⋆ XIII | Not an April fool.

1 Avril 2023
⋆ Madrid, Espagne.
- 4 au match contre Barcelone.

Le jour suivant était rapidement arrivé sans trop de complications, entre quelques entraînements et discussions.

Les deux français se retrouvaient à présent assis à la table où leur secret aurait bientôt éclaté parmi leurs coéquipiers en club.

Installés à leurs places respectives, Aurelien et Eduardo se trouvaient ponctuellement côte à côte comme lorsque ils l'avaient annoncé aux joueurs de l'Équipe de France.

Il leur suffisait de procéder comme ils avaient fait avec ceux-ci, car l'atmosphère était plus ou moins la même.

Même si les réactions en club pouvaient être différentes, car jusqu'à là au Réal personne n'avait fait de coming-out ou bien annoncé d'être en couple avec un coéquipier.

Pas même Luka qui dans le passé semblait si proche de Sergio, ou Ronaldo et Marcelo qui étaient eux aussi très proches. Ni Viní qui n'arrêtait pas de fantasmer sur ce petit barcelonais avec des crises de rage.

De plus, certaines voix disaient que Ancelotti, leur entraîneur, n'était pas très tolérant à l'égard des couples au sein du club. Car ça aurait pu déconcentrer les joueurs.

Eduardo redressa légèrement la tête, en croisant les regards encourageants de Viní et Rodrygo assis en face à eux.

Les deux brésiliens semblaient à fond dans l'affaire, et ils leur lançaient des coups d'œils encourageants comme de vraies cheerleaders.

Peut-être qu'un jour ça allait être à eux d'avouer quelque chose à cette même table, face aux joueurs du Réal Madrid.

Viní sur une potentielle histoire avec Gavi, et Rodrygo si il continuait à se rapprocher de leur coéquipier brésilien Militao, qui sait.

Le madrilène aux cheveux longs échangea ensuite un regard avec son copain. Comme Aurelien avait annoncé à leurs coéquipiers français, c'était désormais à son tour de le faire avec leurs coéquipiers en club. Histoire d'être un peu équilibrés.

Le milieu de terrain redressa la tête, inspira un coup et se racla à peine la gorge.

Uhm.. les gars ? - Murmura-t-il d'une petite voix, en espérant de cette manière attirer l'attention de ses coéquipiers. Sans succès, car les madrilènes ne semblaient pas l'avoir entendu.

LES GARS SILENCE. - Cria presque Viní en haussant d'un ton pour que tout le monde puisse l'entendre au dessus du brouhaha.

Les joueurs du Réal Madrid s'arrêtèrent de parler presque immédiatement, en tournant en même temps la tête en direction du futur porteur du numéro sept.

Ce dernier indiqua Cama avec un signe de tête, et le plus jeune resta quelques instants immobile, tandis que tous les regards s'étaient rivés sur lui. Des regards pour la plus part rassurants, par chance.

J'ai... c'est... important. - Fit-il d'une voix hésitante face aux madrilènes attentifs. Sa timidité se dissimula peu à peu, tandis qu'il retrouvait la force pour continuer.

La réaction de ses coéquipiers allait être certes imprévisible, mais il était convaincu que tout allait bien se passer. La main réconfortante d'Aurelien qui glissa sur sa cuisse l'aida à prononcer ces mots.

Aurel' et moi... on est en couple. - Fit-il finalement, les mots s'échappant de ses lèvres de manière naturelle, comme si il s'était préparé à prononcer cette phrase depuis qu'il avait appris à parler.

Et ce n'est pas un poisson d'avril. - Se hâta d'ajouter le plus âgé des deux avant que quiconque puisse faire une remarque sur le jour en lequel ils leur avaient avoué leur relation.

La réaction de ses coéquipiers ne se fit pas attendre. Viní et Rodrygo s'échangèrent un regard, fièrs d'avoir été les premiers au courant.

