Chapitre 6

      Je rentre chez moi, le moral au fond des fesses et un mal de crâne horrible. Je dépose mon sac, ouvre mon tiroir et prend un cachet avec un verre d'eau pour atténuer un peu la douleur. Tu parles d'un week-end ! 48h de stress ouais ! Voyager avec M. Kenwood, « l'homme que j'ai failli tuer il y' a quatre jours » comme il aime si bien le rappeler. Il est si...froid. Afin peut-être pas tant que ça car j'ai cru comprendre qu'il était plutôt agréable à vivre avec Henriette. Peut-être qu'elle a été son amante, les histoires où le PDG et l'assistante couchent ensemble sont plutôt fréquentes de nos jours. Mince, qu'est-ce que je raconte ? C'est limite méchant de penser cela de Henriette. C'est confirmé, je vais devenir folle à ce rythme, tu l'es déjà ma puce. Je me secoue la tête comme pour chasser mes pensées tordues et me déshabille, m'apprêtant à prendre un bon bain bien chaud.

Je fais couler l'eau de la baignoire et y entre la pointe des pieds la première, avant de me laisser aller et de fermer les yeux. Quelle journée...

                                                                 ***

Point de vue de Alexander :

Qu'est ce qui m'a pris de recruter une incapable pareille, sérieusement ! Tout ça pour une histoire de vengeance à deux balles, c'est décidé je la vire dès qu'on revient de voyage ! 16 appels ! Seize putin d'appels ! Elle ne décroche pas depuis une heure. J'ai besoin d'elle pour la traduction du discours que je dois faire en japonais. Mais madame est « hors service » :

- Allo Henriette ? Tu es arrivée à la joindre ?

- Non Alexander, elle ne décroche pas et franchement là je suis inquiète. On a travaillé ensemble toute la semaine et même si je ne la connais pas plus que ça je peux t'assurer qu'elle a montré une éthique de travail indéniable et qu'elle a été très pointilleuse. Alors je ne pense pas qu'elle ignore nos appels pour le plaisir.

- Bon. Envoie-moi son adresse par message, j'y vais avec Maxime voir. Et j'espère vraiment pour elle qu'il y'a une bonne raison à ce silence radio.

J'appelle mon chauffeur, Maxime, et lui indique l'adresse. Fort heureusement ou malheureusement pour elle, ce n'est pas bien loin de chez moi car on arrive en dix minutes. Je descends de la voiture, regarde un peu les environs. Hum, ce n'est pas mal, je n'irai pas jusqu'à dire qu'elle a du goût mais je m'attendais à pire comme quartier disons. Elle habite au deuxième d'après l'indication de Henriette. Je prends les escaliers et arrive devant la porte 8 : chez elle. Je toque une fois et remarque que la porte est entre-ouverte. Elle est sérieuse elle ? Lit-elle la presse avec tous ces vols, tous ces criminels qui entrent comme ça chez les gens sans trop d'effort ?

- Mlle Garner ? Etes-vous là ?

Pas de réponse.

- Mlle Garner, c'est moi M. Kenwood. Puis-je entrer ?

Toujours pas de réponse. Bon, ça devient saoulant. Je m'apprête à rebrousser chemin et rejoindre Maxime en bas quand j'entends un téléphone sonner depuis l'intérieur. Elle est donc là. Enervé, je pousse la porte et me dirige vers la sonnerie du téléphone qui me mène à une chambre entre ouverte. Je toque mais elle ne répond pas. Bon là, j'avoue ça devient un peu flippant quand même. Je pousse lentement la porte

- Mlle Garner ?

Je vois son sac, le même que je l'ai vu porter ce matin quand on l'a croisé devant son bureau Henriette et moi. Mais elle n'est pas là. Ou du moins c'est ce que j'ai cru avant de me tourner vers la salle de bain :

- Doux Jésus ! Mon Dieu ! Mlle Garner !

Putin ! Là je flippe carrément ! J'espère de tout cœur qu'elle ne s'est pas suicidée. J'accours aussitôt quand je la vois dans sa baignoire, allongée à l'intérieur, les yeux fermés et inerte. Je mets immédiatement ma main dans son cou pour vérifier son pouls ; Dieu soit loué elle est vivante ! Et c'est maintenant que je remarque qu'elle est...nue...bonté divine, quelle...femme...

Je la secoue vivement d'une main :

- Mlle Garner ! Mlle Garner ! Non mais dormir dans une baignoire, êtes-vous sérieuse là !

Elle ouvre lentement deux...beaux yeux verts, bon elle ouvre les yeux en s'étirant lentement, me mouillant par la même occasion :

- Hum...Monsieur Kenwood... dit elle tendrement en ouvrant les yeux. MONSIEUR KENWOOOOD ! cria-t-elle, en me tapant sur mon pauvre bras.

- Ouuchh ! Mais vous êtes complètement folle ma parole ?

