sixième jour


Les traits tirés par la fatigue et les mains entourant une jolie tasse en porcelaine pleine d'un café encore bouillant, Kim Sunjoo observait les habitants de la maison de vacances s'agiter sous ses yeux ébahis. C'était leur dernière journée complète sur l'île de Jeju et tous semblaient pris d'un soudain empressement pour tout ranger. C'était étrange de les voir tous aussi actifs à cette heure matinale, mais le plus surprenant restait la participation de Kyunghong au rangement. Personne n'avait pu camoufler sa surprise lorsqu'il était sorti de sa chambre pour venir en aide à sa femme. Sunjoo avait cependant l'impression qu'il n'était pas très utile et que Nayoung rattrapait beaucoup de ses maladresses. Son fils avait toujours été gauche dans ses mouvements et cette fois-ci ne faisait pas exception : il faisait dangereusement trembler les meubles, avait manqué de faire ensevelir sous les dizaines de livres de la bibliothèque en la percutant et était parvenu à briser un vase en verre.

Ses yeux rieurs accentuant ses rides d'expression autour de ceux-ci, Sunjoo ne put que remarquer la ressemblance frappante entre Kyunghong et Namjoon. Bien qu'ils réfutent catégoriquement cela, les deux hommes se ressemblaient énormément. Ils partageaient la même maladresse, la même expression agacée lorsqu'ils ne réussissaient pas quelque chose et les mêmes phrases de mauvaise foi. Si cette mésentente cordiale entre eux n'avaient jamais existé, Sunjoo était persuadé qu'ils auraient pu partager une véritable et saine relation père-fils. Elle déplorait la situation, mais elle la comprenait. Une grande partie de la personnalité de Kyunghong avait été forgée par son père et la responsabilité qui lui pesait sur les épaules.

Une fois devenu père de famille et le nouvel avocat à la tête du cabinet, Kyunghong avait essayé d'inculquer les mêmes valeurs à son fils. Cela n'avait pas fonctionné. Namjoon n'avait jamais été intéressé par le droit et la dureté de ce domaine. Il ne s'était jamais senti à sa place dans les nombreuses soirées mondaines auxquelles il avait assisté. Contrairement à Eunji qui s'était rapidement habituée à ce mode de vie et ces réceptions, Namjoon s'était toujours montré effacé et craintif. Il avait plus de mal à accepter les envies et décisions de son père, refusait de porter ces costumes peu confortables et passait de longues heures à s'enfermer dans sa chambre pour ne pas avoir à rencontrer ces personnes qui font peur.

Puis était lentement arrivé l'époque du lycée. Namjoon avait rencontré ce garçon hyperactif et avait commencé à prendre des décisions qui ne plaisaient pas à l'avocat. Il refusait de faire du droit et de suivre la voie tracée par son père. Il voulait devenir scientifique et avait tout mis en œuvre pour y arriver. Impuissante, Sunjoo avait observé la dégradation de leur relation. Quelques années plus tard, alors que le jeune adulte étudiait à l'université de Séoul, Kyunghong avait décidé d'enterrer sa relation avec son fils. Un bruit courait dans la haute société de Séoul : le fils de Kim Kyunghong aimait les hommes. Cela n'était pas encore un fait avéré et l'avocat s'était défendu. Il avait affirmé que Namjoon aimait uniquement les femmes, qu'il n'était pas intéressé par les personnes du même sexe que lui. Mais, tel un venin nuisible, le doute s'était répandu dans ses veines. Une dernière goutte d'eau, minuscule, avait fini par faire déborder le vase de leur relation froide. Namjoon s'était rendu à une soirée mondaine, poussé par Nayoung. Il était accompagné d'un garçon et cela avait mis Kyunghong hors de lui. Cela avait enterré leur relation. Sunjoo était lassée par leurs comportements, mais elle savait qu'elle ne pourrait rien faire. Elle pouvait juste observer son fils et son petit-fils se déchirer et se haïr.

Ses yeux charbonneux quittèrent la silhouette de son fils pour se poser sur celles, à quelques mètres, des trois jeunes adultes. Ils se disputaient gentiment, rangeant le désordre qu'ils avaient mis sous le meuble de la télévision et préparant leur journée. Cela mit le baume au cœur de la vieille femme. Jamais elle n'avait vu une relation humaine comme celle qui soudait les plus jeunes de la maisonnée. Ils semblaient reliés par un fil invisible à l'œil nu et incassable. Elle s'était persuadé qu'ils étaient destinés à se rencontrer et que Seokjin était une véritable bénédiction pour cette famille. Comme il l'avait été des décennies après elle, le blond cendré n'était pas issu de ce milieu froid. Il avait permis aux jumeaux de retisser des liens fraternels forts et à Namjoon de reparler à sa mère sans avoir peur de la présence inquiétante de l'avocat. Ce garçon aux larges épaules était leur bénédiction. Elle en aurait mis sa main à couper.

