2 - SIX MONTHS GAP
[ Période : pré Avengers : Infinity War ]
ANNA approchait beaucoup trop de l'heure ou son père viendrait vérifier si elle était dans son lit, pourtant, elle restait dans sa ruelle à observer avec un air morne les bâtiments en face d'elle, autour desquels elle avait si souvent volé. Tony serait fou s'il la voyait aussi proche du Queens, seule zone de New York qu'il lui avait interdit. Elle rabattit sa capuche sur ses cheveux, cachant leur couleur rousse trop reconnaissable. Le costume de Star avait grandement changé ; elle se contentait d'un sweat à capuche noir, et un legging noir. Tony lui avait retiré le costume lorsqu'elle avait voulu retourner combattre le crime. Ils ne s'étaient jamais autant disputés. Enfin, sans compter le sujet Peter.
Anastasia pressa le pas pour s'éloigner de la limite que CAS faisait apparaître devant ses yeux, représentant la frontière entre Brooklyn et le Queens. Elle ne put empêcher limage de Peter entrain de se balancer entre les bâtiments s'imprimer dans son esprit, et ses mains formèrent des poings dans ses poches. Elle ne savait même pas si elle était prête à le revoir, si une telle chose était possible. Elle ne savait même pas si elle le voulait réellement. Six mois s'étaient écoulés. Qu'est-ce qu'elle aurait pu lui dire ? "Salut, je suis pas morte au final. Tu veux toujours de moi ?"
— Très peu pour moi, marmonna-t-elle à voix haute.
Et pourtant, elle avait l'impression qu'elle n'avait jamais rien fait d'aussi dur. Parce qu'elle était tombée amoureuse du garçon avec les yeux marrons chocolat trop gentil pour ce monde de brute, le garçon qui l'a soutenait toujours, le garçon qui la faisait fondre, le garçon qu'elle ne pouvait plus avoir. Le garçon qui venait d'entourer son poignet de toiles...?
Anna sursauta. Trop plongée dans ses pensées pour le voir arriver, Peter tira un coup sec sur sa toile pour la faire reculer et l'éloigner de la... chose qui menaçait de lui rentrer dedans.
— Attention mademoiselle !
Elle remit sa capuche précipitamment, espérant qu'il n'avait pas vu sa chevelure. De toutes façons, s'il la voyait, il n'y avait aucune chance qu'elle soit la première personne à qui il pense. Après tout, elle était morte pour lui.
Elle resta là quelques instants, à essayer de comprendre ce qu'il venait de se passer. La chose que Peter l'avait empêché de percuter n'avait pas une, pas deux paire des bras, mais bien trois, dont deux métalliques plus grandes qu'ils ne devraient être le portant au-dessus de terre, de temps à autre percutant Peter pour le faire reculer.
Puis, elle s'envola en grommelant que Peter ne pouvait vraiment pas se débrouiller sans elle, et entreprit de tomber sur les épaules de l'homme et de l'étrangler avec ses jambes comme Natasha lui avait appris.
C'était sans compter sur le bras mécanique qui l'attrapa par le sweat, la clouant au sol et chassant tout l'air de ses poumons. Elle toussa et se releva malgré le monde qui tanguait autour d'elle. Réajustant sa capuche et son masque, elle s'élança à nouveau, à terre cette fois, pour tenter de le déséquilibrer en fauchant l'une de ses jambes — bras.
Elle esquiva de justesse un autre bras, avant d'oublier le quatrième qui, cette fois, la saisit et la garda entre ses griffes qui s'enfonçaient dans sa chaire en la faisant grimacer.
Peter arrêta alors tout mouvement, et elle s'inquiéta un instant qu'il ne l'eut reconnu.
— Je vous avais dit de partir, sermonna-t-il avec d'une voix grave qui ne lui ressemblait pas.
C'était le seul indice qui permit à la jeune fille de comprendre à la fois qu'il ne la reconnaissait pas, et à la fois qu'il détestait la "nouvelle" Star.
Anna ne savait pas si c'était l'adrénaline ou la voix de Peter s'adressant à elle qui faisait battre son cœur aussi vite.
Ils se regardèrent un court instant, Anna retenant son souffle. Mais il ne la reconnaissait pas. Elle ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir pour cela.
— On peut trouver un arrangement, monsieur Octavius. Vous êtes malade. Enfin, dans le sens clinique du terme— vous voyez.
Elle sentit la prise autour d'elle se desserrer légèrement, juste assez pour qu'elle puisse s'en échapper. Enfin, si elle ne tenait pas à son bras droit.
— Écoute-moi bien, pyjama, si tu me laisses partir, je la relâcherai.
Anna roula des yeux. Le cliché de la demoiselle en danger. Typique des méchants sans personnalité.
— Qui te dit que tu me tiens ? prononça-t-elle en oubliant totalement que CAS pouvait modifier sa voix si elle appuyait sur son masque.
