Chapitre 9


Il est actuellement 15h à Los Angeles d'après mon téléphone. Mais au Japon on est déjà Mardi et il est 8h du matin, oui le décalage horaire est aberrant : 17 heures. Cela doit faire quinze minutes que nous avons atterri et David prend les affaires de M. Kenwood tandis que moi, bah je me débrouille avec les miennes, la galanterie de nos jours ! Mais bon, il n'a qu'un bras après tout donc je comprends, même si ç'aurait été gentil que l'un des deux se retourne, histoire de me dire « ça va aller ? ».

Une audit noire nous attend déjà de l'autre côté de la piste d'atterrissage. Un homme japonais en sort, tout sourire, en costume cravate et chapeau ; notre chauffeur je présume.

- Irasshaimase, Ken'uuddo Sama (bienvenue, M.Kenwood), lui dit-il en se courbant un peu, le respect japonais est fascinant.

Il se tourne ensuite vers moi un peu surpris, peut-être qu'il est habitué à voir Henriette, mais je m'en fous un peu car c'est l'heure de performer mon japonais ! Regardez bien M. Kenwood et prenez-en de la graine :

- Arigatogozaimasu ! Watashi no namae wa Avannah Garneru desu. Aete ureshidesu. (Merci beaucoup. Je m'appelle Avannah Garner. Enchantée). Il me fait un large sourire et me répond :

- Watashi no namae wa Tetsuya desu, mo yorokonde iru. Watashi wa Nihon no Ken'uuddo sama no untenshu desu. Irasshaimase, Garneru San. (Je m'appelle Tetsuya, enchanté aussi. Je suis le chauffeur de M. Kenwood au Japon. Bienvenue, Mlle Garner).

Je me tourne vers M. Kenwood et le surprends entrain de me regarder, je crois que je l'ai impressionné. Il est calme mais on peut très bien voir qu'il se retient de sourire, j'en saute intérieurement de joie. Mais quand il se tourne vers le chauffeur...

- Merci beaucoup Tetsuya. Si tout est prêt je pense qu'on peut y aller maintenant.

- D'accord, après vous, répondit-il en ouvrant la portière.

Euh...je crois que je suis la seule à être en état de choc. Le connard, c'est pour ça qu'il se retenait de sourire il savait que son chauffeur comprenait français et il n'a rien voulu dire:

- Hannn ?? Wa hanasemasuka Furansugo ? (Hein ? Vous parlez français ?).

- Tout comme vous parlez japonais, répondit-il en se moquant gentiment. Mais je vous avoue que votre japonais est impressionnant surtout votre accent.

Il m'ouvre la portière à mon tour et, sans un mot de plus, nous nous mettons en route pour notre hôtel...

                                                                       ***

Cela doit faire trente minutes que j'ai le nez collé à la vitre tandis que M. Kenwood passe des appels à n'en plus finir. Quel beau pays le Japon ! Je veux juste apercevoir encore une affiche de Naruto Shippuden, mon anime japonais préféré, j'y suis accro ! J'ai même rêvé de lui une fois, on est d'accord que rêver d'un dessin qui parle, c'est quand même s'approcher dangereusement de la fin.

- On est arrivé, dit Tetsuya, alors qu'il s'arrêtait devant un gigantesque hôtel.

Il..est..incroyablement magnifique. Just waouh... Tetsuya nous ouvre la portière et M. Kenwood raccroche enfin, il était temps quand même. Je suppose qu'il est tellement habitué à voir de si beaux endroits que ça n'a plus d'effet sur lui, au point où il n'a pas apprécié le trajet autant que moi. Il fait un signe de tête à Tetsuya, qui est presqu'aussitôt rejoint par un portier de l'hôtel, puis se dirige à l'accueil. Je le suis en pressant le pas car il ne semblait pas vraiment m'attendre.

Une jolie jeune femme japonaise tout sourire, avec un joli chignon bien serré, lève les yeux vers nous. Voyant qu'on n'était certainement pas du pays au vu nos têtes, elle s'adressa à nous en ces termes avec un léger accent :

- Welcome to HARATE IMASU hotel (signifie : il fait soleil). What can i do for you ? (Bienvenue à l'hôtel HARATE IMASU. Que puis-je faire pour vous ?)

Décidemment, je suis au bon endroit pour montrer mes connaissances linguistiques à l'homme à côté de moi. Je m'apprête à ouvrir la bouche quand :

- Thank you. We already reserved two suites in the name of ROADMAP COMPANY. I'm...

( Merci. Nous avons déjà réservé deux suites au nom de ROADMAP COMPANY. Je suis...)

- Alexander Kenwood. Yes, you are quite famous in Japan too, dit-elle en faisant un clin d'œil. Here are your rooms cards. Have a nice time in Japan, Ken'uudo sama. (Alexander Kenwood. Oui, vous êtes plutôt célèbre au Japon aussi. Voici les cartes de vos chambres. Passez un bon séjour, M. Kenwood).

Bon, c'est vrai qu'un homme de son envergure comprend certainement l'anglais, c'est évident, voilà alors fais moins la meuf. Je ne sais pas si la réceptionniste flirtait avec M. Kenwood mais en ce qui le concerne, soit il s'en fout royalement, soit ça lui est complètement passé par-dessus la tête. Attendez, j'ai zappé un moment ou j'ai droit à une suite aussi ? Je commence à l'aimer ce mec, je sautille de joie intérieurement, yess ! Nous prenons l'ascenseur en silence et arrivons au niveau 20. M. Kenwood me fit signe de sortir en premier puis suivit. Nous longeons longuement le corridor avant  de nous arrêter au milieu.

- Voici pour vous, dit-il en me tendant une carte. Vous aurez la 405 et moi la 406. On sera en face.

- D'accord merci. Même si... le chiffre 6 est mon porte bonheur, ce serait bien si...

- Est-ce une blague ?, m'interrompit-il froidement.

- Bien sûr que oui, un peu d'humour ça détend après 10h de vol! Je n'allais quand même pas vous demander de me donner votre carte, mentis-je rapidement en me raclant la gorge.

- Bien. Blague de très mauvais goût. Le congrès qui nous emmène commence à partir de demain à 10h et durera deux jours. Seulement, ce soir, nous devons nous présenter au diner de gala qu'organise M. Daishiro Akira, l'un des hommes les plus influents au Japon. Il fera partie du congrès.

- Quoi ? Un diner ? Mais je n'ai pas prévu ça moi !

- Que voulez dire encore Mlle Garner ? , cette fois il s'impatiente, aïe..

- Je n'ai pas...prévu... de robe pour un diner de gala, avouais-je en fermant les yeux pour attendre le choc.

- Vous..., il stoppa net pour ne pas dire ce qu'il pensait et reprit son souffle. Vous êtes désespérante. Tenez, prenez ma carte de crédit. Ce ne sont pas les boutiques qui manquent dans cet hôtel. Achetez-vous quelque chose de convenable pour ce soir et pour le reste des jours qu'on fera ici, je veux m'assurer que vous n'avez pas emmené que des jeans et baskets pour un séjour si important. Vous avez toute la journée. Je passerais vous prendre à 20h.

Sur ce, il n'attendit pas son reste, ouvrit sa chambre et la referma d'un coup sec. Bon, eh bien ça promet d'être intéressant. A ce soir...Alexander Rufus Kenwood...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top