chapitre 5 -2015

Aujourd'hui serait en quelque sorte mon anniversaire. Pourquoi juste en quelque sorte? Parce qu'Ivy était née, il y avait maintenant 3 ans aujourd'hui. En fait, le 7 février 2009, j'avais décidé de prendre ma vie en main. Façon de parler bien sûr. Car depuis ce terrible soir elle ne m'appartenait plus vraiment.

Je m'étais réveillé à l'hôpital pour entendre les flics jaser entre eux et avec ma tante Wendy. J'étais encore sur les calmants, dans un délire semi-conscient. Je m'égarais puis revenais dans ma tête. Je réussissais à capter quelques bribes de conversation ici et là qui se faisait un chemin dans la brume qui emplissait mon cerveau.


Ainsi, j'appris que mon frère avait quitté... enfin non, essayer serait le  mot juste  de quitter le gang et ma famille, l'avait payé de leurs vies. Ne quitte pas qui veut. Entendis-je un policier le dire à un autre en faisant vraisemblablement référence au Groupe dont mon frère avait fait partie.


  Je n'avais pas eu de ses nouvelles à ma grande déception. Il avait disparu. J'avais eu le fantasme absurde que comme il était majeur, il puisse me prendre en charge. Mais silence radio de sa part. Il ne s'était même pas donné la peine de prendre des nouvelles ou même de venir à l'enterrement de nos parents. J'avais eu besoin de lui un temps, mais quand je compris qu'il me laissait traverser ça toute seule, mon amour se transforma en haine rapidement et fut suivi d'un quatrième deuil. 


Puis, quelque mois après, je reçus un coup de téléphone m'avisant de me présenter au poste de police. Convaincue que j'avais fait quelques choses de mal, c'est avec la peur au ventre que j'y entrais.

La secrétaire à l'allure austère me demanda de m'identifier avec une voix nasillarde. Elle ressemblait bien plus à une bibliothécaire sévère derrière son immense bureau d'accueil qu'a une policière. Elle me fixait d'un regard empli de jugement ce qui m'angoissa encore plus. C'est d'une voix faible et tremblante que je me nommai.


— je m'appelle Evelyne Belleau. Réussis-je à lui murmurer en triturant le trou de ma manche avec mon pouce. Son regard changea instantanément. Elle releva la tête de son registre pour me regarder par-dessus ses lunettes de lecture.

Je pus déceler aisément les sentiments qui l'animait Elle passa par la curiosité, la compassion, la pitié et la fameuse émotion donc je ne connais pas l'appellation, mais que je déteste tant, le je te comprends.

Les gens ne peuvent s'imaginer à quel point ils sont blessants quelques fois. Sans le vouloir, aucun ne doute  sur leurs intentions, mais leurs commentaires me donnais envie de les frappés , je te comprends, j'ai perdu mes parents aussi.. WAIS, bien sûr dit la dame de 65 ans qui a eu elle plusieurs années pour s'y préparer.   Bien que j'ai envie de leurs rétorquer qu'il est sûr que mourir de vieillesse ou d'un cancer était la même chose qu'être la seule survivante du complot d'un tueur psychopathe qui a décimé ma famille.

Que pouvaient-ils comprendre a une jeune fille, adolescente de surcroit qui a tout perdu, sa famille, sa maison, son école, ses amies... mais je me taisais et  leurs donnais plutôt mes condoléances pour leurs pertes en me scarifiant de l'intérieur pour mon manque de caractère.


— Mademoiselle Belleau, vous pouvez vous assoir dans le bureau de l'inspecteur Hathaway. Il viendra vous voir sous peu. Elle me montra de la main la première porte du couloir à ma gauche.

— je... peut-être... pouvez-vous me dire pourquoi je suis là? Tentais-je lamentablement.


— veuillez aller vous assoir, ça ne sera plus très long. me répondit-elle d'une voix sans appelle.

Je m'exécutai et poussa la porte du dit bureau. Une table  avec 2 chaises une en face de l'autre  siège comme pièces maitresses au centre de l'endroit. On aurait pu jurer une salle d'interview comme à la télévision. Mais je cherchai des yeux, pas de miroir sans tain.


Monsieur Hathaway, entra les bras charger de dossier et pris place devant moi. La chaise protesta d'un grincement devant son surplus de poids, mais elle réussit à tenir bon.


— Bonjour, Evelyne, je sais que vous vivez des choses difficiles, je vous comprends. (Et voilà le sentiment beurk) moi-même j'ai trouvé difficile de perdre ma sœur dans un accident de la route. Poursuivit-il. Mais cette tache aussi disgracieuse soit-elle  incombe à mon travail.