*

Ils avaient mis un peu moins de deux heures à ranger toutes les affaires qui traînaient dans la maison de vacances et Namjoon se sentait vidé de toute forme d'énergie. Il se laissa lourdement tomber sur une chaise alors que les autres montaient à l'étage pour continuer le grand rangement des pièces. Il se sentait heureux de n'avoir absolument rien sorti de sa valise et d'avoir toujours remis sa trousse de toilette sur le dessus de celle-ci. Il n'avait plus rien à ranger.

Seule rescapée de la migration vers l'étage, sa grand-mère buvait calmement sa troisième tasse de café. Elle n'avait pas bougé de sa chaise depuis l'éveil de tous les membres de la maison et avait passé les deux dernières heures à donner des conseils inutiles ou à les observer silencieusement. Namjoon avait senti plusieurs fois ses yeux perçants sur son dos. Il n'aimait pas se sentir examiner. Cela le mettait toujours mal à l'aise. Il n'avait cependant pas osé faire la moindre réflexion à son aïeul.

Comme attiré par la tasse encore à moitié pleine d'un café bouillant, les yeux de l'étudiant se posèrent sur les mains de Sunjoo. C'était presque imperceptible, mais ses membres tremblaient légèrement et permettaient la création d'onde à la surface brunâtre du café. Sunjoo sembla capter son regard et esquissa un sourire. Elle lui mit la tasse dans les mains et Namjoon fronça légèrement les sourcils.

« Je n'aime pas le café, lui fit-il remarquer.

-Mais tu as soif, renchérit-elle, et tu ne sembles pas avoir envie de bouger pour te servir un verre d'eau. »

Elle avait raison. Namjoon n'avait pas envie de faire le moindre mouvement et ne comptait pas quitter sa chaise tant que son ancien colocataire et sa sœur n'auraient pas abandonné le rangement de leur chambre. Ce fut la raison pour laquelle il ne broncha pas et porta lentement la tasse à ses lèvres. L'amertume du café contre ses papilles lui arracha une grimace enfantine et il hésita à reposer brusquement le mug sur la table. Il n'en fit cependant rien et continua de boire sous le regard amusé de la vieille femme.

« Tu n'es pas obligé de finir la tasse si tu n'aimes vraiment pas ça, le rassura-t-elle.

-Je peux finir, affirma-t-il. J'en suis capable. »

Son ricanement sincère fut un soulagement pour l'étudiant en sciences. Sunjoo n'avait pas toujours été cette grand-mère aimante et agréable. Quelques souvenirs de son enfance la dépeignaient comme une sorcière froide et stricte. Namjoon se rappelait vaguement avoir eu peur d'elle jusqu'à ses treize ans. C'était l'âge auquel il s'était découvert une passion pour les mots croisés, la littérature et le thé à la réglisse. Même si elle ne se montrait jamais particulièrement aimante envers ses petits-enfants, Namjoon savait qu'il n'aurait jamais évolué ainsi. Il n'aurait jamais appris à travailler autant pour obtenir de bons résultats et il ne se serait probablement jamais battu pour faire ce qu'il désirait dans la vie. Il gardait cependant l'impression tenace qu'elle se bonifiait avec le temps. Elle souriait plus. Elle l'encourageait plus. Elle l'acceptait plus. Namjoon ignorait toujours si elle acceptait son orientation sexuelle, mais il était heureux qu'elle ne le considère pas comme un garçon qui pouvait aimer un autre garçon.

« Namjoon, l'interpella-t-elle alors qu'il terminait difficilement la tasse. Je suis malade, avoua-t-elle une fois qu'elle eut toute son attention. »

Silencieux, le jeune adulte la fixa longuement. Il ne comprenait pas réellement ses propos. Il ne voulait pas comprendre ses propos. Il lui était complètement impensable d'imaginer Kim Sunjoo atteinte de la moindre maladie. Il s'était toujours imaginé qu'elle serait capable de tous les enterrer. Jamais elle n'avait montré la moindre forme de maladie ou de faiblesse physique. Jamais elle ne s'était plainte de la moindre douleur. Namjoon ne pouvait pas croire qu'elle avait des problèmes de santé.