Kroos faisait comme si de rien était, en finissant sa tasse de café et Valverde, lui, hocha la tête d'un air solennel, probablement ravi d'avoir deviné la veille que les deux français étaient effectivement en couple.

Pour les autres, c'était un mélange de stupeur et désarroi, mais pas tant que ça. Certains, comme c'était arrivé en France, n'étaient pas si surpris que ça.

Même leurs coéquipiers madrilènes s'étaient visiblement rendus à l'évidence. Ce n'était plus un secret pour personne, maintenant.

C'est bien. Je suis content pour vous. - Fit simplement Benzema en adressant un signe de tête à ses deux compatriotes. Il n'avait pas l'air de sauter de joie, mais la nouvelle ne semblait pas le tourmenter non plus.

Bravo à vous. Je vous souhaite tout le bonheur du monde. - Souria Luka en direction des deux français, avec son habituelle expression calme sur le visage.

Peut-être que le croate revoyait en eux la relation cachée qu'il avait eut avec Sergio lorsque celui-ci aussi était au Réal. La relation qu'il n'avait pas pu leur avouer comme les deux français étaient en train de faire.

Content pour vous. - Fit Thibault tandis qu'il tournoyait la petite cuillère dans sa tasse de café.

Moi je le savais ! - Intervint Rodrygo en posant ses mains sur la table en un geste triomphant.

Moi aussi ! - Ajouta solennellement Viní en redressant tournant la tête en direction de son compatriote brésilien.

Vous jurez que c'est pas un poisson d'Avril ? - Demanda d'un air taquin Militao, en direction des deux français qui se montraient maintenant souriants devant l'acceptance de leurs coéquipiers.

Promis juré. - Fit Aurelien en collant un baiser sur la joue de son bien aimé avant de prendre sa main dans la sienne et les lever au dessus de la table pour témoigner la vérité de leurs paroles.

C'est trooooop mignon, je vais fondre. - Fit Antonio en posant ses bras sur la table tandis qu'il observait le petit couple d'un air charmé, tour comme le firent certains de leurs autres coéquipiers.

Le petit déjeuner se termina sans d'ultérieures complications, alors qu'Eduardo tirait un soupir de soulagement devant la réaction de leurs coéquipiers.

Tout s'était passé pour le mieux à part quelques doutes concernant l'acceptance de Karim ou bien de Thibault. Mais une chose était faite, et ils n'étaient désormais plus seuls.

Après avoir passé une matinée tranquille, les joueurs commencèrent avec un autre entraînement une fois que le repas de midi ce fût conclu.

Tandis qu'ils commençaient à s'échauffer sous les ordres du préparateur sportif, Ancelotti demanda à ce que la séance reprenne sans Eduardo et Aurelien, car il devait discuter avec eux dans son bureau.

Les deux français, l'un anxieux et l'autre semblant impassible lorsqu'ils s'installèrent sur les chaises en face du bureau de l'italien, restèrent à l'écoute tandis que l'entraîneur se raclait la gorge.

Eduardo s'appuya sur l'arrière de la chaise, guettant d'un œil préoccupé le coach.

Étais ce pour l'affaire de leur couple duquel il avait été informé par quelques joueurs ou bien c'était simplement pour discuter de leurs postes dequels il se souvenait juste maintenant ?

Oui, Eduardo avait à cause de toutes ces péripéties oublié ce qui avait enchaîné tous les débats le concernant avec Aurelien.

Cette fameuse position au milieu de terrain qu'il partageaient et qu'ils arrivaient à maîtriser à merveille.

Donc... si vous êtes là tandis que les autres sont en train de s'entraîner ce n'est pas pour une raison concernant les tactiques. - Clarifia immédiatement l'italien, ses mains posées sur le bureau lui conférant l'allure royale qui lui était habituelle.

Avec une seule phrase, il avait effacé les possibilités qui s'offraient au français aux cheveux longs.

Visiblement le coach avait été informé par un des joueurs qui étaient présents à table lorsque l'annonce avait été faite.