Je ne comprenais pas de quoi il retournait exactement, mais j'avais l'impression étrange que cet homme chauve et bedonnant essayait de me préparer. Mais à quoi? Il avait peut-être trouvé le meurtrier. L'avait-il arrêté? Un espoir naquit dans mon cœur  et  une bouffée de chaleur se rependait dans tout mon corps. Je m'avançai sur le bout de ma chaise et  j'arrêtai automatiquement de détailler son physique disgracieux. Il eut alors toute mon attention.

— nous avons retrouvé votre frère. Me souffla-t-il

. La déception m'envahit, bon donc pas de meurtrier? Mon frère, je ne savais même pas quoi en penser. Probablement que s'il revenait vers moi je me défâcherais et que je finirais par être heureuse de ne plus être seule au monde. Mais pour le coup je n'avais qu'une seule envie, celle de lui dire d'aller se faire voir.


— Mademoiselle Belleau, je me vois au regret de vous annoncer qu'il est malheureusement décédé.


Je restai stoïque, le gout amer de mes paroles me revinrent en bouche, roulèrent et  sur ma langue. Je sentis la bile montée dans ma gorge tant au sens propre qu'au sens figuré et l'inspecteur me tendit une poubelle juste au moment opportun.

Après avoir évacué le peu que j'avais réussi à avaler en apprenant ma convocation, je posai une question qui sembla le déstabiliser.


— comment?

 — je... et.... bien, je ne crois pas que ce soit, enfin vous êtes venue seule et.. Ce n'est peut-être pas indiqué dans une situation pareille. Il me dévisageait avec clairement un doute dans le regard. Peu sur de l'étiquette à suivre dans un tel cas.


— je suis venue seule en effet, car personne n'a voulu m'accompagner. Je suis mineur, je n'ai pas de parents et vous n'êtes pas tenu de me répondre, mais j'ai besoin de savoir. Besoin de le pleurer en connaissant la vérité.


Il se passa nerveusement la main dans le peu de cheveux qui lui restait. Avant de prendre un air contrit et de me donner la réponse.


— Nous avons découvert son corps dans un stationnement de centre commercial cette nuit.


Je réitérai la question qu'il essayait visiblement d'éluder.


— comment? Répétai-je avec conviction et d'une voix ferme.


— Cribler de balle me dit-il tout bas.


Je restai là à réfléchir quelques minutes en silence. Même si je l'avais voulu, les sons ne seraient pas sortis de ma bouche tellement je luttais intérieurement pour ne pas éclater en sanglot devant cet homme désemparé.

Je finis par me lever et mettre fin à son malaise. Je pris mon sac en bandoulière que je posai sur mon épaule et me dirigea vers la porte sans me retourner. Quand la porte fut ouverte. Il brisa le silence.


— mademoiselle?


Je lui répondis un simple merci sans me retourner et quitta son bureau.


 Le corps de mon frère avait été retrouvé criblé de balles dans le stationnement d'un centre commercial et abandonné mort et seul. J'étais inconsolable et aussi inquiète le tueur rodait toujours. Peut-être aurait-il envie de finir le boulot? Je ne repris pas le bus et marcha plus d'une heure avant de rentrée et de pleurée  de tout mon soul.


 L'enterrement avait été difficile, mais en même temps, salvateur. Quand j'ai vu le cercueil fermer, on m'a expliqué que le corps n'était pas en état d'être montré. Puis j'écoutais le prêtre, le second en l'espace de quelques mois seulement  qui décrit faussement des gens qu'il n'avait pas connus. Du genre « elle était gentille et présente pour tous "Ce n'était pas faux, mais elle était de loin la meilleure cuisinière de crêpe de toute la ville. Elle ronchonnait quand ses heures de sommeil étaient en dessous de 7 h et elle était incroyable avec les plantes. Mais ça il ne le savait pas bien sûr.



Même pour mon frère, un fils que Dieu rappelle à lui, qui aura sa place au ciel, car il était un fils modèle.

 J'aurais eu envie de crier et de frapper cet inconnu qui se croyait capable de rendre hommage aux gens avec comme seul outil un vieux livre écorné.

 Mon frère au paradis m'étais-je dit? Jamais! Car il avait eu des démêler avec la justice. Car à cause de lui, ma famille était morte, car à cause de lui je vais en avoir pour  4 ans â me promener de famille d'accueil en centre jeunesse. Pour finir à la rue à ma majorité. Car, il m'avait abandonnée une fois de plus.