« Comment ? prononça-t-il d'une voix fébrile.

-Comment je suis tombée malade ? l'interrogea-t-elle alors qu'il acquiesçait silencieusement. J'ai soixante-seize ans, Namjoon. Les personnes de mon âge tombent malades et finissent par mourir. Et ne grimace pas, le réprimanda-t-elle dès que ses traits affichèrent une moue mécontente. »

Observant avec une attention particulière les marcs de café qui restaient au fond de sa tasse, Namjoon écouta silencieusement la vieille femme lui parler de ses problèmes de santé. Elle avait un problème cardiaque et devait se faire opérer dans peu de temps. Et, alors qu'ils l'écoutaient d'une oreille distraite, il repensa aux œillades inquiètes que sa sœur posait sur la vieille femme. Eunji savait. Eunji savait que leur grand-mère avait des problèmes de santé. Il était le seul à ne pas être au courant.

*

Tous les membres de la famille avaient fini par se disperser pour profiter de leur dernière journée sur la sublime île de Jeju et les jeunes adultes avaient pris la décision de flâner sur les bords de la piscine. Dans son maillot de bain jaune poussin, une frite en polystyrène rouge coincée sous ses aisselles, Namjoon barbotait tranquillement dans l'eau chlorée. A seulement quelques mètres de lui, à l'autre bout du bassin, le couple se murmurait quelques paroles inaudibles pour le scientifique. Namjoon ignorait les sujets de leur conversation, mais ne pouvait s'empêcher de leur jeter des coups d'œil suspicieux. Il était persuadé qu'ils préparaient un mauvais coup. Les pupilles de sa sœur jumelle pétillaient de cette malice qui caractérisait ses bêtises d'enfance.

Après plusieurs longues minutes à rester statique tout en observant le couple et à ne pas remarquer le moindre mouvement suspect de leur part, Namjoon décida de continuer ses activités. Ne sentant pas la moindre menace de leur part, Namjoon les quitta des yeux pour reprendre son activité peu fructueuse : traverser la largeur de la piscine. Ce n'était pas très compliqué, mais il se surprenait toujours de la vitesse à laquelle il parvenait à parcourir les quelques mètres qui le séparaient du rebord. Namjoon n'avait jamais été un bon nageur. Il se souvenait parfaitement de ces quelques leçons de natation qu'il avait suivies. Il n'était encore qu'un enfant et Nayoung avait insisté pour que ses enfants apprennent à nager en prévision de deux semaines de croisière. Eunji et lui avaient suivi plusieurs séances et la jeune femme avait toujours manifesté une grande facilité à effectuer les quelques gestes lui permettant d'évoluer dans l'eau. Le jeune garçon, quant à lui, avait eu beaucoup de mal à ne pas couler au moindre mouvement qu'il faisait. Il restait toujours un meilleur nageur que Yoongi. Son ancien colocataire à la peau claire était un véritable chat et ne mettait jamais plus d'un seul orteil dans une piscine. Cela était tellement ridicule que cela en devenait attendrissant.

Alors qu'il continuait de traverser l'étendue de la piscine, perdu dans ses pensées, l'étudiant en science ne sentit pas la présence de sa sœur à seulement quelques centimètres de lui. Ce fut seulement lorsqu'une main fine entoura fermement sa cheville pour le tirer sous l'eau qu'il prit conscience du mauvais coup que le couple avait manigancé depuis l'autre bout du bassin. Il avait eu raison de se méfier d'eux et avait été idiot de relâcher son attention. Il n'eut pas le temps de prononcer la moindre insulte imaginée qu'il se retrouva complètement immergé, le visage sous la surface et le chlore lui brûlant les poumons lorsqu'il but la tasse. Et, lorsqu'enfin il retrouva la surface et qu'il put respirer une grande goulée d'air pur, ses prunelles se posèrent sur son ancien colocataire. Hilare, Seokjin se tenait juste à côté de lui et se tenait les côtés.

« Vous allez me le payer, prononça le scientifique entre ses dents avant de s'attaquer au blond cendré. »

*

Les cheveux trempés collant à son front et obstruant son champ de vision, Namjoon essayait de reprendre son souffle. Il était allongé sur un transat qui avait certainement coûté plus cher que la majorité des meubles de son appartement. Seokjin et Eunji étaient dans le même état que lui et ne semblaient plus capables d'aligner plusieurs mots. Ils s'étaient livré une longue bataille d'eau et avaient refusé de cesser les hostilités. Ils avaient accepté de quitter l'eau tiède du bassin lorsque, agacé de finir toujours le visage sous la surface, le blond cendré avait déclaré forfait.

