Chapitre 7
Je me réveille en baillant. Je sors de ma cachette. Oh! Des gens sont déjà là et un film est affiché. Quelle heure est-il? Je dors mon cellulaire et constate qu'il est déjà 9h40. Je me dirige vers les toilettes pour me changer. De mon sac, je dors un sweat à capuche gris et un jean noir. Habillée, je me lave le visage et je ressors de la salle de bains. Avant de sortir pour me un endroit où déjeuner, je vais chercher sur l'application Messages et regarde mes textos non lus.
Manuel:
J'ai vraiment aimé la soirée d'hier.
Steffi ? où es-tu ? Pourquoi n'es-tu pas à l'école ?
Heu...LES TOILETTES !
OK...on se voit plus tard. Ciao!❤️🔥
Il va se calmer avec ses cœurs, lui ? Il me kiffe ou quoi ? Midi, mais non. Enfin, je crois... Bon, direction le déjeuner ! J'ai repéré un resto Œufrier dans le coin. Après quelques minutes de marche, je me rends à destination. Je commande une crêpe gigantesque noyée dans le chocolat et les fraises, accompagnée d'un milkshake à la vanille. Ouah! 60$! Je vais me ruiner bientôt, moi. Après avoir englouti mon repas en deux secondes, je paye et je reste un peu pour compter l'argent qu'il me reste. Le repas d'hier, le ciné et le déjeuner font en tout 90$. Il me reste maintenant 910 $ dans mon budget en tout. Bon, il me reste assez d'argent pour survivre une semaine, maximum. Il faut que je trouve un endroit où habiter ou quelque chose à faire, comme un projet par exemple, car je ne pourrais vivre dehors dans la ville le jour et dormir dans les cinés la nuit indéfiniment ! La mort dans l'âme, j'entre dans un dépanneur pour m'acheter un paquet de gomme. Après cela, je m'assois dans le parc que j'ai découvert hier pour regarder le vide. Non, non, non ! Je ne vais pas rester les bras croisés à rien faire ! Je dors mon carnet et un stylo et gribouille des idées :
1 : Faire semblant d'être une mendiante pour récolter de l'argent et continuer de vivre ma vie dehors.
2 : Achter un billet d'avion et m'envoler loin d'ici. (Mais ce serait pour quoi faire ??)
3 : Raconter ma fugue à Manuel pour qu'il puisse m'aider.
4 : Intégrer une résidence scolaire. J'aurais un toit sur la tête et je me ferai des nouveaux amis !
La dernière option est assez bonne, mais je ne sais pas. Il me faut du temps pour réfléchir ! La première idée n'est pas très ingénieuse. Je me suis enfuie pour poursuivre mes rêves et être libre ! Alors que je suis en pleine concentration, un papier par terre me tourne en plein dans la face. Je m'apprête à le jeter, mais mes yeux écoutent les mots, fascinés :
Résidence scolaire secondaire à Paris pour les jeunes de 12 à 18 ans ! L'école offre un programme de multisport, un programme d'art, un de journalisme et d'actualité, un de Planète Verte pour les écolos, bref, toutes les passions se trouvent ici ! Inscrivez vous virtuellement et passez un petit test pour obtenir la chance d'avoir une bourse d'un an ici, et de prolonger vos rêves ! L'inscription commence dès aujourd'hui. Cliquez sur ce lien : , faites réussir une inscription et remplissez un petit test pour courir la chance d'obtenir la bourse !
Oh mon Dieu !!! C'est en plein ce qu'il me faut !! Si je remplis l'inscription et le test, je pourrais avoir la chance d'avoir la bourse d'un an et être dans le programme de journalisme et d'actualité d'une école résidentielle. Ça veut dire que j'aurais quelque part où habiter, des amis, et surtout, j'étudierais le journalisme comme je l'ai toujours voulu ! J'ouvre vite mon cellulaire, fais entrer le lien et je commence à remplir l'inscription. Nom, prénom, âge, pays, programme, etc. Je vais ensuite sur le test. Il faut cliquer sur son programme préféré, et le test est différent par programme. Pour journalisme et actualité, il faut rédiger un petit article sur un sujet de notre choix, et ensuite envoyer le tout ! C'est fait! Cela m'a pris une trentaine de minutes. Dans trois jours, je saurai si j'ai la bourse ou pas. À partir de là, si j'ai la bourse, je m'achèterai un billet d'avion pour Paris et prendrai l'avion. Je savais qu'il fallait que j'amène mon passeport dans mon sac si jamais ! À partir d'aujourd'hui, je dois économiser mon argent si je suis pris dans l'école! Je suis si heureuse que j'ai l'impression de flotter! Yahoouuuu!
