⋆ XII | Curious teammates.
31 Mars 2023
⋆ Madrid, Espagne.
- 5 au match contre Barcelone.
Eduardo se retourna dans son lit, tandis que les premières lumières du jour pénétraient dans la chambre à travers sa fenêtre.
C'était bizarre, il ne se rappelait pas que la fenêtre de sa chambre à Clairefontaine avait cette forme là.
Les souvenirs lui revinrent. Il était rentré à Madrid hier, après la semaine passée avec la sélection française. Semaine durant laquelle beaucoup de choses s'étaient passées...
Le madrilène s'étira, son coude venant inconsciemment heurter la tête de l'homme qui se trouvait allongé sur le ventre à ses côtés.
— Aïe ! Mais qu'est-ce que... - Marmonna Aurelien en redressant la tête, encore mi-endormi et ayant été réveillé par la maladresse de celui qui était désormais son copain.
— Désolé Aurel', je n'ai pas fait exprès ! - S'excusa immédiatement le plus jeune, en se tournant sur le flanc pour faire face à son bien aimé qui se massait la tempe.
— Ce n'est pas grave, mon cœur. Ne t'inquiète pas. - Lui répondit le plus âgé d'une voix encore somnolente.
Mon cœur. Eduardo souria à l'entente de ce petit surnom doux qu'Aurelien utilisait depuis désormais deux jours. Depuis qu'ils étaient ensemble et qu'ils l'avaient affiché à leurs coéquipiers français.
Et il était heureux. Les souvenirs de la nuit passée avec son bien aimé flottaient dans sa tête.
— Tu sais... on avait parlé du faite qu'on devrait aussi en parler à nos coéquipiers ici en club. - Fit soudainement Eduardo en brisant le doux silence qui s'était instauré entre eux. - Mais je ne pense pas être prêt pour le faire aujourd'hui. Je ne sais pas... je ne me sens pas prêt par rapport à leur réaction.
Après cette brève justification, le plus jeune s'arrêta, en fixant le visage de son bien aimé pour essayer d'en interpréter les ressentis. Ce dernier hésita un instant, puis hocha lentement la tête.
— Entendu. Je pense aussi qu'il pourrait y avoir des membres de l'équipe qui sont un peu imprévisibles... - Fit finalement le plus âgé, en confirmant les paroles de son bien aimé. - Et pour nos familles ?
Eduardo hésita à son tour, avant de proposer à son bien aimé ce à quoi il avait réfléchi depuis quelques jours.
— Un ou deux jours avant le match contre le Barça, je pensais qu'on pouvait les rassembler chez toi ou chez moi pour un déjeuner ensemble. Tes parents, les miens, ta sœur, ton frère, mes sœurs et mes frères. - Proposa-t-il sous le regard attentif de Tchouameni, qui une nouvelle fois hocha la tête.
— J'aime l'idée. De manière à que tout le monde soit au courant en même temps. - Fit le plus âgé, d'un air solennel. Ils tombaient d'accord.
— Et pour le reste du monde du foot... je ne sais pas. - Enchaîna une nouvelle fois le plus jeune. - J'ai... j'ai envie qu'on le rende totalement publique, mais en même temps j'ai peur.
Aurelien le regarda, ses yeux plongés dans les siens. Ils restèrent un instant ainsi à se regarder, avant que le plus âgé ne prenne la parole.
— Ce n'est pas un souci pour ça. C'est quand et si tu le voudras, Ed'. - Murmura Aurelien en s'étirant légèrement. - Je te suivrai n'importe la décision que tu prendras.
Eduardo esquissa un sourire. Malgré les quelques divergences qu'ils avaient eut avant leur mise en couple, tout allait bien désormais. Ils allaient affronter ce qui suivait ensemble.
Maintenant que les questions les plus importantes avaient été réglées, ils pouvaient se concéder un moment de tranquillité.
— Tu es mignon quand tu souris comme ça. - Murmura Aurelien d'une voix à peine audible. Sa main glissa sur la joue du plus jeune pour rapprocher délicatement leurs visages.
Leurs lèvres entrèrent doucement en collision, en se scellant dans un baiser tout autant doux.
La nuit précédente avait été parfaite sous chaque point de vue, et ils pouvaient maintenant profiter de quelques instants de calme pour cet échange délicat.
Échange qui fut vite interrompu par une pauvre âme en peine qui toqua à la porte de manière brusque, chose qui fit sursauter Eduardo.
— Aurelien ! Reveille-toi ! - Cria la voix portant un accent portugais de Viní, qui de l'autre côté de la porte était encore en train de taper contre celle-ci.
Eduardo cligna les yeux à plusieurs reprises. Comment allaient-ils s'en sortir si leur numéro vingt restait devant la porte en attendant que le français sorte ?