Leurs respirations lourdes venaient couvrir l'agréable gazouillement des oiseaux. Cette scène rappelait à Namjoon le début des vacances et il en était étrangement nostalgique. Comment pouvait-il regretter un événement qui avait eu lieu seulement quelques jours auparavant ?

« J'ai faim, déclara simplement Seokjin. Qui se sacrifie pour aller chercher de la bouffe ?

-Namjoon, prononça immédiatement la jeune femme sans bouger d'un centimètre.

-Pourquoi moi ?

-Parce que tu es adorable et serviable ? tenta-t-elle. »

Une légère grimace déforma les traits du jeune adulte. Il n'était pas capable de refuser la moindre chose à sa sœur lorsqu'elle affichait une moue adorable ou une voix mignonne. C'était son point faible et elle en avait parfaitement conscience. Le jeune adulte jeta un coup d'œil désespéré à son ancien colocataire. Celui-ci ne daigna pas croiser son regard. Ce fut donc les pieds traînants et les bras ballants que Namjoon se dirigea vers la maison. Ses sandales claquaient contre ses talons dans un bruit sourd et son maillot de bain criard laissait quelques gouttes tomber contre les dalles bétonnées qui entouraient la piscine. Il ne mit pas longtemps à atteindre la porte vitrée qui menait au salon et n'hésita pas une seule seconde avant de s'engouffrer dans la maison. L'air climatisé de la maison lui arracha un long frisson et une brève moue.

Prenant la peine de se déchausser sur le tapis qui précédait la porte, Namjoon jeta un regard circulaire au rez-de-chaussée. Il eut un mouvement de recul lorsqu'il remarqua la silhouette de son père, assis sur les hauts tabourets qui entouraient le plan de travail. Kyunghong était plongé dans ses mails et soupirait à chaque nouvelle fenêtre qu'il ouvrait sur son ordinateur portable. Le jeune adulte avait toujours été impressionné par la quantité de travail de l'avocat et, même si la charge de travail ne le repoussait pas, il était terrifié par tous ces mails et dossiers qui régnaient sur le bureau de son père.

D'une démarche hésitante, le jeune adulte s'approcha lentement de la cuisine. Kyunghong ne semblait pas avoir remarqué sa présence et il savait que cela n'allait pas durer. Il espérait secrètement que l'homme ne s'attarde pas sur sa présence. Alors qu'il avançait lentement vers le réfrigérateur, Namjoon ne put s'empêcher de penser aux mots de sa grand-mère. Ils lui avaient tous caché la maladie de la vieille femme.

« Bonjour Namjoon, prononça l'avocat une fois que le jeune adulte eut posé ses mains sur la poignée du frigo.

-Bonjour père. Comment allez-vous ? »

L'étudiant en sciences n'écouta pas la réponse de son père. Il ne savait même pas où il allait avec cette discussion. Il avait l'impression que son cerveau était en mode automatique. Il aurait préféré ignorer l'homme et se concentrer sur la mission que lui avait confié les autres jeunes adultes. Il avait cependant appris à toujours agir par politesse. Ouvrant la porte du réfrigérateur, il appréhendait les prochains mots que l'homme pourrait prononcer. Il avait toujours eu une peur bleue de Kyunghong. C'était idiot. Il n'était plus un enfant. Il avait passé l'âge pour avoir peur de son père. C'était pourtant plus fort que lui et ça l'agaçait. Serrant les poings autour de la poignée, Namjoon referma brutalement la porte.

« Pourquoi ne m'avez-vous pas prévenu que halmeoni était malade ? osa-t-il.

-Son état de santé ne te regarde pas, répondit-il sèchement. »

Serrant les dents à en faire grincer ses mâchoires, Namjoon fusilla l'homme du regard. Il n'avait pas daigné quitter son ordinateur portable des yeux. Pas une seule seconde. Une colère sourde bouillonnait dans ses veines. Il ne voulait plus être ce garçon effrayé par la présence menaçante et glaciale de son père.

« Pourrais-je en connaître la raison ? demanda-t-il. Pourquoi n'aurais-je pas le droit de savoir que ma grand-mère est malade ?