😍😍😍
Il est déjà 12h36. J'ai faim. Si je veux manger et dormir dans les cinés chaque jour en attendant la réponse de l'école résidence de Paris, je dois rassembler autant d'argent que je dépense chaque jour. Ça veut dire que je dois jouer la mendiante chaque après-midi. Je pense que c'est faisable pour les trois prochains jours. Une fois que j'aurais la bourse d'un an, je l'espère, je vivrais à Paris pour la prochaine année et quand je reviendrai ici, Ava sera sûrement remise sur pied et je pourrais vivre avec elle et ses parents. Pourquoi on dirait que la chance me sourit, tout à coup ? N'empêche, c'est vraiment cool ! Bon, maintenant, je vais aller dîner quelque part. Mm, ces pizzas m'ont l'air bonnes...
3h15
J'ai fini de manger et je me suis assis sur le trottoir, ma bouteille d'eau vide devant moi, pour que des gentilles personnes me donnent quelques sous. Jamais un jour je n'aurai cru que je serais réduit à m'assoir sur le sol en quétant de l'argent. Pathétique! Mais c'est le prix à payer si je veux manger à ma faim, dormir dans un endroit sûr, et avoir assez d'argent pour m'acheter un billet d'avion vers Paris une fois le jour venu. Une vieille femme dépose un billet de 20$ dans ma bouteille. Je lui fais un sourire pour la remerciement. Je suis sur le point de m'endormir quand mon cellulaire sonne dans ma poche. Je me demande qui m'appelle ! Oh, c'est Manuel ! L'école vient de finir, je crois. Je réponds.
- Salut, Manuel !
- Où es-tu ?
- Ben, heu, chez mes nouveaux tuteurs !
- Non, Steffi, pour de vrai, là ! Où es-tu ??
Son ton est paniqué.
- Qu'est ce qu'il se passe, Manuel ?
- Il se passe qu'une photo montrant ton visage et ton nom disant que tu es portée disparue est affichée DANS TOUTE LA VILLE!
Et puis merde...
- Hé, c'est que...
- Steffi, dis-moi ce qu'il se passe !
- Ok, je vais te le dire. J'ai pris quelques affaires et j'ai fugué. Mes tuteurs allaient me mettre en famille d'accueil ENCORE et j'en avait marre alors là, je suis partie et je cherche un endroit où je pourrais réaliser mes rêves. Et, je te jure, tout se passe très bien, promis ! J'ai fait mon inscription dans une école résidentielle à Paris où il y a un programme de journalisme et d'actualité, et dans trois jours, je vais savoir si j'ai la bourse ou pas, et en attendant, je récolte assez d'argent pour un billet d'avion. C'est super, non ?
- Non, ce n'est pas super ! Steffi, arrête ce délire tout de suite ! Tu peux venir habiter chez moi, si tu veux, mais juste reviens et arrête tes conneries.
Assez frustrée, je lui raccroche au nez. Pourquoi ne comprend-il pas, lui aussi ? Ava, elle, comprendrait. Ava...je ne sais même pas si elle va ouvrir les yeux de nouveau un jour. Je range mon cellulaire et dirige maintenant mon attention vers l'argent que j'ai ramassé jusqu'à présent. Dans la bouteille se trouve...87$! Super! Je vais rester encore une heure ou deux, le temps de me rendre à 100$. En attendant, je vais faire une petite sieste...
😴😴😴
Quand j'ouvre les yeux de nouveau, il fait nuit noire. Zut! Je n'y vois rien ! Je rassemble mon argent, 94 $. Ah, je n'aurais pas dû dormir si longtemps si j'avais su que je rassemblerai 7 $ de plus, seulement. Pff. Tant pis! Je commence à avoir faim, moi ! Il y a un Subway pas loin, près du cinéma. Je consulte l'heure sur mon cellulaire. 9h46. Je remarque aussi que mon cellulaire va se décharger d'une minute à l'autre. J'espère bien qu'ils ont un chargeur au resto. Je me lève, le corps rempli de courbatures, range mon cellulaire dans la poche de mon jean et mets mon sac sur mon épaule. En marchant, je suis un peu nerveux, car je ne vois pas très bien et j'entends des ricanements. Je n'aime pas sortir tard, et tant pis si je suis une mauviette, ça me stresse trop, là! J'accélère le pas en entendant des voix se rapprocher. Vite! Le Métro est juste là ! Plus que quelques pas ! Tout à coup, un groupe de gars apparaît derrière moi, en rigolant comme des cochons. Au secours! Je me mets à courir comme une dingue, le groupe à ma poursuite. Je ne cours pas très vite, surtout avec mes béquilles, alors ils réussissent à m'attraper en deux secondes. Au bord de l'hystérie, je me mets à hurler très fort.
- À l'aide ! Lâchez-moi! Au secooouuuurs ! Quelqu'un!
