⋆ XV | Definitely out of the closet.
3 Avril 2023
⋆ Madrid, Espagne.
- 2 au match contre Barcelone.
⋆ ⋆ ⋆
Ce matin là, avant d'entamer l'entraînement en vue du match contre le Barça, les dirigeants du Réal avaient organisé une petite séance de partage entre les joueurs madrilènes et certains supporters au centre d'entraînement.
Les journalistes étaient omniprésents au milieu de la foule, leurs appareils photos et caméras dirigées en direction des joueurs qui s'approchaient des fans.
Ce genre de séances était rarement organisée, mais en occasion de la proximité du match contre leurs rivaux, les madrilènes avaient besoin de savoir que leurs fans étaient omniprésents.
C'était le cas, vu la foule formée dans ce petit espace du centre d'entraînement prête à prendre des photos et à recevoir des signatures de la part de leurs madrilènes préférées.
Eduardo et Aurelien restaient côte à côte comme d'habitude, ne se séparant pas l'un de l'autre comme le vrai petit couple qu'ils étaient. Et la révélation effective au grand public s'approchait de plus en plus.
Les deux madrilènes avaient discuté entre eux la veille, après le départ de leurs familles de l'habitation d'Aurelien. Et leurs géniteurs, avant de partir, leur avaient apporté tous leur soutien.
Si Aurelien et Eduardo allaient effectivement faire leur grande révélation aujourd'hui devant les supporters et les journalistes prêts à recueillir des informations, ils allaient approuver leur décision.
Les deux français avaient un nouveau abordé cet argument une fois seuls. Ils se sentaient prêts à présent pour ne plus cacher leur relation au grand public.
Deux jours avant le match contre Barcelone, les supporters et le monde entier du football allait apprendre grâce aux journalistes présents que Eduardo Camavinga et Aurelien Tchouameni étaient en couple.
Ils étaient prêts à présent, avec tous le soutien de leurs proches dont ils disposaient. Les gars de l'Équipe de France, Deschamps, les joueurs du Réal, Ancelotti et leurs familles.
Ils devaient oser et ne plus garder leur relation secrète. Pour sortir de ce satané placard dans lequel ils s'étaient réfugiés par peur des réactions de leur entourage et du monde du foot.
Ce dernier devait s'y habituer. Les relations entre deux hommes existaient bel et bien ici aussi, et ça n'allait pas influencer leur carrière ni aucun de leurs atouts au sein du club.
Et cette révélation allait se réaliser de manière naturelle.
Eduardo restait ainsi près de son copain en proximité des supporters, pour signer des fiches et prendre des photos avec les supporters vêtus en blanc et en violet.
Le plus jeune se déplaça légèrement vers la droite, tandis que son bien aimé restait signer auprès des supporters un peu plus loin.
— Muchas gracias Cama ! - Fit un supporter souriant lorsque le milieu de terrain aux cheveux longs prit une photo avec lui, avec son sourire habituel sur les lèvres.
Eduardo lui adressa un signe de tête, en continuant ainsi à faire le tour des supporters près de Luka qui était un peu plus avancé.
— Mon cœur, on te veut pour une photo ! - Eduardo redressa la tête à l'entente de ce surnom, qui prononcé en public lui faisait un certain effet. Mais les supporters espagnols ne devaient pas avoir compris les paroles d'Aurelien, qui lui fit signe de s'approcher.
Le plus âgé était en proximité d'une supportice avec le maillot de l'Équipe de France floqué Camavinga. Une française à Madrid. La femme semblait surprise à l'entente de ce surnom, et ses yeux toiserent Camavinga lorsque celui-ci s'approcha.
— Vous... êtes ensemble ? Vraiment ? - Demanda la femme en français lorsqu'Aurelien prit son téléphone pour faire un selfie avec son copain et la supportrice qui les avait interrogés et qui visiblement avait compris.
— Yes ! - Répondit Aurelien en rendant le téléphone à la femme, Eduardo esquissant un sourire à ses côtés. - C'est officiel, maintenant nous allons mettre aussi les supporters au courant.
Les yeux de la supportrice brillèrent, tandis que derrière elle les journalistes espagnols s'étaient regroupés pour reprendre la scène qu'ils avaient compris être intéressante.
— Je peux... vous demander de prendre un selfie avec mon téléphone pendant que vous vous embrassez ? - Enchaîna la femme, en baissant la tête d'un air gêné. - Cest bizarre comme question...mais j'ai toujours cru qu'il y avait quelque chose entre vous. Et je suis heureuse d'apprendre que j'avais raison !
Une fois dit ça, la supportice esquissa un petit sourire, enthousiaste. Aurelien lui rendit son sourire et se tourna vers Eduardo d'un air interrogatif.
Ils allaient faire la une des journaux avec cet événement, mais au fond ils voulaient que tout le monde soit au courant. Et il n'y avait pas une meilleure manière que celle-ci !