Car oui, ce n'est pas aujourd'hui que je vais vous harceler encore avec cette histoire de postes. - L'entraîneur marqua une pause. - C'est vrai ce que l'on m'a dit, sur vous deux ? Ce n'est pas un poisson d'avril ?

Le sang du plus jeune des deux français se gela, entendant ces mots prononcés à haute voix. Cela faisait un effet bizarre.

C'est qui qui a fait la fouine ? - Fit Aurelien en serrant les dents et en se redressant légèrement sur sa chaise, tandis qu'Eduardo se contentait de fixer un point indéfini en face à lui. - Je vais me le f-

Aurelien, je suis votre entraîneur, je sais tout... - Le coupa Ancelotti de sa voix calme habituelle, son sourcil gauche se soulevant comme à son habitude. - Pourquoi ne pas me l'avoir dit aussi comme vous l'avez fait avec les joueurs ?

On voulait d'abord informer nos familles et réfléchir à faire une révélation publique... - Bredouilla Eduardo d'une petite voix où emergait son insécurité. - Vous n'allez rien rendre publique, vrai..?

Le plus jeune sentit la main d'Aurelien glisser sur sa cuisse qu'il caressa d'un air timide, avant de prendre sa main dans la sienne en enlaçant leurs doigts lentement.

Bien sûr que non, ne vous faites pas de souci pour ça. - Fit l'entraîneur d'un air rassurant en voyant l'hésitation de son joueur. - Ce n'est pas à moi de le faire, et le choix vous revient pleinement.

La tension baissa radicalement du côté d'Eduardo, qui se sentit soudainement moins oppressé. Mais Ancelotti n'avait pas fini.

Je veux par contre que vous me promettiez quelque chose. - Fit l'italien d'un air sérieux. - Si jamais quelqu'un à l'intérieur où à l'extérieur du cercle de l'équipe devait vous faire une remarque ou devait agir de manière inappropriée à votre égard, je veux que vous me le disiez immédiatement.

Il n'y avait rien de comparable à l'expression surprise d'Aurelien où au soulagement qui prenait place pour Eduardo, mais avant que l'un des deux puisse continuer, le coach reprit.

Je ne veux pas que vous pensiez que je vous favorise ou autre. - Continua-t-il. - Je veux simplement que vous ne vous sentiez pas mal à cause de ce que les gens peuvent voir comme un péché.

Il marqua une pause.

Vous vous aimez, et il n'y a aucun souci pour ça. - Conclut l'italien d'une voix posée. - Tant que cela ne conditionne pas votre attitude sur le terrain !

L'ancien joueur italien conclut avec un rictus qui ne fit que rassurer les deux français. Eduardo en était reconnaissant.

Merci beaucoup, coach. - Fit ce dernier, ne pouvant pas empêcher un sourire rayonnant de prendre place sur son visage.

Oui, merci coach. - L'imita Aurelien en baissant la tête d'un air respectueux.

Il n'y a pas de quoi. Je devais bien clarifier que les voix me concernant étaient fausses, et vous rassurer par rapport à ça. - Répondit l'entraîneur en esquissant un sourire. - Vous pouvez retourner à l'entraînement maintenant.

Une fois congedès, les deux joueurs se levèrent de leur chaises en adressant un dernier regard reconnaissant à leur entraîneur avant de sortir du bureau pour se diriger vers la sortie.

Leurs doigts s'effleurerent brièvement alors qu'ils allaient vers leurs coéquipiers en pleine préparation physique uniquement accompagnés du préparateur et d'un adjoint.

Ils se tournèrent automatiquement l'un vers l'autre, tout en continuant à marcher.

Un sourire se forma sur le visage d'Eduardo, lui conférant deux fossettes adorables qui firent craquer Aurelien.

Ce dernier souria à son tour, ne pouvant pas s'en empêcher.

Leurs doigts s'entrelacèrent, tandis qu'ils rejoignaient leurs coéquipiers prêts à les accueillir.

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