Peter eut un élan de familiarité brûlant dans sa poitrine, et Anna eut un élan de force en glissant hors des doigts mécaniques, s'ouvrant du creux du coude jusqu'au haut de l'épaule en le faisant.
Elle profita de la surprise pour balancer son poing dans la figure de l'homme aux plusieurs bras. Il tituba contre un mur, laissant le temps à Peter d'emprisonner les bras dans de la toile. Pour faire bonne mesure, il emprisonna aussi ses lèvres en faisant semblant d'éternuer, causant un rire plutôt disgracieux sortant de la bouche d'Anna.
— Une seule personne avait le droit de m'appeler pyjama, marmonna-t-il dans sa barbe en shootant dans un caillou invisible.
Anna aurait pu mourir à nouveau, ici et à cet instant tellement son cœur était douloureux. Elle l'avait presque entendu se briser.
Peter plaça ses mains sur ses hanches après s'être tourné vers la jeune femme, Anna se balançait d'avant en arrière, la main plaquée sur son bras sanguinolent. Tony allait définitivement la tuer.
— Tu es blessée ? demanda-t-il en regardant ailleurs.
Presque comme s'il voulait se convaincre qu'elle n'existait pas. Pas cette Star, en tout cas.
Elle appuya discrètement sur le bouton permettant à sa voix d'être modifiée
— Une égratignure, murmura-t-elle doucement.
Aucun des deux ne savaient quoi faire. Peter se retourna à nouveau, prêt à décamper au plus vite. Anna déposa délicatement sa main sur son épaule.
Il se dégagea tellement violemment que la jeune fille en resta bouche bée.
— Alors c'est toi qui la remplace ?
Elle se racla la gorge, voulant déballer toute la vérité quitte à ce que Tony la prive d'absolument tout et que le monde entier apprenne qu'elle était vivante, quitte à ce que quelqu'un la tue à nouveau. N'importe quoi pour effacer la douleur extrême qui se dégageait de Peter et les accents de haine qui résonnaient dans sa voix.
— Tu ne seras jamais comme elle.
Elle déglutit pour tenter de dégager la tristesse qui menaçait de déborder de sa gorge. Elle regarda en l'air, tentant de réprimer les larmes qui menaçaient de pointer. Elle n'avait qu'une chose à faire : retirer son masque. Retirer son masque et montrer que c'était elle, Anna, qu'elle n'était pas morte. Peut-être lui dire qu'elle l'aimait.
Mais elle ne pouvait pas désobéir à Tony. Elle ne savait pas si c'était pas principe ou par peur des répercussions ; une habitude qu'elle avait eu à force de vivre avec son père.
Alors elle se contenta de creuser des trous dans le dos de Peter à force de le fixer, et de bégayer en lui posant une question inutile car elle avait déjà la réponse.
— Pourquoi ?
Peter, qui se préparait à partir, regarda par-dessus son épaule et elle sentait tellement de tristesse, de colère et de douleur en lui qu'elle se mit à trembler, le cœur au bord des lèvres.
— Parce que tu ne brilleras jamais comme elle.
Il la laissa planter là, à regarder dans le vide alors que les larmes la forçaient à retirer son masque tant elles coulaient. Le cœur en miettes, une fois n'est pas coutume, elle fit demi tour, les poings serrés dans les poches de son sweat et la mâchoire tellement serrée qu'elle en avait mal aux dents.
Et alors qu'elle volait pour retourner chez elle, certaine qu'elle allait se faire inonder de reproches, elle se fit une promesse.
La Anna froide, calculatrice et sarcastique reviendrait. Et cette fois, elle ne s'ouvrirait à personne.
La Anna souriante, gentille et certaine que tout irait pour le mieux que Peter avait créé allait disparaître dans les profondeurs de son esprit.
Parce que rien allait, et alors que la pluie battante du mois d'Avril l'empêchait de voir autant que ses larmes, Anna réalisait que rien n'irait pour le mieux.
Parce que la dure réalité venait de lui faire comprendre que Peter et elle n'étaient plus ensemble, et ne le seraient sans doute plus jamais.
Pas avant qu'il ne soit trop tard.
𝐀𝐔𝐓𝐇𝐎𝐑'𝐒 𝐍𝐎𝐓𝐄 :
hi yea idk how to end my chapters
svp ignorez cette fin elle me fait mal aux yeux cosnosz
bonnnnn eh bah les revoilà ! contents ? ( oui je sais moi aussi je les préférais ensemble, c'est dur la vie )
can i just say
anna n'est pas « debile » ou « fragile » anna a subi une maltraitance morale quasiment toute sa vie exercée par son père, alors le fait qu'elle obéisse autant à tony n'est qu'un résultat de ce traumatisme
yay c'est déprimant
merci d'avoir lu ce chapitre et j'espère je vous avez aimé !
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