15 - ANNA'S GASOLINE
[ période : avengers : endgame ]
LE problème avec l'espoir, c'était que, dans le cas d'Anna, qui l'avait envoyé dans un recoin obscur de son esprit pendant ces cinq dernières années, c'était que ça devenait rapidement un putain de carburant. Il suffisait de la voir sauter sur l'occasion d'en ressentir.
Du moins, aux yeux de Connie. Elle ne la connaissait pas depuis si longtemps que ça, et même si elles avaient subi les mêmes pertes, elles ne les géraient pas de la même façon.
Pas du tout.
Mais lorsqu'elle leur avait dit que Scott était réapparu, elle avait vu dans les yeux d'Anna un tant soit peu de lumière. Elle ne l'avait jamais vu comme ça. Pas... terne.
Absente.
Morte.
Elle ne savait pas quoi faire devant sa soudaine illumination. Elle ne voulait pas briser son espoir fragile, elle en avait trop besoin.
— S'il est de retour c'est qu'il y a un moyen, hein ? dit Anna avec un rictus. De tous les faire revenir.
Trois paires d'yeux la fixèrent, et Anastasia remua, le poing de son bras en métal se contracta alors qu'elle serrait son biceps froid avec son autre main. C'était absurde.
Ils avaient l'air de ne pas vouloir les sauver. La rage lui obscurcit le regard.
— Pourquoi est-ce que vous me regardez comme ça ? Je peux savoir où il est, on attend quoi ?
Steve baissa la tête et la secoua, avant de poser la main sur l'épaule d'Anna. Anastasia la considéra, et fit un pas en arrière pour se libérer.
Natasha lui envoya un regard sévère qu'elle ignora.
— Anna, dit-il de son ton de Captain. Ton pouvoir n'est pas exactement opérationnel. Il n'y a plus que nous, on ne peut pas se permettre d'envoyer quelqu'un le chercher sur un pressentiment. S'il est vraiment là, il trouvera un moyen de nous retrouver. Je suis désolé.
Elle croisa les bras sur sa poitrine, et fronça ses sourcils roux. Ses yeux oranges s'obscurcirent.
— Je peux y aller seule, non ? Personne n'a besoin de moi.
Connie soupira.
Anastasia comprit, et refusa de se laisser atteindre par la violence de ses sentiments lorsqu'elle réalisa qu'ils ne lui faisaient pas confiance.
— Anna, dit la brune à son tour. Tu n'es pas exactement la personne à envoyer pour trouver quelqu'un.
Anastasia eut un rire sans joie.
— Pourquoi ? Parce que je tuerais toutes les personnes entre moi et celui que je dois trouver ?
C'était une question réthorique. Elle connaissait déjà la réponse. Elle avait fait en sorte d'avoir cette réputation.
Connie lui fit des gros yeux.
— Oui, Anna, exactement pour ça !
La jeune femme poussa un grognement frustré, et leva les yeux au ciel.
Elle regarda Natasha pour avoir du soutien, mais la russe ne baissa pas le regard, la dévisageant en lui faisant comprendre qu'elle ne serait pas de son côté.
D'un geste rageur, elle saisit ses clés et sa veste, se dirigeant à grands pas vers la porte.
— Anna... tenta Steve.
Elle claqua la porte avant qu'il n'ait le temps de finir sa phrase.
Connie soupira. Donc l'espoir était réellement le carburant d'Anna, pensa-t-elle.
Le seul problème était qu'Anna elle-même était une flamme.
— Ça aurait pu mieux se passer, déclara Natasha.
La brune fronça les sourcils.
— Ça aurait pu, si tu avais participé à la conversation.
Steve soupira alors que la russe faisait son éternel sourire en coin.
— J'ai dit que ça aurait pu mieux se passer, pas que ma participation l'aurait rendue meilleure.
Connie soupira. Ils allaient finir par manquer d'air à force de soupirer.
Elle se laissa aller sur une chaise, se passant une main sur le visage.
— On n'arrive plus à la contrôler, fit Steve en s'asseyant à côté d'elle.
