11.
Spencer fit claquer la pile de dossier qu'il tenait en main contre le bois de son bureau en chêne avant de lever la tête.
- Tout est à présent prêt Monsieur
- Le procès pourra avoir lieu quand ? Demanda Michael
- Je ne saurais vous le dire
Spencer avait le don de m'agacer.
Rien n'était vraiment sûr avec lui, il ne nous donnait jamais de réel échéance ce qui avait le don de m'énerver.
D'autant plus que j'avais une société dont je devais m'occuper et avoir cette histoire qui me traînait dans les pattes avait le don de faire empirer mes insomnies.
Je voulais que ce connard de Johnson tombe, qu'il perde tout ce qu'il avait mais sans que ça ne traîne autant.
- Votre job d'avocat est de nous donner des dates ! Abattais-je froidement
- Oui mais on ne peut pas s'y rendre sans un témoignage de l'une des victimes. Ce procès serait gagné si on avait quelqu'un pour témoigner. Vous aviez dit que vous vous en occuperiez mais sans une preuve comme un témoignage, avec cet adversaire, ce sera perdu ! S'exclamât - il un peu trop fort à mon goût
- Baisse d'un ton Spencer ! Moi en l'occurrence je n'aurais pas besoin de procès pour te foutre en tôle
Spencer était l'avocat qui s'occupait de mes affaires judiciaires. Même si techniquement je n'avais pas besoin de lui, j'aimais bien me servir de lui sans avoir à payer car je savais que le travail qu'il fournissait pour moi valait des milliers de dollars et qu'il perdait beaucoup à être mon bénévole.
Et franchement, je n'avais aucun remords.
Il me devait bien tout cela, j'avais assez de preuves pour le foutre derrière les barreaux sans même avoir recours à un procès. Après tout ce qu'il avait fait, le faire être à ma botte n'était que le minimum syndical pour un homme comme lui.
- Oui mais-
- Spencer, Mon petit Spencer se leva Hudson avant de se poster devant l'avocat, contente - toi de faire ton travail et n'hausse plus jamais le ton, hum ? Fit-il avant de taper sur l'épaule de l'homme paralysé comme s'il époussetait de la poussière invisible. Ne t'avise pas de jouer, d'accord ?
Il lui sourit avant de quitter le bureau de Spencer.
C'était bien Hudson ça.
Il adorait cette position de supériorité, surtout quand il était en mesure de faire des menaces. Je jetai alors un regard ferme aux autres qui se levèrent presqu'immédiatement avant de suivre Hudson qui nous avait laissé.
- Je vous rejoint dans quelques minutes assenais-je froidement sans même les regarder
Une fois seul, je m'approchai du petit Spencer Davis. Le traître à qui je ne faisais toujours pas confiance. Je détestais l'avoir devant moi, mais il fallait que tous ceux qui avait participé à son malheur souffre. Lui, il allait juste perdre beaucoup d'argent et il devait s'estimer heureux de ne pas être ma cible réelle.
- Tu sais que tu es vraiment un connard Spency' ? Ricanais - je
Il baissa le regard
- Tu y repenses ou pas ?
Il ne répondit pas, pour la deuxième fois.
- Est-ce que tu revois cette vidéo ? Questionnais-je les mains dans les poches en face du chiot qui me servait d'avocat
- Oui finit-il enfin par lâcher
- Alors tu te souviens aussi du jour où tu as défendu un violeur ?
Il ne dit rien
- Réponds-moi Spency. Est-ce que tu te souviens de ce jour-là ? Des pleures de ma mère ? De mon regard ? De sa photo ?
Une fois de plus, il laissa un lourd silence s'installer.
Je passai alors rapidement ma main derrière sa nuque avant de le rapprocher de moi. Il sursauta au passage, les yeux remplies de terreur.
Je souriais intérieurement. Je voulais qu'il soit traumatisé. Qu'il ait tous les jours peurs, de moi, de la victime et des conséquences, de sa vie future que je tenais au bout des mes doigts, et même de sa propre mort.
- Tu es devenu muet fils de pute ? Je lui chuchotais au creux de l'oreille
- Oui... oui je me souviens exhala - t - il
- Très bien Spency, ça nous fait un point en commun alors dis-je avant de le repousser violemment
Je m'éloignais de lui avant de reprendre mes dossiers que j'avais laissé sur sa table.