- Que faites-vous dans ma salle de bain au juste ? DEHORS !

- JE SUIS VENU PARCE QU'UNE INCAPABLE NE REPONDAIT PAS AU TELEPHONE, haussais-je le ton. Et je retrouve la même incapable qui a failli se noyer dans sa baignoire si je n'étais pas venu alors épargnez moi vos crises de nerfs. Vous savez quoi, laissez tomber ce pour quoi je suis venu, à lundi Mlle Garner.

Je redresse mon attelle et m'en vais très remonté, martelant le parquet de mes pieds. Je descends et retrouve Maxime adossé à la portière de la voiture, me jetant un coquin regard interrogateur :

- Quoi ?

- Rien Monsieur.

Je regarde mon pantalon qu'il semble fixer et...bon là c'est clair, petit Alexander a fait des siennes. C'est ça que ça fait de voir une femme nue à 20h, que voulez-vous que je vous dise ?

- On y va Maxime, dis-je furax.

Point de vue de Avannah :

Non mais c'est quoi ce bordel ! Juste quand je pensais que la journée ne pouvait pas être pire ! Même dans mes pensées les plus merdiques je n'aurais jamais imaginé ça ! M. Kenwood chez moi c'était déjà pas un scénario imaginable pour moi, mais encore qu'il me voit NUE ? J'ai juste envie de mettre fin à mes jours. Je suis au bout de ma vie ! C'est non seulement la honte supranationale, surtout quand je pense qu'on voyage dans deux jours ensemble, mais aussi je vais avoir l'air de la plus grande des idiotes pour avoir dormi dans une baignoire. Qu'est ce qui m'a pris ? Tout en m'asseyant sur mon lit je fini le verre d'eau que je buvais tout à l'heure avec un cachet...cachet qui était en réalité somnifère maintenant que je revois la boite posé près du verre. Ah...bah...tout s'explique. Il n'y'a pas foto Avannah, t'es vraiment la reine des idiotes pour avoir confondu paracétamol et somnifère. Je n'étais pas concentrée sur ce que je faisais c'est vrai, et avec ce mal de tête c'est à peine si je tenais debout. Je consulte mon téléphone et vois des appels manqués...euh beaucoup d'appels manqués. 18h15 message de M. Kenwood disant « Bonsoir Mlle Garner. Je dois faire une partie de mon discours en Japonais avant la présentation et j'ai besoin de les traduire le plutôt possible. Je vous l'envoie pour faire le nécessaire ». Toujours aussi cordial hein. Puis il a essayé de me joindre, oulah seize fois quand même. Je vois aussi qu'Henriette a essayé de me joindre huit fois et a laissé des messages plutôt drôles d'ailleurs : « Avannah décroche s'il te plait où je t'assure qu'on va se faire fouetter », « AVANNAH BON SANG ! DIS-MOI QUE TU NE T'ES PAS FAITE KIDNAPPEE !!».

J'appelle Henriette en premier, vu son inquiétude. Elle décroche presqu'aussitôt :

- Avannah Garner, qu'est-ce qui a bien pu se passer bon sang de bon Dieu ?

- Euh ...si je te dis que je me suis trompée de boîte en prenant un somnifère au lieu d'un paracétamol et que je me suis endormie dans ma baignoire tu me croirais ?

- Avannah, c'est l'excuse la plus bidon que je n'ai jamais entendu. Où étais tu ? On t'a appelé en vain !

- Euh c'est vrai...ce n'est pas très futé comme excuse tu as raison, répondis-je gênée. Euh j'étais avec mon frère au cinéma et mon téléphone était sous silence, il est passé me voir aujourd'hui.

- Oh...je vois. Bien, bon bah j'espère que tu as bien profité parce qu'apparemment Alexander avait urgemment besoin de toi et ça, ça veut toujours dire petit boulot à faire.

- Oui je l'ai eu au téléphone, ne t'inquiète pas ce sera fait très vite. Merci de t'être inquiétée en tout cas.

- Je t'en prie. Et ne me fais plus des frayeurs pareilles s'il te plaît. Allez, prends soin de toi et à Lundi.

- Merci beaucoup, toi aussi. A Lundi.

Je raccroche en souriant tristement. C'est vrai que je n'ai pas contacté mon frère ces derniers jours et il me manque énormément. Je m'apprête à composer son numéro quand je reçois un appel au même moment : M. Kenwood

- Allo, fis-je timidement. Je m'attendais à être grondée mais...il est plutôt calme. Bon disons plutôt ferme.

- Rebonsoir Mlle Garner. Je suppose que vous avez maintenant lu mon message ?

- Oui, je viens de le lire en effet.

- Bien. Je souhaiterai avoir la traduction au plus tard demain avant midi. Ce sera tout. Bonne soirée.

- D'accord...bonne soirée à vous aussi.

Waw....c'était gênant. Allez Avannah, demain est un autre jour...

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