Natasha les rejoignit, s'asseyant sur la table et laissant battre ses jambes dans le vide.
— On n'a jamais vraiment pu la contrôler.
Un sourire nostalgique étira les lèvres du blond.
— C'est vrai.
Connie secoua la tête.
— Même moi qui ne l'ai pas connu avant, je sais que ce n'est pas elle. On ne peut pas lui en vouloir.
Personne ne répondit, et son regard brun se perdit dans le vide en comprenant qu'elle n'avait pas parlé que d'Anna.
Connie avait encore du mal à réaliser que Bucky n'était plus là.
À l'inverse de sa cadette, elle avait besoin de le mentionner, de le voir partout où son regard se posait.
Elle avait trop peur de l'oublier.
— Elle doit retrouver ses point d'ancrage, fit Natasha. Son... carburant.
Connie haussa un sourcil.
— Et qu'est-ce que c'est ?
Le blond et la russe échangèrent un regard lourd de sous-entendus, et la brune plissa les yeux sans comprendre.
Elle abandonna en voyant que personne ne lui expliquer ce qu'était le carburant d'Anna.
— Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? soupira-t-elle.
Steve se passa une main sur le visage.
— On attend.
Connie eut un sourire narquois et moqueur. Son cynisme transparut dans ses paroles, et elle pensa un court instant que Bucky aurait rigolé.
— Super. Je vais dormir ici, je pense.
✧
ANASTASIA était sur le chemin du retour jusque chez elle, lorsque son talkie-walkie trafiqué lui indiqua une tentative de vol sur son chemin.
Elle n'avait pas hésité longtemps.
Resserrant sa prise autour du bâton électrique pris à Natasha, elle s'avança dans l'obscurité d'une ruelle, son masque, dénué d'I.A., cachant son visage. La lumière des réverbères se répercutaient sur le métal blanc qui constituait son bras.
Plus elle s'approchait, plus elle entendait des bruits de lutte provenant du fond de la ruelle.
Elle déplia le bâton, qui produit le crépitement d'électricité qui rythmait désormais ses nuits.
Elle distingua l'agresseur et lui attrapa le col, le reculant suffisamment pour le frapper au visage. Son nez se brisa sous ses phalanges métallisées, et du sang gicla sur son visage.
Elle grogna en sentait le liquide sur sa peau exposé, et repoussa violemment l'homme qui tituba en arrière.
Elle regarda par-dessus son épaule pour voir la victime.
— Hé tu vas b...?
La fin de sa phrase mourut dans sa gorge alors que son regard croisait des yeux marrons, l'un enflé, les deux effarés de peur.
Anna cligna difficilement des paupières, une gêne se formant dans sa gorge alors que ses yeux oranges fixaient le visage juvénile de l'adolescent brun aux yeux marrons devant elle, son cœur se serrant douloureusement.
L'agresseur lui envoya son poing dans la mâchoire, et elle grogna, sentant le goût cuivrée du sang dans sa bouche lorsqu'elle mordit l'intérieur de sa joue avec le choc.
Elle cracha un jet de salive ensanglantée, et se tourna vers lui, l'air menaçant.
Si l'espoir avait été son carburant, la douleur l'avait remplacé depuis longtemps à ses yeux. Anastasia serra la mâchoire, raffermit sa prise sur son arme, et le frappa au visage.
L'électricité le fit tressaillir et trembler, le coup l'étala au sol. Elle se plaça au-dessus de lui, et fit pleuvoir ses poings sur son visage. Encore, et encore.
Elle ne s'arrêta pas devant son visage tuméfié, ni en sentant ses phalanges s'ouvrir sous la violence de ses coups.
Elle s'arrêta lorsqu'elle entendit un bruit étouffé derrière elle, se retournant juste à temps pour voir l'adolescent qui ressemblait beaucoup trop à un fantôme de son passé détaler.
Elle regarda l'agresseur qu'elle avait transformé en victime, et Anna le relâcha précipitamment, la bile lui brûlant la gorge.
Elle se releva en titubant, ne prenant pas la peine de menacer la personne derrière elle.