- Si tu me trahis, je ruine ta misérable vie Spencer Davis crachais-je avant de quitter son bureau et de claquer la porte derrière moi
Je me dirigeai doucement vers l'ascenseur en acier sous les yeux consternés de ses employés tout en laissant se répandre dans ses locaux, une atmosphère tendue. Ils savaient tous ce que ma présence à moi et aux autres mecs signifiait. Pour eux, c'était le signe que leur chef venait de se prendre une énième menace, c'était le signe que tout retomberait sur eux...
J'étais fière de moi, avoir Spencer au creux de ma main, me donnait encore plus de pouvoir. Son entreprise ou plutôt, son cabinet d'avocats était très prospère alors, avoir l'un des avocats les plus riches de la ville derrière moi et m'obéissant au doigt et à l'œil était un sentiment dont je ne pouvais me priver.
J'appuyai sur le petit bouton blanc, avant de m'introduire dans la cage en fer et en quelques secondes, j'étais déjà dans le parking sous - terrain avec la Mercedes d'Hudson juste devant l'ouverture de l'ascenseur.
- Alors, on se dépêche ? S'écria t - il tout sourire
- J'avais des pendules à remettre à l'heure dans la tête de cet homme soupirai-je avant de m'installer à la place que j'occupai déjà à notre arrivée.
- On avait compris ricana Michael qui devait comprendre la satisfaction que j'éprouvais en ce moment sachant que lui aussi voyait beaucoup Spencer en privé.
Hudson démarra alors dans un crissement affreux avant de nous faire sortir de ce parking mal éclairé.
On finit par s'introduire dans la circulation New-Yorkaise dans le silence le plus total.
Je continuai de défiler sur Facebook mon seul réseau social avant de me remettre à lire des articles parlant du cours actuel de la bourse.
Chacun était un peu de son côté, entre Hudson qui fixait aveuglément la route, moi et Matthew sur nos téléphones et Michael en pleine lecture de documents inconnus, on n'était on ne peut plus séparer les uns des autres.
Alors qu'Hud' dépassait un camion, il finit par lâcher une phrase.
- On a beau détester Spencer, on ne peut pas lui retirer le fait qu'il ait raison
Je voyais totalement ce qu'il voulait dire mais on était face à une impasse et on ne pouvait plus avancer.
- Je suis d'accord dit Matt'
- Qu'est-ce que vous proposez donc ? soupira Michael
On sentait une légère pointe de désespoir dans sa question et comme pour le réconforter, Hudson répondit simplement quelque chose de plus que surprenant :
- Il faut continuer ce qu'on a commencé, on n'a pas le choix.
Une pointe de tendresse se fit sentir dans sa phrase. Il voulait soutenir du mieux qu'il le pouvait son ami, même s'ils s'engueulaient de temps en temps. Hudson était assez loyal et il ne comptait abandonner aucun de nous, même pas Michael.
- C'est pour ça qu'il faut que tu te la tapes Ace renchéri Michael
- Et pourquoi moi au juste ? Me plaignis - je en écoutant à peine ce dont il parlait
- Parce que ça se voit dans son regard que tu la fais mouillée juste en respirant à ses côtés, se moqua Hudson. C'est bien les femmes ça
- Je vais sur Washington dans quelques jours, je ne pourrais pas
- Eh bien, assures - toi qu'avant ton départ elle n'oublie pas ta présence
- Elle patientera
- On n'a plus le temps
Michael avait raison, on n'avait plus de temps. On avait nos histoires personnelles à régler mais même si celle-ci nous tenait tout particulièrement à cœur, on ne pouvait plus se permettre de faire traîner les choses car cela serait en dépit de notre société.
- Si tu n'es pas content tu vas te la taper toi-même assenais-je à Michael
Il ne réagit pas.
- C'est bien ce que je me disais, alors foutez - moi la paix
Plus personne ne dit rien. On poursuivit la route dans un silence mortuaire, dans une voiture dont le conducteur roulait à tombeau ouvert. J'éteins alors mon téléphone, fatigué de défiler dans ces applications sans but précis.
Un soupire m'échappa et je posai mon regard sur le paysage extérieur.
Je me souviens de la veille du décès de Jane. Elle était très stressée à l'idée des examens qui approchaient. J'avais alors piqué les clés de la Camaro noire de papa et on était allée se faire un tour entre nous pendant une bonne heure.
Je me souviens qu'elle adorait la sensation que procurait un trajet en voiture. Surtout la nuit, lorsque la route était éclairée par les lumières des panneaux lumineux, des boutiques ou encore des immeubles alentour.
Un pincement me vint alors au cœur. Je n'oublierai jamais son sourire, sa manière de m'engueuler après chacune de mes bêtises, son humour. Tout resterait graver dans mon cœur.