-Quelqu'un comme toi ne mérite pas de savoir tout cela. »

C'était toujours la même rengaine. Dès qu'ils se retrouvaient dans la même pièce, l'avocat finissait toujours par aborder ce sujet. Ne pas aborder son orientation sexuelle ou scolaire était trop complexe pour l'homme et il ne crachait jamais sur une occasion de le rabaisser. Cela en devenait fatiguant et Namjoon ne supportait plus de rester passif alors qu'il se faisait insulter.

« Est-ce réellement nécessaire d'aborder mon orientation sexuelle maintenant ? soupira le jeune adulte. Elle n'a aucun rapport avec la conversation.

-Ta déviance à justement tout à voir avec cette conversation, siffla Kyunghong. Ta sœur et ta mère acceptent ta présence et ont insisté pour que tu viennes. Jamais tu n'aurais dû remettre les pieds dans cette maison. »

Bien que douloureuse, cette réaction ne le surprenait pas réellement. Cette phrase n'était qu'une nouvelle remarque désagréable parmi toutes les remarques désagréables que Kyunghong avait pu prononcer. Mais l'étudiant en sciences ne se sentait plus capable de les encaisser. Il ne voulait plus être cette victime des remarques homophobes.

« Vos croyances stupides et vos préjugés sur ma bisexualité ne changeront pas la personne que je suis, déclara froidement le jeune adulte. Que vous le vouliez ou non, je reste Kim Namjoon, votre fils, et Kim Sunjoo est ma grand-mère. Que vous me respectiez ou non, je n'en ai rien à faire. Vous avez même le droit de m'insulter si cela vous chante, mais en aucun cas, vous n'aviez le droit de me cacher les problèmes de santé de halmeoni. »

*

« J'arrive pas à croire que tu aies oublié de ramener à manger. »

Les bras croisés contre son torse et les joues gonflées dans une moue boudeuse, Seokjin ne cessait de répéter cette même phrase. Après son altercation avec le père de famille, Namjoon avait tourné les talons et s'était précipité vers la piscine. Il avait plongé gauchement dans la piscine et avait fait quelques longueurs maladroites pour se défouler avant de sortir de l'eau pour s'enrouler dans sa serviette magenta. Seokjin et Eunji avaient observé la scène, abasourdis par une telle réaction, et lui avaient posé une multitude de questions teintées d'inquiétude. Il leur avait alors tout raconter. Il avait prononcé chaque mot que Kyunghong avait pu prononcer, le cœur serré, et avait montré un semblant de fierté lorsqu'il avoua au couple avoir cloué le bec de son père. Eunji l'avait félicité alors que Seokjin avait ébouriffé ses cheveux humides.

Namjoon se sentait finalement bien. Il n'avait plus aucune raison d'être terrifié par l'homme. Il pouvait lui répondre comme son égal. Il pouvait montrer que les propos qu'il tenait le blessaient et n'étaient pas particulièrement agréables. Il pouvait enfin assumer pleinement son orientation sexuelle et ne pas s'enfuir dès que Kyunghong déblatérait des propos insupportables. C'était une sensation étrange, mais Namjoon se sentait libre.

« Je suis persuadé que vous complotez pour me faire mourir de faim, se plaignit le blond cendré.

-Pauvre de toi, se moqua gentiment la future avocate. »

Outré par la réflexion de sa petite-amie, le serveur posa une main théâtrale sur son cœur tout en laissant échapper une expression indignée. Ils commencèrent à se chamailler comme des enfants et l'étudiant en sciences les écouta d'une oreille distraite. Leurs joutes verbales étaient toujours amusantes. Namjoon avait pris l'habitude de participer à ces quelques disputes qui n'en étaient pas réellement, mais il ne se sentait pas de participer pour cette fois. Chaque fibre de son corps était focalisée sur sa soudaine prise de courage. Et, alors que le blond cendré porta sa petite-amie pour la jeter à l'eau, Namjoon eut l'impression qu'il laissait enfin une plaie purulente cicatriser.

Je suis désolée pour le retard.

Ce chapitre est relativement court et je ne sais pas vraiment s'il est bien. Je n'avais pas beaucoup de choses à dire. J'espère vraiment qu'il vous aura plu. J'aime énormément l'évolution que j'apporte à Namjoon.

N'hésitez pas à me donner votre avis sur le chapitre !

Prenez soin de vous et de vos proches. Ne cédez pas à la panique. Evitez les rassemblements.

A dans deux semaines !


ps : je cherche quelqu'un qui pourrait m'aider à corriger mes histoires. si vous êtes intéressés, laissez moi un message

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