Elle avait déjà fait pire. Bien pire. Elle avait tué des gens au nom de la justice. De sa justice. Mais là, c'était différent.
Parce que quelqu'un l'avait jugé avec les yeux de la personne qu'elle aimait. C'était égoïste de réaliser à quel point elle avait merdé que lorsque sa petite vie était sur la ligne de mire.
Mais est-ce qu'elle aurait réellement dû s'attendre à quelque chose de différent ?
Est-ce qu'il y avait autre chose que deux grands yeux bruns comme la terre après la pluie pour ramener Anna à la surface ?
Le trajet qui lui restait se passa au-dessus des limites de vitesses, et elle se gara rapidement dans l'allée.
Il n'y avait que Tony à la maison, Morgane et Pepper étaient sorties.
Lorsqu'elle ouvrit la porte, il entrait dans le salon.
— Salut mon cœur, est-ce que Steve– Anna ?
Elle ferma le battant avec son dos, et glissa au sol. Les yeux de Tony menacèrent de sortir de leurs orbites lorsqu'il s'agenouilla près de sa fille.
Il la serra contre lui, s'asseyant au sol avec elle, alors qu'elle hoquetait des sanglots.
— Je suis désolée, pleura-t-elle dans son épaule. Pour toutes ces années, oh mon dieu, je suis désolée.
Il caressa ses cheveux avec sa main, embrassant le haut de son front en tentant de la calmer autant qu'il pouvait.
Elle releva ses yeux oranges noyés de larmes et un océan de tristesse débordant sur ses joues.
— J'ai tué des gens, dit-elle d'une voix étranglée. Et ça ne l'a pas ramené.
Sa voix brisée secoua Tony. Il soupira dans ses cheveux roux.
— Je sais, Duchesse. Je sais.
Elle secoua la tête contre son torse, mais ne lui répondit pas, serrant son t-shirt dans ses poings fermés et ensanglantés, la brûlure d'avoir trop longtemps contenu ses sentiments en elle cuisant son estomac.
Et puis, elle prononça des mots qu'elle n'avait pas dit depuis cinq ans.
— Il me manque, papa. Peter me manque.
Tony la tint serrée contre lui encore de longues minutes. Il ne savait pas combien précisément.
Lorsque Pepper et Morgan étaient rentrées, ils avaient migré dans la chambre d'Anna, Tony veillant sur elle jusqu'à ce qu'elle s'endorme.
Scott Lang s'était échappé de son esprit alors qu'il réapparaissant dans ceux de Connie, Steve, et Natasha.
La première s'était dit brièvement qu'Anna avait besoin de savoir ça, mais la rousse n'avait plus de téléphone pour qu'elle la prévienne.
Aux yeux de la brune, la jeune femme aurait eu besoin d'une bonne dose d'espoir.
Connie pensait que le carburant d'Anna était l'espoir. Anna pensait que c'était la douleur.
Tony savait que c'était l'amour. Pour les Avengers, sa famille. Peter. Tony, Steve, Natasha... ils le savaient tous.
Parce que même si Anna venait de retrouver un tant soit peu d'espoir, la seule chose qui l'avait ramené avait été son amour pour Peter.
Le carburant d'Anna avait toujours été et serait toujours l'amour. Et elle venait de trouver une réserve enfoui en elle. Elle ne la laisserait pas lui échapper.
𝐀𝐔𝐓𝐇𝐎𝐑'𝐒 𝐍𝐎𝐓𝐄 :
j'sais pas c'est qui les plus
choqués entre vous et moi
au moment où j'écris la nda,
il est 4h40 du matin je suis
é-cla-tée mais !!! j'ai enfin écris
anna 🤝 moi
ne pas vouloir
vivre
j'suis contente de moi sur
ce chapitre malgré l'heURE,
parce que j'ai dû caser
le développement psychologique
d'anna en un chapitre, et j'ai
réussi !1!1!1 de façon pas trop mal
merci d'avoir lu et j'espère
que vous avez aimé !
JOYEUX NOËL !!!!
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