Bien sûr, je venais tout juste d'avoir 15 ans à l'époque et j'avais en moi une immense colère que je ne savais pas comment gérer. L'accuser de tous les maux était un exutoire facile. J'avais aussi eu la période où tout était ma faute... Si j'avais branché l'alarme avant de partir à la fête. Si j'avais compris que les pas étouffés que j'avais entendu et qui m'avait poussé à me cacher dans le placard n'était en fait pas à un membre de ma famille.si je n'avais pas été à cette fête j'aurais peut-être pu entendre quelque chose et les sauver. Mais non, jetait trop occupée à organiser ma sortie et à coucher avec un garçon pour me soucier de tous ces détails.. Les flics en savaient bien plus qu'il ne voulait le dire... Et étant mineur je n'avais de droits que le mot.


J'étais perturbé, avec raison, mais c'est vraiment à la mort de mon frère que j'avais compris que si j'étais en vie, c'est que j'étais la seule à vraiment pouvoir les venger et la seule à le vouloir vraiment.

Les flics étaient bien sûr sur le cas, mais le soir, quand ils rentraient à la maison rejoindre leur famille, leurs enfants, la mienne devenait obsolète plus de nom ou de visage seulement le numéro de dossier p44678

Mais moi, je n'oubliais pas. Coucher dans des lits miteux, de chambre contiguë, dans des maisons pittoresques, je n'avais de cesse que de penser à ça.

Certaines familles étaient alcooliques ou ne souhaitaient que le chèque. Les plus drôles étaient bien sûr ceux qui voulais un autre enfant pour faire bon figure, mais qui a n'avais jamais envisagé qu'il recevrait une fille brisée qui ne cadrerait jamais dans l'idéal qu'il avait imaginé. Et hop ont me retournais au centre vite fait.

 J'avais bien fait quelques mois chez ma tante Wendy et Anna, mais bien que leur peine était énorme elle ne comprenait pas mon état. Enfin au début oui, mais après quelques mois, il était impossible pour moi de reprendre le cours normal de ma vie. Anna sortait, avait un nouveau un amoureux et je ne pouvais le supporter. J'en voulais à la terre entière de vivre. Le monde aurait dû arrêter de tourner quand l'impensable est arrivé. Mais non. Elles continuaient à vivre comme si de rien n'était. Wendy a bien essayé de m'aider, mais la 3e fois qu'elle reçut un appel pour venir me chercher au poste de police (pour grossière indécence cette fois) ce fut trop pour elle.


J'eus droit à : je n'ai pas les ressources pour t'aider. Tu t'enfonces et tu as besoin d'aide. Je vois bien que tu t'autodétruis et je ne peux te donner plus d'aide. Continuer à nier la vérité ne t'aide pas. Je fais ce qu'il y a de mieux à faire, mais sache que je t'aime comme ma propre fille.'

S'ensuivit une embrassade sans fin avec des pleurs et des sanglots. Auquel je ne participais pas activement. Moi, des larmes je n'en avais plus à verser.


Je me retrouvai donc pour la première fois au centre de la source à 2 heures de mon ancienne vie. Je ne l'ai revu qu'une seule fois après ça et ce fut justement à l'enterrement de Matthew. Anna et Wendy étaient ensemble et essayaient de me faire des sourires bienveillants pour me montrer leurs soutiens. Elles sentaient sans doute ma détresse et mon envie de solitude. Je ne souhaitais pas donner de mains ou entendre quelques paroles réconfortantes de qui que ce soit. Personne ne pouvait les ramenés alors tout ce qu'ils avaient à dire ne m'intéressait pas.


Je regardais tous ces gens pleurer et se raconter les bons souvenirs avec Matt et là j'eus une révélation. Je devais arrêter de m'apitoyer sur mon sort et trouver comment les venger. Ça peut sembler facile, mais j'ai dû attendre 3 ans de plus pour avoir mon statut d'adulte et pouvoir commencer à mettre les pièces de puzzle ensemble. Puis 3 ans supplémentaires pour en arriver ou j'étais. C'est à dire assises dans mon mini studio miteux, des dossiers plein les mains. Assise en indien les jambes croisées devant ma table de salon à relire les notes annexer et les dossiers que j'avais réussi à avoir de diverse façon. Le plan était simple, me rapprocher d'eux après en avoir appris le plus possible. Savoir qui avait fait le coup et buté ce salopard.

