Chapitre 5
On est déjà vendredi, enfin! Le jour préféré de tout le monde j'ose dire, le fameux pré week-end! Il était temps car je ne sentais presque plus mes doigts à force de taper les rapports, de faire des traductions, de lire les derniers rapports sur la situation économique japonaise, et encore que tout cela c'était avec l'aide de Henriette. On a eu une semaine fastidieuse on peut dire mais cela en valait le coup car le résultat est topissime, Hourra! Je vais juste faire quelques révisions et en profiter pour en apprendre un peu plus sur l'historique de Roadmap company. Vous sentez ? Oui, ça sent une belle journée reposante bien méritée!
***
J'arrive à l'entreprise plutôt contente de moi. Je suis épuisée mais un bon café et je suis en mode turbo! Je m'apprête à ouvrir mon bureau quand la voix de Henriette me fait me retourner, et ce que je vois me laisse plutôt sans voix:
- Ah Avannah, on venait justement te voir, dit-elle gentiment.
- Oui Henr....Monsieur Kenwood? Vous? ici?
- Cela reste mon entreprise mademoiselle, ne me donnez pas l'impression que j'ai recruté une qui n'est pas très fine d'esprit.
- Je m'excuse, dis-je nerveuse et vexée. Vous...allez ...un peu mieux apparemment, vous vous êtes même coupé les cheveux. Oh merde tu aurais pu t'arrêter à "apparemment".
Henriette ouvre grand les yeux en mode "pitié ne dis pas un mot de plus ça devient gênant" et je sens la patate venir:
- Mlle Garner, je ne vous paie pas pour être mon critique de mode ni pour parler de ma coupe de cheveux. Et oui je vais beaucoup mieux, la personne qui me tuera n'est pas encore née, insista t-il en me regardant sévèrement. Je vous veux dans mon bureau dans cinq minutes. Henriette, toi aussi.
Sur ce il redressa son attelle en grimaçant un peu et s'en alla sans nous jeter un regard de plus.
- Mais c'était quoi ça? demanda Henriette en me suivant dans mon bureau. Pour peu et tu te faisais pipi dessus! Sa coupe de cheveux , tu es sérieuse Avannah? Elle éclate de rire et j'en fais tout autant.
- Oh misère! C'est juste que j'étais limite choquée de le voir. Il ne devait pas rester à l'hôpital un peu plus longtemps?
- Oh que si. Mais quand je lui ai dit qu'il devait encore se reposer un peu il m'a répondu que le repos n'est pas pour les hommes de son envergure. C'est assez culotté tu me diras mais il a raison. Je n'ai pas cessé de trouver des parades et des excuses à nos partenaires et investisseurs avec qui il avait rendez-vous cette semaine et même si j'y suis allé à sa place, ce n'est pas la même chose. Il a un sens des affaires inné qui lui réussit fortement et c'est ce que les partenaires aiment chez lui. En plus la presse commençait à sortir les pires des idioties et les calmer n'était pas chose aisée. Bon assez de bavardage, il faut qu'on y aille. Prends ton carnet, il déteste parler et qu'on ne prenne pas note. Crois moi cela a coûté à beaucoup leurs postes.
Je m'exécute et suis Henriette docilement. Tout en longeant le couloir je n'arrête pas de me poser mille et mille questions sur comment vont se passer mes journées avec M.Kenwood. Il me semble être un perfectionniste assez froid si vous voulez mon avis. Qui exige et attend beaucoup des gens avec qui il travaille. Hey on ne va pas se dégonfler ma petite, montre lui de quelle allumette tu te chauffes! C'est vrai, c'est le moment de relever les défis Avannah, tu es dans la cour des grands, pas question de reculer.
On s'arrête devant une grande porte où on peut lire, écrit en or, "Kenwood office". Bah dis donc, ça en dis long sur le statut de Monsieur. Henriette toque deux coups assez secs et on cria "entrez"
- Prenez place, il y'a deux points assez urgents sur lesquels il faudrait que l'on discute d'abord.