— Uhmm... je suis réveillé. - Répondit Aurelien en se redressant légèrement pour tourner la tête en direction de la porte martyrisée par les coups de poing du brésilien.
Celui-ci s'arrêta aussitôt en entendant la voix du milieu de terrain.
— Oh. Et bien, premièrement tu dois sortir car le petit déjeuner est prêt. Et deuxièmement, tu n'aurais pas vu Cama ? Il n'est sûrement pas dans sa chambre parce que il ne répond pas. - Enchaîna l'attaquant d'une voix forte de manière à ce que Aurelien puisse l'entendre de l'autre côté.
Les deux français se redresserent et s'échangèrent un regard. Comment se sortir de cette situation...
— Il est peut-être déjà en bas. Tu sais qu'il est plus matinal que moi... - Répondit alors Aurelien après avoir consulté son bien aimé du regard.
Peut-être que ainsi Vinícius allait filer contrôler à l'étage inférieur et ils auraient pu sortir en toute discrétion.
— Non, j'ai contrôlé et il est nulle part ! - Et voilà la voix de l'autre brésilien qui résonna de l'autre côté de la porte. Rodrygo et Vinícius, les deux font la paire. Jamais l'un sans l'autre.
Ils étaient grillés, et aucune issue possible ne se présentait pour les deux français. À part une seule, radicale.
— Si... si tu veux on leur dit que je suis là... - Murmura Eduardo de manière à ce que uniquement son copain puisse l'entendre. - Viní et Rodrygo sont fiables.
— Aurelien ? Uh-uh ? - Appela Vinícius de l'autre côté de la porte, pour s'assurer que le français ne se soit pas mystérieusement volatilisé.
— Je.. uhm.. - Fit le milieu de terrain aux cheveux courts, semblant réfléchir à la proposition de son copain.
Finalement, il hocha imperceptiblement la tête, et se redressa du lit. Il glissa son t-shirt de la veille par dessus son torse et alla ouvrir la porte aux deux brésiliens qui continuaient à l'appeler par dehors.
Eduardo fit de même, en s'empressant à l'occasion de recouvrir le lit qu'ils avaient défait la veille.
— C'est bon, les gars. Cama est avec moi. - Fit Aurelien en ouvrant la porte pour rassurer leurs deux coéquipiers.
Ces derniers pencherent la tête pour regarder, sans la permission du français, à l'intérieur de la pièce où se trouvait effectivement Eduardo, assis à présent sur le lit.
Le français esquissa un sourire, les joues à peine rougies en voyant les yeux de merlan frit des deux brésiliens, qui pourtant se ressaisirent bien vite.
— Vous avez... vous avez vraiment... ouch ! - Commença Rodrygo, en pointant du doigt d'abord Aurelien et après Eduardo, avant de recevoir un coup de coude dans les côtes de la part de Viní.
— Je ne m'y attendait pas... mais je ne suis pas surpris. - Fit celui-ci d'un air solennel. - Qu'est-ce qui s'est passé durant votre permanence avec l'équipe de Fra-
— Beaucoup... de choses. Mais ce n'est pas le point. - Le coupa Aurelien avant que le brésilien ne sorte qui sait quelle phrase compromettante. - Ne dites rien à personne, demain on fera l'annonce au petit déjeuner.
— Vous êtes les premiers du club à l'apprendre. - Ajouta Eduardo d'une petite voix.
Les deux brésiliens hochèrent la tête à l'unisson, avant que Viní ne reprenne.
— Nous sommes chanceux. - Fit-il, faussement ému. - Maintenant Aurelien tu vas faire ta douche et Eduardo la sienne. Dans deux chambres séparés, on ne va pas vous attendre plus longtemps !
Ainsi dit, le numéro vingt s'approcha pour passer un bras autour des épaules du madrilène aux cheveux longs pour l'entraîner vers la sortie de la pièce.
Ce dernier ne protesta pas, en lançant un coup d'œil amusé en direction de son bien aimé.
— C'est bon, Viní. Tu n'es pas le capitaine de l'équipe non plus. - Marmonna Aurelien tandis que le brésilien refermait la porte devant lui.
— Non, mais j'aurais bientôt le numéro sept de Cristiano ! - Se vanta d'un air faussement hautain de brésilien, sa voix provenant du couloir.
— Et moi le onze de Bale ! - Ajouta son compaire brésilien d'un air tout aussi solennel.
Ainsi dit, les deux brésiliens laissèrent Eduardo filer dans sa chambre et Aurelien rester dans la sienne, en donnant rendez-vous à l'étage inférieur pour le petit déjeuner.