Eduardo hocha la tête face à l'interrogation de son copain, et celui-ci l'enlaça délicatement par la taille pour qu'ils soient plus proches, les caméras braqués sur eux.
Le plus âgé reprit le téléphone de la supportice enthousiaste et posa chastement ses lèvres sur celles du plus jeune, en les scellant dans un doux baiser qu'il immortalisa en cliquant sur le bouton qui déclenchait la caméra.
Et le téléphone de cette femme n'allait sûrement pas être le seul qui allait reprendre ses images, car la quasi totalité des journalistes s'étaient rassemblés derrière la supportice pour faire des reprises.
Eduardo Camavinga et Aurelien Tchouameni en couple. La planète foot n'était pas prête pour la révélation qui venait d'éclater.
Aurelien rendit ensuite le téléphone à la jeune femme, qui les remercia avec un grand sourire. Elle allait sûrement vouloir faire partie du fanclub qu'allaient créer Viní et Rodrygo en honneur de leur couple.
Un fanclub du... Tchouamavinga. Le mélange de leurs deux noms de famille qui donnait un résultat sympa.
La séance de signatures se termina bien vite, sans d'ultérieurs problèmes. Aucun des autres supporters n'avait fait de remarques, et les journalistes avaient en silence reprit les images des deux footballeurs qui ne se quittaient plus désormais.
Inutile de continuer à ce cacher à présent. Quelques baisers échangés, leurs mains s'effleurant timidement et quelques petits gestes qui confirmait ultérieurement leurs relation.
Si les supporters n'allaient pas être prêts à accueillir ça, ça n'allait pas influencer sur leur relation. Au contraire, ils n'étaient pas seuls et ils savaient qu'ils avaient le soutien de leurs proches.
Et que n'importe là manière dont la situation allait évoluer, leur amour l'un pour l'autre n'allait pas changer.
L'après-midi même, ils partirent pour Barcelone où allais de dérouler le match retour de la Copa del Rey. La ville les accueillit, et avec elle, les supporters barcelonais.
Certains d'eux s'étaient rassemblés autour de l'hôtel des madrilènes, mais aucun commentaire désagréable sur sa relation avec Aurelien n'atteignit les oreilles d'Eduardo.
Des simples provocations et moqueries dues à la rivalité des deux équipes et à l'importance de ces Clàsicos.
Cela rassura grandement le français aux cheveux longs, resté en proximité de son copain une fois qu'ils eurent déposé leurs affaires dans les chambres assignées.
Il n'avait pourtant pas jeté de coup d'œil à son téléphone, l'envie de regarder les articles d'actualités ayant été éradiquées par la peur qu'il puisse y trouver quelque chose concernant lui et Aurelien.
Il allait attendre le jour suivant pour s'informer, et pour l'instant il se trouvait installé dans son lit de l'hôtel, en faisant défiler les chaînes sur la télévision de sa chambre.
Mais le doute le rongeait, la peur assimilant son énergie et ses forces de trouver quelque chose pour se distraire.
Il sentait les larmes lui monter aux yeux, pris d'un coup par la peur de savoir ce qui aurait pû arriver si jamais il s'était retrouvé avec Aurelien sur le terrain du match à venir contre Barcelone.
Les supporters auraient pû s'acharner contre eux, en leur faisant clairement comprendre qu'il n'y avait pas de place dans le monde du foot pour ceux comme eux. Les madrilènes tout comme les barcelonais.
Le français essuya ses joues avec le dos de sa main, essayant d'empêcher les larmes de rouler contre sa peau.
À ce moment là, quelqu'un toqua à la porte de sa chambre et le milieu de terrain s'empressa de reprendre un air normal, avant de se racler la gorge et prononcer quelques mots.
— Entrez... - Fit-il, en tournant la tête vers le bref couloir qui conduisait à la porte. Aucun bruit, à part le grincement de la porte qui ne s'ouvrait toujours pas.
— Mon cœur, tu as fermé à clé. - Déclara une voix provenant de l'extérieur, enlevant à Eduardo le doute sur qui c'était et sur la raison pour laquelle il n'était pas encore entré.
Subitement, le milieu de terrain aux cheveux longs se redressa et se précipita vers la porte qu'il vint ouvrir pour se retrouver nez à nez avec Aurelien, qui remarqua tout de suite qu'il n'allait pas bien.
Eduardo se décala pour laisser entrer son bien aimé et referma la porte derrière eux, se préparant à l'interrogatoire de la part de l'homme qui l'aimait.
Aurelien, cependant, ne le brusqua pas comme il aurait pû faire pour obtenir directement des réponses. Au lieux de quoi, il prit la main du plus jeune dans la sienne pour le conduire vers le lit de celui-ci.
Il s'y asseya et Eduardo prit place à ses côtés, en reniflant.
