mais aussi en colère. J'aurais aimé parler à Daniela, pouvoir me confier, lui dire ce que j'avais sur le cœur. Mais à cause de la tension actuelle, il ne me restait plus qu'un seul choix : ruminer ma propre contrariété.
Un clic se fit entendre et je me redressais afin de quitter mon lit et me dirigeais vers le micro - onde qui venait de s'arrêter.
Je venais de me faire des pop-corn que j'avais achetés sur la route en rentrant. Passer une mauvaise semaine ne voulait pas dire passer un mauvais week-end.
Je me rassis alors devant le petit écran qui me servait de télé et commençait à zapper les chaînes à la recherche de celle sur laquelle passerait Black Widow.
Une fois trouvée, je m'assis confortablement, un plaide sur mes genoux. Mon bol de pop-corn à côté et une sensation de bien-être en moi.
Le film n'avait pas encore commencé, on était en pleine conclusion du journal et le reporter se trouvait devant un club Manhattanais... en feu.
Mon attention fut directement captée, c'était quoi ce truc...
« On se retrouve devant l'Extasy ce club que vous pouvez apercevoir juste derrière moi. Celui-ci étant réputé et se situant au cœur même de la zone huppée de Manhattan a pris feu il y'a de cela quelques minutes, prenant alors tout le monde au dépourvût. Les pertes sont énormes pour cet établissement de trois cent mètres carrés. » enchaîna t - il un doigt posé à son oreillette.
« Personne n'a cependant été blessé, le peu d'employés qui étaient sur les lieux, a eu le temps de sortir avant l'explosion qui a suivi. Heureusement que l'ouverture n'était prévue que vers 21h, car le bilan aurait été terrible.»
J'étais consterné. Ça faisait peur. Quelques personnes avaient réussi à s'échapper de ce qui plus tard était devenu un four géant. Il y'avait même eu une explosion ce qui voulait dire que ça devait être une fuite de gaz qui avait mal tourné.
- Merci Peter, dit le journaliste sur le plateau avant de couper les communications avec le reporter. Rien n'est clair. Une enquête a été ouverte, aucunes pistes ne sont à privilégier pour le moment mais nous vous tiendrons rapidement informé de l'avancée de cette affaire.
Je trouvais cette histoire impressionnante. Mais ce que je trouvais encore plus impressionnant était le nombre de trucs sombre qui se passait en ce moment. D'abord la famille prise dans une fusillade et maintenant, ce club réputée qui brûlait et explosait sans même qu'on ne sache réellement pourquoi.
Bref, peu importe, tout ce que je savais c'est que j'allais me taper un film génial puisque c'était un Marvel et j'allais oublier toutes ces histoires d'Ace et compagnie.
La pub passa, et mon film commença enfin. Je m'enfonçai alors un peu plus dans mon petit canapé et jetai un grain de pop-corn dans ma bouche, prête à passer une bonne soirée.
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