Ce bureau c'est...wouhou le disneyland des bureaux je vous le dis bien moi. Grand, très grand, trop grand. Une vue immense sur Los Angeles, la lumière? Un truc de malade.
- Ne sois pas trop distraite s'il te plaît, chuchote doucement Henriette entre ses dents, ce qui me fait me ressaisir.
-Bien , commençons. Primo Henriette est-ce que tout était prêt pour les réservations de l'hôtel à Tokyo?
-Oui tout est déjà réglé. Votre jet privé a été révisé, votre pilote disponible, votre chauffeur, enfin tout est prêt.
- Bien. Comme d'habitude tu étais sensée m'accompagner à ce voyage. Mais il y'a un dernier changement de programme. Ce sera Mlle Garner qui m'accompagnera car...
- Comment? Moi ? Mais..je..
- On ne m'interrompe pas quand je parle Mlle Garner, fit-il calmement. Notez bien cela et laissez moi terminer si ce n'est trop vous demander. Henriette, comme tu le sais sans doute, mon absence a un peu ralenti les choses. Je souhaiterai que tu te rendes à New York pour gérer le dossier "Train & Act" avec Marcus. Il avait beaucoup apprécié ta finesse d'esprit la dernière fois qu'on l'a rencontré ensemble et je suis certain que tu es plus que capable de ficeler cette négociation. Bien sûr si l'affaire est réglée cela fera une jolie prime pour toi.
Henriette sourit à cette phrase et M. Kenwood aussi.
- Bien. Quand à vous Mlle Garner, comme je viens de le dire, vous allez m'accompagner au Japon. De un parce que vous parlez japonais, ou du moins je l'espère car sait-on jamais, de deux parce que vous êtes Chargée des Affaires Etrangères et de trois parce que Henriette doit régler ce dossier très urgent. J'espère que cela vous va comme argumentaire.
- Oui, dis-je d'une petite voix. C'est que quand il casse les gens, il n'y va pas mollo. C'est juste que je n'ai pas le visa pour le Japon et puis..
- Ne vous inquiétez pas. Henriette est experte en ces formalités. Ce sera réglé en une journée. Y'a t'il autre chose qui vous dérange?
Owwwkay, je ne peux pas l'interrompre mais lui il le peut, c'est noté.
- Non c'est tout, pour le moment. Hashtag secret story
- Bien, alors Henriette tu sais ce qu'il te reste à faire.
- Oui Alexander, je me charge de tout.
- Tu peux y aller. Quand à vous Mlle Garner je n'en ai pas encore fini avec vous.
Henriette se lève et me jette le regard du "pas de bêtises, bon courage" puis s'en va et ferme le bureau derrière elle. Je vois M.Kenwood s'approcher lentement, se placer derrière moi et s'appuyer sur ma chaise sur une main, en se baissant pour parler à mon oreille de sa voix grave. Sauvez moi pitié!
- Ecoutez moi bien Mlle Garner car je ne le dirais pas deux fois. Ici, c'est une entreprise et vous n'avez pas de bol car c'est la mienne, l'homme que vous avez failli tuer il y'a quatre jours. J'exige un minimum de sérieux requis pour votre poste. Alors on fait moins la tête étonnée et on bosse plus. Tous mes déplacements et partenariats sont des choses urgentes qu'il ne faut en aucun cas prendre à la légère. Et si vous avez un souci avec le fait de m'accompagner dans mes négociations, vous êtes au mauvais endroit. Alors reprenez vous où croyez moi que vous ne ferez pas long feu dans cette boite. Vous pouvez disposer.
J'acquiesce sans dire mot, les yeux qui piquent car je sens mes larmes venir. Il s'éloigne de moi à pas lents comme il était venu et je me lève brusquement, me dirigeant vers la porte sur le point de l'ouvrir et de me sauver de ce massacre verbale que je viens de subir quand il ajoute:
- Ah oui j'oubliais, nous partons lundi. Soyez prête.
Génial
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