— Qu'est-ce qui s'est passé, Ed' ? C'est par rapport à ce matin ? - Lui demanda d'un air sincèrement préoccupé le plus âgé, sa main glissant sur la joue du plus jeune pour essuyer à l'aide de son pouce les quelques larmes encore présentes sur son visage.
Eduardo n'hésita pas. Car n'avait aucun sens mentir à son copain et essayer de se cacher derrière un masque. Aurelien était à présent l'homme avec lequel il voulait partager sa vie.
Il voulait tout lui dire. Et surtout, il pouvait le faire sans se sentir jugé.
— J'ai peur... - Murmura-t-il d'une petite voix tremblante, les mots sortant de manière naturelle face à l'homme qu'il aimait. - Je sais qu'on a fait le bon choix à s'afficher. Car j'ai envie que le gens sâchent que je suis en couplé avec toi. Mais en même temps... j'ai peur. Peur des réactions, des conséquences...
Aurelien resta en silence, avant de l'attirer contre lui de manière à ce que la tête d'Eduardo puisse se poser sur sa poitrine. Sa main glissa dans les cheveux du plus jeune, les caressant délicatement.
— Tu es allé sur les réseaux sociaux ? Tu as trouvé des commentaires offensant ? - Lui demanda finalement le plus âgé, sa main glissant jusqu'au dos du plus jeune pour le caresser comme si celui-ci était un enfant à consoler.
— Non... - Répondit celui-ci en secouant à peine la tête. - Je ne veux pas être confronté aux réactions des gens. Tout du moins, pas maintenant. ...et toi ?
Aurelien secoua la tête.
— Pour les mêmes raisons que toi. - Fit-il. - Ça me hantait comme idée, donc j'ai décidé de venir te voir. Pour que tu saches que tu n'es pas seul. Car c'est notre couple. Notre révélation. Et qu'on y affrontera ensemble quoi qu'il arrive.
Eduardo souria, ému. Le plus âgé lui rendit son sourire, et vint scellér leurs lèvres fans un chaste baiser qui dura quelques secondes.
— Je t'aime, Aurelien. - Murmura le plus jeune, tandis que son copain lui déposait un chaste baiser sur le front.
— Je t'aime aussi, Eduardo. - Lui répondit le plus âgé d'une voix douce. - On pourrait peut-être passer la soirée ensemble ? Sans forcément besoin de retirer nos vêtements...
Eduardo souria d'un air amusé devant la manière dont Aurelien avait vitre précisé ses intentions. Et il devait admettre qu'une simple soirée avec son bien aimé ne lui déplaisait pas.
— Une série, ça te dit ? - Lui demanda donc le plus jeune, en obtenant rapidement un hochement de tête de la part de son copain.
L'atmosphère était plus légère à présent.
Ils étaient déjà tous deux en pyjama, donc prêts à regarder la télé en direction de laquelle les yeux du plus âgé étaient pointés, sur la chaîne qu'Eduardo avait laissé avant de venir lui ouvrir.
Un documentaire sur les citrouilles y était diffusé, et Aurelien tourna rapidement la tête en direction d'Eduardo, celui-ci s'étant éloigné et déjà glissé sous la couette de son lit.
— Je ne savait pas que tu avais une passion pour la botanique. - Fit-il d'un air amusé, adressant un sourire taquin en direction du plus jeune, qui grimaça.
Il ne s'était pas rendu compte du genre d'émission sur laquelle il s'était arrêté.
— Je ne juge pas ! - Se hâta de préciser le milieu de terrain aux cheveux courts, en se redressant pour ensuite remonter la couette sur sa poitrine. - Par exemple moi, j'aime bien la poésie...
— Tu aimes la poésie ? - Répéta Eduardo, sincèrement surpris, en se rapprochant du plus âgé pour poser sa tête sur son épaule, fatigué. - Je pourrais réclamer une poésie de ta part, un jour...?
— Bien sûr ! - Lui répondit Aurelien, en esquissant un sourire. - J'ai tellement de choses à dire sur toi que ça pourrait facilement rentrer dans un texte.
Eduardo souria à son tour, en regardant Aurelien qui prenait la télécommande pour changer de chaîne après l'avoir consulté du regard.
— Tu veux regarder quoi ? - Demanda-t-il, tandis que le plus jeune suffoquait un bâillement en s'étirant brièvement dans son lit.
— Aucune idée... - Murmura-t-il d'une petite voix qui trahissait sa fatigue. Il s'installa mieux dans son lit, ses yeux se fermant tandis que quelques autres mots s'échappaient de sa bouche. - ...tu choisis...
Il n'eut pas le temps de dire autre chose ou d'entendre la réponse d'Aurelien, que le sommeil commença à prendre le dessus en l'isolant de tout le reste.
Il n'avait qu'une certitude, tandis qu'il commençait à être transporté dans le monde des rêves par son inconscient.
C'était qu'ici, aux côtés d'Aurelien, il était en sécurité. Et il voulait y tester pour toujours.
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