Petit déjeuner qui se déroula en toute tranquillité, puisque les deux brésiliens avaient fait le bon choix de ne pas ouvrir leur bouche sur ce qui concernait les deux français.
La matinée se déroula elle aussi sans encombres, jusqu'à la présence d'un petit entraînement pour débuter la préparation pour le match qui allait avoir lieux dans quelques jours.
Ancelotti préférait commencer à préparer ses joueurs à l'avance.
L'entraînement fût fructueux, et jusqu'au soir les joueurs ne firent que suivre les consignes de l'entraîneur et de ses adjoints.
L'heure du dîner était à présent venue.
Eduardo avait fait face aux coups d'œils taquins de la part des deux brésiliens à chaque fois qu'il s'approchait un peu trop d'Aurelien. Les remarques allaient être bien présentes lorsqu'ils allaient l'avouer à l'équipe.
Et Valverde les avait d'ailleurs aperçus lier leurs mains le temps d'un quart de secondes lorsqu'ils s'étaient rapprochés l'un de l'autre.
Une fois l'entraînement conclu, le milieu de terrain aux cheveux longs s'approcha une nouvelle fois de son copain, qui essuyait son front où perlaient quelques gouttes de sueur avec sa serviette.
Le plus jeune s'accrocha au bras du plus âgé tandis que leurs coéquipiers commençaient à sortir du camp pour rejoindre la structure du camp d'entraînement.
Les levres de son copain lui manquaient, et le voir à l'entraînement sans pouvoir lier sa main à la sienne ou l'embrasser était assez compliqué.
— J'ai hâte que nous annoncions notre relation à nos coéquipiers, malgré tout. - Murmura Eduardo à l'égard de son copain qui baissa la tête pour le regarder.
— Pour que je puisse t'embrasser devant tout le monde ? - Demanda ce dernier à voix basse, en esquissant une grimace amusée.
Eduardo hocha la tete d'un air solennel, ce qui arracha un rictus à son copain, qui s'empressa de lier leurs doigts dans un geste doux sans que personne ne les aperçoive.
— Viens... - Murmura-t-il d'une voix douce, en marchant en direction du centre d'entraînement qui présentait les différentes salles du bâtiment, Eduardo sur les talons.
Ils n'entrent pas, et tournèrent autour de la structure pour pouvoir trouver un coin tranquille à l'abri des regards de leurs coéquipiers déjà à l'intérieur.
Ils ressemblaient à un petit couple de lycéens en train de chercher un coin abrité pour s'embrasser en toute tranquillité sans se faire chopper par les professeurs.
— Je peux t'embrasser, maintenant qu'on est à l'abri des regards ? - Le questionna doucement Aurelien, tandis qu'Eduardo laissait ses yeux défiler le long du visage de son copain.
Il hocha la tête et le plus âgé ne se le fit pas répétér. Rapidement, leurs lèvres se scellérent en un baiser doux en empli de l'amour qu'ils partageaient.
Les mains du plus âgé glisserent sur les hanches du plus jeune pour rapprocher leurs corps, tandis que le baiser prenait de l'ampleur lorsque leurs langues s'entremêlèrent de manière fugace.
Les mains du plus jeune se posèrent sur la nuque du plus âgé pour exercer une légère pression et donner de l'ampleur à leur échange.
Un partage érotique qui aurait continué si seulement une silhouette n'était pas apparue dans le champ de vision d'Eduardo, au moment où la bouche d'Aurelien avait dévié vers sa mâchoire.
Le plus jeune tourna rapidement la tête pile pour apercevoir un Toni Kroos hébété qui venait de s'arrêter près d'eux après les avoir aperçus près du mur du centre d'entraînement.
Les deux français s'éloignerent rapidement l'un de l'autre sous le regard toujours autant surpris de leur aîné.
Rien de ce qui etait arrivé n'avait visiblement échappé à l'œil du Sniper allemand.
— Je- je ne voulais pas interrompre. - S'empressa de dire le blond en mettant ses mains vers l'avant. - Je devais récupérer mes crampons et... bref continuez. Je ne dirais rien.
Kroos leur fit un bref signe de tête avant de les dépasser pour continuer le tour de l'extérieur de la structure, à la recherche de ses crampons.
Eduardo et Aurelien restèrent en silence avant de tourner la tête pour se regarder, tandis que Toni s'éloignait.
— Je pense vraiment que tout le monde dans l'équipe sera au courant de ça avant que nous puissions l'annoncer demain matin. - Fit Aurelien en suffoquant un rire.
— On doit se contenir... - Chuchota Eduardo esquissa un sourire timide, en laissant son bien aimé l'embrasser chastement une dernière fois, avant qu'ils ne se dirigent vers l'entrée du centre d'entraînement pour rejoindre leurs coéquipiers.
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