Je me débats comme une folle furieuse. Soudain, le type qui est devant moi dors... une flingue de sa poche ! Genre, une arme, là ! Je ne veux pas mourir ! Il me fait signe de me taire, sinon...ben vous savez ! Je ferme ma bouche, et arrête de me débattre, le corps tremblant et une boule dans la gorge. Les larmes me montent aux yeux. Un des hommes m'arrache mes béquilles et les lances à l'autre bout de la rue. IL! Mais...j'arrive à marcher! Ma jambe est guérie ! Ma joie retombe aussitôt, car je me souviens dans quel pétrin je suis. Les gars m'emmènent vers une petite baraque toute moisie, et j'ai tout juste le temps de noter l'adresse dans ma tête que je ressent une vive douleur à la tête. Vacillant dangereusement, j'essaie de ne pas perdre conscience. On me fait entrer et la porte se referme d'un coup.
- Qu'allez-vous me faire ? chuchoté-je d'une petite voix.
- Tu le sauras bien assez tôt...
Le premier gars lève un giga sac au-dessus de ma tête.
-ATTENDEZ!
- Quoi encore, morveuse ?
- Heum...c'est que j'avais une date avec mon petit ami au ciné et je voudrais juste l'avertir que je ne pourrais pas venir, que je mens. S'il vous plaît...
- Argh, ok, mais dépêche-toi !
Je sors mon téléphone de ma poche et compose un court message avec le peu de batterie qu'il me reste :
« Salut , Manuel. C o mment ça va ? Ce soir , je ne peux pas venir au ciné, à 11 h 3 0. Désolé ! Dem a in, pas aujourd'hui, on ira en ville , pour voir le film au ciné ma . Au revoir! »
Futée comme je suis, j'ai écrit un message secret dans le message avec des lettres en gras. Le message secret est : SOS, 113, Sauvé. S'il arrive à comprendre, je serai délivrée ! En attendant, ben...j'attends. Le gars m'arrache le cellulaire des mains. Il a allumé attentivement le message que je viens d'envoyer à Manuel et grogne.
- Pourquoi les lettres sont plus foncées ?
Je m'empresse de répondre :
- C'est parce que mon clavier a un bug, désolée !
Les gars se regardent, et, croyant à mon mensonge, lancent mon cellulaire chéri à l'autre bout de la pièce. Ils m'enferment dans le sac. Pendant que je me débats comme une folle, quelque chose vient durement connaître ma tête, et, cette fois, je n'arrive pas à résister au choc. Je m'évanouis, impuissante, espérant une dernière fois qu'on vienne me délivrer. Elles sont jolies, ces étoiles qui me tournent autour de la tête...
🌟🌟🌟
Des sirènes de police ! Je suis sauvée ! Toujours caché dans le sac, je me débats et je crie pour signaler ma présence. Soudain, de la lumière entre par une ouverture du sac. Le sac se déchire, et je dors en courant. Je repère mon téléphone, l'attrape, et sors par la porte. Les policiers ne doivent pas m'attraper, sinon ils verront que je suis toute seule, et m'enverront en famille d'accueil. Avant de disparaître dans la nuit, j'aperçois Manuel, qui me cherche du regard. À contrecœur, je tourne les talons et pars en courant en direction du Subway. Rendue là-bas, je branche mon cellulaire à une prise et appelle Manuel, pour le rassurer. Après deux secondes, il décroche :
- Steffi ! Où es-tu passé ? Es-tu en sécurité? STEFFI!
- Tout va bien, Manuel. Je me suis enfuie car les policiers allaient remarquer que je n'ai pas de famille et allaient m'envoyer en famille d'accueil!
- Steffi...je t'en supplie, rentre. Arrêtez tout ça et reviens. Ma famille peut t'héberger. S'il vous plaît...
- Je ne peux pas, je te l'ai dit ! Tu ne comprends pas, ou quoi ? J'aurais bientôt la réponse de l'école résidentielle à Paris! Si j'ai la bourse, ma vie pourrait changer ! J'aurais un toit au-dessus de la tête, je pourrais manger à ma faim, j'intégrerais une école avec un programme de journalisme. Ne vois-tu pas que c'est ce dont j'ai besoin ? Laisse moi tranquille!
- Steffi...je vois que tout ça compte réellement pour toi, mais sache que...tu me manque te je ne veux pas et perdre. Mais si c'est ce que tu as choisis, je ne peux t'en empêcher, alors...adieu, Steffi.
Et il raccroche, me laissant bouleversée. Je finis mon sous-marin et me mets à pleurer à chaudes larmes, sans pouvoir m'arrêter. Je pleure, je pleure, je pleure. Les larmes mouillent mon visage et coulent sur la table. Ma face est toute rouge, mon nez est plein de morve, et j'hoquète sans cesse. Les gens autour de moi se retournent, me regardant comme si j'avais un alligator en guise de chapeau. Ben quoi, vous n'avec jamais vu quelqu'un pleurer ou quoi ? Un monsieur me donne un mouchoir, que j'accepte, me mouchant bruyamment. Je sors du resto, en direction du ciné, en continuant de pleurer comme un bébé. Je me dirige tout de suite vers le fond de la pièce et me cache sous les bancs. Continuant de sangloter silencieusement, je m'endors difficilement.
😞😭😞
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top