 Je préparais cette vengeance depuis 6 ans et je touchais presque au but. 



Je louais un studio devant leur bar de danseuse nue... Je sais, le quartier est hyper criminaliser et dangereux, mais comme j'allais possiblement mourir à la fin je n'en avais rien à foutre. J'avais passé quelques années à m'inquiéter de croiser le meurtrier de mes parents, ma sœur et mon frère. Puis, plus le temps passait plus la peur dévorais mon existence. Puis un  jour, après un petit accident de voiture (chauffeur ivre) je décidai que jetait prête, pas suicidaire, mais j'acceptais que mourir fît partie du cours de la vie. Je n'eus bientôt plus aussi peur. J'évitais toujours les ruelles sombres, mais je ne me cachais plus.


Je devais donc étudier les aller et venu en plus des employés pour me faire une idée et surtout je devais entrer là, mais sans attiré l'attention.. J'avais décidé d'essayer de mis faire engager. Mais bien que je souhaitais une vengeance, l'idée de m'exhiber nu me dégoutait. Je devais donc devenir une serveuse. Je n'avais pas tant de choix que ça pour orienter ma nouvelle carrière, serveuse, danseuse, souteneur ou revendeuse. Le choix me sembla d'une évidence frappant. Cependant, c'était une Chose plus facile à dire qu'à faire.


Je restais ici depuis 6 mois environ. Je savais qui ils étaient, leur nom leurs états matrimoniaux et les noms des membres de leurs familles. Dieu merci, l'ère technologique m'avait aidé un peu. Merci Facebook. Pour les danseuses qui en plus d'aimer ce faire remarquer la nuit le faisait aussi gratuitement sur les réseaux sociaux le jour. Pour les 'motards', ce fut à peine plus difficile, un flic ripou, une bouche, et les dossiers. Pas besoin de vous faire un dessin.


Depuis Derek, j'avais appris que l'on pouvait avoir beaucoup pour peux d'effort. Je ne parle pas de prostitution bien sûr. Jamais contre de l'argent. Mais les informations elle pouvait faire en sorte que je décide de m'agenouiller. J'avais eu quelques amis avec un plus, mais rien de bien sérieux. Donc tant qu'à ne pas prendre mon pied sexuellement parlant, je trouvais mon compte pour peu que l'information en vaille la peine.

Arriver à mon but était ma seule limite... Jetait prête à tout et c'est ce qui faisait de moi la détermination faite femme. J'emmerde toutes les féministes qui veulent être sur un pied d'égalité avec les hommes. Bien sûr que je suis aussi intelligente qu'un homme, mais en plus moi j'ai des seins. Alors pourquoi ne pas m'en servir?

 Après mes 18 ans, je me restais tranquille, car je savais que mon dossier devait être vierge. Je pris le nom de ma mère et me fit appeler Ivy. Je coupai les ponts avec tout ce qui me rappelait de près ou de loin mon ancienne vie. Mes longs cheveux blonds étaient devenus noir-ébène. Je m'étais entraîné et j'étais devenu une bombe.

 Je ne m'habillais pas comme c'est pute à 5 sous qui portaient des jupes tellement serrées qu'on pouvait lire sur leurs lèvres. Pas non plus de décolleter tellement plongeant qu'ont voyais leurs nombrils en le regardant leurs nez. Non j'avais plus de classe, un peu, quand même. Je m'habillais avec des jeans généralement assez moulants pour bien mettre en valeur les fesses rebondies que la puberté m'avait offertes. Dieu merci. Des chandails moulants ou des camisoles avec un décolleté Léger qui laissait seulement entrevoir la rondeur du sein.


En fait, c'est ce que je porte ce matin. Je n'ai pas dormir de la nuit grâce au stress que la journée du lendemain me promettait. Je fis quelques cauchemars puis me réveillais en sueur vers les 3heures du matin. Il faut dire que comme j'épiais les moindres faits et gestes du bar en face de chez moi, mon horaire coïncidait directement avec ce dernier. Et le jour, je regardais les bandes vidéo prises par le web Cam installer à ma fenêtre sur le plant de bébés piment.


Je dormais donc en moyenne 5 h par jours avant mon talk-show quotidien et les heures de remplissage de calepin. Et tout ça de mon poste d'observatrice du purgatoire... pas mal comme nom quand on sait que leurs groupes s'appellent les Hadès Brother. WAIS, Hadès comme le dieu des enfers dans la mythologie grecque. Le premier fait que j'ai consigné dans mon premier livre de notes. Comme je devais répertorier chaque membre, employé ou habitué de l'endroit, je devais être rendu à   une 10ene. Ne laissant aucun détail même d'apparence anodine m'échapper.