C'était d'ailleurs ce sentiment - là qui me poussait à me demander comment on aurait pu lui faire ça à elle, jusqu'à la pousser à de tels extrêmes. Je ne voulais pas perdre cette soif de vengeance, le moins du monde. Il fallait que je venge Jane Scotten. Ma Jane. Et que je détruise ceux qui l'avaient détruit. Tous sans exception. C'est pour ça que je m'étais promis de ne plus jamais avoir à pleurer. Ce jour-là, avait été le dernier. Il fallait que je m'endurcisse, si je tendais à affronter Johnson, Paolo Johnson.
Cependant ma sœur n'aurait jamais accepté que je détruise ma vie et que je n'avance pas. Alors, avec les autres, étant donné qu'on avait monté notre propre entreprise et que celle-ci était prometteuse, je ne comptais pas la perdre. Je devais gérer à la fois mon entreprise mais aussi cette histoire. À la fin je ressortirai plus vainqueur.
'''
J'étais le dernier dans la voiture avec Hudson. Il avait raccompagné tous les autres chez eux et il ne restait plus que moi.
- Tu tiens le coup ? Brisa t - il le silence alors qu'il dépassait une petite Porsche devant nous
Je détestais cette question. Je tenais parfaitement le coup. Mon deuil avait été rapide et pourtant même quatre ans après on en revenait toujours sur le même sujet : est-ce que je tenais le coup ?
- Mieux que Michael en tout cas
- Je parle de toi mec. On s'en fout de Michael, là
- Je vais bien assenais-je froidement
- Ma psychiatre m'a dit que les gens qui parlent le moins sont ceux qui souffre le plus...
- La psychiatre que tu te tapes au passage
Il éclata de rire.
- Elle me fait un prix comme ça souri t - il mais ce n'est pas le sujet
- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
- Si tu vas bien. Je veux une réponse sincère
Une réponse sincère ? Une réponse sincère ? Une VRAIE réponse sincère ? :
Je brûlais de l'intérieur. J'avais une envie irrépressible de tout détruire autour de moi. Je revoyais ma famille s'effondrer et ne plus être qu'un groupe de trois personnes reliées par un décès, c'est tout. Alors ma réponse était que j'allais parfaitement bien, juste j'avais une folle envie de tous les vider de leurs entrailles. Qu'ils se sentent comme Michael et moi.
Voilà la fameuse réponse sincère.
- Je veux juste tous les foutre en tôle, qu'ils n'aient plus rien
- Ce n'est pas la réponse à ma question. Comment tu le vis depuis ces années ?
- Bien, je veux juste me venger c'est tout
- Je serais toujours là. Pour vous aider Mick et toi me rassura t - il du mieux qu'il le pouvait
- Merci. Et toi ? Avec ton père ?
- Je ne l'ai toujours pas revu et je pense que comme ça l'a été toutes ces dernières années, on ne se reverra pas. Pas pour le moment
Hudson avait lui aussi des traumatismes. Bien plus qu'on ne pourrait le penser. Et à cause de ceux-ci, il avait décidé de couper les ponts avec son père et malgré ce qu'on essayait de lui dire pour le pousser à retourner le voir, il était fermé.
Sa famille elle aussi était brisé. Mais sa situation à lui, était pire que la mienne. Lui, il n'avait plus personne à part nous, et c'était triste. C'est pour ça que depuis Jane, il supportait peu que d'autres personnes nous approche. Il avait vu lors de la mort de ma sœur l'équilibre de notre groupe se fracturer, et comme il n'avait personne, ça avait été à lui de nous garder près de lui en essayant de recoller les morceaux. Cependant lors de cette période, comme Mick et moi étions trop déconnecté, deux groupes s'étaient formés : celui d'Hudson et de Matt et celui que je formais avec Michael. On pouvait donc dire qu'Hudson était bien plus proche de Matt et lui disait beaucoup de choses à présent.
- Tu sais comment il va ?
- Non, apparemment il avait retrouvé un travail avant d'arrêter de nouveau
- Pourquoi ?
- Ses vieux démons certainement
- Je vois dis-je alors qu'il ralentissait
On était arrivé. Il se gara alors devant mon immeuble, mais cette fois-ci sur une place appropriée. Avant de me sourire.
- Bon, mon job de chauffeur s'achève ici rit - il alors
- Merci. Passe une bonne soirée
Je sorti avant de faire claquer la portière derrière moi.
Alors que je commençais à avancer vers la porte coulissante du grand bâtiment. Je me retournai vers Hudson et lui fis signe de baisser sa vitre.