Ayant le pedigree complet de chaque personne à franchir les portes du purgatoire il m'était plus facile de me préparer et de ne pas gaffer. Après espionnage, je savais que les vendredis soir, Johnny Durand y dépense un parti de sa paye durement gagné à l'usine, puis il quitte à la fermeture avec Sydney alias wetcat.

 Ridicule non? Je devais me lever tôt demain pour me préparer à l'entretien d'embauche que je mettais en place.

 J'avais quitté mon boulot dans une coffee shop du quartier quelques mois avant. Histoire de bien me faire connaître dans le coin avec ma nouvelle vie et ma nouvelle identité. J'avais été adopté comme si j'avais toujours vécu ici. Tout le monde aimait Ivy jeune fille célibataire qui avait quitté sa famille pauvre du Canada pour venir chercher la gloire ailleurs à plus de 3 heures de toutes. Les filles souhaitaient toutes me présenter leurs frères ou encore comme Cassandra, son cousin. J'avais fait des pieds et des mains pour m'en sauver,  car un petit ami fictif dans les pattes ne m'aurait en aucun cas aidé. Pour ce qui est de ma famille, la version officielle était que mes parents m'avaient dit : si tu oses partir, ne reviens jamais. Donc je n'avais aucun contact avec eux et zéro besoin d'une mise en scène. Je ne m'étais pas trop éloigné de la vérité. L'art de bien mentir.


J'aurais même pu me faire de vraies amies comme Cassandra qui était aussi serveuse au café, mais ça m'aurais éloigné de mon but premier. Nous étions des copines de travail, mais sans plus.

Quand je lui annonçai ma démission, elle était quand même attristée et elle souhaita organiser une fête de départ. Comme je ne pouvais l'empêcher, j'avais revu ce détail dans mon plan pour finalement bâtir ma tactique la dessus. Je réussis quand même à leur souffler que pour ma fête de départ, je souhaitais une sortie que je n'avais jamais faite. Je leur expliquai que je détestais les adieux et qu'à moins d'une super sortie qui sortait de l'ordinaire et ne tournerait pas en adieu mélancolique, je n'irais pas.

— OK, alors dis-moi, qu'est-ce que tu n'as jamais fait. Me demande-t-elle. Visiblement agacé par son manque total d'inspiration.

 Je fis mine de réfléchir longuement. Mais ma réponse était déjà toute prête. Car cette question avait été prévue il avait longtemps déjà.


— hum. Voyons que j'y pense. Je n'ai jamais adopté de chien. Je n'ai jamais eu d'enfants. Je n'ai jamais été marié. Énumérai-je sourire aux lèvres.

— Non! Conasse.lâcha telle avec une voix rieuse. Je parle d'un endroit où tu n'as jamais été.

 — haha facile! Je n'ai jamais mis les pieds dans un bar de danseuse m'exclamai-je en riant jaune comme d'une bonne blague. Elle mordit à l'hameçon instantanément

— ça y est! J'ai trouvé déclame-t-elle avec l'air enthousiaste d'une gamine de 10 ans.

.— ah oui fis-je naïvement

—    nous irons au purgatoire m'annonce-t-elle

 — le bar en face de chez moi? Demandais-je en feignant l'air le plus dégouté possible.

— Oui avec Carla et.. Audrey. S'exclama-t-elle visiblement ravis de sa trouvaille.

— heu. Non vraiment pas! C'était une blague Cassandra. Juste une blague, je ne mettrais jamais les pieds dans un bar de danseuse. Feintais-je admirablement bien.

 — Je te laisse servir la table 4 j'ai des clients à la 6 qui sont mignons. Me dit-elle en ondulant du bassin jusqu'à sa table.


Elle partit faire ses messes basses avec les autres filles qui étaient en pause. Mission accomplie. Cassandra était une fille de défi et l'idée que j'ai dit non en faisait la sortie idéale. Elle préparerait tout ça dans mon dos et hop je n'aurais peut-être même pas besoin de sembler surprise.


 Ça, c'était il y a deux semaines. Hier, j'avais reçu un texto d'elle me disant d'être prête à 22h sonnante

pour une soirée inoubliable..

Je ne dormis pas beaucoup pour prépare mon plan d'attaque. Prévoir toutes les éventualités pour y faire face et décrocher un poste de serveuse au purgatoire. Objectif numéro un en voie d'être atteint.

    

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