- Tu as oublié quelque chose ?
- Non... je voulais juste te dire que si tu retournais le voir, il pourrait sans doutes guérir de ses vieux démons comme tu dis, et peut-être que toi aussi
Il sourit doucement.
- Pas pour le moment
- Le temps n'est pas illimité mec
Il poussa un long soupire avant de relever les yeux vers moi.
- Je vais y penser
- N'oublie pas que tu ne sais pas de quoi est fait demain et que tu pourrais être surpris. Finissais-je alors en frappant la toiture du véhicule comme pour l'encourager.
- D'accord me dit-il avant de remettre le contact
Je me retournais dans un signe de la main à son égard, en guise d'au revoir.
Je savais pertinemment qu'il n'allait pas y réfléchir mais peut-être que le lui répéter allait l'aider.
Je rangeai tout à coup mes mains dans mes poches pris en proie au froid soudain.
La brise rafraîchissante après une journée d'averse était apaisante et presque reposante.
Je pénétrais alors dans l'immeuble éclairé plus que nécessaire et fis claquer le son de mes chaussures dans le hall d'entrée.
- Bonsoir Monsieur, me salua l'agent d'accueil
- Bonsoir Wilson, du courrier ? Dis-je sans le regarder tout en continuant de me diriger vers mon ascenseur privé
- Non Monsieur
- D'accord, lui répondais-je un léger sourire aux lèvres. Bonsoir.
- Bonsoir Mr Scotten
J'appuyai sur le bouton d'ascenseur et en un rien de temps, il était là.
C'était ça l'avantage d'avoir un ascenseur privé pensais-je en pénétrant la cage en fer. On n'avait pas besoin d'attendre des lustres qu'il arrive. Et puis il n'avait qu'un étage à desservir ; le mien.
Dans cet ascenseur il n'y avait donc pas de bouton numéroté, juste une flèche pour monter et une autre pour descendre. Le seul autre bouton qui décorait la paroi en fer était le bouton d'appel au secours, celui qu'on n'utilisait jamais.
Quand le bip d'arriver sonna, je quittai alors mes pensées et jetai un dernier coup d'œil à mon reflet en attendant que les portes s'ouvrent.
J'étais fatigué. À tel point que je faisais peur. Mon visage commençait à être marqué par ces heures de sommeil sauté.
Je sorti de l'ascenseur en me frottant légèrement la nuque. Il fallait vraiment que je me repose.
J'insérai mes clés dans la serrure en aluminium de ma porte avant de faire tourner la clé avec succès. J'entrai dans l'appartement qui se devait vide quand un petite lueur attira mon attention sous la porte qui séparait l'entrée du reste du penthouse.
- Merde sifflais - je
Je retirai alors délicatement mes chaussures, refermai la porte noir derrière moi et attrapai une arme cachée sous le faux sol, juste sous le porte parapluie qui traînait non loin de moi.
J'avançais alors discrètement, à pas feutrés.
L'éventualité que j'ai rêvé et qu'aucune lumière ne soit allumée me traversa un instant l'esprit, mais j'étais sûr de moi. Et puis j'étais assez maniaque. Je ne sortais jamais sans avoir éteint derrière moi alors si c'était allumé, aucunes autres possibilités que celle d'une intrusion.
Je donnai un coup de pied rapide et violent dans la porte la faisant alors s'ouvrir dans un fracas sans nom.
- Qui est - là ?! M'écriais - je avant de faire irruption dans mon salon mon arme noire pointant droit devant moi.
Mais tout à coup, un rire cinglant retentit. Ce rire m'était familier.
- Putain je savais que tu allais faire une entrée fracassante mais à ce point, se moqua t - elle
- Isy... riais - je tout en m'avançant vers elle, mon arme à présent baissée
Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Et surtout dans mon salon, allongée à moitié nue sur mon canapé, une clope à la main.
- Je t'ai manqué ?
Elle me sourit de toutes ses dents.
- Qu'est-ce que tu fais là ? demandais - je en m'asseyant avant d'attraper le verre de scotch qu'elle s'était elle-même permise de se servir en mon absence
- Je suis venue revoir un vieil ami se leva - t - elle avant de lâcher son mégot dans la bouteille de scotch que j'avais reposé sur la table en verre
- Elle m'a coûté beaucoup, cette bouteille Isy soupirais - je en essayant de réprimer un sourire
Elle se posta alors devant moi de toute sa hauteur. Elle était irrésistible bordel.
Et cette lingerie rouge qu'elle avait mal dissimulé sous son blazer noir lui donnait un air à en faire tomber tous les mecs de cette ville.
- Oh, tu ne vas pas me faire croire que tu tiens tant à cette petite bouteille me glissa t - elle à l'oreille tout en s'asseyant sur moi
- Qu'est-ce qu'ils ont fait de mon ami rit - elle, tu as l'air fatigué
- Donc maintenant on grimpe sur ses amies ? Riais - je un sourcil levé
- Tu aurais préféré le terme de '' plan cul '' ?
- Il est plus adapté disons
Isy et moi nous étions rencontrés, il y'a quelques années de cela. Elle m'avait beaucoup aidé à oublier mes problèmes étant donné qu'elle avait toujours été là pour me distraire quand j'en avais eu besoin. Cependant pour des histoires personnelles, elle avait dû quitter l'Etat mais elle continuait tout de même de venir me voir.
- Je ne t'ai pas manqué ?
Je ne répondit pas. Pourquoi mentir ? Je ne forçais personne à rester dans ma vie et même si je la trouvais géniale, « manquer » n'était pas le terme approprié. Et je savais aussi déceler quand il y'avait plus que du sex. Et sachant que ces choses - là, qu'elle ressentait n'étaient pas réciproque, de un, je me devais de le lui faire comprendre et de deux je me devais de ne pas la faire espérer.
- Tu es ailleurs là, me souffla t - elle, la tête enfouie dans mon cou avant d'y passer ses lèvres colorées de l'éternel Rouge à lèvres.
- Pas aujourd'hui ma belle
- Tu deviens comme Michael c'est ça ? Se moqua t - elle ?
- Non, je ne suis simplement pas d'humeur
Elle ne répondit pas mais se mit à se frotter d'avant en arrière contre mon sexe, avant de sourire certainement en sentant la bosse évidente qui commençait à se former sous sa petite culotte en dentelle.
C'était son domaine. Jouer de la sorte était presqu'un jeu d'enfant pour elle, ce qui était d'ailleurs surprenant.
Elle passa alors tout à coup doucement sa main derrière ma nuque avant d'à nouveau enfouir sa tête dans mon cou et de le lécher ce qui m'arracha un petit gémissement. Elle déposa un léger baiser sur la peau fine qui recouvrait ma jugulaire avant de passer sa main sur mon torse.
Elle tenta ensuite d'ouvrir les premiers boutons de ma chemise.
- Je ne suis pas d'humeur répétais-je amusé par tant d'efforts avant de la pousser sur le côté la faisant alors presque tomber, mais celle-ci parvint - de justesse - à se remettre sur pieds.
Je me dirigeai alors vers la cuisine avec elle sur mes talons.
Elle me surprendra toujours. Elle lâchait rarement, cependant j'espérais qu'elle comprenne qu'aujourd'hui n'était pas le bon jour.
- Quand est-ce que tu seras d'humeur ?
- Je ne sais pas
Je n'étais pas là pour négocier quoi que ce soit. Je voulais juste qu'elle s'en aille alors je ne rajoutai rien mais ne faisait que la regarder enfiler son pantalon qui lui allait si bien. Je la connaissais, avec ou sans moi, elle allait trouver comment s'amuser donc je n'avais aucun regret quant au fait de la mettre dehors de la sorte.
- C'était un plaisir de te revoir Isy, dis-je sincèrement
- Pas pour moi pouffa t - elle tout en se dirigeant vers la porte, faisant alors raisonner ses talons aiguille contre les carreaux en marbre de la pièce de vie.
Alors qu'elle s'apprêtait à baisser la poignée de la porte. Un sifflement traversa mes lèvres. Elle se retourna alors vers moi :
- Mes clés ? Abattais-je tout à coup froidement
- Tu n'oublies vraiment rien hein
- J'apprécie moyennement les intrusions
- Tu me les avais donnés
- Je sais, mais j'attendais un minimum d'être prévenu de temps en temps avant ton arrivée
Elle leva alors les yeux au ciel avant de rebrousser chemin vers moi. Je plongeai mon regard dans le sien avant de sortir mon arme et de tapoter l'extrémité de celle-ci contre le plan de travail de la cuisine non loin de nous, afin de lui indiquer où poser ce qui m'appartenait de droit.
Elle sorti mes clés de son soutien-gorge, un air de défi dans elle regard, et plaça le trousseau juste sous la pointe de l'arme. Elle me sourit ensuite, avant de se mettre sur la pointe de ses pieds et de déposer un léger baiser sur mes lèvres.
- Passe une bonne nuit Ace
Et sur ce, elle s'en alla.
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